CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
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lundi 5 octobre 2009

Je suis le no. 6

Vous vous souvenez de la fin ? Pendant tous les épisodes le no.6 demande au no.2 qui est le no.1 et au dernier épisode on apprend que finalement le no.6 est le no.1. C'est un peu comme dans "Volte face" où le méchant devient le bon et vice-versa sauf que dans "Le prisonnier" c'est la même personne … Dans ces années là, les séries étaient assez psychédéliques et cherchaient à nous faire réfléchir même si on comprenait pas vraiment. Désolée de vous avoir révélé la fin mais c'est un peu comme ça que je me sens. Je suis ma propre prisonnière.

Bon, OK, je dois me reposer, je sais. Si je suis plus de trois ou quatre heures hors de mon fauteuil, je dois dormir au moins deux heures ! Mais j'ai eu une période cet été où j'ai fait tout le ménage et la lessive. Là, j'arrive à peine à faire mon lit un jour sur deux. Je profite de ma convalescence pour ne rien faire, sauf regarder la télé et jouer au sudoku (je suis devenue presque imbattable), mais bon j'aimerais tellement avoir le goût de faire autre chose, parce qu'au fond de moi je suis persuadée qu'il n'y a que moi pour me donner un esti d'gros coup d'pied au cul !!! Pis faire des affaires, au moins une ou deux par jour, c'est pas la fin du monde, mais je m'en fais une montagne, j'angoisse, j'me fais des sudokus pour passer les journées. Wow ! Si ça c'est pas le fond, on est au moins dans le 11 pieds et demi là ! (les piscines au Québec, font en général 12 pieds de de "creux", i.e. de profondeur).

Heureusement que la Fabulous elle est là. Elle m'oblige à manger, à sortir, à faire au moins une affaire par jour. C'est mon coach de vie ! Elle vient bosser chez moi et me donne l'espoir qu'un jour ma vie redeviendra un peu plus normale, un peu plus comme elle était avant K2, l'espoir qu'un jour je retrouverai le goût de travailler et qu'enfin je pourrai le faire de manière intelligente, en bossant moins et en me rendant à mes RDV chez l'oncologue. Je suis tellement prisonnière de moi, de mes counneries …

J'ai vu ma généraliste qui m'a fait passer des rayons X et des échos des épaules. J'ai fait les examens et j'ai une tendinite à chacune des épaules, qui me réveillent à toutes les fois que je change de positions la nuit. J'ai les résultats, je sais qu'au vu des résultats elle me prescrira de la physio (kinésithérapie) et je suis sûre que cela me fera du bien parce que 1) ça va soulager mes douleurs, 2) avoir deux RDV chez le kiné par semaine vont me faire sortir du "village" et 3) me poussera à me muscler un peu pour m'aider à vraiment remonter à cheval. C'est simple non ? Alors pourquoi je ne le fais pas ? Bien, parce que la fois où je suis allée voir ma généraliste je lui ai dit que je lui ferais un résumé sur les marqueurs tumoraux des cancers du sein… Pourquoi j'ai dit ça ? J'ai commencé la journée même, en deux heures j'avais assez d'info et j'avais compris les grandes lignes. Ça fait trois semaines et depuis, pschitt, j'ai rien fait de plus et là j'ai honte de la rappeler même si j'ai de plus en plus mal aux bras. Je suis ma propre prisonnière.

Je me suis mise dans ma bulle depuis que je vais physiquement mieux, ou entouka, depuis que je sais que les douleurs scapulaires sont dues à des tendinites plutôt qu'à des métastases et que je ne retournerai pas travailler avant six mois. Je me sens tellement fatiguée et … déprimée. Encore une fois, je me soigne j'ai vu Freud vendredi dernier. Avec lui c'est encore pire (mieux ?) il ne me voit pas reprendre le travail avant un an … Il va falloir que je trouve quelque chose pour "m'évader" sinon je risque vraiment de devenir une accro des Feux de l'amour et d'Euro Shopping ! Mon bon Freud m'a donc dit que je pouvais me donner le droit de jouer au sudoku et de regarder "Les Experts" de toutes les villes des États-Unis, il appelle ça "décrocher", vite faut que je me trouve un bouquin là-dessus ! Je suis tout de même passée au travers de quelque chose de grave, que j'avais failli mourir sur le billard (Ah! Le torrieu, il a lu le rapport de chirurgie), que depuis trois ans je me suis quand même tapé (ainsi que Mr.X et surtout le jeune Junior), un cancer, la vente de 3M pharma où je travaillais (45 min A/R en voiture), mon licenciement par l'acheteur, le début d'un nouveau travail chez Sanofi-Aventis (3h A/R auto ou train), super intéressant mais m'en demandant plus que je pouvais en donner, un mois plus tard, le décès de mon père, les ennuis de Junior à l'école du village et finalement son "placement" comme interne, au moins dans une bonne école qui reconnaît les différences de "Mon Zèbre".

Justement, le Junior … Dimanche dernier 10 minutes avant son départ pour Poularde, il nous dit que "Mitaine de Fer" lui avait dit de se munir d'une robe chambre. Vendredi, après Freud, je suis donc allée le chercher au car, à la place Dauphine et nous avons pris l'habitude de prendre un goûter sur une terrasse ou au resto si mon envie de fumée est répressible. Afin de joindre l'utile à l'agréable, je l'ai donc amené magasiner à La Défense, qui est selon Junior, la huitième merveille du monde, surtout les escalators. En fait, je vous raconte ici quelque chose qui m'a rendue vachement fière de mon fils, et ce n'est parce que c'est mon fils que je dis ça !). A la caisse devant nous il y avait une madame qui a échappé deux pots de bouffe à bébé par terre, dégueu. Ben, il a offert de l'aide à la dame avant même que je lui propose. Il est pas top mon fils !!! On a donc trouvé la robe de chambre en question, sans bouton parce qu'il paraît que mon Zèbre est un peu lent avec les tâches manuelles en général et le boutonnement des boutons en particulier. Il m'a même accompagnée au rayon fournitures scolaires et m'a regardée pendant au moins 10 minutes pendant que je choisissais trois ou quatre stylos dont je n'avais absolument pas besoin. Ensuite on est allé chez Paul, l'institution pâtissière de Paris, de la France et même peut-être de Navarre où le Junior, du chocolat jusque dans les oreilles, me disait comment j'étais la meilleure mère du monde parce que je l'avais amené au Parking du centre commercial de La Défense !

Le soir à la maison, quand vint le moment du coucher … il voulait aller à l'orphelinat et changer de famille. As usual …

Et zou !


mardi 11 août 2009

La victoire de la femme contre la machine

Eureka ! Je me coucherai ce soir moins niaiseuse que je ne me suis levée. Pour mon anniversaire, Junior et moi sommes allés "downtown Parisse" récupérer mon cadeau pour mes 35 ans. Un système de son, avec 2 haut-parleurs, (80W par canal), 4 CDs et le plus important … une plogue pour le iPhone ! Yes !!! Et naturellement, j'ai tout installé moi-même with a little help from my friends.

Bon, je sais, j'écris plus aussi souvent qu'avant. Manque d'inspiration, trop de choses à faire, trop chaud, trop d'humide, trop occupée. Mais jamais parce que j'étais trop malade dedans mon corps. C'est une sacrée bonne nouvelle non ?

A part ça, j'ai l'impression que je n'ai plus grand-chose d'intéressant à conter, que je suis platte … de plus en plus bourrée d'angoisses face à mon futur. Avant, me semble que c'était facile (!!!), je n'avais pas le choix que de m'occuper du présent, mais maintenant que les gros méchants traitements sont finis, que j'ai le poil qui repousse lentement mais sûrement et que je ne vomis plus, j'ai recommencé à vivre plus ou moins normalement, c'est-à-dire en angoissant. C'est Dr.Freud qui me l'a dit : je ne suis pas capable d'être heureuse ! Aussitôt que tout va relativement bien, il faut que je me trouve quelques motifs d'angoisses … Il a probablement raison, après tout c'est sa job, mais j'vous jure que je ne le fais pas exprès. Bon, je fais une exception pour cette fois-ci et j'assume pleinement et entièrement ma bienêtressitude. Je vous raconterai mes problèmes une autre fois. On traversera la rivière quand on arrivera au pont, comme le disait mon papa.

J'ai enfin décidé d'aller me faire masser. Fabulous Fab et Mr.X. n'arrêtaient de me tanner depuis au mois 6 mois. J'y suis donc allée, de reculons. Et une fois rendue je me suis demandée pourquoi je n'étais pas venue plus tôt. La madame masseuse fait office dans une petite cabane en bois au fond de son jardin. Tu rentres là-dedans c'est comme dans une église. C'est sombre, y'a des statues partout pis ça sent l'encens. La seule différence c'est que l'autel est remplacé par une table de massage et il y a un peignoir dans un coin. La madame a commencé son massage par les pieds que j'avais préalablement trempés dans un bac d'eau aromatisé aux huiles essentiels en buvant un thé à la cannelle. Les jambes ont suivi. Le massage du dos fût assez bizarre. Je m'explique. J'ai une "bulle" d'intimité. Je défini ainsi l'espace minimum qui doit y avoir entre moi et une autre personne. Cet espace varie en fonction du niveau d'intimité que je partage avec les dites personnes bien entendu. En général l'épaisseur de la bulle est à peu près la même tout autour de mon "body", (mais là, j'ai la bulle hyper large dans le dos. Elle n'avait même pas besoin de me toucher, qu'à mettre ses mains à 10 cm de ma peau suffisait à me faire trembler de partout. J'imagine que c'est la dernière ligne de défense de ma colonne. Elle a besoin qu'on lui fiche la paix, elle a besoin de vacances.

Je me repose donc entre deux cures et je remonte, lentement mais sûrement.

Et, haut les cœurs !



jeudi 14 mai 2009

Linette à terre



Hier, j'ai ravalé comme dirait ma Sister. Mon orgueil. Mon amour propre. Mes larmes, ma morve. La totale. Parce que figurez-vous, j'ai appris que j'étais orgueilleuse et que j'avais de l'amour propre ! Wow ! Ça fait drôle à entendre, moi qui ai toujours pensé que j'étais une grosse merde ! C'est Freud et Monica qui vont être contents … et moi aussi.

Bon, c'est fait, j'ai eu mon cocktail hier, qui je vous le rappelle devait être le dernier, du moins pour le taxotère. Mais j'ai appris hier, qu'il y aurait au moins encore deux autres traitements. Bon, OK, j'avale. Mais comme j'ai toujours mal au dos, on (pronom qui exclu la personne qui parle) a décidé de changer mes médoc antidouleurs, j'ai maintenant droit au petit cousin de la morphine … Yes, mon deuxième pas vers la dépendance, après la nicotine (j'ai dû arrêter la bière).

Hier donc, pour la première fois, je me suis fait "transporter" par Mr.X., parce que, orgueil oblige, en général je conduis moi-même mon Audi (la Porsche étant destiné à qui vous savez …) mais j'étais vraiment trop faible et très stressée. Pendant que je me faisais traiter (j'allais écrire maltraiter), mon bon Mr.X. est allé chercher ma montre à la bijouterie de St-Germain-en-Laye, soit à 18km (36km aller-retour) et n'a pu s'empêcher de m'acheter quelques babioles de luxe. Mal lui en pris … Au premier cadeau, un espèce de torchon pour le crâne, de couleur "brune", c'est sorti. Je trouve ça laid, affreux, je ne pouvais plus avaler, il n'y avait plus de place et je me suis mise à brailler comme une vache en me disant que j'étais vraiment bitche. Faut qu'il m'aime non ! Je vous rassure, les deux autres cadeaux étaient très beaux, une écharpe et un bracelet. Mais c'est pas tout …

En revenant, j'ai même eu le culot de lui demander si nous pouvions aller voir Dada, alors que Mr.X. n'est pas vraiment cheval. Ben, c'était merveilleux. Pourquoi j'y vais pas plus souvent vu tout le bien que ça me fait. J'ai enlevé mon bandana et Stone s'est mis à me faire un massage et une petite léchouille sur le crâne. J'ai aussi vu F. Madame, ma coach (qui entre-nous ne me coache pas fort, à cause de moi bien sûr !), elle est formidable, pleine de courage et d'amour pour les deux et quatre pattes. Et en plus, elle a une selle à vendre, je n'ai donc pas le choix, je dois donc remonter à cheval, remettre le pied à l'étrier, et c'est prévu pour samedi prochain. Enfin, des projets.

J'y ai aussi vu l'autre proprio de Stone, parce que je ne suis propriétaire que d'une moitié, celle de derrière. Stone à un gros vice, il pèle de l'anus et adore qu'on le lui masse. On a chacun nos préférences … Donc, Mme M., qui est aussi psychologue, m'a beaucoup aidé avec quelques mots tout simples: on peut pas toujours positiver … et que quand on est pu capable, faut surtout pas culpabiliser. Ouf !

J'ai aussi parlé au téléphone avec Lady Di, qui est trop loin pour que je puisse lui arracher la tête. Lady Di a une drôle de maladie et nous avons partagé notre ras le bol. Le "quand on veut on peut" par exemple. Ben non, y'a des fois où même quand on veut, on peut pas. Perdre le contrôle de son corps est pire que la douleur.

Aujourd'hui, pourtant, c'est un jour "quand je veux je peux" alors je vais retourner voir les Dadas cet après-midi.

Et zou !

samedi 4 avril 2009

Ma santé en France

Ça y est ! Une de moins, oui peut-être devrais-je dire une de plus dans les vertèbres et le bout des doigts ! J'ai eu ma quatrième chimio cette semaine. Je suis arrivée avec deux heures de retard … j'entends Freud au loin me parler d'acte manqué ! Naturellement, en entendant l'infirmière me le dire, gentiment, je me suis mise à pleurer ! Pas parce que j'étais déprimée, pas parce que j'étais triste mais juste parce que j'étais fatiguée. En tant que Mme Déprime des fois, je peux vous dire que c'est vachement cool de pleurer de fatigue, et pourtant, il était 11h30 ! Me voyant pleurer comme une madeleine, de Proust, ou un "Coke" de Michel Tremblay, elle m'a rassurée en me disant que c'était pas grave ! Cool les infirmières françaises, surtout quand je pense à leurs conditions de travail. Ce n'est que dernièrement qu'une fédération a été créée. Je trouve que la prise en charge des patients en France est assez différente de ce qu'elle est au Québec, du moins, dans mon temps ! C'est, de mon point de vue bien sûr, encore trop l'hégémonie des médecins, mais ils commencent à travailler entres eux et de plus en plus avec les autres professions. Depuis que j'habite ici, l'organisation autour de la santé a beaucoup évolué et s'est de plus en plus organisée, inspirée par deux premiers pays, à savoir l'Australie et le Canada. Cocorico !

Bon, je reviens au cocktail (taxotère 4, avastin 3). Je suis l'infirmière en séchant mes larmes. Questions habituelles, pesée. Puis, salle d'attente. Puis Dr. Interne X qui m'appelle et qui disparaît par le temps qu'il me faut pour poser ma revue, prendre mes affaires, me lever, marcher et sortir de la salle d'attente. Ça m'énerve ! Là tu restes plantée au beau milieu du couloir … You hou ! On es-tu en train de jouer à cachette là ? Ça y est, je pense que c'est la troisième affaire que j'suis pas capable !!! A fini par sortir d'une des cabines pour m'indiquer où aller. J'étais contente parce que j'étais "prête". Je m'étais fait une liste des questions à poser, des papiers à signer, je m'étais bien organisée. YES !

Le bilan prévu commence la semaine prochaine. Je vais revoir ma reine des abeilles. J'ai hâte, parce qu'on va voir où on en est et j'ai un p'tit peu peur parce qu'on va voir où on en est. Mais quelque part, au fond de moi, je commence à voir le bout du tunnel. Donc, j'affronterai à nouveau scan et IRM et, enfoncerai un peu plus le budget de la sécu. Mes analyses sanguines sont OK, YES, ça veut dire pas de facteur de croissance des granulocytes, pas de piquouse et 535€ de plus dans les poches de la sécu. Direction chambre 6, où je me remets à pleurer en voyant les poches de soluté (!!!). De la fatigue je vous dis, de la fatigue !

C'est cool parce que je reçois maintenant l'avastin en une demi-heure, comparativement à la première et la deuxième fois, où j'avais été perfusée sur 1h½ et 1h, respectivement. Le taxotère se traîne toujours sur une heure, mais c'est parfait pour faire la sieste, ce que j'ai fait d'ailleurs. Moins cool, le réveil par l'alarme de la pompe du voisin, torse nu, la cinquante, avec "une odeur", à 1m. Retour en voiture, un peu dans la brume, mais assez OK pour aller faire une course essentielle, acheter des enveloppes because TOUTES les compagnies d'assurance de la France et TOUTES les administrations françaises me demandent de me justifier. C'est assez fatiguant, mais, c'est le prix à payer, qui, somme toute, est beaucoup moins élevé que pour beaucoup de familles américaines. Je règle l'essentiel et je garde le reste pour quand je serai moins fatiguée, et tout ça, avec juste un tout petit soupçon de culpabilisation, je m'améliore !

Ce qui est bien avec le cocktail, c'est qu'il est accompagné d'une petite cure de jouvence. La cortisone est effectivement de retour pour 2 ½ jours. Jeudi, j'étais donc assez en forme pour aller voir Dada qui m'a papouillé le crâne comme à son habitude. J'étais accompagnée de Céleste qui aura définitivement besoin de cours supplémentaires pour apprendre à ne pas courir derrière les chevaux. Un p'tit deux heures de rêve que j'ai dû récupérer le lendemain, et zou, grosse fatigue again. Pas de courriers mais des coups de fils aux cops, en regardant la télé et en me baladant sur la toile et en écrivant des courriels. Je suis multi-tasks, pas si pire pour une vieille cancéreuse de 45 ans !!!

Et zou !

mardi 16 décembre 2008

La course se poursuit

La course à la métastase s'intensifie, comme je l'espère, dans la dernière ligne droite du prix de Diane. Ma mauvaise humeur se dissipe, voir mon patience-o-mètre tout en bas.

Pour me, a) justifier, b) déculpabiliser, c) me donner de l'espoir, j'ai fabriqué ce petit récapitulatif des derniers mois. En fait, j'ai l'impression comme la marmotte, de revivre de façon répétée les 10 premiers jours de cette "aventure" et, à chaque fois, pour une période de plus en plus longue. Connaissant ma non-patience légendaire, pas difficile de comprendre que j'ai une capacité, certes réduite (on nait Gariépy, on ne le devient pas), à ployer sous le vent, mais quand la bolle est pleine, je n'ai pas d'autre alternative que de déverser mon trop-plein. J'avoue cependant que depuis quelques jours, la bolle fuit et son niveau fléchit. Espoir, espoir !!!

19 août : Urgence Poissy, découverte d'une métastase sur la vertèbre lombaire 5 (L5), Scan n°1.

21 août : St-Cloud, Centre René Huguenin (CRH), l'hôpital des cancers, RDV avec oncologue, Maya la reine des abeilles.

22 août : Suresnes, Hôpital Foch, hôpital des opérations, RDV avec neurochirurgien, Dr. L'Amoroso. Premier avis : no chirurgie. Nanterre, cabinet du psychiatre, RDV avec Freud.

26 août : IRM n°1.

27 août : PET Scan n°1.

28 août : CRH, RDV n°2 avec Maya, tous les tests sont négatifs. On n'opère pas, radio et chimio seulement, c'est réglé !

1ier septembre : Rentrée scolaire de Junior.

5 septembre : Freud.

12 septembre : Puteaux, cabinet de la psychologue, Monica (sous-entendu Bellucci).

15 septembre, mon 11 à moi : RDV Tatoo shop N°1, mais au lieu de ça … opération : vertébrectomie ou cimentoplastie ? Plus de cheval avant un crisse de boute pis, cerise su'l sunday, l'infirmière à perruque. Je pèse 65 kg

18 septembre : Chirurgie locale pour me mettre la "chambre implantable", qui contrairement à la dernière fois, se raboute sur la jugulaire plutôt que dans la sous-clavière. Hum, jolie la cicatrice dans le cou et la canule visible sous la peau. Yeark !

19 septembre : Foch, L'Amoroso et Mamours en chef (oui, oui, je sais, je vous dois une photo !). Oui, on opère, et la vertébrectomie est finalement la seule alternative. Puteaux Monica.

25 septembre : Boulogne, le Brochologue, pour mon appareil dentaire. Puteaux Monica.

2 octobre : Téléphone du Dr. L'Amoroso, on opère le 23.

3 octobre : Déjeuner à Paris, sous la pluie. J'y crois encore à mon projet … 14h30 Monica 16h30 Freud.

10 octobre : Vernouillet, labo, prélèvement sanguin.

13 octobre : Foch. Scan n°2. RDV Dr. L'Amoroso, j'apprends que j'ai droit à une artériographie. RDV Dr. Dodo. Je pèse 69kg.

17 octobre : Ma mère arrive.

21 octobre : Entrée à Foch pour l'anniversaire de ma mère.

22 octobre : Embolisation sous artériographie, 5 heures sur le billard.

23 octobre : Vertébrectomie, la journée sur le billard, la nuit en salle de réveil, la morphine en pompe.

24 octobre : Opération OK sauf que vu que j'ai saigné 5 litres, pas eu le temps de retirer totalement la L5, reste un p'tit boute. Mais c'est pas grave, on réopère dans pas longtemps pour l'enlever. Début des vacances de la Toussaint pour Junior.

30 octobre : Corsetage, je peux enfin me lever. Scan n°3.

6 novembre : Sortie de Foch. Arrêt de travail pour un mois, puisque je me fais réopérer dans 2 semaines.

9 novembre : Rentrée scolaire Junior. Je ne l'ai vu que 3 jours ...

13 novembre : Faux mouvement, douleur, hurlement, pipi dans le lit.

20 novembre : Scan n°4. J'apprends qu'il y a quelque "chose" qui ressemble à une ligne et un trente sous sur la L4. On se consulte entre docteurs, on me rappelle dans une semaine.

26 novembre : Gastro, je veux mourir.

27 novembre : Gastro, je veux un peu moins mourir.

28 novembre : Gastro, je veux un peu plus mourir.

29 novembre : Gastro, je veux un peu moins mourir.

30 novembre : Gastro, je veux encore un peu moins mourir.

1ier décembre : Fin de gastro. Je pèse 61 kg. J'ai arrêté tous les médicaments. Oui, oui. Y'en a marre des pilules et des décoctions.

2 décembre : RDV avec Maya et toute la gang pour savoir c'est quoi la ligne et le trente sous sur la L4 et planifier la suite. Mais, personne n'est au courant de rien, aucune communication entre Foch et CRH. Je ressors avec un RDV pour un autre PET, un RDV Tatoo n°2, et 2 affiches présentant des expos d'art naïf. RDV chez le corsetier pour me faire arranger le corset devenu trop lousse.

4 décembre : L'enfer, LA journée "j'engueule et je fais chier le plus de gens possible dans un minimum de temps", LA journée JEJFCLPDGPDUMDT.

5 décembre : Ma mère s'en va. PET-scan n°2. Deuxième édition de LA journée JEJFCLPDGPDUMDT. Ai vu Maya, no more chirurgie, la ligne et le trente sous on s'en fout, on tatou le 10 décembre et on radiothérapise pendant les vacances de Noël (pauvre Junior). Ai droit, en bonus, à une prolongation de 3 mois d'arrêt-maladie et un RDV pour l'IRM n°2.

10 décembre : Deuxième faux RDV tatoo. Finalement, y'a rien sur la L4, mais la L2 s'est jointe au party. On doit réopérer. Tatouage, radiothérapie et chimio : on hold. Monica.

11 décembre : Coiffeuse. Déjeuner chez ma gourou, vu Stone.

12 décembre : Hôpital Américain à Neuilly, RDV dentiste, Dr. Caramilk. Pas invitée au déjeuner de Noël du bureau. Dame Cécile, le bras droit (celui avec le téléphone), du Dr. L'Amoroso m'appelle : RDV le 22 en fin de journée pour faire le point. Chirurgie (cimentoplastie, 3 ou 4 jours d'hospitalisation, une joke quoi !) le 14 janvier prochain. Joyeux Noël et Bonne Année !!!

vendredi 10 octobre 2008

Sans travail, sans envie

Le désœuvrement

Ce devait être le titre de cette rubrique mais, rapport à ce que je vous ai écrit dans la précédente rubrique, et compte tenu du fait que mon ordinateur n'arrête pas de joindre les "o" et les "e", j'ai dû le modifier.

Je suis désœuvrée, sans travail, sans ouvrage …

Je voulais me remettre à la couture mais pas moyen de rester assise dans une chaise normale. D'ailleurs pas moyen de rester debout trop longtemps, genre 5 minutes, le temps de me lever quoi. J'en suis aux seules levées nécessaires, et encore, c'est simplement parce que je veux éviter de souiller le tapis. Geste héroïque déjà exécuté lors de la perte de mes eaux.

Vous le devinerez, je suis en proie à une déprime sévère. J'ai dit déprime et non dépression, et croyez-moi, je sais faire la différence entre les deux. Le sais-je ?

Céleste va bien, vous voyez comment j'évite bien le sujet, mon fils, Ah qu'il est beau, m'a bien enseigné la chose. Céleste va bien, je n'ai pas pu inspecter ses crottes, personnellement je préfère le mot crotte au mot déjection, au moins cela a le mérite de dire ce que cela veut dire. Céleste va bien, je n'ai pas pu inspecter ses crottes, étant confinée à mon fauteuil, sauf bien entendu pour aller faire les miennes.

Vous l'aurez compris aussi, la colère m'a reprise. Je n'y comprends rien. Ce n'est pas ce qui est censé arriver. Il y a 5 étapes à l'acceptation de la maladie, je le sais parce que c'est mon amie Jude qui me l'a dit par une belle promenade nocturne à Prague, à moins que cela ne soit à Vienne …

Il y a donc 5 étapes par lesquelles nous devons passer ; le déni, la colère, la négociation, la dépression et finalement l'acceptation. Normalement, voir schéma suivant, je ne devrais pas revenir en arrière, mais bon, ça l'air que j'ai toujours rien compris. J'ai vraiment une tête de mule. Cela ne sert absolument à rien de me donner le moindre conseil sur ma vie privée, genre me couper les cheveux, me raser les jambes, faire du sport, moins travailler, je n'en fais qu'à ma tête, c'est plus fort que moi.

En fait, non que je veuille me déresponsabiliser, mais n'est-ce pas un peu le cas de tout le monde ? On les aime bien nos petites habitudes, surtout, dans mon cas, où elles me sont servies à foison. Je suis une égoïste dans ma vie personnelle, dans ma première bulle, avec mes proches, Mr.X, Junior et Moma. Je suis aussi cynique, rabâcheuse, condescendante. Je suis un clown avec d'autres, une rigolote, une artiste, j'ai besoin d'un public, j'ai besoin de vous.

Je disais, Céleste va bien. Mr.X est allé voir le véto avec elle. Auscultation et radiographie plus tard, nous sommes rassurés. Le mieux là-dedans, douce France, c'est que le véto du dimanche, Dr. Dolittle, nous a rappelé pour prendre des nouvelles. Vous en connaissez des professionnels de la santé qui rappellent leurs patients pour voir comment ça va ? Il y a eu Dr. Freud aussi, mon psychiatre. Il a laissé un message sur mon cellulaire, et j'ai pensé à mon père. Il a été très courageux, lui. Ce n'est pas une séance d'auto-flagellation, mais je me demande comment il a pu tenir sachant que sa seule issue était la mort. Moi, je reste assise dans un fauteuil pendant 7 jours et je me plains … J'ai honte. Je n'ai pas le droit de me laisser aller et pourtant c'est ce que je fais. Je fume et je mange des bonbons. J'ai pris 2 kg depuis un mois. Et pourtant, j'avais pris de bonnes résolutions.

C'est certain que j'ai des douleurs, mais ce n'est pas la fin du monde. Le pire ce sont les nausées, les douleurs au foie, à l'estomac. Mais honnêtement, si je voulais vraiment, je bougerais. Je me trouve plein d'excuses pour ne pas sortir de la maison. C'est vrai que la dernière fois que je suis allée voir Stone j'ai failli tomber dans le box en lui curant les pieds, mais encore une fois, ce n'est pas la fin du monde. C'est vrai que la seule promenade que j'ai fait avec Céleste je me suis enfargée et j'ai failli tomber dans la forêt, mais, au risque de me répéter, ce n'est pas la fin du monde. Je suis devenue extrêmement peureuse. La bonne excuse ?

Je suis remontée à cheval, la dernière fois, il y a à peu près 1 mois. Je suis en colère contre cette maladie qui m'empêche de faire des choses. Je suis en colère parce qu'avant il y avait mon autre maladie qui m'empêchait de monter à cheval. Je suis en colère parce que c'est moi qui m'empêche de monter à cheval.

"Dans la vie, il y a des cycles. C'est comme pour les machines à laver : On peut s'aimer pour toujours, mais pas tout le temps". Film d'après-midi.

Qu'est-ce que je dois faire ?

POSITIVER voyons !

Et, je vais commencer par accrocher ça sur mon frigidaire !

Et zou !

dimanche 28 septembre 2008

Psychanalyse à 2 balles

Pour ceux qui me connaissent, j'ai plutôt le modèle Amélie Mauresmo (en remplaçant les muscles par de la cellulite) que les modèles suivants. On ne peut donc pas s'étonner que j'aie mis l'emphase sur mon sens de l'humour plutôt que sur ma sensualité. Je ne serai jamais Lady Marlene. Soyons réalistes, on se bat avec les armes que l'on a. Le soucis, si j'ose dire, c'est que j'habite en France et plus précisément la région parisienne où les femmes, se font un brushing (se sèchent les cheveux au séchoir à cheveux) et se mettent du rouge à lèvres pour mener les gamins à l'école. Décalage, chez nous c'était Mr.X, sans rouge à lèvre je vous rassure.

En passant, j'ai lu sur un site très officiel qu'il était interdit de laisser les enfants de moins de 12 ans sans surveillance au Québec. Douze ans ! Vous rendez-vous compte? Douze ans? A cet âge-là, on avait déjà des petits boulots (jobines); on était livreuse de journaux (camelot pour Montréal-Matin) ou baby-sitter (gardienne) et nos parents avaient eu "les 2 pieds dans le ciment à 12 ans". Désolée, je m'égare.

N'étant pas très "féminine" j'ai, inconsciemment bien sûr, opté pour le féminisme, et là si on ajoute un soupçon de Freudisme et de catholicisme bien québécois, la boucle est bouclée : je suis une frustrée, il me manque l'Organe. Mon père, m'a fait fille. Et je suis bien entendu la coupable. Comme Ève l'est, tel que l'on me l'a martelé dans ma prime jeunesse, pour toutes les femmes du monde. Maintenant que le cadre est posé, voyons la suite.

Tout cet environnement ne m'a laissé comme choix, inconsciemment bien sûr, que d'enterrer ma féminité au plus profond (creux) de moi et de ne laisser transparaître que mes épaules de nageuses ex-Est-Allemandes, mon culot (front tout le tour de tête) et mes quelques cellules grises. J'ai toujours été la fille la plus masculine que je connaisse, mais je suis une fille, et, pour lever toutes les ambiguïtés, j'aime les garçons en général et Mr.X en particulier. Je n'ai jamais pu faire semblant d'être féminine. Les pires moments de ma vie sont mon bal de finissants à 16 ans et le bal de finissants de mon cousin à 15 ans.

Tout ça pour dire qu'en enfouissant ma féminitude, inconsciemment bien sûr, qu'en l'abandonnant aux bains d'œstrogènes, elle s'est révoltée et a décidé pour se venger de son emprisonnement, d'immerger et d'envahir un territoire en mon sein gauche (where else?) ; le sein étant indissociable de la maternité et la gauche, du moins anatomique, du cœur.

Foutaises ! (Ben voyons donc !). Tu dérailles (capotes) ma vieille copine (chum). C'est aussi ce que je me suis dis. Environ une femme sur 10 aura un cancer du sein en France ou au Québec, dans sa vie. Je n'ai pas été chanceuse au loto (à la loterie), c'est tout (c'est toute).

Mais cette fois-ci, j'avoue être prise de doutes. Le rejeton du premier cancer est venu se loger où ? Si la localisation de la première attaque s'est faite en territoire relativement sans valeur, ma féminitude s'est dit cette fois-ce qu'elle frapperait là où ça fait mal, dans les os, et au bon moment, rappelez-vous, au début c'était quand ma famille est venue me rendre visite en mai et lors de mes vacances, en août. Coïncidences ? Pour ce qui est du timing, je ne reviendrai pas là-dessus, mais la localisation, ça c'est une autre affaire.

Ce qui nous conduit directement à notre intermède éducationnel : la colonne vertébrale.

La colonne vertébrale (rachis) se compose de vertèbres, de disques, de la moelle épinière et de nerfs (voir figure). Il existe 7 vertèbres cervicales (C1 – C7), 12 vertèbres thoraciques (ou dorsales), 5 vertèbres lombaires et 9 vertèbres soudées, les 5 sacrées et les 4 coccygiennes. Les disques sont, en général, insérés entre les vertèbres. Cette colonne sert à soutenir le corps bien entendu, mais aussi à protéger la moelle épinière. D'un point de vue anatomique, on différencie le Système Nerveux Central (SNC : le cerveau et la moelle épinière) et le système nerveux périphérique, les nerfs.

Je me permets d'insérer dans cet intermède éducationnel, un intermède culturel, question de se détendre un peu les neurones. Au Québec, il existe une expression qu'on utilise pour tenter de calmer son interlocuteur, tout en sachant très bien que ça va plutôt l'énerver. J'ai nommé : "Les nerfs !!!" Cette expression pourrait se prononcer à peu près comme ceci : les naires. Un jour, j'apprendrai comment insérer le son dans mon blog. Bon, retournons, à nos ganglions.

Le SNC c'est un peu comme un système de chauffage /climatisation central (une thermopompe) ; il y a le cerveau et la moelle, que l'on pourrait comparer à la chaudière (la fournaise), les ganglions, que l'on pourrait comparer aux radiateurs (calorifères) et les nerfs, que l'on pourrait comparer aux … tuyaux bien entendu. Par contre, pour ce qui est du plombier, les versions française et québécoise sont semblables : essentiels, rares donc chers. Tu seras plombier mon fils !

Bref (pour faire simple), les 31 paires de nerfs spinaux (tuyaux) sortent de la moelle épinière (chaudière), à gauche et à droite, passent dans des trous de vertèbres pour aller innerver (chauffer/climatiser) les différentes parties du corps. Chaque nerf possède des qualités sensitives et des qualités motrices, comme un thermostat. Un nerf est sensible à des différences de température et peut déclencher une réaction, volontaire ou non (le chauffage ou la climatisation). Mais quelquefois le système de plomberie ressemble plus à un réseau électrique, ou mieux encore, au bordel (bordel) de fils derrière la télé (la Tivi) ou la chaîne hifi (le système de son). Dans cas, on appelle ce fouillis, un plexus.

Terminons donc maintenant cet intermède anatomique et reprenons le divan.

En ajustant bien vos lunettes, vous remarquerez sur le schema de droite, qu'il existe une structure nerveuse appelée "Queue de cheval" et c'est à quel niveau me demandez-vous ? Et bien, inconsciemment bien sûr, cette cauda equina est localisée au niveau des vertèbres lombaires. Coincidence? I think not.

Pour résumer cette analyse:

J'ai eu mon premier cancer parce que j'en voulais à mon père de m'avoir fait fille (les femmes ne possédant que des chromosomes "X") et que comme ce premier cancer ne m'a pas assez punie, attaquer ma féminitude n'ayant pas réussi à m'ébranler, la fille de mon premier cancer va coloniser un lieu qui me fait mal. Cette cellule va s'installer non loin de ma queue de cheval, s'organise pour me faire mal pendant mes vacances, me contraint à ne plus monter Stone, m'oblige à subir une chirurgie et remet en question le reste de ma vie équestre.

Pas étonnant que je sois un peu folle ;-)

Et zou !

jeudi 25 septembre 2008

La QUESTION référendaire

Votre blonde, mère, fille, sœur, filleule, nièce, belle-fille (je déteste le mot "bru" du bas latin des Balkans brutis), amie, copine, ex-blonde, collègue, maîtresse (pour Livingstone et Céleste bien sûr !) Biffez les mentions inutiles,

Vous a fait connaître sa proposition d'en arriver, avec le reste de sa Colonne Vertébrale, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l'égalité des vertèbres,

Cette entente permettrait à votre blonde, mère, fille, sœur, filleule, nièce, belle-fille, amie, copine, ex-blonde, collègue, maîtresse (biffez les mentions inutiles), d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois*, de percevoir sa douleur et d'établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté et, en même temps, de maintenir avec le reste de sa Colonne Vertébrale, une association anatomique comportant l'utilisation d'un même système physiologique ; aucun changement de statut anatomique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l'accord des autres vertèbres lors d'un autre référendum ;

* acquisition et utilisation d'une prothèse et d'une greffe (de banque) osseuse

En conséquence, accordez-vous à votre blonde, mère, fille, sœur, filleule, nièce, belle-fille, amie, copine, ex-blonde, collègue, maîtresse (biffez les mentions inutiles), le mandat de négocier l'entente proposée, en collaboration avec une partie du corps médical, Maya, Dr.L'Amoroso, Dr. Mamours, Dr.PasMamours (qui finalement est gentil au téléphone avec Mr.X, peut-être était-il garagiste dans une vie précédente?), Monica, Dr. Freud, le fils du frère du voisin d'en-face de mes beaux-parents, et la Colonne Vertébrale ?

Vue comme ça, la question est beaucoup plus simple ! Je vote "OUI"

C'est décidé, je me fais opérer, le 23 octobre prochain. Je respire ! C'est bon de prendre des décisions.

Bises à tous

Et zou!

mardi 23 septembre 2008

Being John Malkovich

Et hop, on monte. Et hop, on descend. Et hop, on monte. Et hop, on descend. Et hop, on monte… Bon, je pense que vous avez compris le principe. Je vis ma vie comme au Parc Belmont … forcément, j'ai mal au cœur.

Y'a une espèce de légende urbaine qui court et qui nous dit qu'avant de mourir on revoit sa vie défiler. C'est peut-être vrai … je sais pas. Mais ce dont je suis certaine, c'est qu'à ce moment il est trop tard pour y changer quelque chose. En bonne scientifique, je me pose donc la question à savoir, à quoi servirait ce "comportement" s'il ne sert pas à améliorer l'espèce? Par contre, si cette "vision" apparaît alors qu'il est encore temps d'y changer quelque chose, alors là, je crois que ce comportement pourrait éventuellement servir à l'évolution. Attention, je ne veux en aucun cas parler d'eugénisme mais bien d'éthologie et d'évolution dans le sens le plus biologique du terme.

J'ai un problème avec l'Abandon (avec un grand A), soit. Mais pourquoi? Pourquoi je n'arrive pas à gérer la détresse qui s'empare de moi quand je dois laisser quelqu'un ou quelque chose ou quelqu'animal? Quelque chose me dit que la culpabilité a à voir avec ça. Coupable d'abandonner parce moi je ne peux gérer l'abandon, hum, je sens que je tiens une piste là. Je me psychanalyse moi-même (ne pas oublier de m'envoyer une facture).

La dernière fois que je suis allée voir Stone, la semaine dernière, je ne me rappelle même plus quel jour, je l'ai chouchouté pendant près d'une heure. Ce (gros) estomac sur jambes n'étant en général pas très sensible à mes débordements émotifs et sanitaires, les accepte cependant de bonne grâce s'il peut s'adonner au même moment à son activité préférée; manger. Or, cette dernière fois, il n'a pas bougé d'un crin malgré une généreuse litière. Il s'est laissé faire, tout, sans brouter une brindille, il était … dans un autre état, et, j'aime à le croire, dans un état de plénitude telle que ma présence lui suffisait et qu'il n'avait plus besoin de paille… Et moi je fais quoi pour le remercier, je l'ignore, j'allais écrire je l'abandonne. Pas top ma fille.

Depuis que je vis ici je ne crois pas avoir développé le même genre de relations ni avec les gens, ni avec les animaux, ni même avec les choses. J'ai comme perdu mon échelle de valeur. J'ai d'la misère (du mal) à "valoriser", alors que c'est mon boulot (autre piste intéressante pour l'analyse, doubler mes honoraires). Il s'est passé tellement de choses depuis mon arrivée (ma fuite du Québec) que je n'arrive pas à démêler l'écheveau des causes de mon attitude actuelle.

Pour être claire, j'ai toujours été bipolaire, c'est juste que j'le savais pas ! Maintenant, je le sais, mais je ne l'accepte pas. J'ai honte. D'un côté, la communauté scientifique, celle à laquelle j'appartiens, définie la bipolarité comme était une maladie et préconise un traitement et de l'autre côté, la société, ma famille, les collègues, les potes, les copains, les amis, qui ne me semble pas accepter ces conclusions. Mais finalement, c'est aussi un peu le contraire; la majorité des gens reconnaissent la maladie, mais pas moi.

Je suis allée à un pot (5 à 7) de départ d'une collègue de travail la semaine dernière. Je n'y serais pas allée si je n'avais été que dépressive. Mais là, j'ai une VRAIE maladie, avec de VRAIES cicatrices, je suis donc véritablement malade! Et c'est ce que j'ai raconté à une autre collègue, en lui disant que maintenant que je n'avais plus de maladie honteuse, je pouvais enfin sortir. Elle m'a alors dit quelque chose; que le problème de honte était relié à moi et non aux autres … qu'il faut d'abord accepter sa maladie avant de prétendre à ce que les autres en fassent autant.

Une autre leçon de vie ! Un autre segment de vie que je verrai défiler devant moi. Est-il trop tard pour agir? Puis-je agir?

samedi 23 août 2008

20 toute 2008

C'est reparti, j'ai droit à un tour gratis dans la grande roue de la vie.

Voici donc, l'histoire de ma vie, en "internet-reality" …

Née à Montréal (d'une famille normale ...) en 1963, j'habite la région parisienne depuis 12 ans. J'ai 45 ans, et la famille "H" se compose d'un mari (Mr.X), d'un garçon "doué" (Junior) et d'un cheval (Stone).

J'ai été dépistée, opérée, chimiotraitée et irradiée (oui oui, tout ça pour moi !) en 2006, pour une tumeur localisée dans mon sein gauche.

Tout allait bien jusqu'au spectacle de Céline Dion (avec son mari Réné) à Paris, en mai dernier. Céline n'a rien à voir là-dedans, mais c'est pour me rappeler la date, ce dont je ne me souviens plus par ailleurs.

Finalement, je me suis décidée et j'ai consulté la semaine dernière pour ce que je croyais être une simple (mais douloureuse) atteinte sciatique. De plus, mon corps, décidé à me pourrir la vie chaque fois que je prends des vacances (3/3 depuis l'été 2006), a sournoisement profité de ces quelques moments de bonheur; toute la petite famille réunie sur une des plus belles pages du monde, les Anguillais de Rendez-Vous Bay se reconnaîtront.

Je vous épargne la suite, sauf un seul détail ...

Je positivise (j'ai la positive attitude - adaptation française) et je me dis que mon mari (Mr.X) a bien fait de prendre l'assurance "rapatriement sanitaire" ! Du coup, dimanche matin notre limousine (l'Ambulance …) nous a conduit à l'aéroport et nous avons eu droit à un vol de huit minutes au-dessus du détroit séparant Anguilla et St-Martin, en jet privé (bon ok, en coucou à moteurs), et Junior a pu voir de ses yeux et du haut de ses 9 ans et nos 3000 pieds d'altitude, des images dignes de Yann-Arthus Bertrand.

Attendez ! La suite est meilleure.

J'ai aussi eu droit à un vol Air France, direct, et en business class s'il-vous-plait; avec foie gras, champagne et siège inclinable à 180°.

Alors que Mr. X et Junior se sont tapés les quatre valises (enfin pas pour longtemps puisque aujourd'hui, mercredi, les dites valises ne sont toujours pas de retour) et le vol avec 3 heures de retard dû à un bagagiste ayant, par mégarde, oublié qu'il avait une clope ALLUMÉE au bec, alors qu'il se tenait directement dessous le DÉTECTEUR DE FUMEURS situé dans la soute à bagages. Heureusement les ingénieurs ont prévu le coup et des extincteurs à CO2 n'ont pas tardé à déverser leur mousse sur l'étourdi, mais néanmoins coupable, bagagiste, prestement identifié.

Qu'à cela ne tienne, les hommes de la famille "H" ont des couilles (du moins pour ces deux-là) et ont remonté leurs manches et les marches de la passerelle pour finalement décoller et atterrir 50 minutes plus tard en "République" (République Dominicaine – adaptation française). Pour le reste, pas de pépin (sauf pour valises qui demeurent dans le continuum espace-temps) avec à l'intérieur, bien sûr, toute ma panoplie d'antidouleurs …

Pour faire une histoire courte (Courage! C'est presque fini), c'est hier, mardi, 24h après mon atterrissage à Roissy que j'ai pris une claque, une crisse de claque (comme Charlebois dans Lindbergh). J'ai pas vraiment compris l'expression du visage de l'interne des urgences hier soir, jusqu'au moment où j'ai compris que je ne voulais pas comprendre, alors tout est devenu clair. Vous comprenez?

Panique, peur, tristesse, peur, douleur, peur, peur, peur, PEUR

Et puisqu'on y est, CULPABILITÉ … Peut-être n’avais-je pas été assez punie avec le cancer primaire? M’en étais-je trop moqué ? Avais-je été trop " désinvolte" ? J'ai effectivement bien supporté (aimé?) cet épisode de ma vie...

Bon je garde le reste pour mes Psy, Freud et Monica, et je fais ici référence à L'Italienne et non l'Américaine.

Vive le système de santé français !! J'ai un RDV demain avec Maya, mon oncologue.

A bientôt pour la suite !