CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
Line

lundi 27 octobre 2008

De l'importance d'un comité de relecture

Oh Boy !

Je viens de relire ma dernière chronique ...

Les médicaments ont fonctionné plus qu'il n'y paraissait. Du moins sur mon orthographe et ma syntaxe. Je ferai plus attention la prochaine fois, j'voul'jure Madame !

J'ai été très très touchée par vos nombreux messages, vous tous m'avez aidé à traverser cette épreuve, c'est bon de savoir qu'il y a des gens pour qui on compte dans la vie...

J'ai encore pas mal de douleur, GG, tu peux me donner un coup de main ; j'en suis aujourd'hui à 10 mg de sulfate de morphine, 4 fois par jour et à 16mg/500mg de codéine/paracétamol (acétaminophène), kétoprofène 150mg 4 fois par jour plus le reste (motilium, nexium, fer, ...).

Y'as-tu moyen de faire des entres-doses avec ça ?

C'est pas évident de taper couchée avec un clavier français, donc, je vous laisse de ma plume mais non de mon coeur (Marielle, cela te rapellera peut-être quelque chose ...)

Et zou !

Et pour ceux qui se pose la question, non, je n'ai toujours pas fait caca (J+7).

samedi 25 octobre 2008

Morphine, codeine dilaudid pis pan american

Victoire !
ça y est c'est fait, la méchante vertèbre est partie, avec 5 litres de sang tout de même, mais elle partie.

J'ai jamais eu mal comme ça. On ne mémoriserait pas la douleur à ce qu'il paraît. Sinon, on ferait plus d'enfants !

J'ai au ma première intervention mercredi. Le réveil n'est jamais agréable dans une salle de réveil. Mme Hamel,révellez-vous, on vous tapote les mains, les joues. Ensuite c'est le début de la ronde : avez-vous des douleurs ? Si oui, où ? sur une échellle de 0 à10 ? Et tout le tralala. Je suis sortie de la dite salle pour rejoindre ma chambre où Xaivier et ma Mère ne m'attendaient plus mais où un m'attedait un plateau constitué de riz (merveillex quand t'as des broches) plateau constitué d'une omelette avec des oeufs reconstitués,avec des haricots transparents (il n'étaient pas jaunes en tout cas).

La deuxième chirurgie état pas piqués des verts, j'ai failli me battre avec l'infifmier. Un espèce d'épais qui ne voulait pas me donner de la morphine sous prétxte qu'il restait 45 avant la prochaine tournée, 45 mintes. 45 minutes, serai sûrement morte. J'ai paniqué et j'ai commencé à crier en voulant enlever toutess les tubulures qu'ill se sont décidée une pompe perconnelle serait une bonne idée.

J'ai pas chier depuis mardi. Qu'est-ce qu'il va donc m'arriver ?

Et Zou !

mardi 21 octobre 2008

Dolce Vita

La Belle Vie

Mon dernier message avant l'opération, peut-être mon dernier message avec l'usage de mes jambes, peut-être mon dernier en tant que gouvernante de ma vessie, peut-être mon dernier message tout court. J'en profite donc le plus possible.

Mr.X est allé raccompagner Junior à l'école dimanche soir. Je suis restée dans mon fauteuil toute la fin de semaine, même pas été capable de prendre une douche. Mr.X fera ma toilette au lit demain. Mumm, quoi de mieux pour mettre du piment dans un couple, que des ablutions communes à la bétadine !

Aujourd'hui j'ai pleinement pris conscience du mot "passe-temps". Comme je ne pouvais pas me lever ce matin, Mr.X m'a apporté le petit déjeuner au lit, 60mg de codéine dès le matin ! Pas très bon pour le transit. J'ai ensuite fait quelques pas jusqu'à l'escalier que j'ai descendu toute seule en un temps record. Après j'ai fait une longue promenade jusqu'au salon où j'ai pu enfin m'assoir. J'ai fait quelques Sudokus, du petit point, lu le dernier XIII sur la Mangouste, feuilleté les millions de magazines rapportés par mon chéri, en écoutant Tony Bennett. Ma mère m'a fabriqué un super sandwich : concombre, emmental, tomate, délicieux ! Je me suis fait une petite sieste. On s'est même fait un film tous les 3, avec Céleste sur les genoux et un feu dans la cheminée. J'ai passé le temps, j'ai passé du bon temps.

Ah la belle vie …

Et Zou !


dimanche 19 octobre 2008

Perruque et compagnie

Les habitants d'Outremont (chic banlieue de Montréal où beaucoup de Français habitent), ont sûrement déjà vu des perruques s'envoler, compte tenu de leur proximité avec certaines communautés juives.

En effet, chez les Juifs orthodoxes, les femmes mariées doivent couvrir leurs cheveux. Un peu comme chez les Musulmans j'imagine. Sauf qu'ici un rabbin a eu la bonne idée d'autoriser, en 1557, l'utilisation des perruques (sheitel). Par contre, chez les Hassidiques, son utilisation est proscrite parce qu'elle peut donner l'impression que les femmes se promènent tête nue. Et enfin, dans d'autres communautés, le port de la perruque est permis seulement si cette dernière est couverte pour éviter de donner l'impression que la Madame se promène les cheveux à l'air. Je ne peux m'empêcher de penser aux rasoirs jetables avec leurs 5 lames …

La France, où l'état et l'église sont séparés depuis très longtemps (1905), est un pays laïc et conséquemment l'éducation nationale l'est aussi. C'est pourquoi le port du voile et de tout signe religieux ostensible (aka kippa et "grande croix") sont interdits. Mais alors, qu'en est-il de la sheitel ? Est-ce ostensible, voire ostentatoire ?

Je vous ai déjà dit que ce je pensais des perruques, surtout celles provenant d'Inde et fabriquées avec des cheveux humains. Les Juifs semblent avoir le même avis, mais, vous vous en doutez, pas pour les même raisons. Que je vous explique. À ce que j'ai compris, la religion juive interdit à ses ouailles d'avoir des liens avec quoi que ce soit qui ait un rapport avec l'adoration ou l'idolâtrie. Or, et c'est là que le bât blesse, les cheveux sont issus de joyeux lurons participant à une cérémonie hindouiste. Du coup, grosse polémique, surtout autour du portefeuille de ces dames puisqu'elles ont dû remplacer leur perruque de cheveux d'Inde valant autour de $ 1 000, par des perruques kasher.

Dernièrement, une boutique de New-York, Sheitel Inc., a décidé d'offrir un nouveau type de perruque à ses clientes. Vous pouvez aussi vous procurer les lunettes de Sarah Palin, ainsi que ses chaussures.

L'Halloween, c'est la semaine prochaine !

Et zou !




Joe le plombier se rend à la clinique

Encore une fois, j'ai devancé l'actualité en parlant la première des plombiers, métier d'actualité s'il en faut. Comme tous les parents dignes de ce nom, je veux offrir les meilleures chances à Junior. C'est pourquoi j'ai toujours voulu que mon fils (Ah qu'il est beau !), soit très polyvalent. Il sera donc tout ce que je n'ai pu être, c'est à dire vétérinaire équin et plombier ; parce qu'il faut toujours assurer ses arrières et que, même quand tous les chevaux auront disparu, on aura toujours des tuyaux et besoin de quelqu'un pour les brancher et les déboucher.

Le plombier, figure emblématique de notre époque, réunit tous les fantasmes des hommes en général, et politiques en particulier. Je fais ici la distinction entre l'allégorie du plombier dans l'inconscient collectif de la ménagère de moins de 50 ans, qui se résume souvent à une craque (raie) de fesses et à une facture salée, et à sa représentation dans la cervelle des politiciens, où il semble plutôt incarner le citoyen lambda, pour autant qu'il existe.

Il y a quelques années, lors de l'accession des 10 nouveaux pays dans la CEE, le fantôme du plombier Polonais a hanté l'Europe en général et la France en particulier. La Guerre des Mondes, c'était de la gnognotte comparée aux tuyauteurs venu de l'est. On annonçait une récession parmi les artisans. La fin des BTP était à notre porte et le Français moyen avait franchi son seuil, imaginant le retour des communistes et de la peste noire. On pensait que l'ouverture de l'Europe aux anciens pays de l'Europe de l'est ferait diminuer les salaires des Français. On imaginait une immigration massive d'ouvriers venant travailler en France sur la base des conditions de travail en vigueur dans leur pays. Les Polonais, qui détiennent probablement le trophée du meilleur humour Européen, ont donc bricolé une campagne pour promouvoir le tourisme au royaume du tuyau.

Plus récemment, Le New England Journal of Medicine a demandé aux 2 candidats à la présidence américaine, de présenter leurs propositions en matière de santé. À première vue, la proposition du sénateur Obama me semble plus plausible, plus honnête et plus transparente que celle du sénateur McCain. Et puis avouons-le, j'ai toujours été plus démocrate que républicaine, du moins pour ce qui concerne les "Stasunis" (prononciation à la française). Même si cette dernière proposition me semble plus équitable, elle n'est pas parfaite. Obama insiste sur la prévention, ce qui est sans doute justifiable mais a priori, il me semblerait logique d'évaluer et de déterminer la stratégie la plus efficiente, qu'elle soit préventive ou curative. Quant à McCain, il laisse au citoyen le choix d'investir dans une assurance-maladie, le crédit d'impôt normalement octroyé à cette fin. Je me doute que les petits revenus investiront a minima dans une police d'assurance et que dire des gens trop pauvres pour payer des impôts, où trouveront-ils les sous pour payer ? Je me doute aussi que ce ne sont pas tous les Américains qui liront le NEJM, mais peut-être auront-ils l'occasion de voir cet extrait du dernier combat des chefs sur YouTube.


vendredi 17 octobre 2008

En vrac

Mon estomac, mes idées.

Ce n'est pas parce qu'il ne m'arrive rien que je n'écris pas, au contraire ! Ma vie est palpitante, riche en aventures, en randonnées délicates vers les toilettes, vers la cuisine, et une fois par jour, j'escalade périlleusement notre escalier qui est en travaux depuis bientôt 5 ans.

Céleste nous a refait le coup des brochettes, mais avec un rôti en putréfaction cette fois. Je crois que ses croquettes "anti-obesity" ne lui suffissent pas et elle a zyeuté du côté de la poubelle. Bien mal lui en pris puisqu'elle n'a pas pu avaler les savoureuses croquettes dimanche soir tellement elle avait mal au cœur. Je pense qu'elle a compris maintenant, quoiqu'elle soit à moitié labrador.

Cette chienne me fait un bien fou ! Elle est toujours là, à quémander des caresses, à venir me dire bonjour quand je me lève et à venir me border le soir quand je me couche. Lundi j'ai dû aller à l'hôpital et je l'ai donc laissée seule à la maison, souliers rangés et portes fermées. Je rentre vers 19h et là, qui vois-je dans le jardin, bondissant de joie à mon retour, Céleste la kangourou. Comment a-t-elle pu sortir de la maison ? A-t-elle cassé un carreau ? Lui a-t-on appris, dans sa vie précédente, comment crocheter les serrures ? Elle a réussi à ouvrir et la porte de la cuisine et la porte donnant sur l'extérieur, que j'avais oublié de fermer à clé. Et là, depuis hier je m'amuse comme une folle avec elle et un pointeur laser, elle s'acharne pendant des heures sur le petit point rouge.

La semaine dernière un chasseur de tête m'a contacté pour un boulot. C'est bon pour l'égo et, en souvenir de ma vétérinaire préférée, j'ai fait la danse nuptiale du pigeon. Comme toujours, le chasseur m'a posé LA question : is this a good time to talk ? Je lui ai répondu que j'étais "on a sick leave", il m'a dit qu'il me rappellerait la semaine prochaine. J'ai dû lui expliqué que le "sick leave" serait un peu plus long !

Cette semaine, pour la première fois depuis longtemps j'ai été nostalgique de mon métier. Malheureusement, et c'est dommage, le rythme et le type de travail que je faisais ces derniers temps n'étaient pas vraiment dans mes cordes. Comment dire ? Je suis une "scientifique créative non opérationnelle". J'ai des bonnes idées et j'ai besoin des autres, du travail d'une équipe, pour les mettre en pratique. Ma douce France est mise à mal par le fonctionnement de ses compagnies. C'est un peu compliqué, en tout cas moi je trouve ça et j'ai de la misère à dealer avec autant de "plateaux" hiérarchiques, et je ne vous parle pas des communications inter-départements !

Cependant tous ces niveaux n'ont pas empêché mon ex-N+3 de me recruter en mai 2006, de m'attendre jusqu'en mai 2007 et de me laisser repartir en arrêt maladie en avril 2008. Et malgré encore tout ça, de m'envoyer un petit mot avant de changer de département et de rejoindre la Californie, pour dire qu'il ne regrettait pas de m'avoir engagée. C'est gentil. Je ne suis pas certaine que les ressources humaines soient du même avis encore que, miracle financier de ma Douce France, je coûte moins cher à mon employeur en arrêt-maladie qu'au travail à plein temps. Il existe des incohérences dans tous les systèmes et aucun n'est parfait, c'est comme les gens. En passant, dans ma boîte on ne parle plus de ressources humaines, mais de "développement des hommes". Ça veut tout dire…

Je me suis encore fais scannée cette semaine, avec une injection d'iode cette fois-ci ! Cool ! Enfin, je devrais plutôt dire, HOT ! C'est vraiment une drôle de sensation. L'iode est injectée dans une veine du bras grâce à une pompe à débit contrôlé. On fait le scan au moment où l'iode est injectée afin de mettre en évidence les lésions. Au moment de l'injection, j'ai ressenti la solution investir mes veines. J'ai pu suivre tout son trajet, le bras, le cœur, la tête, l'abdomen et le "bas du corps" comme disait pudiquement ma grand-mère. C'est seulement ensuite que les choses ont commencé à déraper, quand j'ai dû me relever. Je sais que pour la plupart d'entre vous ce geste est machinal, presque réflexe, mais dorénavant, plus pour moi. Je dois réfléchir, agir comme Napoléon et définir une stratégie en fonction du terrain et de l'ennemi, dans ce cas-ci, une "manipulatrice" trop empressée qui voulait absolument "m'aider" à me lever. Elle a fini par me lâcher après que je l'eusse mordu 3 fois.

Tel que c'était écrit sur ma "fiche de circulation", sorte de carte au trésor nous menant à la sortie de l'hôpital en passant par la caisse, je me suis rendue sinon d'un pas mais du moins avec un esprit vif à l'étage -2 qui en fait équivalait à l'étage C, du moins pour l'aile orange du bâtiment B, parce que, dans l'aile verte du bâtiment G, cela correspondait à l'étage -1. Pour ceux qui pensent que l'hôpital Notre-Dame à Montréal est un vrai labyrinthe, et bien c'est le plan de Brest comparé aux dédales de Foch, heureusement le personnel est raisonnablement aimable, pour des Français bien entendu.

Je fini donc par aboutir chez le Dr. L'Amoroso (le FauxMamours.) Vous suivez ? Le premier neurochirurgien avait été surnommé Dr. Mamours avant que je ne vois le "vrai" en son chef de service. D'ailleurs, pour éviter les confusions, je l'avais resurnommé Dr.L'Amoroso, parce je crois qu'il est Italien, comme Monica ma psy et que je ne me permettrais pas de le surnommer Gigi en souvenir de Dalida (Gigi ? C'est toi là-bas dans le noir ?). J'ai donc vu Dr.L'Amoroso et voilà, il m'a vu, on s'est vu. Je ne sais pas si c'était parce que nous étions dans son cabinet, loin des scies et autres objets contondants, mais il était beaucoup moins volubile. Il a même oublié de me parler de la première chirurgie. Il est probablement comme moi, passionné par son métier, capable d'expliquer la technique avec force et colonne vertébrale en plastique, mais quand vient de temps de régler le cadre, d'opérationnaliser le projet chirurgical, ça l'intéresse moins ! Et c'est à cela que sert son équipe, Cécile en tête.

Ben oui, j'aurai donc 2 chirurgies, deux fois à me retrouvée toute nue devant le personnel médical. Et là, je ne peux m'empêcher de penser à Nip/Tuck, au Dr. House, au Dr. Welby, au Dr. Dolittle. Peut-être devrais-je arrêter la télé ? J'aurai donc une première opération mercredi prochain. Il s'agira d'une artériographie visant à emboliser l'artère irriguant la vertèbre ostéolysée. Mais bien sûr ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé moi-même ? On coupe l'eau, donc le lendemain, pour la "vraie" opération, la vertèbre est bien au sec. C'est d'une simplicité extrême, probablement pour ça qu'il a oublié de m'en parler. Heureusement, Jo the plumber est venu à la rescousse en la personne de Cécile, cheffe des opérations non-chirurgicales. Encore une bonne nouvelle ? Je suis une "AB-", donc receveuse quasi universelle ! Bon à savoir pour les transfusions et aussi pour la greffe je présume. Et pour finir, en sortant de son cabinet, pour me rassurer je suppose, il a dit qu'il ne serait pas possible d'avoir de visites les 2 jours suivant l'opération. Sûrement parce qu'il n'est pas envisageable que je puisse me faire faire un brushing avant !

Troisième étape du parcours. J'ai rencontré l'anesthésiste. Elle prend ma pression (100/60, ben heureusement que je fume !), papote un peu, rempli des papiers et me demande, oh désespoir d'aller faire une prise de sang avant d'aller "réserver" ma chambre. Je crois qu'elle a compris que j'avais atteint mon seuil de tolérance administrative pour la journée et m'a gentiment proposé de décaler les dits examens. C'est maintenant mon amie et je l'appellerai Dr.Dodo, en hommage bien sûr au volatil autrefois endémique sur l'île Maurice et maintenant disparu, j'ai nommé le Raphus cucullatus. J'ai terminé mon périple en réservant ma chambre, j'ai demandé avec vue sur la mer. Le Monsieur a pas ri. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a le WiFi à l'hôpital, bien ! J'espère maintenant qu'on y contrôle aussi bien les infections nosocomiales que les réseaux informatiques.

Mr.X est parti chercher sa belle-mère préférée. Mibec vient habiter avec nous pour quelques semaines. Cool ! Maintenant il faudrait bien que j'essaie de me lever, je suis encore en pyjama. Mais, finalement, c'est excusable, j'ai le cancer !

Et zou !

samedi 11 octobre 2008

La Poune et ses bienfaits

Ça y est ! Je suis sortie de mon fauteuil ! Toute seule comme une grande. En fait c'est ce que je me plais à croire, mais c'est faux.

Je m'en suis sortie grâce à vous, grâce à vos courriels et à vos gentils commentaires, et j'ose le dire vos compliments. Bon je sais que tout ça n'est pas très objectif, après tout vous êtes mes amis et j'ai un cancer. Comme le disait une grande, aussi grande qu'Édith Piaf, artiste Québécoise : "J'aime mon public, pis mon public m'aime".

Je ne suis pas certaine que vous mesurez l'ampleur de vos forces réunies, quand même, réussir à me faire sortir, non seulement de mon fauteuil, mais, oui, oui, de la maison. C'est que j'ai une très grande force, d'inertie bien sûr. Je ne devrais pas dire, écrire, toutes ces choses peut-être, tous ces détails sur mes états d'âme, mais vous qui me connaissez vous savez que je n'ai jamais réussi à faire les choses à moitié. Et puis, comme je suis une petite rigolote, vous serez toujours à vous demander si c'est du lard ou du cochon.

Mon "Gérant" me dit que je fais du bon boulot et que si j'arrive à faire encore quelques milliers de mots avant la chirurgie, on pourrait faire un livre en 2 tomes. Va vraiment falloir que je me mette à l'ouvrage ! Vous n'auriez pas des suggestions de chroniques ? Parce que moi comme sujet, on en a vite fait le tour, moins vite qu'avant puisque j'ai pris des kilos. Je ne crois pas que me morfondre sur mes misères pendant que le monde traverse une de ses pires crises financières et que le Canada est en élection, est très bankable.

J'aurai bientôt des choses à vous raconter, j'ai un autre scan truc machin lundi après-midi, je vais voir si je peux faire des photos !

Et zou !

vendredi 10 octobre 2008

Sans travail, sans envie

Le désœuvrement

Ce devait être le titre de cette rubrique mais, rapport à ce que je vous ai écrit dans la précédente rubrique, et compte tenu du fait que mon ordinateur n'arrête pas de joindre les "o" et les "e", j'ai dû le modifier.

Je suis désœuvrée, sans travail, sans ouvrage …

Je voulais me remettre à la couture mais pas moyen de rester assise dans une chaise normale. D'ailleurs pas moyen de rester debout trop longtemps, genre 5 minutes, le temps de me lever quoi. J'en suis aux seules levées nécessaires, et encore, c'est simplement parce que je veux éviter de souiller le tapis. Geste héroïque déjà exécuté lors de la perte de mes eaux.

Vous le devinerez, je suis en proie à une déprime sévère. J'ai dit déprime et non dépression, et croyez-moi, je sais faire la différence entre les deux. Le sais-je ?

Céleste va bien, vous voyez comment j'évite bien le sujet, mon fils, Ah qu'il est beau, m'a bien enseigné la chose. Céleste va bien, je n'ai pas pu inspecter ses crottes, personnellement je préfère le mot crotte au mot déjection, au moins cela a le mérite de dire ce que cela veut dire. Céleste va bien, je n'ai pas pu inspecter ses crottes, étant confinée à mon fauteuil, sauf bien entendu pour aller faire les miennes.

Vous l'aurez compris aussi, la colère m'a reprise. Je n'y comprends rien. Ce n'est pas ce qui est censé arriver. Il y a 5 étapes à l'acceptation de la maladie, je le sais parce que c'est mon amie Jude qui me l'a dit par une belle promenade nocturne à Prague, à moins que cela ne soit à Vienne …

Il y a donc 5 étapes par lesquelles nous devons passer ; le déni, la colère, la négociation, la dépression et finalement l'acceptation. Normalement, voir schéma suivant, je ne devrais pas revenir en arrière, mais bon, ça l'air que j'ai toujours rien compris. J'ai vraiment une tête de mule. Cela ne sert absolument à rien de me donner le moindre conseil sur ma vie privée, genre me couper les cheveux, me raser les jambes, faire du sport, moins travailler, je n'en fais qu'à ma tête, c'est plus fort que moi.

En fait, non que je veuille me déresponsabiliser, mais n'est-ce pas un peu le cas de tout le monde ? On les aime bien nos petites habitudes, surtout, dans mon cas, où elles me sont servies à foison. Je suis une égoïste dans ma vie personnelle, dans ma première bulle, avec mes proches, Mr.X, Junior et Moma. Je suis aussi cynique, rabâcheuse, condescendante. Je suis un clown avec d'autres, une rigolote, une artiste, j'ai besoin d'un public, j'ai besoin de vous.

Je disais, Céleste va bien. Mr.X est allé voir le véto avec elle. Auscultation et radiographie plus tard, nous sommes rassurés. Le mieux là-dedans, douce France, c'est que le véto du dimanche, Dr. Dolittle, nous a rappelé pour prendre des nouvelles. Vous en connaissez des professionnels de la santé qui rappellent leurs patients pour voir comment ça va ? Il y a eu Dr. Freud aussi, mon psychiatre. Il a laissé un message sur mon cellulaire, et j'ai pensé à mon père. Il a été très courageux, lui. Ce n'est pas une séance d'auto-flagellation, mais je me demande comment il a pu tenir sachant que sa seule issue était la mort. Moi, je reste assise dans un fauteuil pendant 7 jours et je me plains … J'ai honte. Je n'ai pas le droit de me laisser aller et pourtant c'est ce que je fais. Je fume et je mange des bonbons. J'ai pris 2 kg depuis un mois. Et pourtant, j'avais pris de bonnes résolutions.

C'est certain que j'ai des douleurs, mais ce n'est pas la fin du monde. Le pire ce sont les nausées, les douleurs au foie, à l'estomac. Mais honnêtement, si je voulais vraiment, je bougerais. Je me trouve plein d'excuses pour ne pas sortir de la maison. C'est vrai que la dernière fois que je suis allée voir Stone j'ai failli tomber dans le box en lui curant les pieds, mais encore une fois, ce n'est pas la fin du monde. C'est vrai que la seule promenade que j'ai fait avec Céleste je me suis enfargée et j'ai failli tomber dans la forêt, mais, au risque de me répéter, ce n'est pas la fin du monde. Je suis devenue extrêmement peureuse. La bonne excuse ?

Je suis remontée à cheval, la dernière fois, il y a à peu près 1 mois. Je suis en colère contre cette maladie qui m'empêche de faire des choses. Je suis en colère parce qu'avant il y avait mon autre maladie qui m'empêchait de monter à cheval. Je suis en colère parce que c'est moi qui m'empêche de monter à cheval.

"Dans la vie, il y a des cycles. C'est comme pour les machines à laver : On peut s'aimer pour toujours, mais pas tout le temps". Film d'après-midi.

Qu'est-ce que je dois faire ?

POSITIVER voyons !

Et, je vais commencer par accrocher ça sur mon frigidaire !

Et zou !

lundi 6 octobre 2008

Claviers et zaccents

Il m'est apparu ce matin qu'il pouvait être difficiles pour mes amis Faisse-Bouquiens de lire les titres de mes écrits.

C'est donc avec de profonds regrets, qu'il a été décidé à l'unanimité de l'assemblée dont le quorum a été vérifié et confirmé, mes amis pharmaciens reconnaîtront ici ma prose, de l'abandon des accents et autres signes typographiques dans le titre.

Avant de venir m'installer en France je ne savais pas qu'il existait plusieurs types de claviers, pour le français on s'entend. Et oui, pas d'accommodements raisonnables dans ce cas là. Les différences les plus visibles entre les deux types de claviers se situe sur la gauche où les lettres A et Q sont échangé leur place, tout comme les lettres Z et W. Le M s'est déplacé et vient se mettre à droite du L. J'imagine que ce petit détail laisse la majorité de vous indifférents mais j'ai failli revenir au Québec à cause de ça.



Mais le plus grave n'est pas là. J'ai beaucoup de respect pour cette douce France qui me permet de faire venir un vétérinaire à la maison un dimanche après-midi, mais c'est parce que je l'aime que je me permets de la critiquer. Le plus grave sur les claviers français c'est l'absence de majuscules accentuées, et ce pourtant, malgré les recommandations de l'Académie française. C'est la paresse de ne pas avoir développé, ou utilisé, des outils spécifiques, tel le clavier canadien multilingue.

Par ailleurs, on ne parle plus d'accents, mais de diacritiques suscrits sur les voyelles (trois accents et le tréma) et d'un signe diacritique souscrit, la cédille. Je me coucherai moins niaiseuse ce soir
Il s'agit d'un bogue connu chez Faisse-Bouque mais ils ne semblent pas pressés de le corriger. Pour les plus vieux, rappelons-nous la superbe chanson :" Mommy, Daddy".

Et si vous avez le goût de l'aventure audiovisuelle … Avec une bière, voire deux, c'est mieux!
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Mommy, Daddy (1971)

Paroles : Gilles Richer et Marc Gélinas, Musique : Marc Gélinas
Interprètes : Dominique Michel et Marc Gélinas, Pauline Julien

Mommy, daddy, I love you dearly
Please tell me how in French my friends used to call me
Paule, Lise, Pierre, Jacques ou Louise
Groulx, Papineau, Gauthier, Fortin, Robichaud, Charbonneau.

Mommy, daddy, what happened to my name?
Oh mommy, daddy, how come it's not the same?
Oh mommy, tell me why it's too late, too late, much too late?

Mommy, daddy, I love you dearly
Please tell me where we used to live in this country
Trois-Rivières, Saint-Paul, Grand-Mère
Saint-Marc, Berthier, Gaspé, Dolbeau, Tadoussac, Gatineau.

Mommy, daddy, how come it's not the same?
Oh mommy, daddy, there's so much in a name.
Oh mommy, tell me why it's too late, too late, much too late?

Mommy, daddy, I love you dearly
Please do the song you sang when I was a baby
Fais dodo, Colas mon p'tit frère
Fais dodo, mon petit frère, tu auras de l'eau.

Mommy, daddy, I remember the song
Oh mommy, daddy, something seems to be wrong
Oh mommy, tell me why it's too late, too late, much too late?

Mommy, daddy, I love you dearly
Please tell me once again that beautiful story
Un jour ils partirent de France
Bâtirent ici quelques villages, une ville, un pays.

Mommy, daddy, how come we lost the game?
Oh mommy, daddy, are you the ones to blame?
Oh mommy, tell me why it's too late, too late, much too late?

L'affaire des brochettes

Je me disais aussi que c'était trop beau pour être vrai. Notre Céleste est une chienne extraordinaire, et c'est le vétérinaire qui le dit !

Nous étions tous les 4 à la maison, Livingstone étant resté à son box, à bouquiner, à "gosser" au coin de la cheminée, Léo devant sa console. Et tout d'un coup j'entends un bruit, comme un chien buvant dans sa gamelle. J'ai un chien, il y a une gamelle, le chien a soif, c'est tout. Puis, du fond de sa cuisine y'a Mr.X qui gueule en demandant à la criée "Où sont mes brochettes ?" Le chef ayant effectivement entrepris de nous faire goûter aux délices de Bali pour le déjeuner. Et là ! Je suis prise d'un doute, je me retourne, la gamelle est là mais pas le chien. Je me lève. Cinq minutes plus tard je suis debout et là, devant mes yeux, Céleste avait décidé de goûter non seulement la viande marinée aux effluves de gingembre et de saté, mais aussi les pruneaux, les ananas et les brochettes en bois.

LES BROCHETTES EN BOIS !!!

Brochettes en bois, bouts de bouts, déglutition, occlusion œsophagienne, perforation intestinale. Où est le numéro de téléphone du vétérinaire ???

J'adore la France, pays où les médecins et les vétérinaires, contrairement aux caissières et aux pharmaciens, non seulement travaillent les dimanches, mais en plus se déplacent pour aller visiter les malades, à 2 ou à 4 pattes.

Et là, on a fait comme dans l'annonce de "Pledge" de l'époque où les parents téléphonent pour prévenir qu'ils débarqueront dans 15 minutes. On se dépêche à s'habiller, on ramasse les restes du petit dej, on vide les cendriers et on ouvre les fenêtres, malgré la pluie. Je sors attendre le Dr. Dolittle qui devrait être bientôt là. Et là, je ne sais pas trop pourquoi, je me suis mise à arracher les tiges de glycine qui sont toujours à s'immiscer partout autour de clôture de la galerie. Merde, mon chien n'allait pas s'en aller lui aussi. Puis, tout d'un coup j'ai pris une grande respiration, ça sentait le foin, ça sentait le Québec. Et je me suis sentie sereine.

Le Dr. Dolittle a fini par arriver. Une espèce de bonhomme, qui m'a fait penser à un grand-père plus qu'à un vétérinaire. On lui a montré le reste des brochettes et il a renoncé à faire vomir Céleste. Il s'est assis, à mis son coffre à outil sur la table, en a sorti seringues, aiguilles, antibiotiques, antispasmodiques et pansement intestinal. Alors qu'il préparait tout son bazar, la belle est venue poser sa tête sur les genoux du bonhomme et c'est comme ça qu'il l'a piqué (dans le sens lui faire une injection et pas l'euthanasier bien sûr).

Et puis on s'est mis à jaser, en prenant un p'tit café, un calva et toujours la cheminée. Je me sens bien.

Nous lui avons depuis donné de l'eau, ses médicaments et son repas du soir. On croise les doigts pour cette nuit. La demoiselle aura la permission de minuit et pourra dormir dans notre chambre.

samedi 4 octobre 2008

Montréal, j'm'ennuie de toué

Heureusement que Mr.X est là !

Merci à l'auteur : http://fr.youtube.com/user/danielmenard2008


Les mères ...

Quelle est la différence entre une mère Italienne et une mère Juive?

La mère Italienne dira : Sylvio tu arrêtes tout de suite ces conneries ou je te tue.

La mère Juive dira : Woody, tu arrêtes tout de suite ces conneries ou je me tue.

De l'utilisation de la motivation dans l'éducation des enfants

Junior est un fils extraordinaire, et comme le disait Poupoune, ce n'est pas parce que c'est mon fils que je dis cela.

Nous avons eu des petits soucis avec Junior. Cela a commencé quand il est entré en 1ière maternelle (en France il y a 3 années de maternelle). Douce France ! À cette époque nous louions une charmante petite maison à Marly-le-Roi, là où Louis XIV avait son chalet de pêche et de chasse quelques siècles plus tôt. A l'école, on nous disait que Junior, qui y passait 4 avant-midis par semaine, était "dans son monde". On ne s'est pas inquiétés outre mesure, vu la lourde hérédité, surtout du coté de Mr.X bien sûr. Vous verrez pourquoi un peu plus loin si vous tenez le coup. J'ai l'intention d'abuser des virgules, points-virgules et autres signes de ponctuation parce que, je trouve ça beau, et, quelque part, si on lit attentivement, on peut suivre mes pensées. Ah! La magie des mots. Parce que je ne prétends pas, du moins pas encore, faire de la littérature, et ce, malgré 12 années passées en France.

Junior donc ! Nous sommes déménagés à Médan en 2003 (1400 hab.) et naturellement mes parents étaient là (voir article précédent). Junior est entré en moyenne section (mat milieu) et en est sorti sans trop de problèmes, du moins dans son monde. En grande section (mat sup), les choses ont commencé à se corser et Jr était plus souvent dans son monde que dans le notre, ou du moins, celui de sa classe. On nous a "recommandé" d'aller consulter. Vous conviendrez avec moi que ce mot peut posséder plusieurs définitions, en fonction des cordes vocales qui le formule. Nous sommes donc allés voir une pédopsychiatre, qui, quel hasard, a pignon sur rue à Médan (1400 hab.) Nous y sommes allés 2 ou 3 fois, et avons fumé avec elle aux moins vingt cigarettes avec Junior dans le bureau. Douce France ! Sa conclusion : Junior est … normal ! Yes !

Après 3 années passées à la maternelle, ça y est, Jr est fin prêt pour le CP (1ière année). Bien sûr, il y a eu quelques peccadilles, Nounours est resté une nuit sur le toit de l'école et les pompiers sont venus le lendemain pour le sauver. C'est qu'on prend les ours très au sérieux en France, plus que les pompiers peut-être, mais ça c'est une autre histoire. Sa maîtresse maniant bien sa main de fer dans son gant de velours, Jr s'en est tiré sans trop de bobos. Toujours les mêmes mots "dans son monde". Bon potentiel. Manque de concentration. Le sempiternel commentaire français : peut mieux faire. On a vu des psys, il a fait de la musicothérapie, de l'équithérapie, du rattrapage scolaire. On a eu des réunions avec les équipes thérapeutique et pédagogique. Et nous nous sommes tous mis d'accord, il fallait aller au fond des choses et fouiller les circonvolutions du cerveau de ma chère tête blonde.

Et Junior, dans son monde, qui nous regarde d'un peu plus haut, sûrement, suit sans dire un mot, sauf quand on lui demande, dessine une maison, quelquefois sa famille et tout le reste du temps, des trains, des voies ferrées, des passages à niveaux.

Quelques autres consultations plus tard, sans clope, et une évaluation un peu plus objective, Junior est "diagnostiqué" précoce (doué). Il a une autre forme d'intelligence ! Aliens, the sequel ! En gros, son corps à 8 ans, il a les capacités intellectuelles d'un gamin de douze ans et une intelligence émotive de celui de 6 ans. Pas étonnant qu'il n'ait pas trouvé beaucoup d'amis dans notre monde et qu'il ait préféré le sien. Nous avions donc notre passeport pour l'école, comme on nous l'avait "recommandé" quelques années plus tôt.

En fait ce passeport n'a pas aidé Junior à entrer à l'école du village, mais plutôt à en sortir, et c'est le mieux pour tout le monde, Junior en premier. En fait, ce petit torrieu ne nous disait pas tout, il ne nous a pas dit qu'il faisait quelquefois des excursions dans notre monde, plus particulièrement en classe, quand il se mettait à chanter, danser ou encore se promener à 4 pattes au milieu de sa classe. Tout ça pour dire, que malgré tous les efforts du personnel enseignant, Jr n'entrait tout simplement pas dans le moule de l'éducation nationale. Bon, on fait quoi maintenant ? Parce que des écoles il n'y en a pas à tous les coins de rues. Après des heures passées à écumer la toile nous avons définitivement abandonné les écoles spécialisées. Junior n'est pas une bête de foire et s'il veut devenir conducteur de train, soit, j'aurais préféré plombier mais bon.

Puis, j'ai eu des réminiscences de mon enfance quand notre mère nous menaçait de nous envoyer "au couvent", en pension quoi. Et je me suis dit que ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée sauf que, de ce côté-ci de l'Atlantique, mais pas de la Manche, les pensionnats ne sont pas très bien vus et comme ici, contrairement à l'autre coté de l'Atlantique, l'apparence y est plus importante, nous avions une décision à prendre, surtout pour que Junior ne puisse croire que nous l'expédiions à l'orphelinat, ce que je l'avais menacé plusieurs fois d'ailleurs. Pour lui vendre ce concept, nous lui avons dit que ces cellules grises nécessitait un écrin particulier et que nous avions trouvé l'endroit idéal. Il n'a pas pleuré quand nous sommes allés le raccompagner la première fois, contrairement à moi bien entendu. Je vous le dit, mon fils est exceptionnel.

Désolée, pour cette longue introduction, mais vous savez quand il s'agit de parler du fruit de mes entrailles. Bref tout ça pour vous dire qu'il a reçu, après seulement 3 mois à sa nouvelle école, le premier prix de culture générale. Finalement, cela a servi de le laisser des heures devant la télé, à regarder la chaîne Discovery !

Maintenant, il est réglé comme une horloge. S'il veut avoir la permission de passer ses week-ends devant sa console, ou la télé, question de mettre ses neurones au repos, il doit travailler la semaine. La semaine se terminant une fois qu'il a défait sa valise, mit ses vêtement au sale, fait ses devoirs et ses révision, scier 4 bûches, chasser le caribou et vider le lave-vaisselle. Hier je lui ai proposé d'enlever sa cravate avant de se mettre à ses devoirs ; il a refusé prétextant que la cravate l'aidait à garder son intelligence et sa concentration dans son cerveau. Je comprends mieux maintenant les comportements des hommes sans cravate. Merci fils.

Il nous a demandé un coup de main pour sa table de multiplication et Mr.X, l'as d'Excel, a voulu lui démontrer les capacités étonnantes dudit logiciel. Nous avons donc, toute la petite famille Hamel, créé une table de multiplication. Cet agréable et pédagogique intermède familial a rendu Junior fou de joie, il avait trouvé quelqu'un pour faire le boulot à sa place. Mais, n'oublions pas qu'il est doué le mioche et pour personnaliser le travail, il a voulu y ajouter de la couleur, du vert, preuve qu'il n'est pas daltonien. Puis, pris d'un élan de patriotisme, il est devenu tout excité et m'a demandé d'enlever toutes les couleurs et de les remplacer par le bleu-blanc-rouge républicain. Et là, tout fier de "son" travail, de me dire: "Regarde Môma, ce sont les couleurs du drapeau français, je pourrais peut-être l'envoyer au Président". Et puis hop, il est reparti bûcher.

N'écoutant que mon intuition féminine et espérant comme toute mère digne de ce nom, un avenir prometteur à mon fils, je me suis empressée d'ajouter sur la table, une petite missive au Petit Nicolas. J'ai imprimé le tout, écrit l'adresse sur l'enveloppe en essayant de maîtriser mes tremblements ; ce n'est pas tous les jours qu'on écrit "Faubourg St-Honoré" sauf quand je veux commander un gâteau. Junior a signé et apposé son sceau, une tache de ketchup du hamburger micro-ondé dont il s'empiffrait. Il était tout ému. Et maintenant, j'espère bien que le Petit réponde, Junior n'ayant jamais adressé de missive au Saint (Nicolas bien entendu !).

Je vous demande donc, avec l'énergie du désespoir, d'envoyer, d'où que vous soyez sur terre, mon blogue est international, un petit mot, une petite carte postale, une enveloppe vide à :

Léo Hamel, École Les Petites Roches - La Tournelle, 78 790 Septeuil.

Je ne vivrai peut-être pas assez longtemps pour qu'une administration française réponde à un courrier.

Et zou !