CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
Line
Affichage des articles dont le libellé est Dr.L'Amoroso. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Dr.L'Amoroso. Afficher tous les articles

samedi 24 janvier 2009

LE QUATORZE

Je le savais. Je le savais que je n'aurais pas dû me faire opérer un TREIZE. Ce matin, les odeurs du café, du pain, de confiture, de beurre faisaient frétiller mes papilles. Enfin ! Je ne me suis pas laissé une chance et j'ai tout avalé… et j'ai tout vomi. En essayant bien sûr de me cacher de "Marie-Chantale", ma voisine jeunant et en essayant de faire le moins de bruit possible. Bizarre, à Foch, non seulement les douches sont sur le palier, mais en plus, il n'y a pas de rideau pour séparer d'ouïe sinon de vue, les malades, surtout quand on change les pansements dans un service de neurochirurgie à l'heure du déjeuner. Y'a des coups de pieds au cul qui se perdent. Me semble, ce n'est pas compliqué un rideau, même à Ottawa y'en ont un. Entouka, pendant ce temps-là, y'a toujours pire que soi et l'actualité Israélo-Palestinienne me fend le cœur.

Je retrouve juste assez d'énergie pour me faire une toilette de chat, juste avant que le Dr. L'Amoroso ne passe me voir et que je lui dise que tout allait bien, bien sûr. Les chirurgiens sont là pour faire de la chirurgie, pas de la communication aux patients. C'est vrai. Sa job est faite, ma colonne fonctionne, je marche droit. Demain, dehors ! YES !!!

Mais finalement je n'arrive plus à avaler quoi que ce soit. Je vomi et m'endors devant Mr.X et Mme Croc, ma visite à moi. Passé la journée dans le même état, à ne pas désirer manger de peur de vomir. Et s'il est vrai que mon dos ne me fait plus souffrir, j'ai terriblement mal au cou, des migraines, des nausées.

vendredi 23 janvier 2009

Les bruits humains

13 janvier

J'ai déjà écrit qu'il y avait deux choses que je ne supportais pas : les bas filés et les gens qui coupent les files d'attente. Pour ce qui est du premier j'ai réglé la question en ne portant que des pantalons. Pour la deuxième, je surveille et interpelle les malfrats, quelques fois avant même qu'ils aient songé à passer devant moi.

Mais là, je viens de découvrir une troisième affaire, sûrement parce que je vieillis. Les bruits humains quel qu'ils soient: les ronflements, les pets, les rots, les bruits quand on vomit, et finalement, les pires, les gémissements, et SURTOUT les gémissements des vieux. Je ne suis plus capable d'entendre quelqu'un gémir à toutes les fois qu'il bouge et quand je me surprends à le faire, j'ai honte et j'arrête tout de suite. Comme si ça pouvait servir à quelque chose, comme si ça rendait la douleur moins pénible, comme si ça pouvait faire autre chose que d'agacer les gens en général et le personnel hospitalier en particulier. Croyez-moi, mieux vaut faire envie que pitié.

J'en ai marre d'être obligé d'avoir l'air malade pour qu'on me prenne au sérieux mais pas trop pour embêter les gens. Ma grande copine, la blonde de Robin des Bois, cardiologue à ses heures n'a été prise au sérieux par son employeur que parce qu'un médecin généraliste est venu à son domicile pour établir un diagnostic de grippe et l'a cantonnée chez elle. Une de plus qui se fera vacciner l'an prochain. Achetez des actions sanofi-pasteur !

J'en ai marre des gens qui font pitié. Des gens qui se mettent à boiter parce qu'on les regarde, à changer de voix au téléphone pour avoir l'air plus malade. C'est normal d'avoir peur, d'avoir mal mais est-on obligé de mettre la terre entière au courant ?

Attention, merci de bien relire la dernière phrase. Et alors, moi, grande prêtresse qui sait tout, j'ai pourtant quitté l'adolescence depuis un p'tit bout de temps, que suis-je en train de faire ? Et oui je partage mes misères, mes états d'âmes, peut-être pas avec la terre entière mais avec les 30 et quelques fidèles lecteurs. J'espère que mes gémissements sont plus rigolos que ceux des autres, l'enfer. Une amie me faisait remarquer comment quelques fois mes textes étaient difficiles. C'est probablement vrai pour les gens qui me connaissent et qui savent qui se cache sous Cancer Bitch. Mais j'avoue, gémir sur mon blog m'aide infiniment à partager le fardeau que je porte. Je suis une extravertie, non seulement j'ai besoin des autres mais j'ai aussi besoin que les autres aient besoin de moi. Et malheureusement, ces autres, ne sont pas toujours ceux qui me supportent le plus.

Je suis entrée hier après-midi à l'hôpital des chirurgies après avoir vomi une dernière fois à la maison. Je n'ai pas voulu en parler plus tôt vu que je déteste les bruits humains et surtout celui-là, surtout quand c'est ton chum tient le bol. Je vomis un jour sur deux depuis deux semaines, peut-être l'appréhension, peut-être ai-je trop mangé, peut-être ai-je trop fumé. Imaginez que j'ai même vomi un bout de truffe, le champignon à 1000€ le kilo, que j'ai failli remanger. En tous cas, tout ça pour dire que je suis revenue au 5ième sud de Foch où on m'a dit qu'on opérerait le lendemain à 14h30. On dirait un plan de bataille.

Et oh surprise, moi qui ai l'habitude des palaces, des chambres de 50m² à moi toute seule avec plancher chauffant et salle de bain en marbre, me voilà coincée entre la fenêtre qui donne sur un chantier de construction et ma voisine Portugaise, fort gentille au demeurant, mais bavarde comme une concierge. Elle avait deux visiteuses quand Mr.X. et moi sommes arrivés. Une voisine, bon OK, mais avec deux visiteuses, ça fait beaucoup, je sens que la mauvaise humeur que j'avais réussie à contrôler jusqu'à maintenant, commence à faire son chemin. Mais, think positive ma fille, derrière le chantier, il y a la tour Eiffel. Franchement, c'est la première fois, que j'ai une chambre avec vue sur LA tour, ne fût-ce qu'une chambre d'hôpital.

Mr.X est parti. Je l'ai mis dehors, des fois que je commencerais à me plaindre ou pire, à gémir. Le bon docteur, le médecin qui fait de la médecine, est venu me voir, on a papoté et j'ai enfin compris. Normalement la physiothérapie (la kiné), ça commence trois mois après la vertébrectomie et comme que ça fait que deux mois et demi, c'est pour ça que je n'avais plus entendu parler du Dr. L'Amoroso. Donc normalement il y aura bientôt la kiné et même le sevrage du corset. Je suis une droguée je vous l'ai dit !

Donc hier soir après une soupe aux légumes, non-intentionnellement froide, une cuisse séchée de poulet et des fausses patates pilées, j'ai pu savourer une compote de pommes et du fromage blanc. Délicieux. Le fromage blanc n'existe pas au Québec, pas plus que la crème fraîche d'ailleurs, c'est vraiment dommage. Par contre on ne trouve ni fromage Philadelphia, ni sauce hot-chicken en France. Alors, comment apprêter les restes de la dinde de nowel ? J'ai dû faire des "Bouchées de la Reine", des vol-au-vent.

C'est donc après ce merveilleux dessert que je suis allée fumer la dernière cigarette de l'opérée sur le parking. En revenant, ma charmante voisine avait encore de la visite, elle. Son neveu cette fois-ci. Beau bonhomme, ils ont parlé en portugais pendant deux heures et demi, j'ai rien compris mais ça riait comme des malades. Puis je suis allée prendre ma douche à la bétadine, de haut en bas, en insistant bien là où il faut insister selon la notice suspendue dans la douche commune au bout du couloir, on est loin du palace. C'est bien la première fois qu'on doit m'expliquer comment me laver. Je me souviens de ma grand-mère paternelle que je faisais tourner en bourrique quand elle me disait de ma laver le "bas du corps" et que je me lavais les pieds ! Enfin peut-être devrais-je ramener la pancarte à la maison pour Junior, quand c'est écrit, c'est que c'est vrai !

Son visiteur parti, Mme ma voisine s'est tournée sur le côté, c'est-à-dire sur MON côté et s'est endormie et c'est là que le party à commencé. Je n'ai jamais entendu ça, mon père et mon grand-père c'était de la gnognotte comparée au ronflement portugais. Je sentais la moutarde me monter au nez, vous connaissez ma patience. J'ai décidé de descendre sur le stationnement question de me calmer les nerfs. Je suis descendue en pyjamas et pantoufles et j'en ai fumé deux de suite. En remontant, on m'a donné des bouchons jaunes pour mettre dedans les oreilles et je me suis endormie comme un bébé.

Curieusement, je ne me suis réveillée que quatre fois la nuit dernière. C'est vrai, je connais les lieux maintenant. Je me suis donc fait réveiller par le brassard à tension (110/70) et autres appareils de monitorage (pouls 67, saturation oxygène 97%), ensuite ils ont apporté le café, le p'tit déjeuner, les confitures, le beurre à ma voisine. Je vois déjà les gros titres. Une concierge Portugaise hospitalisée est agressée dans sa chambre par sa voisine à jeun.

14h26. Toujours dans ma chambre, pas mangé, pas pris de café, pas fumé, je suis sûre que vous arrivez à voir, d'où que vous soyez, la steam qui commence à me sortir par le nez et les oreilles.

Il est bien passé 14h30 là. Ne devrais-je pas être toute nue, sur le ventre, avec plein de perfusions dans les bras de Morphée et un scalpel dans le dos ? Attendre, attendre, attendre. Et en plus, je ne me suis même pas épilée.

Et zou !

jeudi 8 janvier 2009

Mélimélo

Coming Out

C'est fou, et c'est le cas de le dire, mais il y a plein de gens qui m'ont écrit pour me bravoïfier d'avoir repris mes pilules anti bipolaires. Comme m'a déjà dit une grande amie et collègue de travail, si je veux que les gens acceptent ma maladie, il faut que je l'accepte avant … Premier objectif de 2009.

Train train

Ça y est, tout le monde est sorti de la grippe. Promis, juré, l'an prochain je me fais vacciner. On a finalement fêté nowel le 2 janvier. Les beaux-Xs sont venus déjeuner à la maison avec tonton JP. Mme Biche était là aussi avec sa gang. C'était cool ! On a bu du champagne rosé, échangé des cadeaux, et j'ai même réussi à me sauver de la vaisselle en allant voir Stone avec tonton. Ce qu'il est beau ce dada. Y'avait Mike, son coach perso qui le montait sans mors. Céleste a aussi eu droit à sa réunion de copains avec Chiara, Titeuf, Zébulon, Wolfgang, Pocket et le Chat. J'ai aussi vu Axel, Anne, Sabine et Fred. Ça fait du bien de voir du monde. Samedi je suis allée dans un centre équestre en banlieue de la banlieue de mon village, avec Junior et Céleste. Avec les Yaaah-Girls et un mari, on a décidé de prendre un cours individuel, en groupe. Sans fausse pudeur, nous avons décidé de passer un "bilan de compétence" à cheval, question de savoir si l'objectif numéro deux, à savoir passer mon galop 4 (une espèce de diplôme qui veut dire que je me débrouille à cheval et que je peux accrocher dans les toilettes), est dans les limites de mes possibilités. J'espère tenir à cheval au moins 5 minutes. Ça va me faire drôle de monter un autre cheval que le mien. Est-ce une infidélité ?

Première sortie de l'année

Samedi dernier on est allé chez nos lointains voisins et néanmoins proches amis, les Pruniers. Ils sont tops ! Bien mangé, bien bu, bien jasé, bien amusé. On a mangé de la raclette et ça m'a rappelé ma poutine natale. J'ai des relents nostalgiques quelques fois. La sauce brune de la Patate à Malette, un shack à patates de Beauharnois, me fait pleurer et saliver à la fois. Mais revenons en banlieue parisienne et, oh surprise, en sortant, une douce petite neige. Je n'ai pas de pneus d'hiver et c'est vallonné dans mon village, mais soyons fous, nos reculés voisins n'habitent qu'à 2km. On aurait pu le faire à pieds, et aurions pu croisés poneys et chevaux.

C'est l'hiver et le hameau tremblant, est couvert d'un édredon tout blanc. Voici les preuves.



C'est vraiment cool. J'aurais jamais pensé que de la neige aurait pu me faire tant plaisir. Si vous saviez comment le son des bottes crissant sur la neige me manque. Ce bruit là, criss, criss, c'est quand on marche avec des grosses bottes dans la neige tapée, quand il fait un froid sec, quand la fumée sort de la cheminée, quand le ciel est tellement clair qu'on peut voir toutes les étoiles.

Rentrée des classes

Junior est retourné à Poularde dimanche dernier. Nous sommes allé magasiner des lunettes samedi, sa dernière paire était toute graffignée (égratignée). Sa 20ième paire et il n'a pas encore 10 ans. Si quelqu'un connaît la recette pour faire comprendre à un garçon, qui heureusement a un cou sinon il perdrait sa tête, que des lunettes c'est précieux et qu'il faut en prendre soin, merci de me faire signe. J'ai tout essayé, les explications, les sanctions, les privations, les embargos, rien à faire. Le pire c'est que depuis que nous "œuvrons pour un monde meilleur" en rapportant les vieilles lunettes à l'opticien qui les remet à un organisme du type "Myopes sans frontière", Junior se déculpabilise honteusement en me disant que c'est pour les petits Africains.

Le TREIZE

Vous n'êtes pas sans savoir que dans certains hôtels, le treizième étage n'existe pas. En fait, il existe mais on l'appelle le 14ième. Alors, quand l'assistante du Dr. L'Amoroso m'a téléphoné lundi pour me dire que "l'intervention" avait été avancée et que c'était pour le TREIZE, j'ai eu une pensée émue pour ma vie d'avant, quand je voyageais de par le monde et que je me perdais en traduction. Merde, c'est que j'avais RDV avec le brochologue, mon planning fout le camp. Heureusement que sa charmante assistante, en larmes au téléphone devant mes malheurs et son ordinateur, a pu me "rescheduler".

Le six

C'est ma deuxième douche sans mon petit banc ! YES !!! Je peux enfin me tenir debout et aux murs en prenant ma douche. Je vous le dis, 2009 est l'année des grands changements. Je suis lente et j'ai mal calculé mes affaires et je suis partie un peu juste pour me rendre à mon rendez-vous de 10h30 avec l'anesthésiste. J'avais oublié qu'il fallait déneiger l'auto et comme mon balai à disparu j'ai eu recours à Mr. Visa, ne partez jamais sans lui. Je mets le GPS, Mme Tremblay que dit que j'arriverai à destination à 10H22. Je peux le faire. 10h25. J'ai abandonné l'idée de trouver une place de parking sur la rue et me suis ruée sur le stationnement. J'ai eu droit à la dernière place, coincée entre une grosse bagnole de beauf et le mur. Je réussi tant bien que mal à sortir de la voiture, avec le corset ce n'est pas évident et ai malencontreusement laissé traîner mes clés sur la carrosserie du voisin, dans mes rêves. Après m'être tapé les 4 étages parfumés au parfum de chiottes, j'ai enfin fait surface. À la vitesse de l'escargot, mais sans son adhérence, je gravis en soufflant la côte qui me mène à l'hôpital du général. Me semble que c'est pas compliqué de mettre du sel ou du sable sur les trottoirs, surtout dans une côte, mais bon. 10h35. À Paris on dit que sous les 10 minutes on n'est pas vraiment en retard. J'arrive devant les 5 guichets de l'accueil et j'essaie de repérer la queue la plus courte. Deux guichets sur ma gauche, trois sur ma droite, je n'hésite pas d'autant plus qu'il n'y a, à mon arrivée qu'une seule queue pour les 3 guichets, chose que je trouve fort intelligente puisque c'est toujours les autres files qui en général avancent plus vite. Mais c'était sans compter sur le civisme français. Bref, 4 homicides (les doubleurs, avec les yeux) et 25 minutes plus tard, j'ai enfin le droit de circuler avec une fiche. Je sais, je suis en retard et je n'ai surtout pas besoin qu'on me le dise, ce que fâcheusement fait la réceptionniste au bureau d'accueil des consultations. Mais, c'est la nouvelle année, et la neige crisse sous les bottes et je décide de lui laisser la vie sauve. 11h30 on m'appelle. Je rencontre la sympathique anesthésiste qui me demande mon nom, ma date de naissance et si j'ai des allergies. Elle prend ma pression (120/84) et voilà. C'est bouclé en moins de deux. Je lui ai dit poliment que j'aimerais bien optimiser mes excursions sanitaires et elle me prescrit une prise de sang pour la peine. Quand même, je ne me serai pas déplacée pour rien, j'ai droit à ma piqure. On va voir si je n'ai pas développé des anticorps anti-sang des autres. Je termine cette palpitante visite en allant réserver ma chambre et apprends par la même occasion que ma dernière hospitalisation a coûté environ €25K à la sécu. Merci peuple français, qui, par vos cotisations fiscales, permettez à ma colonne de se redresser.

Vous avez sans doute remarquez que je me suis assagie et que je n'ai, pour l'instant, pas vraiment fait de mal à personne. Sur le chemin du retour je suis allée aux pommes chez Stone et ses copains. Dernière étape de mon périple, DARTY, célèbre magasin français d'électronique et d'appareils ménagers. Mr.X ayant fait les achats de nowel avec 40° de fièvre, a, sur les conseils mal avisés du "conseiller en achats", acheté le mauvais cadre photo numérique, celui qui n'a pas de prise USB et qu'il faut acheter le câble séparément. C'est donc dotée de mon plus bel accent québécois que je demande à échanger le dit cadre contre un qui répondrait davantage à nos attentes. Bon, OK, beau-papa avait un peu abimé l'emballage (20m de scotch tape ont réussi à le refaire), bon OK j'avais dépassé de 4 jours la date limite et bon OK il est bien spécifié que seuls les appareils défectueux sont repris, mais quand même il aurait pu faire un geste … Il faut croire que les concentrations de Depakote ne sont pas encore tout à fait dans la fenêtre thérapeutique, j'ai pris mon air le plus digne pour lui dire que dorénavant je boycotterais* ce magasin et je suis sortie en boitant. En vieillissant, deviendrais-je comme mon père ?

Voilà, la petite vie des derniers jours. Mon ordinateur portable fait des folies avec son écran, j'ai donc appelé HP et ils vont le réparer. J'ai appris qu'il viendrait le chercher pour l'amener à l'hôpital des ordinateurs ce vendredi pour une semaine. J'angoisse à l'idée de me séparer de mon compagnon de tous les jours. J'angoisse plus pour mon ordinateur que pour mon opération. Je suis folle que je vous dis !

Et zou !

__________________________________________________

Enrichissons notre vocabulaire

Le mot boycottage (ou boycott) vient du nom d'un Irlandais (Charles Cunningham Boycott, 1832-1897) qui, pendant que son pays subissait une grande famine, a refusé de baisser le prix des loyers de ses terres. La ligue agraire de l'époque mobilisa les fermiers contre lui. Il fut mis en quarantaine et du coup plus personne n'acceptât de travailler ou de traiter avec lui. Ruiné, Boycott dû quitter l'Irlande.

mardi 16 décembre 2008

La course se poursuit

La course à la métastase s'intensifie, comme je l'espère, dans la dernière ligne droite du prix de Diane. Ma mauvaise humeur se dissipe, voir mon patience-o-mètre tout en bas.

Pour me, a) justifier, b) déculpabiliser, c) me donner de l'espoir, j'ai fabriqué ce petit récapitulatif des derniers mois. En fait, j'ai l'impression comme la marmotte, de revivre de façon répétée les 10 premiers jours de cette "aventure" et, à chaque fois, pour une période de plus en plus longue. Connaissant ma non-patience légendaire, pas difficile de comprendre que j'ai une capacité, certes réduite (on nait Gariépy, on ne le devient pas), à ployer sous le vent, mais quand la bolle est pleine, je n'ai pas d'autre alternative que de déverser mon trop-plein. J'avoue cependant que depuis quelques jours, la bolle fuit et son niveau fléchit. Espoir, espoir !!!

19 août : Urgence Poissy, découverte d'une métastase sur la vertèbre lombaire 5 (L5), Scan n°1.

21 août : St-Cloud, Centre René Huguenin (CRH), l'hôpital des cancers, RDV avec oncologue, Maya la reine des abeilles.

22 août : Suresnes, Hôpital Foch, hôpital des opérations, RDV avec neurochirurgien, Dr. L'Amoroso. Premier avis : no chirurgie. Nanterre, cabinet du psychiatre, RDV avec Freud.

26 août : IRM n°1.

27 août : PET Scan n°1.

28 août : CRH, RDV n°2 avec Maya, tous les tests sont négatifs. On n'opère pas, radio et chimio seulement, c'est réglé !

1ier septembre : Rentrée scolaire de Junior.

5 septembre : Freud.

12 septembre : Puteaux, cabinet de la psychologue, Monica (sous-entendu Bellucci).

15 septembre, mon 11 à moi : RDV Tatoo shop N°1, mais au lieu de ça … opération : vertébrectomie ou cimentoplastie ? Plus de cheval avant un crisse de boute pis, cerise su'l sunday, l'infirmière à perruque. Je pèse 65 kg

18 septembre : Chirurgie locale pour me mettre la "chambre implantable", qui contrairement à la dernière fois, se raboute sur la jugulaire plutôt que dans la sous-clavière. Hum, jolie la cicatrice dans le cou et la canule visible sous la peau. Yeark !

19 septembre : Foch, L'Amoroso et Mamours en chef (oui, oui, je sais, je vous dois une photo !). Oui, on opère, et la vertébrectomie est finalement la seule alternative. Puteaux Monica.

25 septembre : Boulogne, le Brochologue, pour mon appareil dentaire. Puteaux Monica.

2 octobre : Téléphone du Dr. L'Amoroso, on opère le 23.

3 octobre : Déjeuner à Paris, sous la pluie. J'y crois encore à mon projet … 14h30 Monica 16h30 Freud.

10 octobre : Vernouillet, labo, prélèvement sanguin.

13 octobre : Foch. Scan n°2. RDV Dr. L'Amoroso, j'apprends que j'ai droit à une artériographie. RDV Dr. Dodo. Je pèse 69kg.

17 octobre : Ma mère arrive.

21 octobre : Entrée à Foch pour l'anniversaire de ma mère.

22 octobre : Embolisation sous artériographie, 5 heures sur le billard.

23 octobre : Vertébrectomie, la journée sur le billard, la nuit en salle de réveil, la morphine en pompe.

24 octobre : Opération OK sauf que vu que j'ai saigné 5 litres, pas eu le temps de retirer totalement la L5, reste un p'tit boute. Mais c'est pas grave, on réopère dans pas longtemps pour l'enlever. Début des vacances de la Toussaint pour Junior.

30 octobre : Corsetage, je peux enfin me lever. Scan n°3.

6 novembre : Sortie de Foch. Arrêt de travail pour un mois, puisque je me fais réopérer dans 2 semaines.

9 novembre : Rentrée scolaire Junior. Je ne l'ai vu que 3 jours ...

13 novembre : Faux mouvement, douleur, hurlement, pipi dans le lit.

20 novembre : Scan n°4. J'apprends qu'il y a quelque "chose" qui ressemble à une ligne et un trente sous sur la L4. On se consulte entre docteurs, on me rappelle dans une semaine.

26 novembre : Gastro, je veux mourir.

27 novembre : Gastro, je veux un peu moins mourir.

28 novembre : Gastro, je veux un peu plus mourir.

29 novembre : Gastro, je veux un peu moins mourir.

30 novembre : Gastro, je veux encore un peu moins mourir.

1ier décembre : Fin de gastro. Je pèse 61 kg. J'ai arrêté tous les médicaments. Oui, oui. Y'en a marre des pilules et des décoctions.

2 décembre : RDV avec Maya et toute la gang pour savoir c'est quoi la ligne et le trente sous sur la L4 et planifier la suite. Mais, personne n'est au courant de rien, aucune communication entre Foch et CRH. Je ressors avec un RDV pour un autre PET, un RDV Tatoo n°2, et 2 affiches présentant des expos d'art naïf. RDV chez le corsetier pour me faire arranger le corset devenu trop lousse.

4 décembre : L'enfer, LA journée "j'engueule et je fais chier le plus de gens possible dans un minimum de temps", LA journée JEJFCLPDGPDUMDT.

5 décembre : Ma mère s'en va. PET-scan n°2. Deuxième édition de LA journée JEJFCLPDGPDUMDT. Ai vu Maya, no more chirurgie, la ligne et le trente sous on s'en fout, on tatou le 10 décembre et on radiothérapise pendant les vacances de Noël (pauvre Junior). Ai droit, en bonus, à une prolongation de 3 mois d'arrêt-maladie et un RDV pour l'IRM n°2.

10 décembre : Deuxième faux RDV tatoo. Finalement, y'a rien sur la L4, mais la L2 s'est jointe au party. On doit réopérer. Tatouage, radiothérapie et chimio : on hold. Monica.

11 décembre : Coiffeuse. Déjeuner chez ma gourou, vu Stone.

12 décembre : Hôpital Américain à Neuilly, RDV dentiste, Dr. Caramilk. Pas invitée au déjeuner de Noël du bureau. Dame Cécile, le bras droit (celui avec le téléphone), du Dr. L'Amoroso m'appelle : RDV le 22 en fin de journée pour faire le point. Chirurgie (cimentoplastie, 3 ou 4 jours d'hospitalisation, une joke quoi !) le 14 janvier prochain. Joyeux Noël et Bonne Année !!!

mercredi 3 décembre 2008

Patience

"Ah que l'hiver tarde à passer"

Et puis non !

L'hiver ne tarde pas à passer, y'é pas encore arrivé.

La preuve, aujourd'hui le soleil était là-haut et nous a joyeusement accompagnés, mon chum pis moué, tout le long de notre périple A13zien ad St-Cloud. Ce devait être LA réunion. En fait c'est la deuxième parce que la première devait être à la mi-septembre. À ce propos, je vous demande de bien vouloir relire mes "Textes" des 15 et 16 septembre. Je viens de les relire et franchement je vous les recommande fortement, c'est beaucoup mieux que les derniers. Facile, ils sont inexistants, gastro oblige.

Line, ne te laisse pas envahir par le côté obscure, POSITIVE

"Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins, à bicyclette"

J'avais rendez-vous avec ma reine des abeilles, pis son boss, Dr.Renard, pis le radio-oncologue (en direct par téléphone) pour discuter des résultats des deux derniers scans pris à Foch, le Général. C'est-à-dire celui pris quelques jours après l'opération et un deuxième pris le 20 novembre.

Je rappelle à ceux du fond de la classe, ils se reconnaîtront (merci pour tout ce que tu fais pour moi UncleSam), que des taches étaient apparues sur ma L4 après l'opération, qu'il n'y avait pas de d'évolution entre les clichés. Deux semaines, laissez-y du temps…

Quand on y pense, y'a quand même des avantages à être malade. Non, mais sérieusement. Je peux être en état hypomaniaque, que je me complais à contrôler bien sûr ! Et cela me permet de dormir 2 ou 3 heures par nuit et de me faire plein de films à la télé et hier, à 1h30 du matin, donc ce matin, en fait hier puisque nous sommes déjà demain, j'ai vu "Persépolis" et j'ai été bouleversée.

Donc, aujourd'hui, j'allais enfin savoir ce que signifiait la ligne et le 30 sous sur ma vertèbre L4 (BitchBis !) puisque Mamours Junior (Dr.L'Amoroso) que j'avais vu le 20 ET qu'il m'avait dit qu'il me rappelait dans la semaine (20 + 7 = 27).

Aujourd'hui, 2 décembre, 4 jours passés le délai, on nous a expliqué que mon dossier n'avait pu être discuté, ni avec l'expert radio du Général, ni en réunion conjointe avec la gang de St-Cloud. Les Huguenots n'étant pas au courant des plans du Général puisqu'une bataille pour une autre vie était désormais en cours. Voyez comment je suis philosophe ! Faut savoir que les mains des Drs. Mamours et L'Amoroso sont très demandées !

Mais, je ne suis pas repartie les mains vides puisque la Madame des rendez-vous à gracieusement dépunaisé du mur 2 affiches et me les a offertes. La Madame des rendez-vous, est comme moi, amatrice d'art naïf. J'aime ça parce c'est plein de couleurs et ça me rend joyeuse, et, ce que j'aime le plus au monde, c'est la joie. Entendre Junior rire, j'trouve ça drôle ! Les affiches seront pour mes Mononcles: Roland, une version du canal Lachine français (nos prochaines vacances sur le canal du midi ?) et celui avec les soldats Français et l'Hermione pour Robert.

J'ai aussi eu droit à un RDV pour un autre PET-scan ce vendredi à 10h30, au moment où ma mère s'assoira sur les ailes d'Air Transat. Et finalement, en bonus, un rendez-vous avec le radio-oncologue (un nouveau !) le 10 pour établir le plan de traitement. Entouka, c'est ce que j'ai compris. Mais, la Madame des affiches me dit que c'était plutôt un RDV Tatoo. On verra bien, je n'en suis plus à un RDV près.

Relire impérativement les textes du 15 et 16, y'aura "défénitivement" comme dirait Mme Chose, contrôle à la fin de la semaine.

Bon, c'est pas grave parce qu'on s'est dit, on sera plus tôt au prochain RDV de la journée, chez le Chantal Thomas de l'orthopédie, pour un ajustement de corset. Bien oui, parce que je dois vous dire qu'entre le Menu du Général et la Gastro Médaise, j'ai perdu un petit 8 kg (YES !) mais comme j'ai dit à Mme Taptap, je ne souhaite cette "méthode" à personne, même pas à ma belle-mère. Donc il m'a remis des "velcro" (scracht en France) et j'ai repris ma colonne en main.

Et zou !

_____________________________________________________
*Enrichissons notre vocabulaire: J'ai découvert qu'il existait (sur dictionnaire.reverso.com, merde, j'ai découvert mon jeu), 11 définitions du mot "fond" et 17 pour "fonds". J'adore ma langue française du Québec et de France. En passant, j'ai lu que Gilles Vigneault avait eu 80 ans en 2008. Québec fût fondée en 1608, 400 ans en arrière, juste 5 fois l'âge de Mr. Vigneault. Hey Jude Prague Vienne !

mardi 18 novembre 2008

Ambulare

J'ai rendez-vous ce jeudi à Foch, l'hôpital pas l'avenue, pour un scan et une autre consultation avec le Dr. L'Amoroso. J'imagine qu'il va me dire quand on remet ça et que s'enchainera à nouveau la ronde des consultations et prises des sangs et de la réservation du téléphone, de la télé et du wifi. Au moins, on sera fixé. Malheureusement, c'est que ma mère ne sera plus là pour me faire de la soupe et me laver les fesses à ma prochaine sortie. Y'a des volontaires ?

Pour me rendre à l'hôpital, je dois être transportée en ambulance, parce ce que je dois être en position couchée. J'ai déjà eu plusieurs expériences avec des ambulanciers, des expériences sanitaires je veux dire. En général, les gars sont plutôt sympathiques et après avoir reconnu mon accent, ils me racontent qu'ils ont un cousin (oncle, frère, copain) parti s'installer au Québec.

Les ambulances en France ne ressemblent pas du tout aux ambulances du Québec. Ces dernières sont plutôt comparables à celles qu'on voit dans les séries américaines; des petites salles d'urgences où les chauffeurs sont presque docteurs. Ici, les ambulances sont plutôt comparables à des taxis où le passager est allongé. Les chauffeurs sont formés pour le transport des patients, pas pour leur traitement.

A ma sortie d'hôpital donc, pas question que je sois transportée dans une voiture en position assise, c'est le docteur qu'il l'a dit. Les ambulanciers sont venus me chercher après une heure d'attente pour finalement m'installer dans l'ambulance où j'ai gelé et attendu encore une petite demi-heure. Ça va, j'ai l'habitude t'attendre, je suis patiente, c'est-à-dire, je n'ai rien à dire. On fini par partir et un monsieur gentil s'installe près de moi tandis qu'un monsieur pas gentil s'installe au volant et met la musique à fond. Non pas que je suis d'un naturel chieuse, (n'est-ce pas Mr. X?), mais là j'avais pas envie pis le haut-parleur était juste à la hauteur de mon oreille. J'ai gentiment demandé au monsieur gentil de demander au monsieur pas gentil de baisser le volume de la radio. Il l'a fait mais en même temps il y a eu beaucoup de mouvements dans l'ambulance. Le monsieur était pas content. Souvenez-vous. Dans ce temps-là j'avais vraiment mal partout et la moindre secousse réveillait en moi des envies de massacres à la tronçonneuse. Je suis certaine qu'il le faisait exprès. C'est comme quand vous avez une gardienne (baby-sitter) à la maison, c'est toujours délicat de les rabrouer un peu quand elles tiennent vos enfants en otage (ou le lave-linge si vous n'avez pas d'enfants et que vous employez une femme de ménage). Bref, vous l'aurez compris, les critiques étaient mal venues ce jour là. Je me suis assoupie pour éviter de me défaire la colonne en essayant de prendre le volant.

Je me suis réveillée juste à la sortie de l'autoroute, prise un peu trop rapidement d'ailleurs par mon chauffeur (Line calme toi). Pour être gentille, j'ai voulu compléter l'information donnée par le GPS mais il roulait trop vite, nous avons raté la rue et avons dû tourner au prochain carrefour, interdit bien entendu. La route étant bordée de jolies maisons, le gentil me fit part de ses sentiments sur la beauté du paysage alors que le méchant râlait contre la vitesse limitée à 45km/h. Nous sommes ensuite passés par le village des riches dont nous côtoyons les limites, pis là y'à d'la cabane !

Le gentil de s'ébahir encore plus et le méchant d'accélérer au même rythme, jusqu'à ce que nous atteignons le premier dos d'âne (chapeau de gendarme). Il s'est même énervé contre les dits dos en disant que ça le faisait ralentir… Courage ma fille, on est presque arrivés. C'était génial ! Enfin la maison avec la mère, Mr.X et Junior qui m'attendaient. Génial je vous dis.

Je vous raconte ça parce j'y retourne jeudi … J'ai téléphoné à l'hôpital où on m'a dit de réserver une ambulance dans une compagnie dans mon coin. OK. J'ai téléphoné pour réserver une ambulance (et deux ambulanciers) à la société la plus près de chez moi et on m'a dit qu'ils étaient déjà pleins pour jeudi, qu'il fallait toujours réserver très tôt et que non, ils ne pouvaient pas m'aider en me donnant les coordonnées d'une autre boîte. OK. J'ai appelé 2 autre sociétés situées entre chez-moi et l'hôpital, une affichait complet et l'autre ne desservait pas mon village.

OK. J'ai appelé une autre qui desservait toute la région tel qu'indiqué par les pages jaunes mais pas par la dame qui a répondu au téléphone mais qui m'a donné le numéro d'une autre, qui elle aussi ne venait pas jusque dans mon village. OK. … Je me suis finalement résignée à réserver chez ceux qui m'avaient déjà transportée mais eux aussi ne viennent pas dans ma région sauf quand il y a une sortie d'hôpital puisqu'ils ont un contrat avec Foch … Si j'ai bien compris on entre à l'hôpital sur ses pieds et on en sort en ambulance et il semble impossible d'y revenir. Peut-être une solution pour baisser le trou de la sécu !

J'ai finalement trouvé quelqu'un pour me transporter couchée jeudi...

Et zou !

vendredi 17 octobre 2008

En vrac

Mon estomac, mes idées.

Ce n'est pas parce qu'il ne m'arrive rien que je n'écris pas, au contraire ! Ma vie est palpitante, riche en aventures, en randonnées délicates vers les toilettes, vers la cuisine, et une fois par jour, j'escalade périlleusement notre escalier qui est en travaux depuis bientôt 5 ans.

Céleste nous a refait le coup des brochettes, mais avec un rôti en putréfaction cette fois. Je crois que ses croquettes "anti-obesity" ne lui suffissent pas et elle a zyeuté du côté de la poubelle. Bien mal lui en pris puisqu'elle n'a pas pu avaler les savoureuses croquettes dimanche soir tellement elle avait mal au cœur. Je pense qu'elle a compris maintenant, quoiqu'elle soit à moitié labrador.

Cette chienne me fait un bien fou ! Elle est toujours là, à quémander des caresses, à venir me dire bonjour quand je me lève et à venir me border le soir quand je me couche. Lundi j'ai dû aller à l'hôpital et je l'ai donc laissée seule à la maison, souliers rangés et portes fermées. Je rentre vers 19h et là, qui vois-je dans le jardin, bondissant de joie à mon retour, Céleste la kangourou. Comment a-t-elle pu sortir de la maison ? A-t-elle cassé un carreau ? Lui a-t-on appris, dans sa vie précédente, comment crocheter les serrures ? Elle a réussi à ouvrir et la porte de la cuisine et la porte donnant sur l'extérieur, que j'avais oublié de fermer à clé. Et là, depuis hier je m'amuse comme une folle avec elle et un pointeur laser, elle s'acharne pendant des heures sur le petit point rouge.

La semaine dernière un chasseur de tête m'a contacté pour un boulot. C'est bon pour l'égo et, en souvenir de ma vétérinaire préférée, j'ai fait la danse nuptiale du pigeon. Comme toujours, le chasseur m'a posé LA question : is this a good time to talk ? Je lui ai répondu que j'étais "on a sick leave", il m'a dit qu'il me rappellerait la semaine prochaine. J'ai dû lui expliqué que le "sick leave" serait un peu plus long !

Cette semaine, pour la première fois depuis longtemps j'ai été nostalgique de mon métier. Malheureusement, et c'est dommage, le rythme et le type de travail que je faisais ces derniers temps n'étaient pas vraiment dans mes cordes. Comment dire ? Je suis une "scientifique créative non opérationnelle". J'ai des bonnes idées et j'ai besoin des autres, du travail d'une équipe, pour les mettre en pratique. Ma douce France est mise à mal par le fonctionnement de ses compagnies. C'est un peu compliqué, en tout cas moi je trouve ça et j'ai de la misère à dealer avec autant de "plateaux" hiérarchiques, et je ne vous parle pas des communications inter-départements !

Cependant tous ces niveaux n'ont pas empêché mon ex-N+3 de me recruter en mai 2006, de m'attendre jusqu'en mai 2007 et de me laisser repartir en arrêt maladie en avril 2008. Et malgré encore tout ça, de m'envoyer un petit mot avant de changer de département et de rejoindre la Californie, pour dire qu'il ne regrettait pas de m'avoir engagée. C'est gentil. Je ne suis pas certaine que les ressources humaines soient du même avis encore que, miracle financier de ma Douce France, je coûte moins cher à mon employeur en arrêt-maladie qu'au travail à plein temps. Il existe des incohérences dans tous les systèmes et aucun n'est parfait, c'est comme les gens. En passant, dans ma boîte on ne parle plus de ressources humaines, mais de "développement des hommes". Ça veut tout dire…

Je me suis encore fais scannée cette semaine, avec une injection d'iode cette fois-ci ! Cool ! Enfin, je devrais plutôt dire, HOT ! C'est vraiment une drôle de sensation. L'iode est injectée dans une veine du bras grâce à une pompe à débit contrôlé. On fait le scan au moment où l'iode est injectée afin de mettre en évidence les lésions. Au moment de l'injection, j'ai ressenti la solution investir mes veines. J'ai pu suivre tout son trajet, le bras, le cœur, la tête, l'abdomen et le "bas du corps" comme disait pudiquement ma grand-mère. C'est seulement ensuite que les choses ont commencé à déraper, quand j'ai dû me relever. Je sais que pour la plupart d'entre vous ce geste est machinal, presque réflexe, mais dorénavant, plus pour moi. Je dois réfléchir, agir comme Napoléon et définir une stratégie en fonction du terrain et de l'ennemi, dans ce cas-ci, une "manipulatrice" trop empressée qui voulait absolument "m'aider" à me lever. Elle a fini par me lâcher après que je l'eusse mordu 3 fois.

Tel que c'était écrit sur ma "fiche de circulation", sorte de carte au trésor nous menant à la sortie de l'hôpital en passant par la caisse, je me suis rendue sinon d'un pas mais du moins avec un esprit vif à l'étage -2 qui en fait équivalait à l'étage C, du moins pour l'aile orange du bâtiment B, parce que, dans l'aile verte du bâtiment G, cela correspondait à l'étage -1. Pour ceux qui pensent que l'hôpital Notre-Dame à Montréal est un vrai labyrinthe, et bien c'est le plan de Brest comparé aux dédales de Foch, heureusement le personnel est raisonnablement aimable, pour des Français bien entendu.

Je fini donc par aboutir chez le Dr. L'Amoroso (le FauxMamours.) Vous suivez ? Le premier neurochirurgien avait été surnommé Dr. Mamours avant que je ne vois le "vrai" en son chef de service. D'ailleurs, pour éviter les confusions, je l'avais resurnommé Dr.L'Amoroso, parce je crois qu'il est Italien, comme Monica ma psy et que je ne me permettrais pas de le surnommer Gigi en souvenir de Dalida (Gigi ? C'est toi là-bas dans le noir ?). J'ai donc vu Dr.L'Amoroso et voilà, il m'a vu, on s'est vu. Je ne sais pas si c'était parce que nous étions dans son cabinet, loin des scies et autres objets contondants, mais il était beaucoup moins volubile. Il a même oublié de me parler de la première chirurgie. Il est probablement comme moi, passionné par son métier, capable d'expliquer la technique avec force et colonne vertébrale en plastique, mais quand vient de temps de régler le cadre, d'opérationnaliser le projet chirurgical, ça l'intéresse moins ! Et c'est à cela que sert son équipe, Cécile en tête.

Ben oui, j'aurai donc 2 chirurgies, deux fois à me retrouvée toute nue devant le personnel médical. Et là, je ne peux m'empêcher de penser à Nip/Tuck, au Dr. House, au Dr. Welby, au Dr. Dolittle. Peut-être devrais-je arrêter la télé ? J'aurai donc une première opération mercredi prochain. Il s'agira d'une artériographie visant à emboliser l'artère irriguant la vertèbre ostéolysée. Mais bien sûr ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé moi-même ? On coupe l'eau, donc le lendemain, pour la "vraie" opération, la vertèbre est bien au sec. C'est d'une simplicité extrême, probablement pour ça qu'il a oublié de m'en parler. Heureusement, Jo the plumber est venu à la rescousse en la personne de Cécile, cheffe des opérations non-chirurgicales. Encore une bonne nouvelle ? Je suis une "AB-", donc receveuse quasi universelle ! Bon à savoir pour les transfusions et aussi pour la greffe je présume. Et pour finir, en sortant de son cabinet, pour me rassurer je suppose, il a dit qu'il ne serait pas possible d'avoir de visites les 2 jours suivant l'opération. Sûrement parce qu'il n'est pas envisageable que je puisse me faire faire un brushing avant !

Troisième étape du parcours. J'ai rencontré l'anesthésiste. Elle prend ma pression (100/60, ben heureusement que je fume !), papote un peu, rempli des papiers et me demande, oh désespoir d'aller faire une prise de sang avant d'aller "réserver" ma chambre. Je crois qu'elle a compris que j'avais atteint mon seuil de tolérance administrative pour la journée et m'a gentiment proposé de décaler les dits examens. C'est maintenant mon amie et je l'appellerai Dr.Dodo, en hommage bien sûr au volatil autrefois endémique sur l'île Maurice et maintenant disparu, j'ai nommé le Raphus cucullatus. J'ai terminé mon périple en réservant ma chambre, j'ai demandé avec vue sur la mer. Le Monsieur a pas ri. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a le WiFi à l'hôpital, bien ! J'espère maintenant qu'on y contrôle aussi bien les infections nosocomiales que les réseaux informatiques.

Mr.X est parti chercher sa belle-mère préférée. Mibec vient habiter avec nous pour quelques semaines. Cool ! Maintenant il faudrait bien que j'essaie de me lever, je suis encore en pyjama. Mais, finalement, c'est excusable, j'ai le cancer !

Et zou !

jeudi 25 septembre 2008

La QUESTION référendaire

Votre blonde, mère, fille, sœur, filleule, nièce, belle-fille (je déteste le mot "bru" du bas latin des Balkans brutis), amie, copine, ex-blonde, collègue, maîtresse (pour Livingstone et Céleste bien sûr !) Biffez les mentions inutiles,

Vous a fait connaître sa proposition d'en arriver, avec le reste de sa Colonne Vertébrale, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l'égalité des vertèbres,

Cette entente permettrait à votre blonde, mère, fille, sœur, filleule, nièce, belle-fille, amie, copine, ex-blonde, collègue, maîtresse (biffez les mentions inutiles), d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois*, de percevoir sa douleur et d'établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté et, en même temps, de maintenir avec le reste de sa Colonne Vertébrale, une association anatomique comportant l'utilisation d'un même système physiologique ; aucun changement de statut anatomique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l'accord des autres vertèbres lors d'un autre référendum ;

* acquisition et utilisation d'une prothèse et d'une greffe (de banque) osseuse

En conséquence, accordez-vous à votre blonde, mère, fille, sœur, filleule, nièce, belle-fille, amie, copine, ex-blonde, collègue, maîtresse (biffez les mentions inutiles), le mandat de négocier l'entente proposée, en collaboration avec une partie du corps médical, Maya, Dr.L'Amoroso, Dr. Mamours, Dr.PasMamours (qui finalement est gentil au téléphone avec Mr.X, peut-être était-il garagiste dans une vie précédente?), Monica, Dr. Freud, le fils du frère du voisin d'en-face de mes beaux-parents, et la Colonne Vertébrale ?

Vue comme ça, la question est beaucoup plus simple ! Je vote "OUI"

C'est décidé, je me fais opérer, le 23 octobre prochain. Je respire ! C'est bon de prendre des décisions.

Bises à tous

Et zou!

lundi 22 septembre 2008

Vertébrectomie ou cimentoplastie ?

Ça y est! J'ai revu le neurochirurgien que j'avais malicieusement surnommé "Dr. Mamours". Et bien, comme quoi y'a que les fous qui ne changent pas d'idée, j'ai décidé de le re-surnommer Dr.L'Amoroso. Pourquoi tous ces changements me demandez-vous? Et bien parce que j'ai rencontré le vrai Dr. Mamours, le chef de L'Amoroso. Je n'ai pas osé lui demander si je pouvais le prendre en photo, c'était la première fois que je le voyais, mais je vous jure (Marie-Thérèse, ne jurez pas!) il ressemble au vrai Dr. Mamours de Grey's Anatomy. Je n'avais d'yeux que pour les siens, bleus, bien entendu ! Promis, je m'arrange pour faire une photo.

C'est donc accompagnée de mon cher et tendre que je me suis rendue à notre consultation. Dr. L'Amoroso nous a bien expliqué la situation. J'ai 2 problèmes: un problème local et structurel (ma vertèbre) et un problème systémique (le cancer). Comme vous vous en doutez sans doute, le chirurgien s'intéresse avant tout aux problèmes chirurgicaux … Je suis d'une logique, quelquefois je m'étonne moi-même.

La première intervention, la cimentoplastie (sponsorisée par Lafarge) est moins lourde et consiste à faire une petite incision dans le dos, à introduire une canule et à shooter un matériau dans la malheureuse vertèbre qui n'a rien demandé. L'autre option, c'est la grosse affaire, et naturellement celle recommandée par les Mamours, c'est-à-dire la résection totale de la vertèbre et l'implantation d'une cage expansible. Voir photo !

Vous êtes Lisa Gallaway. Non, non, je suis Jamie Summers, la femme bionique.

Et zou !