CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
Line

samedi 19 décembre 2009

J'ose pousser le bouchon un peu (trop?) loin !

Vous voyez, il s'agit que les douleurs disparaissent pour quelques temps et hop, me revoilà à pitonner.

Ce "spécial" en honneur de ma marraine préférée, ma MaTante Pierrette, qui fête aujourd'hui ses 39 ans.

N'oublie pas : Objectif février 2011, on débarque dans Les Laurentides et on se fait un voyage de touristes avec les traineaux à chiens et les balades en boguey à chevaux et bien sûr du skidoo et de la poutine.



Bisous à tous et surtout aux Matantes.

vendredi 18 décembre 2009

De l'art de se moquer de soi-même, y compris de son cancer

Voilà mon cadeau pour le temps des fêtes.

Le ridicule ne tue pas, lui !



Joyeux Noël, et une super année 2010 !!!


jeudi 10 décembre 2009

Des maudites bonnes nouvelles, entouka pour moi !

Un article très bref pour vous tenir au courant de mes bilans de santé :

Au niveau du bilan nutritionnel : tout est OK, je n'ai aucune carence. J'ai pris un kilo, je pèse maintenant 48,4 kg (106,5 lbs). Calcium, lithium, chewing gum, tout est à l'intérieur des bornes, ou à peu près.

Au niveau du système digestif : j'ai passé l'écho/doppler du mésentère pour voir s'il y avait assez de sang qui nourrissait mes intestins (recherche de sténose) et le docteur m'a dit que j'avais des artères de jeune fille ! J'ai passé presque 2 heures dans son cabinet et il m'a même invitée à déjeuner ! Dommage, j'ai dû refuser because RDV chez le kiné (physiothérapeute) qui m'a fait lever et descendre les épaules et le cou pendant 10 minutes. Me semble que c'est un peu court, surtout quand il pleut et que le déplacement prends au moins 40 minutes.

Donc je n'ai pas de misère au mésentère, mais j'ai quand même encore des douleurs à l'estomac et/ou au ventre quand je mange. C'est pourquoi j'ai beaucoup maigri. J'ai les muqueuses à vif après le taxotère et la radiothérapie. On a trouvé et traité l'ulcère, et la super big mucite qui a suivi le traitement antibiotique, et qui a presque failli me faire perdre tout espoir … d'ailleurs désolée de vous avoir abandonnée, je boudais. J'ai encore quelques douleurs, mais elles sont plus rares et beaucoup moins douloureuses. Je dois faire un test pour savoir si la bactérie qui cause les ulcères (H. pylori) est toujours présente dedans mon estomac ! Ce test (genre souffler dans une baloune) est tout de même plus agréable que la gastroscopie. C'est ce que je disais à ma gastroentérologue. Alors elle me dit que pourtant elle trouvait que j'avais bien supporté l'examen ... je lui ai dit que c'était tout simplement par orgueil !!!

Et finalement, la cerise sur le sundae, les deux nodules trouvés dans mon sein gauche et biopsiés voilà 2 semaines ne sont que de vulgaires kystes. YES !!!

Fini ma crise d'enfant gâtée, je remonte à cheval la semaine prochaine … d'autant plus que j'ai des nouvelles culottes de cheval et que mes bottes sont maintenant un peu cassées.

Et zou !

dimanche 22 novembre 2009

J'ai besoin d'un break

Mercredi dernier, Winnou est retombée de cheval et s'est encore fracturé l'épaule.

Jeudi, on m'annonce qu'on m'hospitalisera de nouveau la semaine prochaine because - 20kg et faut faire bilan nutritionnel et ... une petite biopsie sur le sein gauche parce que y'a 2 p'tites boules qui viennent d'apparaitre. Welcome to the party !

Vendredi, le chum d'une chume française tombe de vélo, se pète la tête et perd la mémoire.

Je veux un break, je prends un break de blogue. Je retourne dans ma bulle, j'ai besoin d'avoir la paix, de me retrouver seule. J'ai toujours continué à écrire mais pas à partager. Y'a des affaires que je veux garder pour moi.

Merci de m'avoir suivi. Et peut-être à bientôt.


Ce message s'auto-détruira dans 1 minute ...

dimanche 8 novembre 2009

Vive la France !!! (modifié et avec beaucoup moins de fautes)

Aujourd'hui pas envie de parler maladies, entouka, pas tout de suite… j'vous en parlerai assez vite, … on revient de vacances !!!

Donc pour bien débuter la journée, l'entretenir ou la finir avec un bon verre en soirée, si, si, j'ai des lecteurs partout autour du monde, dans l'espace-temps, ainsi que 2 ou 300 intra-terrestres. Je voulais, pour vous remercier de votre support, pour vos gentils mot, dans le "Prions en Église", sur Facebook, et sur un graffiti dans une toilette ("lâche pas la patate") de bord d'autoroute en revenant du supposé "Sud".

J'tais déjà allée visiter avec mes parents, le pays de ce merveilleux chanteur du "Sud", Nino Ferrer. Il habitait la commune de Montcuq tout près de la Grotte de Roland, on a donc facilement trouvé. Nous avions d'ailleurs trouvé l'endroit très charmant. Je me disais les mots que l'auteur de cette formidable balade, devaient être toujours vrais, genre un 7/7, ou un 24/24. Ben non, colisse, ça marche juste l'été cette esti de patente là. J'ai gelé toute la semaine et le Rez-de-jardin sentait les égouts. Désolée quand je suis en colère, la Québécoise reprends le dessus, sa place, d'autant plus que j'ai fait un cours accéléré de Québécois avec Cousinatte. On a fait une grande séance de cinéma Québécois où on a regardé "Babine", l'histoire d'un gentil fou du village qui se passe dans le temps où on avait du temps?

Je voulais vous saluer et vous adressez cette petite blague, bilingue au début. C'est le Premier Ministre du Royaume-Uni (G. Brown), qui appelle le Président Français, N. Sarkozy), mais pour les Françaises qui préfèrent minauder ou chuchoter aux oreilles, des chevaux bien entendu, j'ai aussi tenté la version française. Fab tu me diras si c'est une voie que je pourrais éventuellement expérimenter !

Donc voici la première version bilingue (qui est la meilleure bien entendu, suivra la traduction) :

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Gordon Brown calls Nicolas Sarkozy.

- Nick, I'm desperate, I don't know what to do, I need your help
- Calmez-vous , Gordon, what can La France do for you and ze Royaume-Uni?
- Well, Nick, Britain's main condom factory had to be shut down for repairs. Unless I can place an urgent order with you, we are facing unmanageable population growth with all the economic repercussions this entails.
- Gordon, mon ami, zis is not a problème. La France 'as many fabriques de capotes zat work beautifully. What ees it exactly that you need.
- I urgently need 5 million condoms, Nick, just to tide us over for a few days.Zis we can do, Gordon, it ees facile. Anything special about zis commande?Well, I'm glad you asked, Nick. We would like the condoms to have a length of 16 inches, a diameter of 5 inches, and an imprint of the Union Jack.
- Ah! Ah! Pas de problèmes, Gordon, No problème, Gordon, ah! ah! I weel get zees out to you right away.
- Ah! Ah! No problème, Gordon, Ah! Ah! Je vous les envoie tout de suite.
Sarkozy hangs up and paces up and down in his office for a while. He just can't believe the required dimensions. Finally, he picks up the phone.
- Allô? Ze condom factory? I need 5 million condoms to be sent to Londres tout de suite, length 40 centimètres, diamètre 12 centimètres, with imprinted Union Jack.
- Sacrebleu, Monsieur le Président, I don't think we 'ave ever made them zis beeg. They are well equipped, les rosbifs. Anything else?

- Oui, replies Sarkozy, on each condom write MADE IN FRANCE and SIZE: SMALL
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Et voici la traduction québécoise pour les ceusses et les celles qui n'ont pu s'y mettre.

Gordon Brown appelle Nicolas Sarkozy.

-Nick, Je suis désespéré, je ne sais quoi faire, j'ai besoin de ton aide Bien, Nico, la plus importante usine de condoms de l'Angleterre doit être fermée pour réparation. Si je ne mets pas en place un accord exceptionnel, en passant une urgente commande avec toi, on devra affronter une ingérable augmentation de la population et toutes les répercussions économiques que cette diminution de condom peut engendrer.
- Gordon, mon ami, ce n'est pas un problème. La France possède plusieurs usines de condoms qui fonctionnent très bien. De quoi as-tu besoin exactement ?
- J'ai urgemment besoin de 5 million de condoms, Nico, simplement pour me dépanner, pour quelques jours.
- Ceci, Nous pouvons le faire, c'est facile. Autre chose de spécial pour cette commande?
-Bien oui et j'apprécie ta question, Nico. Nous souhaiterions que les condoms aient une longueur de 16 pouces, un diamètre de 5 pouces et finalement qu'ils soient imprimés du drapeau du Royaume-Uni.
- Ah! Ah! Il n'y a pas de problème Gordon ah! Ah! D'ailleurs, je vais voir ce que je peux faire tout de suite.
Sarkozy raccroche le téléphone. Se lève, va et vient dans son bureau ; il ne peut croire aux dimensions demandées.
Il téléphone au directeur de l'usine. Allô? L'usine de condom ? J'ai besoin d'avoir 5 million de condoms, en partance pour Londres, tout de suite ; longueur 40cm, diamètre de 12 cm avec une impression du drapeau du Royaume-Uni.
- Sacrebleu, Mr. le Président, je ne crois pas que nous ayions déjà fabriqué cette taille. C'est qu'ils sont bien "équipés" les Rosbifs. Il y aura-t-il autre chose Mr. le Président ?


- Oui, rétorque Sarkozy. Sur chacun des condoms vous ferez écrire FAIT EN FRANCE et SMALL : TAILLE !
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Je vous raconterai mes autres péripéties un peu plus tard, au prochain épisode, où vous saurez :

- Quelle(s) maladie(s) Line a-t-elle eu pendant ces vacances ?
- Comment évoluent les problèmes d'yeux de Junior et de Livingstone ?
- Et celui des oreilles de Céleste ?
- Combien Line pèse-t-elle (en livres, en kg et même en stone).
- Tout sur les poils incarnés, avec peut-être une petite escapade du côté de l'ongle incarné du pied.
- Quels sont les résultats de mes consultation avec une Madame gastroentérologue, mon médecin traitant et éventuellement avec mon kinésithérapeute.
- éventuellement (maudit clavier français sans e majuscule accentué)

A bientôt cette fois-ci !

Et zou !

mardi 27 octobre 2009

Back to my future

Je ne sais pas ce qui m'arrive. Depuis ma dernière chronique, je suis sur une patte puis sur une autre. Non seulement, je me suis tapé le salon de la micro-entreprise le 8 octobre, mais la fin de semaine d'après je suis allée à Paris avec Junior. On a laissé la voiture au parking du Palais des Congrès, porte Maillot et, spectacle merveilleux pour ma chère tête châtainse, on a pris le métro pour au moins 16 stations, jusqu'à St-Paul dans le Marais. Il y avait une exposition de photos à la MEP (la Maison Européenne de la Photographie) que je voulais voir. Junior et moi avions négocié une balade en métro contre une expo. L'expo était sur les croupes, de chevaux bien entendu.


Sauf les trois photos que je mets ici, il n'y avait rien d'autre et puis c'était pas vraiment des croupes (voir la 3ième photo) mais surtout des photos prises de très près, on ne voyait que des poils, qui auraient très bien pu être ceux d'une gazelle ou d'un gros chien. Bref, j'étais venue voir du cul, je n'ai vu que du poil. J'essaierai Pigalle la prochaine fois, mais peut-être pas tout de suite avec Junior, donc je ne peux m'empêcher de dire, en toute objectivité bien sûr, qu'il a terminé la première de ses évaluations avec 17,1 (moyenne classe 14,5) * et qu'il est le premier garçon de sa classe, devancé naturellement que par trois filles, qui sont, je vous le rappelle, imbattables à l'école !


Après cette décevante expo, nous reprîmes le métro pour rejoindre la blonde de Robin des Bois, Marianne au fameux Palais des Congrès où il vaut mieux y aller lorsque les boutiques sont fermées … pour une séance de cinéma : Le petit Nicolas. Je vous passe tous les quiproquos mais nous avons fini par atterrir à La Défense (1ière merveille du monde moderne, toujours selon fiston) pour s'apercevoir que là aussi, la séance de 14h était complète et comme Junior doit partir à Poularde vers 19h nous ne pouvions attendre la suivante. Mais à chaque malheur bonheur est bon (ou quelque chose comme ça) puisque la Blonde de Robin des Bois et moi on en a profité pour "papoter" pendant que Junior découvrait l'environnement high-tech de la place, qui contraste plaisamment avec un monsieur qui joue du piano au centre de celle immense salle, on se croirait presque dans un lobby d'hôtel quatre étoiles ! Junior est finalement revenu nous voir en nous disant de le suivre, il avait trouvé quelque chose EXTRAORDINAIRE, J'TE JURE MOMA. On l'a suivi et le torrieux à découvert une espèce de restaurant "japonisé" où les plats défilent sur un tapis roulant. Et oui, comme dans les films.

Après ces jours, je me suis retrouvée avec une énergie dont je ne me sentais plus capable. Comme si j'étais normale, malgré certaines douleurs au dos, aux épaules avec ma double tendinite, mais surtout à l'estomac (d'où mon maigre d'appétit et tous ces kilos perdus), je n'ai fait aucun sacrifice, ça c'est fait tout seul. Après le brochologue de lundi (j'avais perdu un ressort pendant le week-end), je suis retournée voir Dada et son œil, ça s'arrange pas et c'est plutôt le contraire. Le véto est venu avant-hier. Résultats des courses, mon Dada, ben c'est à son tour d'être très malade. Il a une uvéite et un abcès dans l'œil gauche.

Et zou !

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*En France, c'est très compliqué. Les enfants sont toujours notés sur un total de 20, y compris pour leur résultats de DES (diplôme d'études secondaires), leur fameux BAC. Sont considéré "exceptionnels" ceux qui ont des moyennes supérieures à 18. Chez nous, ça fait seulement 90%, ce qui, somme toutes est assez facilement atteignable au Québec … pour une fille bien entendu !!!

lundi 12 octobre 2009

Strip-tease


J'écris moins. C'est un fait. D'une part c'est relié au fait que je n'allais (oui oui, à l'imparfait, au passé) pas bien et d'autre part parce que je n'arrive pas à bien définir à quoi me sert ce blogue. Dois-je tout écrire, comme si je me confiais à mon journal intime? Sûrement pas, je devrais assurément entrer dans le jeu de la rectitude politique, pas nécessairement parce que c'est mieux socialement (encore que?) mais ce n'est pas le lieu pour critiquer les gens que je connais puisqu'ils me lisent … dilemme. Comment dire la détresse dans laquelle j'étais (imparfait toujours !) sans vous inquiéter ? Donc, oui, dans ces périodes je préfère ne pas écrire, me protéger dans ma bulle. Vous protéger de ce que je pourrais écrire et qui vous pourrait vous faire du mal, vous inquiéter, parce que vous êtes mes amis, les gens qui partagent cette drôle de vie qui est la mienne et que j'ai décidé d'étaler au grand jour. On s'entend, "mon public" est principalement constitué de ma famille, mes amis, des cancéreuses et des cavalières !

Je suis allée voir Freud et hop, on se remet aux antidépresseurs, qui, je crois, ont commencé à faire leur effet mercredi dernier, autour de 13h30 – 14h00 ! J'avais une chimio la semaine dernière et jeudi je suis allée au salon de la micro-entreprise, question de savoir si je pourrais vendre mon expertise en pharmacoéconomie, pricing et remboursement en tant que consultante quand tout cela sera derrière moi. C'est un projet.

J'ai aussi rencontré une Québécoise qui travaille avec Mr.X, qui a étudié en management et qui a déjà travailler en association avec un éthologue pour offrir des séminaires de management/coaching en utilisant le cheval. C'est un projet.

J'ai aussi commencé à penser sérieusement aux futurs travaux que l'on fera dans la maison. J'ai choisi l'entrepreneur, il est venu voir la maison et devrait me rappeler en début de semaine prochaine. C'est un projet.

Mais plus merveilleux encore, c'est que je me assez bien à nouveau pour sortir plus souvent de la maison et que je marche presque normalement. Je commence à traîner de la patte droite qu'après une heure ou 2 de marche, voire 3 ou 4 si je fais du shopping ou que je n'ai pas mis mes talons hauts ! J'ai eu assez de courage pour me rendre à l'écurie, là où j'ai un couteau qui tourne dans la plaie à toutes les fois. Faut dire que j'avais pas le choix, ma co-loc de cheval, celle à qui appartient le devant de Stone était épuisée et le gros s'est tapé une uvéite, qui, chez le cheval, peut devenir tragique (il peut perdre son œil). Bien entendu, avec mes 2 tendinites dans les épaules et mon minuscule 48kg (rassurez-vous je suis au régime pour grossir et je me tape des boissons hypercaloriques genre "Ensure", délicieux, froid et saveur café). Mais j'y étais, pour les encourager.

J'y suis même retourné samedi, avec mes vieilles bottines, au cas où … Et bien s'est arrivé ! Je suis remonté et cette fois-ci je ne me suis pas contentée de simplement monter, j'ai fait 2 tours de manège, OK au pas, mais j'étais tellement bien, le nirvana, ma Belle Beaux dirait le Paradis ! Et ce qui est encore plus merveilleux, c'est que j'ai récupéré des forces. Alors qu'avant j'avais peine à mettre le pied à l'étrier et à me "jucher" et la même chose pour redescendre, ben là, j'ai l'impression que j'avais presque retrouvé la souplesse de mes 20 ans ! Et puis rassurez-vous, l'oeil de Dada semblait aller mieux et il ne sera probablement pas nécessaire de l'amener à l'hôpital des chevaux. On aura un deuxième avis véto vendredi prochain si cela ne s'améliore pas.

Faut dire que j'ai moins de graisse à soulever aussi, il faut juste que je me muscle un peu plus et donc, faire du sport, et donc remonter à cheval ! La boucle est bouclée. Devant tant de fierté de ma personne je n'ai pu m'empêcher d'aller faire un tour chez Padd, LA boutique des cavaliers et de leur monture … J'ai offert à Stone une belle couverture d'hiver marron avec des gros pois bleu. Je vous ferai des photos ! J'ai pris un super beau tapis de selle kaki, parce que c'est la couleur de l'automne cette année pour les chevaux ! Et, vu ma nouvelle taille, mes vieilles culottes de cheval ne me vont plus, j'en ai donc profité pour en acheter une super belle paire, à carreaux, je pourrais presque porter pour jouer au golf. Et finalement, j'ai cassé ma tirelire pour une paire de bottes dignes des plus grands cavaliers de concours de dressage. J'aurai l'air mais pas la chanson !

Et zou !

lundi 5 octobre 2009

Je suis le no. 6

Vous vous souvenez de la fin ? Pendant tous les épisodes le no.6 demande au no.2 qui est le no.1 et au dernier épisode on apprend que finalement le no.6 est le no.1. C'est un peu comme dans "Volte face" où le méchant devient le bon et vice-versa sauf que dans "Le prisonnier" c'est la même personne … Dans ces années là, les séries étaient assez psychédéliques et cherchaient à nous faire réfléchir même si on comprenait pas vraiment. Désolée de vous avoir révélé la fin mais c'est un peu comme ça que je me sens. Je suis ma propre prisonnière.

Bon, OK, je dois me reposer, je sais. Si je suis plus de trois ou quatre heures hors de mon fauteuil, je dois dormir au moins deux heures ! Mais j'ai eu une période cet été où j'ai fait tout le ménage et la lessive. Là, j'arrive à peine à faire mon lit un jour sur deux. Je profite de ma convalescence pour ne rien faire, sauf regarder la télé et jouer au sudoku (je suis devenue presque imbattable), mais bon j'aimerais tellement avoir le goût de faire autre chose, parce qu'au fond de moi je suis persuadée qu'il n'y a que moi pour me donner un esti d'gros coup d'pied au cul !!! Pis faire des affaires, au moins une ou deux par jour, c'est pas la fin du monde, mais je m'en fais une montagne, j'angoisse, j'me fais des sudokus pour passer les journées. Wow ! Si ça c'est pas le fond, on est au moins dans le 11 pieds et demi là ! (les piscines au Québec, font en général 12 pieds de de "creux", i.e. de profondeur).

Heureusement que la Fabulous elle est là. Elle m'oblige à manger, à sortir, à faire au moins une affaire par jour. C'est mon coach de vie ! Elle vient bosser chez moi et me donne l'espoir qu'un jour ma vie redeviendra un peu plus normale, un peu plus comme elle était avant K2, l'espoir qu'un jour je retrouverai le goût de travailler et qu'enfin je pourrai le faire de manière intelligente, en bossant moins et en me rendant à mes RDV chez l'oncologue. Je suis tellement prisonnière de moi, de mes counneries …

J'ai vu ma généraliste qui m'a fait passer des rayons X et des échos des épaules. J'ai fait les examens et j'ai une tendinite à chacune des épaules, qui me réveillent à toutes les fois que je change de positions la nuit. J'ai les résultats, je sais qu'au vu des résultats elle me prescrira de la physio (kinésithérapie) et je suis sûre que cela me fera du bien parce que 1) ça va soulager mes douleurs, 2) avoir deux RDV chez le kiné par semaine vont me faire sortir du "village" et 3) me poussera à me muscler un peu pour m'aider à vraiment remonter à cheval. C'est simple non ? Alors pourquoi je ne le fais pas ? Bien, parce que la fois où je suis allée voir ma généraliste je lui ai dit que je lui ferais un résumé sur les marqueurs tumoraux des cancers du sein… Pourquoi j'ai dit ça ? J'ai commencé la journée même, en deux heures j'avais assez d'info et j'avais compris les grandes lignes. Ça fait trois semaines et depuis, pschitt, j'ai rien fait de plus et là j'ai honte de la rappeler même si j'ai de plus en plus mal aux bras. Je suis ma propre prisonnière.

Je me suis mise dans ma bulle depuis que je vais physiquement mieux, ou entouka, depuis que je sais que les douleurs scapulaires sont dues à des tendinites plutôt qu'à des métastases et que je ne retournerai pas travailler avant six mois. Je me sens tellement fatiguée et … déprimée. Encore une fois, je me soigne j'ai vu Freud vendredi dernier. Avec lui c'est encore pire (mieux ?) il ne me voit pas reprendre le travail avant un an … Il va falloir que je trouve quelque chose pour "m'évader" sinon je risque vraiment de devenir une accro des Feux de l'amour et d'Euro Shopping ! Mon bon Freud m'a donc dit que je pouvais me donner le droit de jouer au sudoku et de regarder "Les Experts" de toutes les villes des États-Unis, il appelle ça "décrocher", vite faut que je me trouve un bouquin là-dessus ! Je suis tout de même passée au travers de quelque chose de grave, que j'avais failli mourir sur le billard (Ah! Le torrieu, il a lu le rapport de chirurgie), que depuis trois ans je me suis quand même tapé (ainsi que Mr.X et surtout le jeune Junior), un cancer, la vente de 3M pharma où je travaillais (45 min A/R en voiture), mon licenciement par l'acheteur, le début d'un nouveau travail chez Sanofi-Aventis (3h A/R auto ou train), super intéressant mais m'en demandant plus que je pouvais en donner, un mois plus tard, le décès de mon père, les ennuis de Junior à l'école du village et finalement son "placement" comme interne, au moins dans une bonne école qui reconnaît les différences de "Mon Zèbre".

Justement, le Junior … Dimanche dernier 10 minutes avant son départ pour Poularde, il nous dit que "Mitaine de Fer" lui avait dit de se munir d'une robe chambre. Vendredi, après Freud, je suis donc allée le chercher au car, à la place Dauphine et nous avons pris l'habitude de prendre un goûter sur une terrasse ou au resto si mon envie de fumée est répressible. Afin de joindre l'utile à l'agréable, je l'ai donc amené magasiner à La Défense, qui est selon Junior, la huitième merveille du monde, surtout les escalators. En fait, je vous raconte ici quelque chose qui m'a rendue vachement fière de mon fils, et ce n'est parce que c'est mon fils que je dis ça !). A la caisse devant nous il y avait une madame qui a échappé deux pots de bouffe à bébé par terre, dégueu. Ben, il a offert de l'aide à la dame avant même que je lui propose. Il est pas top mon fils !!! On a donc trouvé la robe de chambre en question, sans bouton parce qu'il paraît que mon Zèbre est un peu lent avec les tâches manuelles en général et le boutonnement des boutons en particulier. Il m'a même accompagnée au rayon fournitures scolaires et m'a regardée pendant au moins 10 minutes pendant que je choisissais trois ou quatre stylos dont je n'avais absolument pas besoin. Ensuite on est allé chez Paul, l'institution pâtissière de Paris, de la France et même peut-être de Navarre où le Junior, du chocolat jusque dans les oreilles, me disait comment j'étais la meilleure mère du monde parce que je l'avais amené au Parking du centre commercial de La Défense !

Le soir à la maison, quand vint le moment du coucher … il voulait aller à l'orphelinat et changer de famille. As usual …

Et zou !


lundi 28 septembre 2009

J'ai enlevé le haut

Je ne crois pas vous avoir déjà dit que Mr.X était un grand joueur. Un grand joueur de poker il va sans dire. Normal avec son QI, il connaît les statistiques et, sauf peut-être pour son premier mariage, il est en général assez chanceux. Il a déjà participé à plusieurs tournois et s'est toujours classé dans les premiers 20%, même que, et là je ne dis pas ça parce que c'est mon mari, Patrick Bruel s'est fait éliminer avant lui lors de l'étape de Paris du "French Poker Tour". Le week-end dernier, il y avait une étape du "French Tour" à Lille (environ 250km de la maison) et Mr.X nous a donc concocté une petite escapade, au pays des Ch'tis.

Vendredi soir, Mr.X a laissé Céleste au pensionnat des chiens, ramassé Junior à Poularde et toute la p'tite famille est partie pour Lille où nous sommes arrivés vers 22h00 (une heure de bouchon pour sortir de Paris un vendredi soir). On s'est loué un appart'hotel en se disant qu'on pourrait manger à "la maison" … c'est ce qu'on a fait, c'est-à-dire qu'on est allé chercher de la pizza vendredi et des sushis samedi soir !

Samedi avant-midi, après une douche dans une salle de bain qui ressemble à une salle de bain, c'est-à-dire sans papier-peint, et trois parties de Roblox du Junior sur mon ordinateur, Mr.X nous a laissé pour ses cartes. Il nous a débarqués downtown Lille. J'avais envie de flâner parmi les maisons du vieux Lille, sur la grande place, éventuellement dans une ou deux boutiques, mais c'était sans compter Junior qui a toujours préféré le contemporain aux antiquités et les gares aux magasins. Tout ce que j'ai réussi à négocier avec le torieux fût un tour de ville, en huit langues, de 50 minutes, en car. Bon, c'est toujours ça de pris. Malheureusement, il n'y a pas que des vieilles affaires à Lille, y'en a des récentes comme un métro et une gare TGV. ÇA c'est intéressant … Donc pour résumer notre équipée, on a fait 50 minutes de car, pendant lesquelles j'ai constaté que j'avais oublié la carte mémoire de l'appareil photo dans mon ordinateur, ensuite on a cherché un restaurant pour manger des moules et des frites … tout était plein et le gamin devenait de plus en plus insistant en disant qu'il y a toujours à manger dans les gares … On a donc pris le métro pour 2 stations avec 1 changement, c'était trop top, et je suis une maman formidable, d'autant plus qu'il s'agit de métro complètement automatisé et qu'on peut se mettre dans le premier wagon et tout voir. J'avais mon foulard cache-cancer-cheveux-qui-repoussent mais il semble que el Ch'tis d'Lille soit aussi aveugle que el Parigot et je n'ai pu m'assoir. Mais bon, el p'tit biloute était content !

Nous sommes arrivés à la gare de TGV et pendant que je commandais 2 sandwichs et 2 boissons (15€, c'est comme dans les aéroports …), Junior a pu profiter du magnifique spectacle de 2 TGV en partance, un pour Londres, un pour Marseille. Je n'ai pas réussi à manger mon sandwich, le pain était trop difficile à mastiquer avec mon appareil dentaire. Je n'ai donc mangé que les quelques microgrammes de thon et de poivrons, qui m'ont tout de même mis l'estomac à l'envers. Heureusement que je ne sors dorénavant qu'avec au moins 15 Rolaids, les "brûlements" ont cessé quand un autre TGV est, cette fois-ci entré en gare. Toujours dans l'esprit de faire plaisir à Junior, j'avais trouvé un itinéraire pour rentrer à la maison, adieu vieux immeubles et belles boutiques, où on devait faire 8 stations de métro. Le bonheur total. J'en pouvais plus au retour et j'ai failli céder et demander au père de la p'tite crisse de 4 ans qui était assise sur un banc réservé aux invalides de guerre, invalides civils, femmes enceintes, vieux (faudrait ajouter cancéreux), mais heureusement, le wagon s'est presque vidé à l'arrêt suivant, j'ai même dû m'accrocher au barreau pour ne pas être propulsée dehors avec l'eau du bain. Enfin j'ai pu m'assoir et Junior a vécu les meilleurs moments de sa vie, puisque, cerise sur le sorbet, la moitié des stations étaient aériennes. Nous avons finalement atterri à la 8ième station et il ne nous restait environ que 2km à marcher. Je sais pas comment j'ai pu survivre à cette expédition ! En arrivant à la chambre, Junior a gentiment fait ses devoirs et, profitant de ma sieste de 3 heures sur le canapé, s'est remis à Roblox. Toute la journée Mr.X m'a informé de sa position parmi les 500 joueurs où seuls les 10 premiers étaient retenus, il avançait, il avançait. Bien sûr que j'aurais souhaité qu'il gagne mais en même temps j'étais super angoissée à l'idée de me retaper le métro le lendemain et surtout de ne pas trouver d'endroit pour faire la sieste, Mr.X disposant de la voiture. Heureusement pour moi mais malheureusement pour lui, il a perdu lors d'une des dernières parties de cette journée. YES !!! On sera tous ensemble le lendemain et je pourrai éventuellement dormir dans la voiture.

Nous avons donc pris notre temps dimanche matin et j'ai repris encore une douche dans cette magnifique salle de bain, il est vraiment temps que les travaux débutent chez nous, c'est rendu que je ne me lave plus !!! Junior ayant découvert qu'il existait un grand parc avec le "Parc des Poussins" et un jardin animalier, nous sommes allés faire un tour, bon, c'est pas très typique de Lille mais on a passé un bon moment à courir derrières les paons qui criaient "léo, léo". Ensuite deuxième tentative pour manger des moules-frites. Tabagisme oblige, nous cherchions une terrasse. J'ai goûté à une spécialité locale, le potjevleisch, Mr.X s'est laissé tenter par un filet mignon au maroilles* alors que Junior s'empiffrait de steak haché, de frites et du minimum syndical de salade. Jamais on n'aurait pu croire être capable de manger sur une terrasse, à Lille, un 27 septembre. Je sais pas, je me sentais bien, j'ai donc tenté le coup et j'ai callé une bière ! Je ne sais pas si c'est le soleil, la bière ou ma p'tite famille, mais je me sentais de bonne humeur pis je commençais à avoir chaud j'ai donc décidé de faire mon coming out et d'enlever le haut, d'enlever le foulard cache-cancer-cheveux-qui-repoussent.

Et zou !

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* Un autre fromage, le vieux-lille, est une pâte de Maroilles, fabriquée en Avesnois (et non à Lille comme on pourrait penser, comme la gare de Lyon qui ne se trouve pas à Lyon mais à Paris) que l'on fait macérer deux fois pendant trois mois dans la saumure. Il est affiné plus longuement - 5 à 6 mois -, et se conserve de fait plus longtemps que le Maroilles. Sans croûte, de couleur grisâtre à odeur légèrement ammoniacale, son goût est plus prononcé, plus salé et un peu piquant. À l'origine, il était fabriqué pour l'hiver, période de l'année où on ne trouvait ni lait ni fromage. Le vieux-lille possède de nombreux synonymes: gris de Lille, puant macéré, puant de Lille, fromage fort de Béthune et autrefois Maroilles gris. Ça se mange sur des tartines… le matin, trempé dans le café au lait.

vendredi 18 septembre 2009

Maman, les p'tits avions ont-ils des ailes ?

Mr.X. et moi essayons de téléphoner à Poularde pour discuter avec Junior au moins une fois par semaine, question de ne pas avoir l'air de parents totalement désintéressés de l'avenir de leur progéniture. Depuis la rentrée, Junior a un nouveau "travail" ; il est chargé de l'accueil téléphonique du dortoir des grands garçons, le mardi soir. J'en ai donc profité pour l'appeler ce soir-là, question de l'encourager dans cette nouvelle prise de responsabilités. J'ai bien entendu, reconnu sa voix au travers d'un message incompréhensible mais qui finissait par "… Junior Hamel au téléphone". C'est bien mon fils, au moins les PDG qui appelleront leur descendant auront son nom en tête et pourront lui offrir un stage lorsqu'il sera en troisième.

J'en profite ici pour faire une petite mise au point sur le système scolaire français, qui, vous l'imaginez, amis Québécois, est d'une complexité digne d'un cube Rubik®, déjà dans son organisation. Cependant je dois admettre qu'il y a un côté positif : l'école, non-obligatoire, commence à trois ans. Seule la dernière et troisième année de maternelle (mat sup.) est exigée. Le primaire, qui au Québec va de la 1ière à la 6ième année, et dans cet ordre, est en France composé de cinq années (et dans cet ordre) : le Cours Préparatoire (CP), le Cours élémentaire 1 (CE1), puis le CE2. Ensuite vient la 4ième année qui s'appelle le Cours Moyen (CM1) et la dernière année du primaire, le CM2. Tout le monde me suit ? Au Québec, après le primaire, vient … le secondaire, c'est logique non ? Il y a cinq années de secondaire pour pouvoir avoir le diplôme (DES) qui correspond, en gros, au Baccalauréat français. Ces années vont du 1ier au 5ième secondaire et s'effectuent, dans cet ordre, au sein d'une "école polyvalente" (entouka, dans mon temps c'était ça). En France on commence par le collège qui va de la 6ième jusqu'à la 3ième (dans cet ordre) et on termine par le lycée avec en premier la seconde, en deuxième, la première et on finit avec la terminale. Simple, non ! Pour ce qui est des études supérieures, c'est encore pire. Je vous raconterai dès que j'aurai tout compris ! "Présentement", Junior en est à sa dernière année de primaire et l'an prochain, si tout va bien, il devrait passer en 6ième, entrer au collège, c'est-à-dire aller à la Poularde Des Grands (PDG), là où il y a une piste de kart. Peut-être finira-t-il pilote de course comme Gilles et Jacques Villeneuve ?

Bref, tout ça pour vous dire que nous avons régulièrement des discussions avec lui sur son futur métier. En gros, il veut un boulot où on ne travaille pas trop, limite pas du tout, où il sera chef en partant, qui ne nécessite pas trop de diplômes et bien entendu avec un gros salaire. À part vendeur de drogue, je ne vois pas grand chose et c'est pour ça que j'essaie d'orienter un peu ses choix. Au début, je tenais mordicus à ce qu'il devienne ce que je n'ai su être : véto. Mais bon, le sang et les sciences naturelles, ce n'est pas son truc même s'il aime bien les animaux en général. Ensuite, je me suis dit qu'il pourrait être plombier. Je trouve que c'est un boulot dur mais assuré, on aura toujours besoin de plombiers. Il pourrait même monter sa petite entreprise et travailler pour lui. Toutefois, depuis qu'il sait parler, il nous dit qu'il aimerait devenir conducteur de train, métier très honorable, qui entre probablement dans ses critères sauf peut-être au niveau du salaire, mais qui aura au moins l'avantage de pouvoir lui offrir sa retraite en même temps que nous ! Dernièrement, sa passion du train s'étant un peu atténuée, il a voulu devenir pilote d'avion. Cependant, il s'est vite rendu compte que même si cela pouvait s'avérer payant, il avait un peu la trouille au décollage et qu'il devrait faire de longues études. Déjà qu'il en a marre, puisqu'il nous a dit mardi dernier, 3 semaines après la rentrée, qu'il en avait assez de l'école parce qu'il n'était "pas payé" pour y aller. Ah ! Les jeunes d'aujourd'hui, c'était pas comme ça dans mon temps … (Socrate). Il a finalement trouvé un compromis, il sera "agent de piste", c'est-à-dire le gars avec les lumières orange, et qui dit au pilote quoi faire et où aller sur la piste.

Sauf que ce matin en discutant avec Fabulous, on s'est demandé si c'était un métier d'avenir ? En effet Fab pense que dans les années qui viennent, il n'y aura plus de pétrole et à ce moment-là, comment on fera voler, et surtout décoller les avions ? Aurons-nous des avions à piles ? Moi, j'imaginais une immense clé sur le côté de l'avion, qui remonterait un gros ressort … Tiens, peut-être que Junior pourrait travailler là-dessus !

Et zou !

jeudi 17 septembre 2009

Je suis bipolaire mais je me soigne …

Je pense que je commence à devenir de moins en moins counne. Dans le sens où, comme les souris dans leur labyrinthe, je me souviens de mes erreurs de parcours et j'essaie de ne pas les répéter. Pas toutes, sinon je serais parfaite, comme ma déesse chauve ! Non, juste certaines. Comme les premiers symptômes de la dépression, le frémissement des roues du "p'tit char" qui commence à descendre la pente de la montagne russe qu'est ma vie. Je sais pas ce qui s'est passé. Non docteur, y'a pas d'élément déclencheur, entouka, pas plus que d'habitude, pas plus que ce que ma vie est devenue depuis 18 mois. Au contraire, le pire est derrière moi que je me suis dit après la vertébrectomie, la même chose après la radio et le taxotère. C'est maintenant que ça commence à aller mieux dedans mon corps que ça commence à aller moins bien dedans ma tête ? Est-ce que c'est parce que je vais mieux que je vais pas bien ? Est-ce que c'est parce que j'aime les troubles et la chicane ? Je note, je note et j'en parlerai à Freud et Monica.

J'ai pris une semaine de vacance, lire Mr.X. travaille, Junior est à Poularde, Dada est rentré du pré et je n'avais que deux RDV à l'hôpital des cancers ! Une mammo et une visite avec le stomatologue (le docteur de la bouche et des dents), les deux le même jour. J'adore les Madames des RDV. Je rassure tout le monde tout de suite, mon sein droit est sain sauf pour un petit kyste. Et voilà que ça recommence. J'entends votre question : c'est quoi un kyste ? J'me dis ça parce que quand le radiologue (beau bonhomme dont je ne me souviens du nom !) m'a dit que je n'avais pas à m'en faire, ce n'était qu'un kyste. Et moi de le regarder, et, avec mon beau sourire broché et couleur café, de lui demander c'était quoi au juste un kyste ? En gros, un kyste est une poche qui contient du liquide. La différence avec une tumeur (bénigne ou maligne), qui est aussi une poche, c'est que cette dernière est remplie non pas de liquide mais de cellules. Pour des détails plus croustillants, voir le Dieu Wiki. Mais juste une petite dernière avant la fin du paragraphe, juste pour qu'on se couche moins niaiseux ce soir. Quand on fait l'échographie d'un kyste, on voit comme un trou noir sur l'écran, en d'autres termes et pour épater vos amis, c'est une représentation "anéchogène", c'est-à-dire que c'est une région qui ne renvoie pas d'écho. Voilà pour la leçon de médecine d'aujourd'hui, n'oubliez pas la leçon de savoir-vivre avec les p'tits vieux des parkings de la semaine dernière. Pour ce qui est du stomato, elle ne m'a rien fait et rien appris. Heureusement que je ne me suis pas déplacée que pour me faire dire ce que je savais déjà … j'aurais eu aucune pitié et pour personne ! Une semaine plus tard, j'apprends que ma douce abeille oncologique voulait un panoramique. Allez hop ! On le soulignera la prochaine fois.

Je suis finalement retournée chez Freud vendredi dernier. Pas longtemps mais juste assez pour comprendre deux choses : 1) on ne peut pas être les parents de ses parents et 2) prends tes antidépresseurs avant d'atteindre le fond parce que c'est là, direct, que tu t'en vas, tu le sais, même si tu veux pas le savoir, t'as pas le choix et arrête de faire ta tête de cochon. Finalement, ce fut bref mais bon. J'ai quand même gardé la prescription jusqu'à hier, une fille a son orgueil quoi. Et j'ai recommencé ce matin alors que je m'étais donné jusqu'à lundi prochain. Je vous le dis, je deviens de moins en moins counne, avec l'âge, avec la vie qui passe et peut-être aussi avec le cancer.

Au retour, je suis passée prendre Junior, Porte Dauphine, à 100m du Bois de Boulogne. Le vrai, celui des putes bien sûr, mais surtout celui d'une promenade à cheval, très tôt le matin, avec le soleil qui commençait sa journée en éparpillant les brumes pour ne laisser que quelques îlots flottant au-dessus du lac et un groupe de vieilles chinoises faisant du taïchi. C'est ça aussi Paris mais bon revenons à Junior qui revenait de Poularde avec sa tenue chic & débraillée. En passant, n'achetez pas les fringues d'école de vos enfants à la fin de juin. C'est que ça grandit et que ça grossit, ces affaires là. Je suis un peu désespérée là-dessus, tout est "juste". J'espère au moins que ça va tenir jusqu'à Nowel. Donc, il faisait beau, tout allait bien et je me suis dit que je ferais plaisir au p'tit si je l'amenais goûter sur une terrasse. On a décidé d'arrêter à Neuilly, sur la place du marché parce que le parking se trouve dessous. C'était cool et Junior a même insisté pour faire ses devoirs. Je lui ai donné les clés d'auto pour qu'il puisse récupérer son sac d'école resté dans l'auto. Ai-je bien fait ? Kidnapping, accident, qu'il se perde, éventuellement fugue. Tout ça m'est passé dans la tête à la seconde où il a tourné le coin. Aie confiance, aie confiance comme le chantait Kaa, le serpent du Livre de la Jungle. Il est revenu cinq minutes plus tard avec son sac et tout fier de lui ! Il a ensuite fait ses devoirs : un peu d'histoire Louis xv1 comme il dit et apprendre une poésie. On était bien, il y avait du soleil, un gros moment de bonheur avec Junior. Je me suis sentie privilégiée en voyant le montant de la facture (35€ pour 2 déserts, 1 café et un chocolat chaud !) parce que je pouvais me permettre cet instant de plaisir sans m'angoisser pour la fin de mois. En effet, ça y est, tout est désormais en ordre, tous les papiers et les remboursements sont à jour, de même que les indemnités que je reçois de l'état et de mon assurance privée. Et j'ai encore plus de chance quand j'ai entendu parler de la fille qui travaille à Poste Canada et qui n'avait droit qu'à 15 semaines d'arrêt maladie. Ici, c'est trois ans, 10 fois plus, et on peut demander une année supplémentaire.


En parlant de chance, j'ai changé de médecin traitant (de généraliste) et j'avais mon premier RDV avec elle hier. Elle est géniale. Je lui ai parlé de mes douleurs, de mes angoisses, de mon père, du pays qui me manque, de ma peur de l'avenir, de l'après, de la sortie de la voie de garage et du retour à la vie normale. Je lui ai dit que j'en avais marre qu'on s'occupe de mon cancer et que j'aimerais qu'on s'occupe plus de moi. Que j'aimerais me muscler un peu, faire du sport, me faire une espèce de cadre de vie. Après l'entretien de près d'une demie heure, elle m'a tâtée, elle m'a touchée ailleurs que sur la poitrine, m'a auscultée, m'a fait respirer, m'a dit que j'avais un très bon cœur. Et je sais pas pourquoi mais ça m'a fait plaisir enfin d'entendre des trucs positifs sur mon corps. Celui qui me trahit presqu'à tous les jours depuis un an. Et puis, elle a pris en main le problème des douleurs au niveau des épaules et m'a dit qu'il s'agissait probablement de malheureuses tendinites. Ouf, vous pouvez pas savoir comment ça m'a fait plaisir. Que des tendinites et non pas de nouvelles métastases osseuses ni d'effets secondaires du Fémara, que je dois prendre pour cinq ans. Que des tendinites … une maladie chiante, j'peux pas lever les bras sans douleur, mais oh combien rassurante et "normale". Résultats des courses je dois passer un rayon X et une échographie des épaules pour confirmer le diagnostic et entreprendre une rééducation. En plein l'affaire que j'avais besoin pour me remettre en contact avec le sport, ça me redonnera des muscles et je pourrai remonter Dada. Elle est pas top ma GP !!!

Et puis, pour finir, je crois que nous sommes enfin prêts à considérer l'éventualité d'entreprendre des travaux majeurs de rénovation, surtout après quelques commentaires de lecteurs sur le papier peint de ma salle de bain ! Je suis certaine que notre nouvelle épopée vous plaira …

Et zou !

jeudi 10 septembre 2009

La peinture à numéro

Je me suis enfin donné le droit de faire de la peinture à numéro (PAN). Je sais ça peut paraître niaiseux mais pour moi c'est un grand pas vers l'art, avec un tout petit minuscule "a". Je vois en fait la PAN comme une aide technique à la libération de mon moi intérieur … bon OK j'arrête le charabia ! ça fait deux ans que je pense à m'acheter un kit de peinture pour adultes manquant totalement de don artistique. Je n'osais m'offrir ce kit pour plusieurs raisons, raisonnées ou non.

Honnêtement, c'est assez ridicule à mon âge, de peindre en suivant les numéros des couleurs et surtout en faisant très attention de ne pas dépasser les belles lignes déjà toutes faites. Thérapie manuelle qu'ils disent … En fait, j'aimerais bien que, quelquefois, la vie soit comme ça. Au moins on sait où sont les limites et où tout commence et fini. C'est clair, net, précis. Aucune place pour l'imagination. Mais, c'est pas de l'art ça. Aucune place pour l'espoir ? Mais, c'est pas la vie ça. Voilà peut-être pourquoi j'ai tant tardé à acquérir le kit, beaucoup plus que la peur du ridicule, qui contrairement au cancer, n'a jamais tué personne.

Je recommence à souffler, à récupérer, doucement. La fatigue des vacances s'estompe et je retrouve ma routine rassurante. Encore quelques jours, je le sens, je sortirai de cette torpeur. Je vois Freud demain. Parce que la PAN n'est pas la seule chose que je terre au plus profond de ma conscience … d'ailleurs ceux qui me connaissent l'on sûrement remarqué, je suis entrée dans une nouvelle phase, dépressive celle-là. Mais, je vous rassure tout de suite, surtout les Matantes, c'est quand même moins pire que les autres fois. Finalement, les régulateurs de l'humeur fonctionnent peut-être !!! Oui je suis déprimée mais, cette fois-ci c'est différent, j'ai l'impression que je vois déjà le bout du tunnel, comme si j'arrivais après le gros du down. Somme toute, ce n'est peut-être qu'une grosse fatigue, et que peut-être que c'est vrai ; je dois me reposer et reprendre des forces.

Peut-être même que j'aurai assez de forces pour aller voir Dada. C'est-y pas de l'espoir ça ?

Et zou !


vendredi 4 septembre 2009

La fin des vacances… enfin

Vous me connaissez, la rectitude politique, le savoir-vivre hypocrite, les faux-semblants, y compris les perruques, c'est pas trop mon genre. Je serai donc assez directe et vous êtes prévenus. Y'é vraiment temps que les vacances s'achèvent, enfin celles de Junior. Je n'en peux-plus. Ça fait presque deux étés que je ne peux pas faire des "affaires" avec lui. L'an dernier on avait prévu une balade à cheval sur les plages d'Anguilla et des leçons de natation dans la mer des Caraïbes, cet été encore plus simple, une balade à vélo, un bowling, une partie de Wii. On lui avait aussi promis qu'on redécorerait sa chambre, le lit est arrivé depuis 3 semaines, toujours dans les cartons et obstruant les portes de son placard. Le bordel quoi. Je n'ai rien fait de tout ça, le mieux fût une séance de cinéma, avant-hier et deux descentes en luge d'été le week-end précédent. Pas fort pour 2 mois, soit environ 9 semaines, soit exactement 62 jours et 64 dodos. Je me sens coupable.

Je suis crevée, exténuée et, bon, ça y est je l'ai dit. Mon deuxième coming-out ! Je n'ose en parler à mes proches, de peur d'alourdir encore plus leur fardeau, votre fardeau. Car, n'oubliez pas que grâce à mes antennes spéciales, je vous "zespionne" et je sais que beaucoup pensent à moi et s'inquiètent, mais surtout, ne vous inquiétez pas ! Tout ce que je vis est "normal" pour la maladie et le traitement. Je vais bien. Je suis simplement fatiguée et j'ai perdu du poids. Rien de ben grave quand on pense à toutes les filles qui rêvent de perdre 4 ou 5 kilos ! J'avoue que j'ai du travail à faire là-dessus. J'aimerais bien reprendre 5kg, de muscle bien sûr et dans les fesses bien entendu puisqu'il s'agit d'un des trois atouts des "vraies" femmes (OK, OK, je l'ai pas encore digérée celle-là !). Je garderais bien les fines chevilles, les cuisses, (oui, oui, je fais maintenant du 38 !), tout en raffermissant mon dos, question d'être dans bien dans mon assiette, à pied et à cheval.

Bon, sérieusement, j'ai encore eu droit au merveilleux système de santé français (les Américains devraient s'en inspirer pour quelques mesures). Scan, Avastin, IRM et consultation, le tout en moins de deux semaines. Et avec le sourire, sauf la fois où j'ai oublié mon portefeuille et que je n'avais pas d'argent pour payer le stationnement. C'était mercredi de la semaine passée. Je me gare, me fais perfuser et reviens prendre ma voiture, qui sans être le modèle de l'année, est tout de même respectable. En revenant au stationnement, un gentil couple de têtes blanches a l'air un peu perdu devant le système de paiement à la barrière de sortie. Naturellement, aucune des personnes présentes dans les voitures qui font la queue n'est sortie pour proposer de l'aide, y'en a même un qui a klaxonné. Vous me connaissez, toujours le cœur sur la main, même après ma perfusion ! Je leur ai donc offert de les aider et je leur ai montré ce qu'il fallait faire. L'affaire fût réglée en moins de 30 secondes. Mes p'tits vieux étaient contents et moi aussi. J'avais fait une bonne action, je me sentais bien avec moi, j'étais de bonne humeur, il faisait beau, j'étais toute belle habillée en madame, sandales aux pieds et kératine jaunissante oblige, vernis rouge sang sur les 20 ongles. Cependant, détail superflu mais essentiel, j'avais laissé mon sempiternel sac à dos pour une véritable sacoche*. Sauf que … j'avais oublié de transférer le portefeuille.

Bon, OK, je n'ai pas trop l'air d'une clocharde, je suis blanche et je parle un excellent français avec un accent charmant. À priori même à St-Cloud je devrais être capable de "quêter" les 3,10 € manquant. J'avais quand même le "motton", (lire j'étais triste et désemparée). Une première dame se présente à la sortie, j'en profite pour lui demander un euro. Elle regarde dans son porte-monnaie, et j'entends à la fois le "cling-cling" et la dame qui me dit qu'elle n'a rien. Je la remercie les larmes au bord des yeux**. Je suis retournée dans mon char en braillant comme un veau, me mettre à l'abri et surtout, à l'air climatisé. Après 3 ou 4 kleenex, j'ai pris mes clés pis mon courage et je me suis approchée d'un couple de p'tits vieux , bien sur eux (la madame avait une sacoche Longchamps), qui arrivaient pour payer au guichet. Je leur explique la situation, changement de sac, pas de portefeuille, pas de carte, bref pourraient-ils m'aider ? Merci de noter encore une fois que j'étais bien habillée malgré mon foulard "chimio" sur la tête, qui était impossible à confondre avec une burqa. J'ai même pas eu le temps de finir de m'expliquer que le NON a fusé. Pas un "non" compatissant, non, un "non" : t'es qui toué ? Dérange-moué pas. Un "non" : casse-toi pauvre folle. Un "non" comme le douanier Polonais, un non "méchant", que j'ai pris comme une claque en pleine face, d'une façon un peu trop personnelle. Les sexagénaires s'étant éloignés, en passant la tête haute devant mes larmes dissimulées par le virus H1N1, je me suis empressée d'appuyer sur le bouton "aide" de la machine à payer le parking. Un monsieur avec un "accent" a pris le temps de m'écouter, de me rassurer et de me dire de prendre ma voiture et qu'il m'ouvrirait la barrière. Ouf ! On m'aime et en plus je peux sortir sans déranger Mr.X (une fille a son orgueil !). Le temps de me présenter à la barrière de sortie, une voiture passe devant moi, et qui je reconnais, les vieillards qui n'ont ignoré cinq minutes avant. Je suis derrière eux, je pleure toujours (les sphincters sont des muscles !) et je vois bien qu'ils ont un problème. Mais, na, je vais pas les aider, dois-je attendre une heure. Je peux être très, très têtue. Au bout de quelque temps, la vieille descend et vient vers ma voiture. Ma fenêtre était ouverte, elle s'approche et me dit, avec son même air dédaigneux : Ah ! C'est vous. Je ne l'ai pas laissé terminer et entre deux sanglots, je lui dit qu'ils m'avaient ignorée plus tôt et que maintenant ils n'avaient qu'à se débrouiller. Finalement, la vieille crisse est allée mettre de l'argent dans la machine et est revenue avec son ticket et ils se sont cassés. A mon tour, j'ai appuyé sur le bouton "aide", le gentil monsieur m'a tout de suite reconnue et m'a ouvert. La voiture des épais était toujours là, me bloquant sous la barrière. J'aimerais vous dire qu'une furieuse envie de klaxonner s'est emparée de moi mais non, au lieu de ça, je me suis sentie coupable de ne pas les avoir aidé. En fait, j'ai été aussi conne qu'eux. J'aurais dû leur apprendre la politesse à ces vieux cons. Bon, OK, la prochaine fois !

Hier, c'était le jour M, le jour où nous avons, Mr.X et moi, ma reine des abeilles. L'IRM a démontré une diminution de la prise de contraste, donc une augmentation du tissu cicatriciel ainsi qu'une augmentation de la calcification. Le PET quant à lui démontre toujours une fixation au niveau des vertèbres (rappelez-vous, le buffet !). Pour le reste, on va essayer d'autres antidouleurs puisque ceux que je prends sont excrétés par les reins et que c'est pas nécessairement une bonne chose avec l'Avastin. La fatigue, le "morning stiffness", l'angoisse, voire la dépression, sont les états pathologiques usuels vus chez les filles qui suivent le même traitement que moi, y'a donc pas à s'inquiéter, on est sur la bonne voie. Par ailleurs, je suis repartie pour six mois d'arrêt maladie. Il va vraiment falloir que je me trouve quelque chose à faire … Fée du logis ?

Et zou !
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*À ce sujet, lire l'excellent entrefilet d'Helen sur les sacs à mains et les sacoches.

**Rappelons ici pour le bénéfice du lecteur dilettante que l'auteure est en thérapie depuis on ne sait combien d'années, pour un problème "d'abandon" qui se traduit par une réaction surdosée par rapport à un stimulus dit "normal", en d'autres mots, il peut s'agir d'une hypersensibilité à des évènements courants. Cette hypersensibilité est souvent reliée à un état de fatigue extrême, notée surtout après des batailles administratives contre la sécu, la mutuelle, la prévoyance, la banque et l'assurance-rapatriement, (qui fort heureusement, furent toutes victorieuses). Cette fatigue peut aussi être causée par l'épuisement dû aux douleurs osseuses et articulaires, ces dernières étant les effets secondaires bien connus, et normaux, du Femara et devraient bientôt disparaître. Une autre source de fatigue peut être les crampes œsophagiennes et abdominales, empêchant souvent une nutrition normale, et/ou les crampes dorsales, probablement issues angoisses anxiogènes.

En cadeau pour ceux qui lisent jusqu'au bout : la première photo de mes cheveux ! Ils poussent et j'ai l'ai d'un poussin ...


mardi 18 août 2009

La vie de château

On a eu d'la visite la semaine dernière, Jude pis son chum, Mr.M. Nous avons passé quelques jours à la maison, moi lessivant et repassant (!!!), Mr.X. bricolant et eux visitant. Pis finalement, on a décidé de prendre nos vacances au sérieux et de profiter de la campagne Percheronne. La première fois où je suis allée dans le Perche, invitée par une copine du bureau, c'était en juin 2008. Il y a à peine plus d'un an. J'avais fait une super balade à cheval, avec galop et 2 sauts, et un cancer qui s'annonçait. J'ai l'impression que c'était hier, j'ai l'impression que c'était il y a une éternité.

Mais, cessons ces facéties. Jude, nos Mr. et moi sommes donc partis mercredi en fin de matinée. Sur la route, nous traversâmes Anet et pûmes apercevoir son pendule surmonté du cerf et ses chiens.



Puis, le gargouillement de nos estomacs et le GPS nasal de Mr.X. nous firent nous arrêter à "La Gourmandise", charmant petit restaurant de la non moins charmante commune de "La Loupe".


C'est la panse bien garnie que nous quittâmes ce joli village. Après avoir traversé maints bourgs et hameaux, nous arrivâmes en vue de verdoyants vaux et collines, d'où tout là-haut, nous attendaient Villeray, son moulin, sa piscine et sa baignoire à jet. La cerise sur le sundae … pour arriver au château, il fallait traverser les écuries !


Le lendemain, après au moins une heure de trempage dans la baignoire à jet, j'ai rejoint le reste de la gang pis on est allé faire un p'tit tour dans les environs. Le Perche n'est pas vraiment une région. C'était à l'origine une vieille province française avec ses propres lois et coutumes. La région aujourd'hui s'étend sur quatre départements. Il y a eu pas mal de guéguerres administratives dans le temps et maintenant, il y a un super beau parc naturel avec plein d'arbres et de chevaux. Les noms des villages sont assez drôles en France, et ne sont pas saturés par les saints. Ce qui est curieux aussi, c'est le nombre d'habitants ; quand j'entre dans un village, genre Nocé, 768 habitants, j'ai un peu l'impression d'être Lucky Luke. Par ailleurs, en parcourant la carte on s'est rendu compte que les noms de beaucoup de villages du coin correspondaient à des noms de rue de la ville de Boucherville au Québec, où Jude et son Mr.M. habitent depuis environ six mois. Ainsi les noms des rues De Mortagne, De Randonnai, De Nogent, De Tourouvre, De Bellême, De Réveillon correspondent à certains villages de la région. Coincidence ? I think not !!!

Je vous sens curieux. Et hop, unp'tit peu d'histoire, le reste pouvant être lu sur Wikipédia.

Contrairement aux autres régions de France où l'émigration était souvent la seule solution aux guerres et aux famines, il paraîtrait que les émigrants du Perche ne s'embarquaient pas pour ces raisons là, ben non voyons!, mais plutôt par "esprit d'aventure". Le "mouvement", aurait été lancé vers 1634 grâce au pouvoir de "persuasion" d'un certain Robert Giffard, pharmacien à Tourouvre et gourou de l'époque j'imagine. Encore un pharmacien. Par ailleurs, il paraîtrait qu'en plusse c'était un chum d'école de Louis Hébert, bien connu des écoliers québécois comme étant le premier vrai colon et le premier pharmacien en Nouvelle-France. Coincidence ? I think not !!!

Entouka, grâce à son activisme, Giffard à réussi à rameuter, sur environ 30 ans, 80 familles, comprenant environ 150 adultes, exerçants différents métiers liés à la construction. Ils sont partis pour un long voyage, la majorité choisissant de s'établir sur les rives du St-Laurent, près de Québec, pour y défricher et prospérer les nouvelles terres. Il semblerait que l'apport du Perche au peuplement du Canada serait d'environ 5%, leur descendance est aujourd'hui estimée à 1.500.000 personnes au Canada, beaucoup plus sans doute si on tient compte d'un important essaimage dans toute l'Amérique du Nord. Mais il faut que je vous dise (enfin, c'est pas moi, c'est Mme Françoise Montagne, historienne), "qu'il faut souligner que l'émigration percheronne se caractérise par une remarquable prolificité" … Les familles avec plus de 10 enfants étaient communes. L'esprit d'aventure hein ! À la mort de Robert Giffard, en 1668, la colonie atteint 3 000 habitants. Pour votre plaisir, voici les noms de quelques uns des émigrants partis du Perche au 17 e t 18ième siècle : Aubin, Bélanger, Bisson, Bouchard, , Cloutier, Côté, Drouin, Fortin, Fournier, Gagnon, Giroux, Gosselin, Jarry, Lambert, Landry, Langlois, Laporte, Leduc, Lefebvre, Lehoux, Morin, Paradis, Pelletier, Pouliot, Prévost, Rivard, Surprenant, Tremblay, Trottier, Trudelle, Turgeon, etc.

Quant à Pierre Boucher, "Mr. Boucherville", il n'a que 12 ans lors du boom "Québec, Yes We Can". Il vit à Mortagne (ville jumelée avec Boucherville aujourd'hui) et quitte la France en 1635 avec ses parents, Gaspard, charpentier-menuisier et Nicole Lemère, son frère et ses trois sœurs. À son arrivée en Nouvelle-France, il est "recueilli" chez les Jésuites qui l'envoient chez les Hurons apprendre l'amérindien. Il aurait sauvé des méchants Iroquois, la ville de Trois-Rivières (où Mr.M a passé une grande partie de sa vie). Coincidence ? I think not !!! Et en 1661, c'est à lui que l'on devrait, après un lobbying serré auprès de Louis XIV, l'envoi du fameux régiment de Carignan, qui consolida la colonie. Parce qu'il avait été gentil, il reçut une terre sur la rive sud du St-Laurent, face à Montréal. Vous connaissez la suite. Pierre Boucher est mort en 1717 à 95 ans.

Mais attendez, c'est pas fini ! Regardez ce que j'ai déniché sur le site du Musée de l'Émigration française au Canada. "Le 31 mai 1891, un train spécial s'immobilise en gare de Tourouvre. Les autorités civiles et religieuses attendent sur le quai. Un voyageur illustre pose le pied sur le sol du Perche. Il se nomme Honoré Mercier*, c'est le Premier ministre du Québec et ministre de l'agriculture du Canada. Il est le descendant de Julien Mercier, émigrant parti de Tourouvre en 1650. Fleurs, arcs de triomphe et discours accueillent cet hôte de marque mais ce sont les Mercier restés à Tourouvre qu'il veut rencontrer : « Il y a bien longtemps qu'on ne s'est vu, leur dit-il d'un ton joyeux. Il y a 250 ans ! »". C'est drôle hein !

Après ce bref intermède historique, revenons aux choses sérieuses. Bref, on a déjeuné dans un petit resto de Mortagne-au-Perche, La vie en Rouge. Le gars qui tenait ça était un fonctionnaire en année sabbatique et devait décider en octobre s'il retournait à son boulot ou continuait son commerce d'épicerie fine, de saucissons, de fromages et surtout de vin. Pour lui le choix semblait clair, il resterait commerçant, il en avait marre de "rien faire", texto. On est ensuite allé visiter le Manoir de Courboyer, avec son potager, ses ânes et bien sûrs ses percherons (sur 4 jambes**). Une super belle journée sauf que de retour "au château" vers 17h, je n'ai pu m'empêcher de sombrer … jusqu'au lendemain matin pendant que mes comparses se goinfraient de ris de veau, d'agneau et abats en tous genres, le tout supportés par au moins 10 fromages et 2 bouteilles de vin, sans parler des desserts. Ma vie est triste quelquefois !

Bref, la grosse vie pour 2 jours et le retour, via les Beaux, pour récupérer Junior, question de donner un break à tout le monde ! Nous sommes aussi allés récupérer Céleste que nous avions laissé en pension avec tout plein d'amis chiens. Jude et Mr.M sont partis samedi et depuis je dors !

Aujourd'hui on reprend les choses en mains et on part en vacances chez les Beaux. Lecture et farniente en perspective. Nous ne reviendrons que la semaine prochaine pour affronter, encore une fois, PET-scan, IRM et compagnie.

Et zou !

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*Pour ceux qui ne le savent pas, j'ai fait mes 4ième et 5ième secondaires à la polyvalente Honoré-Mercier.

** Pour les chevaux, on ne parle pas de "pattes" mais bien de "jambes".

mardi 11 août 2009

La victoire de la femme contre la machine

Eureka ! Je me coucherai ce soir moins niaiseuse que je ne me suis levée. Pour mon anniversaire, Junior et moi sommes allés "downtown Parisse" récupérer mon cadeau pour mes 35 ans. Un système de son, avec 2 haut-parleurs, (80W par canal), 4 CDs et le plus important … une plogue pour le iPhone ! Yes !!! Et naturellement, j'ai tout installé moi-même with a little help from my friends.

Bon, je sais, j'écris plus aussi souvent qu'avant. Manque d'inspiration, trop de choses à faire, trop chaud, trop d'humide, trop occupée. Mais jamais parce que j'étais trop malade dedans mon corps. C'est une sacrée bonne nouvelle non ?

A part ça, j'ai l'impression que je n'ai plus grand-chose d'intéressant à conter, que je suis platte … de plus en plus bourrée d'angoisses face à mon futur. Avant, me semble que c'était facile (!!!), je n'avais pas le choix que de m'occuper du présent, mais maintenant que les gros méchants traitements sont finis, que j'ai le poil qui repousse lentement mais sûrement et que je ne vomis plus, j'ai recommencé à vivre plus ou moins normalement, c'est-à-dire en angoissant. C'est Dr.Freud qui me l'a dit : je ne suis pas capable d'être heureuse ! Aussitôt que tout va relativement bien, il faut que je me trouve quelques motifs d'angoisses … Il a probablement raison, après tout c'est sa job, mais j'vous jure que je ne le fais pas exprès. Bon, je fais une exception pour cette fois-ci et j'assume pleinement et entièrement ma bienêtressitude. Je vous raconterai mes problèmes une autre fois. On traversera la rivière quand on arrivera au pont, comme le disait mon papa.

J'ai enfin décidé d'aller me faire masser. Fabulous Fab et Mr.X. n'arrêtaient de me tanner depuis au mois 6 mois. J'y suis donc allée, de reculons. Et une fois rendue je me suis demandée pourquoi je n'étais pas venue plus tôt. La madame masseuse fait office dans une petite cabane en bois au fond de son jardin. Tu rentres là-dedans c'est comme dans une église. C'est sombre, y'a des statues partout pis ça sent l'encens. La seule différence c'est que l'autel est remplacé par une table de massage et il y a un peignoir dans un coin. La madame a commencé son massage par les pieds que j'avais préalablement trempés dans un bac d'eau aromatisé aux huiles essentiels en buvant un thé à la cannelle. Les jambes ont suivi. Le massage du dos fût assez bizarre. Je m'explique. J'ai une "bulle" d'intimité. Je défini ainsi l'espace minimum qui doit y avoir entre moi et une autre personne. Cet espace varie en fonction du niveau d'intimité que je partage avec les dites personnes bien entendu. En général l'épaisseur de la bulle est à peu près la même tout autour de mon "body", (mais là, j'ai la bulle hyper large dans le dos. Elle n'avait même pas besoin de me toucher, qu'à mettre ses mains à 10 cm de ma peau suffisait à me faire trembler de partout. J'imagine que c'est la dernière ligne de défense de ma colonne. Elle a besoin qu'on lui fiche la paix, elle a besoin de vacances.

Je me repose donc entre deux cures et je remonte, lentement mais sûrement.

Et, haut les cœurs !



dimanche 19 juillet 2009

Mon féminisme !!!

Je vous ai déjà raconté qu'il existait de grandes différences culturelles entre le Québec et la France. Je vous ai déjà conté comment, à mon arrivée, j'avais été surprise, mal à l'aise, fâchée (choquée en France) de l'image et du rôle des femmes en France. Leur féminisme n'est pas le même que celui du Québec avec lequel je me sens plus près de par mes idées, par mes actions et par mon "caractère" ! Je suis une fille très spontanée, très directe et très naïve. Je crois en l'humain.

Bon, je reviens aux femmes. On en voit moins aujourd'hui, ou peut-être ne les vois-je plus, mais me semble qu'il y a moins de filles toutes nues qu'avant dans les pubs. Par contre il y en a plus dans les bars, les revues "people". Il y a toujours moins de femmes dans les grosses jobs, et de loin, et nos salaires sont toujours 20 à 25% plus bas que celui des hommes. On se croirait au Québec de v'là 15 ans. Les filles en France se sont essoufflées j'ai l'impression.

Aujourd'hui, le débat porte sur les foulards et autres accessoires ostensibles religieux. Il y a un projet de loi en préparation qui interdirait le port de vêtement couvrant intégralement la tête et le reste du corps. Je trouve le débat intéressant, voire passionnant même si je ne voudrais pas être à la place du législateur parce que ce n'est pas une loi qui règlera tous les problèmes. Je suis contre les religions pour la simple raison qu'elles érigent une barrière de plus entre les gens. Il y a déjà beaucoup de raisons de se disputer sans ajouter celle-là : les races, le genre, les ressources financières, le statut social, les préférences pour la glace à la pistache plutôt qu'à la fraises. Voilà pourquoi je suis contre le port de tous signes ostensibles de religion, ils ne font qu'en rajouter une couche.

Mais en même temps, parce que j'accepte de mieux en mieux les différences (un des grands avantages de vieillir et murir), je me dois d'accepter que des gens croient en leur religion et font ce qu'ils doivent faire, c'est pas mes affaires. Mais la chose n'est plus si simple quand on mélange religion et féminisme. C'est beaucoup plus difficile à gérer. Est-ce qu'une femme, libre, éduquée, éclairée, peut volontairement adhérer aux préceptes d'une religion qui, selon moi, semble restreindre sa liberté ?

Le Québec des mes arrières arrières grands-parents était bien différent de celui de mes grands-parents, lui-même très différent du mien. Du temps des vieux vieux, c'était les curés qui faisaient la loi, surtout dans les petits villages où les gens sont plus faciles à contrôler pour bien des raisons mais surtout pas parce qu'ils sont moins intelligents. Ils étaient simplement loin. Les familles étaient nombreuses parce qu'il ne faillait surtout pas "empêcher la famille". Mais malgré ça, c'était bien souvent les femmes qui menaient dans la maison. Puis les femmes se sont mises à moins croire, à avoir moins d'enfants et à travailler. Elles sont presque devenues égales aux hommes. Peut-être parce que j'ai été étudiante très longtemps, mais je n'ai pas trop porté attention à ma tenue vestimentaire. Je devais me sentir bien et quelques fois belle mais toujours à l'aise, vous l'aurez donc compris, j'ai porté des talons hauts mais jamais aiguille.

De ce côté-ci de l'Atlantique, j'ai l'impression que le féminisme est beaucoup plus intellectuel qu'opérationnel, comme beaucoup de choses en France. Simone de Beauvoir en est la preuve, trop dépendante de Sartre à mon goût. Et aujourd'hui, les femmes sont encore dépendantes de leurs enfants, leur employeur, leur mari, la société. Mais bien sûr Mesdames, n'oublions pas quels sont les atouts des VRAIES femmes !!!

Tout ça pour vous dire que je ne sais pas quoi penser des voiles, des perruques et autres signes ostensibles des femmes religieuses. C'est certain que cela me dérange quand j'en vois une, surtout quand c'est le voile intégral, mais je m'habitue tranquillement. Qui suis-je pour dire aux autres quoi faire ? "La liberté des uns s'arrêtent là où commence celle des autres".A lire, un article d'une journaliste qui a passé une journée voilée … Il faut lire les commentaires.

http://www.rue89.com/2009/07/19/paris-sous-le-niqab-jai-passe-une-journee-en-voile-integral

Et zou !

jeudi 16 juillet 2009

Le Canada, la République Tchèque et la Pologne

Ce matin, en lisant la Cyberpresse d'hier, j'ai appris que le Canada obligeait maintenant les Tchèques à avoir un visa pour visiter notre accueillant pays. La Tchéquie fait partie de l'Union Européenne depuis le 1ier mai 2004, tout comme la Pologne. Mais pourquoi nous raconte-t-elle ça me demandez-vous ? Si, si, j'entends vos voix …

Et bien, juste avant le 1ier mai 2004, j'ai dû me rendre à Varsovie pour une réunion. Dans ce temps là je n'étais que Canadienne, j'avais pas encore demandé ma nationalité française, trop de paperasse. Or, à cette époque, les Polonais pour entrer au Canada devaient montrer patte blanche et visa. Vous devinez évidemment la suite. La réciproque était aussi vraie, mais moi, je ne savais pas, ni mon assistante, ni la madame qui s'occupait des voyages au bureau. J'arrive donc à Varsovie, brandissant mon sésame bleu canadien au monsieur dans la cabane avec mon plus beau sourire. Lui, ne souriant pas du tout, me répond d'une voix sèche : "VISA ?". Et là, panique. Je n'ai pas de visa puisque je voyage avec des Français, qui eux n'en sont point pourvus, et qui sont déjà en territoire Polonais, recherchant probablement un coin où fumer une clope, et ayant autre chose à faire que de m'attendre. Je suis donc seule, en face d'un monsieur très très sérieux qui décide de m'envoyer sous bonne escorte, deux militaires armés de Kalachnikovs, dans une petite pièce sans fenêtre, sans chaise, sans table, sans rien. La chienne de ma vie j'vous l'jure.

J'étais là dans le bocal, toujours gardée par les deux militaires mitrailleurs, me fixant et ne parlant que polonais bien sûr. Au bout des 30 minutes les plus longues de ma vie, surtout que j'avais vraiment envie de pisser, on vient me chercher. Je comprends rien, j'ai peur, et toujours envie de pipi. Je fini par comprendre qu'on me ramenait directement à l'avion, sans passer par la case toilette. Ce fut le plus court séjour de toute ma vie en terre étrangère.

Au retour, dans le même avion avec le même personnel de bord qu'à aller, j'ai pas arrêté de pleurer. Les hôtesses et stewards d'Air France ont été super gentils, me fournissant kleenex et alcool à volonté. Oui, OK, j'ai eu peur, mais LE pire, oubliez pas que je vais chez les psy depuis presque 20 ans, fut un sentiment de rejet. Non, mais ! Qu'est-ce que je leur avais fait aux Polonais pour qu'ils ne m'aiment pas ? J'adore le Bortsch, les Pierogis à la viande ou au chou, et tous les types de kielbasa que j'ai goûté.

Ce n'est que par la suite que j'ai découvert que c'était rien de personnel, ouf ! C'était contre le Canada qu'ils en avaient les Polonais et pas contre moi. Ben oui, parce que dans ce temps-là, pour entrer au Canada, les Polonais devaient avoir un visa. Ce n'est qu'un juste retour des choses que les Canadiens doivent aussi en avoir un. Et toc.

Et maintenant, le Canada impose un visa à aux ressortissants Tchèques, un pays membre de l'Union Européenne et de l'espace Schengen.

Attention les gars, parce bientôt les Canadiens auront peut-être besoin d'un visa pour l'Union Européenne, qui comporte tout de même 27 pays. Ça va faire beaucoup de paperasse et de pépettes, surtout avec le taux de change de l'euro. Mais moi je m'en fous, je suis aussi Française. Na !

Et zou !

mardi 14 juillet 2009

Vive l'informatique !

Je viens de terminer un bouquin écrit en 1993. C'était un roman policier. C'était le "début" des ordinateurs personnels et portables, des modems, de l'internet, l'auteur prenant bien soin d'expliquer comment tout ça marchait. Et aujourd'hui, j'écris mon journal perso sur un blogue et je suis traitée avec des médicaments qui n'existaient pas quand ce livre a été écrit …

On vit vraiment à une époque formidable !!!

La vidéo suivante est dédiée à vous tous, surtout Mr.X., Junior, ma Sister et les Beaux qui m'endurent malgré mes maux …


Et zou !

vendredi 10 juillet 2009

Elle est pas belle la vie !

Y'a rien de mieux que les vieux dictons pour nous remettre les pieds sur terre. Ainsi, Secundum pluvia , bonus tempestas …

Finalement c'est facile le latin ; une bonne météo à la suite de la pluie ! Après la pluie, le beau temps ! Ayant utilisé un traducteur en ligne je ne suis pas certaine que la locution soit la bonne. Mais, on s'en fout, car, comme le disait Léonard de Vinci, "La science la plus utile est celle dont le fruit est le plus communicable" que j'interprèterais comme "l'important c'est que le message passe, peut importe la façon de l'enseigner".

Bon, les dernières news …

Je suis finalement sortie de lapital des cancers, le samedi matin, en pleine forme et avec ordre d'y revenir le lendemain, dimanche pour 20 h. Oui mon capitaine. J'ai passé un super week-end, tranquillos à la maison et laissez-moi vous dire que j'avais pas vraiment envie de repartir, fût-ce pour Saint-Nuage* (à lire à la fin). Mais bon, j'avais quand même un scan à faire. En arrivant à lapital, les infirmières m'attendaient l'aiguille aux mains, re-perfusions. Le lendemain j'ai appris que finalement le scan n'était que pour le mardi et que je pouvais ressortir de lapital pour y revenir le lendemain … Oui mon capitaine. Je me suis dit que j'en profiterais pour démêler les derniers soucis de la sécu que je ne prends pas la peine de vous décrire maintenant parce que cela risquerait de dégénérer.

Mardi, quand je me suis présentée pour l'examen, il y avait un écriteau sur la porte ; "Frappez et attendez qu'on vous ouvre". Je sais pas pourquoi mais ça m'a fait penser au Petit Chaperon Rouge et au "tire la chevillette, la bobinette cherra". Donc quand on m'a ouvert, j'ai dit : "Bonjour, c'est le Petit Chaperon Rouge ! Le technicien a pas eu besoin d'un scan pour faire son diagnostic !!! Le soir, j'étais au bord de l'apoplexie, angoissée comme une débile et donc très très de mauvaise humeur et "meuchante". Mr.X. devrait recevoir la médaille du meilleur mari, à vie. Naturellement, j'ai fait tout ce qu'il fallait pour être désagréable. Il dit rouge, je dis jaune, il dit yes, je dis no. C'est vraiment lui qui ramasse le plus en ce moment, sans compter ses autres soucis (son Papa, son boulot, sa piscine pis son char), pour l'instant Junior étant entre les bonnes mains des Beaux.

Après le scan, j'ai réalisé ce qui m'arrivait. Je pense que je ne voulais pas y penser mais là j'avais été confrontée à la réalité et je ne pouvais lui échapper. Ca me dérange pas que le cancer m'atteigne aux seins ou à la colonne, mais fuck, pas le cerveau ! C'est mon principal atout de séduction !!!! Mon humour quoi !

Dans l'après-midi du mercredi, Mme Biche est venue donner un coup de main pour une lessive et cela a déclenché un truc ! Je me suis transformée en fée du logis, c'est à dire que j'ai fait la vaisselle, du lavage et même mon lit. Un peu plus tard, j'ai donné un coup de main à Fabulous pour la mise en page d'un document (une version française d'un scénario pour un dessin animé). Jamais fait ça de ma vie, mais c'était vraiment cool de faire marcher mes neurones et aussi de pouvoir redonner un peu de ce que j'ai tellement reçu, d'elle et de vous tous. Des fois j'essaie d'être une meilleure personne, de me remettre en question et surtout d'être plus patiente, ces moments d'effort suprême (!!!) sont malheureusement devenus de plus en plus rares. Est-ce une autre vallée qui se pointe ou juste un p'tit trou ? J'ai donc profité de ces deux jours à fond la caisse.

Jeudi, j'ai poussé l'audace jusqu'à aller luncher avec des vieilles copines, celles qui m'ont accueillie à mon débarquement en 1997, dans ce drôle de pays où la culture est différente et où les mots ne veulent pas dire la même chose que ceux de mes 35 premières années au Québec, surtout ceux que l'on ne dit pas. On a bien rigolé en se remémorant le bon vieux temps, en célébrant le bac de la p'tite dernière et les réfections d'un gîte rural dans une ferme du 15ième siècle (je déteste les chiffres romains). C'était la première fois que j'appréciais la nourriture depuis septembre dernier je crois. J'ai vraiment pris du plaisir à déguster un filet de turbo et ses petits légumes à la crème auquel se sont ajoutées trois boules de sorbet. Le top quoi ! L'après-midi, je suis allée voir Monica, question de me préparer à l'arrivée de ma mère, avec qui j'ai parlé une heure au téléphone à mon retour en me faisant les ongles, qui, soit dit en passant, redeviennent de plus en plus normaux.

Ce fût deux journées de bonheur rare ! Deux beaux jours "normaux", avec un surplus de soleil, d'énergie, de joie de vivre et sans douleurs. Aujourd'hui j'avais prévu terminer la lessive, papoter avec Jo, une copine du village, terminer le texte avec Fabulous, et aller voir Stone avec July, une copine Québécoise. Mais, cela n'est pas arrivé. Ce matin, re-nausées, re-vomis, re-projets foutus en l'air.

Mr.X. résistant à tous mes "bruits", décidant de ne pas m'abandonner et SURTOUT, prenant tout en charge, est resté avec moi, a téléphoné à notre merveilleuse Maya, à notre médecin traitant, à Fabulous, à July, à Jo. Il s'est occupé de TOUT ! Je n'avais qu'à dormir. Mais, car il y a bien un mais, on a des bonnes nouvelles !!! Maya nous a dit que j'avais passé mes examens avec succès ! Comme l'a dit Mr.X., j'ai rien dans la tête dans le sens pas de métastase je suppose plutôt que tu n'as rien dans le ciboulot. La la la la lè reuh ! Pour ce qui est des nausées elles font parties des effets secondaires liés au Fémara et ils diminueront avec le temps. Donc, ça roule ma poule ! Je me suis recouchée à 9h00, avec des anti-crampes, des anti-vomis et des pro-dodo. Je me suis levée à 13h00, en forme. Je vais beaucoup mieux et j'ai même eu assez de forces pour aider Fabulous à la finalisation du document.

Et zou !

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*Lapital des cancers est situé à St-Cloud (en anglais "cloud" se traduit par nuage). Bon, elle est facile celle-là mais tant qu'à faire, ET je sais que vous l'attendiez tous, voici notre section "Enrichissez votre savoir de choses inutiles mais amusantes !"

Je me disais bien que St-Cloud ne devait pas dériver de "St-Nuage" donc je suis allée faire un p'tit tour sur WikipédiA (c'est une merveille ce site). Et voici, la petite histoire, qui, vous surprendra. Lisez bien jusqu'à la fin.

St-Coud n'est pas né saint, il a dû travailler fort pour ça. Il n'est même pas né Cloud, mais Clodoald en 522 (du germanique: "hlod", gloire et "ald", ancien). J'imagine que c'était un prénom à la mode dans ce temps-là. Ancienne Gloire. On dirait peut-être "has been" aujourd'hui ? Entouka, il était un des trois fils de Clodomir, roi d'Orléans et de Gondioque, reine aussi j'imagine … quoique en 500 et quelques, le féminisme n'était pas encore inventé. Ses deux frères ainés s'appelaient Thibault et Gonthaire. Accessoirement, ces trois petits frères étaient les petits-fils de Clovis 1er, considéré comme le premier roi chrétien du royaume des Francs (qui deviendra la France au 8ième siècle). Leurs oncles, les frères de son père Clodomir, étaient Childebert 1er, roi de Paris (le Bertrand Delanoé de l'époque) et Clotaire 1er, roi de Soissons (au nord de Paris, à l'est d'Amiens, là ou il y a de la casse de vase).Vous suivez toujours ? OK, on continue.

Dans ce temps-là, ils passaient leur temps à se battre (dans ce temps-là seulement ?) et les méchants Mononcles ont voulu mettre la main sur l'héritage des neveux quand leur frère Clodomir mourut. Ils ont tout bonnement décidé de les tuer. Dans ce temps-là, on niaisait pas avec le puck. En 525, Thibault et Gonthaire, âgés de dix et sept ans, furent donc assassinés, au désespoir de leur grand-mère Clotilde (la veuve de Clovis 1er) qui voyait ses enfants tuer ses petits-enfants. Et on dit qu'on vit aujourd'hui à une époque pleine de violence … Clodoald, le p'tit dernier, âgé entre de deux-trois ans, a pu échapper au massacre et est allé jouer à la cachette dans un monastère. Et c'est ici que l'histoire devient intéressante.

Clodoald (appelons-le maintenant St-Cloud), grandit et mûrit et, j'imagine, s'est dit que la politique et les guéguerres, ce n'était pas pour lui. Devenu moine et après toutes ces réflexions, St-Cloud se coupa les cheveux au cours d'une cérémonie par laquelle il déclara renoncer à la royauté, préférant sacrifier sa chevelure, symbole de la royauté franque. Il a sacrifié sa chevelure ! Comme moi ! Coincidence ? I think not !!!

Il vint finir ses jours en ermite sur une colline proche de Paris qui porte désormais son nom. Il est le patron des "Cloutiers" et il y a un dicton qui dit : à la Saint-Cloud (le 7 septembre), sème ton blé, car ce jour vaut du fumier.

Et rezou !

En passant, j'ai le poil qui repousse …malheureusement plus vite sur les jambes que sur la tête !