CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
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lundi 12 octobre 2009

Strip-tease


J'écris moins. C'est un fait. D'une part c'est relié au fait que je n'allais (oui oui, à l'imparfait, au passé) pas bien et d'autre part parce que je n'arrive pas à bien définir à quoi me sert ce blogue. Dois-je tout écrire, comme si je me confiais à mon journal intime? Sûrement pas, je devrais assurément entrer dans le jeu de la rectitude politique, pas nécessairement parce que c'est mieux socialement (encore que?) mais ce n'est pas le lieu pour critiquer les gens que je connais puisqu'ils me lisent … dilemme. Comment dire la détresse dans laquelle j'étais (imparfait toujours !) sans vous inquiéter ? Donc, oui, dans ces périodes je préfère ne pas écrire, me protéger dans ma bulle. Vous protéger de ce que je pourrais écrire et qui vous pourrait vous faire du mal, vous inquiéter, parce que vous êtes mes amis, les gens qui partagent cette drôle de vie qui est la mienne et que j'ai décidé d'étaler au grand jour. On s'entend, "mon public" est principalement constitué de ma famille, mes amis, des cancéreuses et des cavalières !

Je suis allée voir Freud et hop, on se remet aux antidépresseurs, qui, je crois, ont commencé à faire leur effet mercredi dernier, autour de 13h30 – 14h00 ! J'avais une chimio la semaine dernière et jeudi je suis allée au salon de la micro-entreprise, question de savoir si je pourrais vendre mon expertise en pharmacoéconomie, pricing et remboursement en tant que consultante quand tout cela sera derrière moi. C'est un projet.

J'ai aussi rencontré une Québécoise qui travaille avec Mr.X, qui a étudié en management et qui a déjà travailler en association avec un éthologue pour offrir des séminaires de management/coaching en utilisant le cheval. C'est un projet.

J'ai aussi commencé à penser sérieusement aux futurs travaux que l'on fera dans la maison. J'ai choisi l'entrepreneur, il est venu voir la maison et devrait me rappeler en début de semaine prochaine. C'est un projet.

Mais plus merveilleux encore, c'est que je me assez bien à nouveau pour sortir plus souvent de la maison et que je marche presque normalement. Je commence à traîner de la patte droite qu'après une heure ou 2 de marche, voire 3 ou 4 si je fais du shopping ou que je n'ai pas mis mes talons hauts ! J'ai eu assez de courage pour me rendre à l'écurie, là où j'ai un couteau qui tourne dans la plaie à toutes les fois. Faut dire que j'avais pas le choix, ma co-loc de cheval, celle à qui appartient le devant de Stone était épuisée et le gros s'est tapé une uvéite, qui, chez le cheval, peut devenir tragique (il peut perdre son œil). Bien entendu, avec mes 2 tendinites dans les épaules et mon minuscule 48kg (rassurez-vous je suis au régime pour grossir et je me tape des boissons hypercaloriques genre "Ensure", délicieux, froid et saveur café). Mais j'y étais, pour les encourager.

J'y suis même retourné samedi, avec mes vieilles bottines, au cas où … Et bien s'est arrivé ! Je suis remonté et cette fois-ci je ne me suis pas contentée de simplement monter, j'ai fait 2 tours de manège, OK au pas, mais j'étais tellement bien, le nirvana, ma Belle Beaux dirait le Paradis ! Et ce qui est encore plus merveilleux, c'est que j'ai récupéré des forces. Alors qu'avant j'avais peine à mettre le pied à l'étrier et à me "jucher" et la même chose pour redescendre, ben là, j'ai l'impression que j'avais presque retrouvé la souplesse de mes 20 ans ! Et puis rassurez-vous, l'oeil de Dada semblait aller mieux et il ne sera probablement pas nécessaire de l'amener à l'hôpital des chevaux. On aura un deuxième avis véto vendredi prochain si cela ne s'améliore pas.

Faut dire que j'ai moins de graisse à soulever aussi, il faut juste que je me muscle un peu plus et donc, faire du sport, et donc remonter à cheval ! La boucle est bouclée. Devant tant de fierté de ma personne je n'ai pu m'empêcher d'aller faire un tour chez Padd, LA boutique des cavaliers et de leur monture … J'ai offert à Stone une belle couverture d'hiver marron avec des gros pois bleu. Je vous ferai des photos ! J'ai pris un super beau tapis de selle kaki, parce que c'est la couleur de l'automne cette année pour les chevaux ! Et, vu ma nouvelle taille, mes vieilles culottes de cheval ne me vont plus, j'en ai donc profité pour en acheter une super belle paire, à carreaux, je pourrais presque porter pour jouer au golf. Et finalement, j'ai cassé ma tirelire pour une paire de bottes dignes des plus grands cavaliers de concours de dressage. J'aurai l'air mais pas la chanson !

Et zou !

vendredi 10 juillet 2009

Elle est pas belle la vie !

Y'a rien de mieux que les vieux dictons pour nous remettre les pieds sur terre. Ainsi, Secundum pluvia , bonus tempestas …

Finalement c'est facile le latin ; une bonne météo à la suite de la pluie ! Après la pluie, le beau temps ! Ayant utilisé un traducteur en ligne je ne suis pas certaine que la locution soit la bonne. Mais, on s'en fout, car, comme le disait Léonard de Vinci, "La science la plus utile est celle dont le fruit est le plus communicable" que j'interprèterais comme "l'important c'est que le message passe, peut importe la façon de l'enseigner".

Bon, les dernières news …

Je suis finalement sortie de lapital des cancers, le samedi matin, en pleine forme et avec ordre d'y revenir le lendemain, dimanche pour 20 h. Oui mon capitaine. J'ai passé un super week-end, tranquillos à la maison et laissez-moi vous dire que j'avais pas vraiment envie de repartir, fût-ce pour Saint-Nuage* (à lire à la fin). Mais bon, j'avais quand même un scan à faire. En arrivant à lapital, les infirmières m'attendaient l'aiguille aux mains, re-perfusions. Le lendemain j'ai appris que finalement le scan n'était que pour le mardi et que je pouvais ressortir de lapital pour y revenir le lendemain … Oui mon capitaine. Je me suis dit que j'en profiterais pour démêler les derniers soucis de la sécu que je ne prends pas la peine de vous décrire maintenant parce que cela risquerait de dégénérer.

Mardi, quand je me suis présentée pour l'examen, il y avait un écriteau sur la porte ; "Frappez et attendez qu'on vous ouvre". Je sais pas pourquoi mais ça m'a fait penser au Petit Chaperon Rouge et au "tire la chevillette, la bobinette cherra". Donc quand on m'a ouvert, j'ai dit : "Bonjour, c'est le Petit Chaperon Rouge ! Le technicien a pas eu besoin d'un scan pour faire son diagnostic !!! Le soir, j'étais au bord de l'apoplexie, angoissée comme une débile et donc très très de mauvaise humeur et "meuchante". Mr.X. devrait recevoir la médaille du meilleur mari, à vie. Naturellement, j'ai fait tout ce qu'il fallait pour être désagréable. Il dit rouge, je dis jaune, il dit yes, je dis no. C'est vraiment lui qui ramasse le plus en ce moment, sans compter ses autres soucis (son Papa, son boulot, sa piscine pis son char), pour l'instant Junior étant entre les bonnes mains des Beaux.

Après le scan, j'ai réalisé ce qui m'arrivait. Je pense que je ne voulais pas y penser mais là j'avais été confrontée à la réalité et je ne pouvais lui échapper. Ca me dérange pas que le cancer m'atteigne aux seins ou à la colonne, mais fuck, pas le cerveau ! C'est mon principal atout de séduction !!!! Mon humour quoi !

Dans l'après-midi du mercredi, Mme Biche est venue donner un coup de main pour une lessive et cela a déclenché un truc ! Je me suis transformée en fée du logis, c'est à dire que j'ai fait la vaisselle, du lavage et même mon lit. Un peu plus tard, j'ai donné un coup de main à Fabulous pour la mise en page d'un document (une version française d'un scénario pour un dessin animé). Jamais fait ça de ma vie, mais c'était vraiment cool de faire marcher mes neurones et aussi de pouvoir redonner un peu de ce que j'ai tellement reçu, d'elle et de vous tous. Des fois j'essaie d'être une meilleure personne, de me remettre en question et surtout d'être plus patiente, ces moments d'effort suprême (!!!) sont malheureusement devenus de plus en plus rares. Est-ce une autre vallée qui se pointe ou juste un p'tit trou ? J'ai donc profité de ces deux jours à fond la caisse.

Jeudi, j'ai poussé l'audace jusqu'à aller luncher avec des vieilles copines, celles qui m'ont accueillie à mon débarquement en 1997, dans ce drôle de pays où la culture est différente et où les mots ne veulent pas dire la même chose que ceux de mes 35 premières années au Québec, surtout ceux que l'on ne dit pas. On a bien rigolé en se remémorant le bon vieux temps, en célébrant le bac de la p'tite dernière et les réfections d'un gîte rural dans une ferme du 15ième siècle (je déteste les chiffres romains). C'était la première fois que j'appréciais la nourriture depuis septembre dernier je crois. J'ai vraiment pris du plaisir à déguster un filet de turbo et ses petits légumes à la crème auquel se sont ajoutées trois boules de sorbet. Le top quoi ! L'après-midi, je suis allée voir Monica, question de me préparer à l'arrivée de ma mère, avec qui j'ai parlé une heure au téléphone à mon retour en me faisant les ongles, qui, soit dit en passant, redeviennent de plus en plus normaux.

Ce fût deux journées de bonheur rare ! Deux beaux jours "normaux", avec un surplus de soleil, d'énergie, de joie de vivre et sans douleurs. Aujourd'hui j'avais prévu terminer la lessive, papoter avec Jo, une copine du village, terminer le texte avec Fabulous, et aller voir Stone avec July, une copine Québécoise. Mais, cela n'est pas arrivé. Ce matin, re-nausées, re-vomis, re-projets foutus en l'air.

Mr.X. résistant à tous mes "bruits", décidant de ne pas m'abandonner et SURTOUT, prenant tout en charge, est resté avec moi, a téléphoné à notre merveilleuse Maya, à notre médecin traitant, à Fabulous, à July, à Jo. Il s'est occupé de TOUT ! Je n'avais qu'à dormir. Mais, car il y a bien un mais, on a des bonnes nouvelles !!! Maya nous a dit que j'avais passé mes examens avec succès ! Comme l'a dit Mr.X., j'ai rien dans la tête dans le sens pas de métastase je suppose plutôt que tu n'as rien dans le ciboulot. La la la la lè reuh ! Pour ce qui est des nausées elles font parties des effets secondaires liés au Fémara et ils diminueront avec le temps. Donc, ça roule ma poule ! Je me suis recouchée à 9h00, avec des anti-crampes, des anti-vomis et des pro-dodo. Je me suis levée à 13h00, en forme. Je vais beaucoup mieux et j'ai même eu assez de forces pour aider Fabulous à la finalisation du document.

Et zou !

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*Lapital des cancers est situé à St-Cloud (en anglais "cloud" se traduit par nuage). Bon, elle est facile celle-là mais tant qu'à faire, ET je sais que vous l'attendiez tous, voici notre section "Enrichissez votre savoir de choses inutiles mais amusantes !"

Je me disais bien que St-Cloud ne devait pas dériver de "St-Nuage" donc je suis allée faire un p'tit tour sur WikipédiA (c'est une merveille ce site). Et voici, la petite histoire, qui, vous surprendra. Lisez bien jusqu'à la fin.

St-Coud n'est pas né saint, il a dû travailler fort pour ça. Il n'est même pas né Cloud, mais Clodoald en 522 (du germanique: "hlod", gloire et "ald", ancien). J'imagine que c'était un prénom à la mode dans ce temps-là. Ancienne Gloire. On dirait peut-être "has been" aujourd'hui ? Entouka, il était un des trois fils de Clodomir, roi d'Orléans et de Gondioque, reine aussi j'imagine … quoique en 500 et quelques, le féminisme n'était pas encore inventé. Ses deux frères ainés s'appelaient Thibault et Gonthaire. Accessoirement, ces trois petits frères étaient les petits-fils de Clovis 1er, considéré comme le premier roi chrétien du royaume des Francs (qui deviendra la France au 8ième siècle). Leurs oncles, les frères de son père Clodomir, étaient Childebert 1er, roi de Paris (le Bertrand Delanoé de l'époque) et Clotaire 1er, roi de Soissons (au nord de Paris, à l'est d'Amiens, là ou il y a de la casse de vase).Vous suivez toujours ? OK, on continue.

Dans ce temps-là, ils passaient leur temps à se battre (dans ce temps-là seulement ?) et les méchants Mononcles ont voulu mettre la main sur l'héritage des neveux quand leur frère Clodomir mourut. Ils ont tout bonnement décidé de les tuer. Dans ce temps-là, on niaisait pas avec le puck. En 525, Thibault et Gonthaire, âgés de dix et sept ans, furent donc assassinés, au désespoir de leur grand-mère Clotilde (la veuve de Clovis 1er) qui voyait ses enfants tuer ses petits-enfants. Et on dit qu'on vit aujourd'hui à une époque pleine de violence … Clodoald, le p'tit dernier, âgé entre de deux-trois ans, a pu échapper au massacre et est allé jouer à la cachette dans un monastère. Et c'est ici que l'histoire devient intéressante.

Clodoald (appelons-le maintenant St-Cloud), grandit et mûrit et, j'imagine, s'est dit que la politique et les guéguerres, ce n'était pas pour lui. Devenu moine et après toutes ces réflexions, St-Cloud se coupa les cheveux au cours d'une cérémonie par laquelle il déclara renoncer à la royauté, préférant sacrifier sa chevelure, symbole de la royauté franque. Il a sacrifié sa chevelure ! Comme moi ! Coincidence ? I think not !!!

Il vint finir ses jours en ermite sur une colline proche de Paris qui porte désormais son nom. Il est le patron des "Cloutiers" et il y a un dicton qui dit : à la Saint-Cloud (le 7 septembre), sème ton blé, car ce jour vaut du fumier.

Et rezou !

En passant, j'ai le poil qui repousse …malheureusement plus vite sur les jambes que sur la tête !

dimanche 29 mars 2009

Giboulées

Le mois de mars en France est le mois des giboulées, les vraies, puisque nous sommes relativement près de la mer (par rapport à Montréal bien sûr, MA ville).

Une minute il fait beau soleil et l'instant d'après c'est la pluie, le vent, l'orage, la grêle. J'ai eu envie d'annuler la "Leçon de Céleste" à cause que (célèbre expression du Lac St-Jean) nous avions rendez-vous à 14h00 et qu'à 13h15, il pleuvait des cordes et le ciel était tout gris. J'ai téléphoné et laissé un message demandant si "l'évaluation" avait lieu à l'intérieur et expliqué que j'étais une pôvre malade et que j'avais peur d'attraper la crève. Parfaite excuse pour me dédouaner le cas échéant. Puis, je me suis donné un énorme coup de pied au cul en avalant 60mg de cette merveilleuse codéine. Junior ayant terminé ses devoirs, nous partîmes sous les nuages certes, mais non la pluie, Mr.X. demeurant à la maison, où avec l'aide de Mr. Biche ils ont élevé les endroits stratégiques de la frontière de notre jardin à 2 m. Si jamais Skippy saute encore je sors en pyjama et sans attribut capillaire pour "aller au chemin chercher la malle" (expression québécoise signifiant aller chercher le courrier, "malle", anglicisme de mail).

C'était donc hier que Céleste-Skippy a eu son évaluation en vue de son intégration dans une école de chien. Elle a passé haut la patte le test qui consistait en fait à déterminer si elle avait des problèmes et ça, je crois qu'elle en a deux ou trois (fugue, exubérance, promenade en laisse). Donc une fois l'évaluation terminée, Doris, la madame éducatrice, Léo, Céleste et moi sortîmes de la cabane chauffée et nous retrouvâmes sous un soleil éclatant quoique fugace. Et là, malgré la présence de chiens tout près, la Miss Céleste a fait honneur aux Hamel. Elle marche beaucoup mieux "au pied" et tire beaucoup moins et ce, même avec Junior ou moi. C'est étonnant comment réagissent les animaux. Stone est comme ça aussi. J'ai la chance d'avoir des animaux qui aiment nous faire plaisir. Quand je serai plus en forme, j'irai voir Stone plus régulièrement.

Je me fatigue vite, et il commençait à faire froid mais cette première leçon nous à fait du bien à tous et nous a permis de mettre le nez dehors. J'ai laissé Junior en dépôt chez des copains qui ont aussi un fils qui s'ennuie les après-midi pluvieux. En rentrant, Mr.X. m'attendait avec un feu dans la cheminée, je reviens chez nous. Pis, cerise sur la gâteau, la Sister avait téléphoné, elle était donc debout en ce samedi matin à Chateauguay P.Q.. Je l'ai appelé. Elle me fait du bien la Sister. Elle me comprend, ma Sister est une empathique, c'est rare, j'ai beaucoup de chance de l'avoir. Quand elle me parle c'est comme si elle se mettait à ma place, avec mes doutes, mes incertitudes, mes culpabilisations … Ma Sister est aussi la Reine du gros bon sens, sens que beaucoup d'entre nous, y compris moi bien sûr, semblons perdre pour des périodes plus ou moins prolongées. C'est noté, je me repose, fais ce que je peux et tralalalère. Je le sens, je suis sur la bonne voie, je spiralise dans l'autre sens maintenant. Je vais y arriver.

En fait, depuis quelques semaines j'ai le moral en berne et j'angoisse. Je lutte vraiment, à tous les jours presque contre la dépression. L'hypomanie provoquée par la cortisone est maintenant terminée puisque j'ai cessé d'en prendre. Je ne prends plus maintenant que le sempiternel Depakote (cot, cot, cot). J'ai peur parce que chez moi, l'inactivité prend vite le dessus et avec ça la culpabilité, et je tourne en rond, et cela ne mène à rien, je le sais, mais c'est plus fort que moi. Je dois donc faire des affaires, des choses et en même temps je sais que je dois me reposer. Le problème, vous l'aurez deviné, réside dans les extrêmes, les pôles. Je suis LA giboulée humaine. Ben oui, pas capable de faire les choses à moitié, entouka, j'ai ben d'la misère. Heureusement, Mr.X., ma Sister, ma famille, les amis sont là pour me remettre au milieu …

Finalement, pas de travaux aujourd'hui. Pendant que je dormais, Mr.X. veillait Junior qui s'est évacué par les deux bouts toute la nuit, le pauvre. Rassurez-vous, ce matin tout allait bien.

Et zou !

lundi 12 janvier 2009

I've done it !

Hier après-midi, j'ai fait une heure de cheval avec les copines de Yaaah + π.

C'était vraiment cool, très très très différent de ce que j'ai pu faire dernièrement. En fait, c'est pas compliqué non plus, j'ai pas fait grand-chose à cheval depuis un ans, depuis l'automne dernier. J'ai acheté mon demi-cheval, je me l'avoue, sur un coup de tête, peut-être aussi qu'il fallait que ce soit comme ça. Et, quand on a envie d'un cheval depuis qu'on a l'âge de 10 ans, peut-on vraiment parler d'un coup de tête. Stone n'est peut-être pas le cheval idéal pour mes besoins équestres, mais il est un formidable thérapeute. Grâce à lui j'ai pu remonter à cheval aujourd'hui, presque sans peur et ça, vous pouvez pas savoir comment ça me fait du bien.

Allez, une speed-psychanalyse.

Il existe un drôle de lien, une curieuse relation dirions-nous en France, entre ma vie à cheval et ma vie à pied. Quand je vais bien à cheval, je vais bien à pied et quand je vais mal à pied, je n'arrive plus à monter à cheval. Il devient donc impératif, pour aller mieux, que je me rapproche de Bucéphale et des siens. À bien y réfléchir, ma vie est une série de cycles. J'ai débuté le cheval vers 10 – 11 ans. À l'époque c'était ma marraine qui m'y avait initiée. J'ai pas grande souvenance de mon enfance. Mais grâce aux millions de photos de ma mère, aux millions que dis-je, aux milliards de photos et diapos de ma mère j'arrive à me souvenir de petits boutes et grâce à ces p'tits boutes, ben d'autres p'tits boutes. Je me souviens très bien de mon premier cheval, c'est celui que vous voyez sur la photo. En fait, ça été ma première jument, Flicka … Coincidence? I think not ! Quand j'étais petite, nowel était encore Noël, avec toute sa magie, ses lumières, ses cadeaux, son souper du réveillon avec les Matantes chez mes grands-parents paternels. C'est pendant un de ses Noël que j'ai reçu Flicka. J'avais vu mon nom écrit sur le papier d'emballage et j'étais excitée comme une puce. Ma grand-mère m'avait dit que le cadeau n'était cependant pas pour moi, et que mon nom y figurait simplement parce qu'elle l'avait écrit pour voir si le stylo fonctionnait et que le cadeau était destiné à quelqu'un d'autre. Je ne me souviens plus exactement de l'âge que j'avais mais je me souviens avoir passé le souper à me demander si c'était du lard ou du cochon jusqu'au bouquet final ! Que d'émotions !

Cette photo appelle un autre souvenir. C'était en décembre, le téléphone sonne, celui qui était accroché sur le mur, trop haut pour que je puisse répondre. Ma mère répond et 5 minutes après, me mesure le tour de tête. On voulait m'offrir un chapeau… une bombe ! Les jours passent, j'oublie. On oublie vite à cet âge. Un autre Noël arrive. Un paquet, à mon nom, sous l'arbre, de ma marraine. J'ai dû dormir avec pendant 2 semaines. Mes aventures équestres ont plutôt bien commencé. Puis à 12 ans je devais aller passer 2 semaines chez ma maîtresse de 6ième année. Je n'en ai passé qu'une, je me suis cassé le poignet droit. Et j'ai un peu laissé tomber les chevaux, malheureusement. Je m'y suis remise en fin de secondaire V (première) quand j'ai passé un concours pour pouvoir entrer au CEGEP en Techniques Équines (Bac+2, monitorat). Je devais partir pour 3 ans, je me suis cassé le bassin après 6 semaines. Et j'ai un peu laissé tomber les chevaux, malheureusement.

J'ai fait une grosse dépression pendant ma deuxième année de PhD. Tellement grosse que j'ai laissé tombé mes études, ma vie quoi. Au fil des années, j'ai recommencé à remonter la pente quand j'ai remis le pied à l'étrier. Je montais 2 fois par semaine, je sautais 0,7m, je faisais des parcours, je me remettais dans mon assiette. Puis je suis partie en France, en 1997. Je devais partir pour 2 ans, j'y suis toujours. Au début, j'ai cherché un club d'esprit québécois, à Paris. C'était pour vous dire la naïveté ! Je n'ai trouvé que des ersatz, bien sous tous rapports, avec de la bière au club house mais avec des cavaliers tellement "bouche en trou d'cul d'poules" que je n'ai pas persévéré. Faut dire aussi que je m'étais retrouvée sur le cul après que le cheval que je montais eût peur de son ombre et m'ait fait un écart. Mais j'ai aussi un super beau souvenir d'une promenade dans le Bois de Boulogne, vers 7h30, où il y avait de la brume sur le lac et des gens qui faisaient du tai-chi. Ensuite y' eu Mr.X., qui n'est pas particulièrement cheval, mais qui est tout le reste, puis Junior, puis épisodes dépressifs à répétition entrecoupés d'épisodes normaux et hypomaniaques. Jusqu'au cancer de 2006. Je l'ai peut-être déjà dit ou écrit, mais ce cancer m'a en quelque sorte sauvé la vie et m'a propulsé en hypomanie, d'où l'achat de Stone, du moins, de sa moitié. Je me suis remise en selle et tout allait pour le mieux. Je ne suis pas tombée, je ne me suis pas blessée, à cheval. Il en fut autrement au travail et je suis retombée et le cancer est revenu. Je n'ai pas complètement laissé tomber les chevaux, j'avais pas le choix. Et je m'acharne parce que je sais que si je vais bien à cheval, je ne parle pas de technique mais de bien-être, j'irai bien à pied.

Et hier, j'étais bien à cheval. Certes j'avais une appréhension, normale et attendue, mais je n'avais pas peur. Et cette non-peur m'a permise de me rapprocher des gens, qui à leur tour me font du bien. J'ai monté Garry, un grand pépère. C'était parfait pour une première fois. Je ne me sentais pas très à l'aise, faut dire qu'à 3°C, avec 4 épaisseurs et un corset, j'étais un peu engoncée. En fait je devais monter pour 5 minutes, question d'encourager les Yaaah Girls, incluant π. Et bien non seulement j'ai tenu toute la reprise, mais j'ai trotté, j'ai passé des barres au sol, j'ai tenté de faire des hanches en dedans mais j'ai aussi galopé quelques foulées. Bien sûr, j'étais vigilante, j'avais un oeil sur la reprise des petits avec les 2463 shetlands juste à côté, un oeil sur la jeune fille qui s'est risquée à monter à contre-main pendant l'exercice des barres, un oeil sur mes camarades de reprise, un oeil sur Junior, tout en haut du manège qui criait, courait et me saluait à tous mes passages, un oeil sur RDG, notre photographe officielle et un dernier oeil sur les oreilles de Garry qui était irrésistiblement attiré par le centre plutôt que par la piste. Donc, j'ai pas vraiment eu le temps de penser à avoir peur, ni à rentrer mes pointes de pied. La force du groupe m'a aussi aidé. Si π ne s'étais pas décidé de se mettre au galop après quelques instants de réflexion, ben j'aurais jamais eu le guts de le faire aussi.

En fait, le seul truc qui me chiffonne, je ne veux pas écrire qui me déçoive, c'est la relation, ou devrais-je écrire, la non-relation avec le cheval. Bien sûr j'ai pris quelques minutes pour me présenter à lui mais je ne l'aie pas pansé et c'est RDG qui lui a fait les pieds et l'a sellé. Notre "mono" s'est chargé de lui mettre son drôle d'harnachement de tête, mi-filet, mi-licol. Et en reprise, pas facile de travailler son cheval, on travaille plus sur soi, sur sa position. Mais j'ai vraiment le meilleur de 2 mondes, le groupe pour travailler ma position, pour me donner du courage, de l'émulation et Stone pour développer une relation plus près de l'animal.

Bon, ben c'est pas tout ça, faut que je me grouille, j'entre quand même à l'hôpital aujourd'hui !

Ça y est, la spirale du bonheur est en route !

Et zou !

jeudi 8 janvier 2009

Mélimélo

Coming Out

C'est fou, et c'est le cas de le dire, mais il y a plein de gens qui m'ont écrit pour me bravoïfier d'avoir repris mes pilules anti bipolaires. Comme m'a déjà dit une grande amie et collègue de travail, si je veux que les gens acceptent ma maladie, il faut que je l'accepte avant … Premier objectif de 2009.

Train train

Ça y est, tout le monde est sorti de la grippe. Promis, juré, l'an prochain je me fais vacciner. On a finalement fêté nowel le 2 janvier. Les beaux-Xs sont venus déjeuner à la maison avec tonton JP. Mme Biche était là aussi avec sa gang. C'était cool ! On a bu du champagne rosé, échangé des cadeaux, et j'ai même réussi à me sauver de la vaisselle en allant voir Stone avec tonton. Ce qu'il est beau ce dada. Y'avait Mike, son coach perso qui le montait sans mors. Céleste a aussi eu droit à sa réunion de copains avec Chiara, Titeuf, Zébulon, Wolfgang, Pocket et le Chat. J'ai aussi vu Axel, Anne, Sabine et Fred. Ça fait du bien de voir du monde. Samedi je suis allée dans un centre équestre en banlieue de la banlieue de mon village, avec Junior et Céleste. Avec les Yaaah-Girls et un mari, on a décidé de prendre un cours individuel, en groupe. Sans fausse pudeur, nous avons décidé de passer un "bilan de compétence" à cheval, question de savoir si l'objectif numéro deux, à savoir passer mon galop 4 (une espèce de diplôme qui veut dire que je me débrouille à cheval et que je peux accrocher dans les toilettes), est dans les limites de mes possibilités. J'espère tenir à cheval au moins 5 minutes. Ça va me faire drôle de monter un autre cheval que le mien. Est-ce une infidélité ?

Première sortie de l'année

Samedi dernier on est allé chez nos lointains voisins et néanmoins proches amis, les Pruniers. Ils sont tops ! Bien mangé, bien bu, bien jasé, bien amusé. On a mangé de la raclette et ça m'a rappelé ma poutine natale. J'ai des relents nostalgiques quelques fois. La sauce brune de la Patate à Malette, un shack à patates de Beauharnois, me fait pleurer et saliver à la fois. Mais revenons en banlieue parisienne et, oh surprise, en sortant, une douce petite neige. Je n'ai pas de pneus d'hiver et c'est vallonné dans mon village, mais soyons fous, nos reculés voisins n'habitent qu'à 2km. On aurait pu le faire à pieds, et aurions pu croisés poneys et chevaux.

C'est l'hiver et le hameau tremblant, est couvert d'un édredon tout blanc. Voici les preuves.



C'est vraiment cool. J'aurais jamais pensé que de la neige aurait pu me faire tant plaisir. Si vous saviez comment le son des bottes crissant sur la neige me manque. Ce bruit là, criss, criss, c'est quand on marche avec des grosses bottes dans la neige tapée, quand il fait un froid sec, quand la fumée sort de la cheminée, quand le ciel est tellement clair qu'on peut voir toutes les étoiles.

Rentrée des classes

Junior est retourné à Poularde dimanche dernier. Nous sommes allé magasiner des lunettes samedi, sa dernière paire était toute graffignée (égratignée). Sa 20ième paire et il n'a pas encore 10 ans. Si quelqu'un connaît la recette pour faire comprendre à un garçon, qui heureusement a un cou sinon il perdrait sa tête, que des lunettes c'est précieux et qu'il faut en prendre soin, merci de me faire signe. J'ai tout essayé, les explications, les sanctions, les privations, les embargos, rien à faire. Le pire c'est que depuis que nous "œuvrons pour un monde meilleur" en rapportant les vieilles lunettes à l'opticien qui les remet à un organisme du type "Myopes sans frontière", Junior se déculpabilise honteusement en me disant que c'est pour les petits Africains.

Le TREIZE

Vous n'êtes pas sans savoir que dans certains hôtels, le treizième étage n'existe pas. En fait, il existe mais on l'appelle le 14ième. Alors, quand l'assistante du Dr. L'Amoroso m'a téléphoné lundi pour me dire que "l'intervention" avait été avancée et que c'était pour le TREIZE, j'ai eu une pensée émue pour ma vie d'avant, quand je voyageais de par le monde et que je me perdais en traduction. Merde, c'est que j'avais RDV avec le brochologue, mon planning fout le camp. Heureusement que sa charmante assistante, en larmes au téléphone devant mes malheurs et son ordinateur, a pu me "rescheduler".

Le six

C'est ma deuxième douche sans mon petit banc ! YES !!! Je peux enfin me tenir debout et aux murs en prenant ma douche. Je vous le dis, 2009 est l'année des grands changements. Je suis lente et j'ai mal calculé mes affaires et je suis partie un peu juste pour me rendre à mon rendez-vous de 10h30 avec l'anesthésiste. J'avais oublié qu'il fallait déneiger l'auto et comme mon balai à disparu j'ai eu recours à Mr. Visa, ne partez jamais sans lui. Je mets le GPS, Mme Tremblay que dit que j'arriverai à destination à 10H22. Je peux le faire. 10h25. J'ai abandonné l'idée de trouver une place de parking sur la rue et me suis ruée sur le stationnement. J'ai eu droit à la dernière place, coincée entre une grosse bagnole de beauf et le mur. Je réussi tant bien que mal à sortir de la voiture, avec le corset ce n'est pas évident et ai malencontreusement laissé traîner mes clés sur la carrosserie du voisin, dans mes rêves. Après m'être tapé les 4 étages parfumés au parfum de chiottes, j'ai enfin fait surface. À la vitesse de l'escargot, mais sans son adhérence, je gravis en soufflant la côte qui me mène à l'hôpital du général. Me semble que c'est pas compliqué de mettre du sel ou du sable sur les trottoirs, surtout dans une côte, mais bon. 10h35. À Paris on dit que sous les 10 minutes on n'est pas vraiment en retard. J'arrive devant les 5 guichets de l'accueil et j'essaie de repérer la queue la plus courte. Deux guichets sur ma gauche, trois sur ma droite, je n'hésite pas d'autant plus qu'il n'y a, à mon arrivée qu'une seule queue pour les 3 guichets, chose que je trouve fort intelligente puisque c'est toujours les autres files qui en général avancent plus vite. Mais c'était sans compter sur le civisme français. Bref, 4 homicides (les doubleurs, avec les yeux) et 25 minutes plus tard, j'ai enfin le droit de circuler avec une fiche. Je sais, je suis en retard et je n'ai surtout pas besoin qu'on me le dise, ce que fâcheusement fait la réceptionniste au bureau d'accueil des consultations. Mais, c'est la nouvelle année, et la neige crisse sous les bottes et je décide de lui laisser la vie sauve. 11h30 on m'appelle. Je rencontre la sympathique anesthésiste qui me demande mon nom, ma date de naissance et si j'ai des allergies. Elle prend ma pression (120/84) et voilà. C'est bouclé en moins de deux. Je lui ai dit poliment que j'aimerais bien optimiser mes excursions sanitaires et elle me prescrit une prise de sang pour la peine. Quand même, je ne me serai pas déplacée pour rien, j'ai droit à ma piqure. On va voir si je n'ai pas développé des anticorps anti-sang des autres. Je termine cette palpitante visite en allant réserver ma chambre et apprends par la même occasion que ma dernière hospitalisation a coûté environ €25K à la sécu. Merci peuple français, qui, par vos cotisations fiscales, permettez à ma colonne de se redresser.

Vous avez sans doute remarquez que je me suis assagie et que je n'ai, pour l'instant, pas vraiment fait de mal à personne. Sur le chemin du retour je suis allée aux pommes chez Stone et ses copains. Dernière étape de mon périple, DARTY, célèbre magasin français d'électronique et d'appareils ménagers. Mr.X ayant fait les achats de nowel avec 40° de fièvre, a, sur les conseils mal avisés du "conseiller en achats", acheté le mauvais cadre photo numérique, celui qui n'a pas de prise USB et qu'il faut acheter le câble séparément. C'est donc dotée de mon plus bel accent québécois que je demande à échanger le dit cadre contre un qui répondrait davantage à nos attentes. Bon, OK, beau-papa avait un peu abimé l'emballage (20m de scotch tape ont réussi à le refaire), bon OK j'avais dépassé de 4 jours la date limite et bon OK il est bien spécifié que seuls les appareils défectueux sont repris, mais quand même il aurait pu faire un geste … Il faut croire que les concentrations de Depakote ne sont pas encore tout à fait dans la fenêtre thérapeutique, j'ai pris mon air le plus digne pour lui dire que dorénavant je boycotterais* ce magasin et je suis sortie en boitant. En vieillissant, deviendrais-je comme mon père ?

Voilà, la petite vie des derniers jours. Mon ordinateur portable fait des folies avec son écran, j'ai donc appelé HP et ils vont le réparer. J'ai appris qu'il viendrait le chercher pour l'amener à l'hôpital des ordinateurs ce vendredi pour une semaine. J'angoisse à l'idée de me séparer de mon compagnon de tous les jours. J'angoisse plus pour mon ordinateur que pour mon opération. Je suis folle que je vous dis !

Et zou !

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Enrichissons notre vocabulaire

Le mot boycottage (ou boycott) vient du nom d'un Irlandais (Charles Cunningham Boycott, 1832-1897) qui, pendant que son pays subissait une grande famine, a refusé de baisser le prix des loyers de ses terres. La ligue agraire de l'époque mobilisa les fermiers contre lui. Il fut mis en quarantaine et du coup plus personne n'acceptât de travailler ou de traiter avec lui. Ruiné, Boycott dû quitter l'Irlande.

mardi 30 décembre 2008

Reprogrammons notre ADN

Je me suis levée ce matin, bourrée de bonnes intentions. C'est que j'ai plein de choses à faire : faire la réclamation auprès de l'assurance du rapatriement sanitaire (depuis août), résilier mon compte bancaire Groupama (avril), faire le dossier d'assurance pour le prêt de la maison (novembre), recoudre Nounours (avril 2007), m'épiler et me couper les ongles d'orteils, amener Junior à l'expo sur le nez, burner des CDs, faire des albums photo, redécorer la chambre de Léo, graisser la bride de Stone, éduquer Céleste, faire la cuisine, etc., etc.

En fait, c'est tous les matins que je me lève avec cette liste… et tous les soirs que je me couche avec, en me maudissant pour ma "tendance" à la procrastination, à la prorogation diront certains. Peut-être devrais-je reprendre mes médicaments? Mais, ça, c'est une autre histoire. Mon autre histoire, mon autre maladie, celle dont j'ai honte, celle qui me fait peur, celle qui peut-être me fera mourir. Celle dont je ne parle pas, celle qui me blesse, celle qui me touche, celle qui est pire que tout. Celle que je cache, celle dont je me dis qu'elle n'existe pas, celle que je peux faire semblant d'ignorer en ne prenant pas mon stabilisateur d'humeur de synthèse.

Parce que je ne vous ai pas tout dit. Après l'épisode gastro (je sais, je sais, je ne suis qu'un tube digestif) j'ai arrêter tous les médoc. Y'en avait marre. Je sais, pas du tout rationnel tout ça. Je croyais pouvoir me guérir toute seule. Même que j'avais plus besoin de me soigner, puisque je n'étais pas malade. Stop, d'un coup, tout. La modération et moi ça toujours fait deux, la patience aussi d'ailleurs. Mr.X. n'a rien dit, contrairement à ma mère qui a, malencontreusement, dit quelque chose. Mal lui en pris ! Moma ! Je m'excuse …

Bref, tout ça pour dire, que je ne m'en sors pas. Merde, ça marche pas. Je ne vais pas mieux, je ne sors pas faire ma promenade à tous les jours, je ne vais pas voir Stone à tous les jours, je ne cuisine pas à tous les jours. En fait, la seule chose que je fais à tous les jours, c'est rien. Et je ne peux me dire que je n'y peux rien parce ma fille quand on veut on peut. C'est bien là mon problème. Parce que des fois, même quand on veut, on peut pas. Pas toujours, mais quelques fois ça marche pas. En fait, le seul moyen pour que ça marche, c'est de mettre des objectifs atteignables, et ça aussi, j'ai un problème avec ça puisque je n'arrive pas toujours à les définir. Ouh la la, je tourne en rond, je renvoie, j'ajourne, je retarde, je diffère, je sursoie, je tergiverse, j'atermoie. C'est fou le nombre de synonymes en français pour le mot procrastination! C'est fou !

Voilà, j'ai décidé de faire quelque chose qui n'était pas sur ma liste, j'ai repris mon traitement, enfin, une partie. J'ai décidé de reprendre mon traitement après m'être replongée dans les bouquins, certes virtuels, mais, facilement accessibles. J'ai donc un tout petit peu potassé la physio-patho de la PMD, la psychose maniaco-dépressive, qu'on a renommée TBP, pour troubles bipolaires. C'est quand même mieux que "folie à double forme" ou "folie circulaire". J'ai comparé les taux de mortalité : 80% pour les TBP et 85% pour le cancer du sein. L'espérance de vie des personnes bipolaires non traitée est en moyenne inférieure de 20 ans de celle en population générale. Et je me suis dit, je traite le cancer, pourquoi pas l'autre ? Voilà. 2009 est commencée.

Je me mets à la paperasse tout de suite !

Et zou !

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PS: J'ai commencé ma journée en recherchant sur internet, pour les besoins de cet article bien sûr, des informations sur les coaches de vie. Je suis tombée sur une nouvelle pratique holistique qui consiste à … reprogrammer son ADN. C'est édifiant tout ce qu'on peut malheureusement faire croire aux gens, la preuve, ce témoignage …

"Mais depuis que j'utilise l'intention pour restructurer mon ADN, j'assiste à une vraie mutation à l'intérieur de moi-même ! Je reste humaine, mais je change tellement que même les lundis matin commencent à se métamorphoser !!! J'ai enfin le sentiment que la réalité change et je peux en témoigner par des améliorations évidentes dans ma vie quotidienne. Une chose est certaine : plus je m'implique dans mon code génétique, plus je change. Plus je change, plus je suis décidée à installer ces nouveaux paradigmes dans ma réalité, et plus ma vie de famille est harmonieuse et plus ma vie professionnelle est active !"

(http://www.erenouvelle.com/editkish.php)

samedi 20 décembre 2008

Stone, le monde est Stone





Gros gros bonheurs de la journée

1) Mes hommes sont à la maison
2) A la radio, en me rendant à l'écurie, Le Sud de Nino Ferrer
3) A la radio, pendant que j'étais sur Stone, l'air de la Diva du 5ième élément
4) A la radio, en revenant de l'écurie, Bruel et Voulzy
5) Mon dada, qui m'a laissé monter sur son dos, qui m'a promené et qui s'est frotté contre moi

mardi 16 décembre 2008

La course se poursuit

La course à la métastase s'intensifie, comme je l'espère, dans la dernière ligne droite du prix de Diane. Ma mauvaise humeur se dissipe, voir mon patience-o-mètre tout en bas.

Pour me, a) justifier, b) déculpabiliser, c) me donner de l'espoir, j'ai fabriqué ce petit récapitulatif des derniers mois. En fait, j'ai l'impression comme la marmotte, de revivre de façon répétée les 10 premiers jours de cette "aventure" et, à chaque fois, pour une période de plus en plus longue. Connaissant ma non-patience légendaire, pas difficile de comprendre que j'ai une capacité, certes réduite (on nait Gariépy, on ne le devient pas), à ployer sous le vent, mais quand la bolle est pleine, je n'ai pas d'autre alternative que de déverser mon trop-plein. J'avoue cependant que depuis quelques jours, la bolle fuit et son niveau fléchit. Espoir, espoir !!!

19 août : Urgence Poissy, découverte d'une métastase sur la vertèbre lombaire 5 (L5), Scan n°1.

21 août : St-Cloud, Centre René Huguenin (CRH), l'hôpital des cancers, RDV avec oncologue, Maya la reine des abeilles.

22 août : Suresnes, Hôpital Foch, hôpital des opérations, RDV avec neurochirurgien, Dr. L'Amoroso. Premier avis : no chirurgie. Nanterre, cabinet du psychiatre, RDV avec Freud.

26 août : IRM n°1.

27 août : PET Scan n°1.

28 août : CRH, RDV n°2 avec Maya, tous les tests sont négatifs. On n'opère pas, radio et chimio seulement, c'est réglé !

1ier septembre : Rentrée scolaire de Junior.

5 septembre : Freud.

12 septembre : Puteaux, cabinet de la psychologue, Monica (sous-entendu Bellucci).

15 septembre, mon 11 à moi : RDV Tatoo shop N°1, mais au lieu de ça … opération : vertébrectomie ou cimentoplastie ? Plus de cheval avant un crisse de boute pis, cerise su'l sunday, l'infirmière à perruque. Je pèse 65 kg

18 septembre : Chirurgie locale pour me mettre la "chambre implantable", qui contrairement à la dernière fois, se raboute sur la jugulaire plutôt que dans la sous-clavière. Hum, jolie la cicatrice dans le cou et la canule visible sous la peau. Yeark !

19 septembre : Foch, L'Amoroso et Mamours en chef (oui, oui, je sais, je vous dois une photo !). Oui, on opère, et la vertébrectomie est finalement la seule alternative. Puteaux Monica.

25 septembre : Boulogne, le Brochologue, pour mon appareil dentaire. Puteaux Monica.

2 octobre : Téléphone du Dr. L'Amoroso, on opère le 23.

3 octobre : Déjeuner à Paris, sous la pluie. J'y crois encore à mon projet … 14h30 Monica 16h30 Freud.

10 octobre : Vernouillet, labo, prélèvement sanguin.

13 octobre : Foch. Scan n°2. RDV Dr. L'Amoroso, j'apprends que j'ai droit à une artériographie. RDV Dr. Dodo. Je pèse 69kg.

17 octobre : Ma mère arrive.

21 octobre : Entrée à Foch pour l'anniversaire de ma mère.

22 octobre : Embolisation sous artériographie, 5 heures sur le billard.

23 octobre : Vertébrectomie, la journée sur le billard, la nuit en salle de réveil, la morphine en pompe.

24 octobre : Opération OK sauf que vu que j'ai saigné 5 litres, pas eu le temps de retirer totalement la L5, reste un p'tit boute. Mais c'est pas grave, on réopère dans pas longtemps pour l'enlever. Début des vacances de la Toussaint pour Junior.

30 octobre : Corsetage, je peux enfin me lever. Scan n°3.

6 novembre : Sortie de Foch. Arrêt de travail pour un mois, puisque je me fais réopérer dans 2 semaines.

9 novembre : Rentrée scolaire Junior. Je ne l'ai vu que 3 jours ...

13 novembre : Faux mouvement, douleur, hurlement, pipi dans le lit.

20 novembre : Scan n°4. J'apprends qu'il y a quelque "chose" qui ressemble à une ligne et un trente sous sur la L4. On se consulte entre docteurs, on me rappelle dans une semaine.

26 novembre : Gastro, je veux mourir.

27 novembre : Gastro, je veux un peu moins mourir.

28 novembre : Gastro, je veux un peu plus mourir.

29 novembre : Gastro, je veux un peu moins mourir.

30 novembre : Gastro, je veux encore un peu moins mourir.

1ier décembre : Fin de gastro. Je pèse 61 kg. J'ai arrêté tous les médicaments. Oui, oui. Y'en a marre des pilules et des décoctions.

2 décembre : RDV avec Maya et toute la gang pour savoir c'est quoi la ligne et le trente sous sur la L4 et planifier la suite. Mais, personne n'est au courant de rien, aucune communication entre Foch et CRH. Je ressors avec un RDV pour un autre PET, un RDV Tatoo n°2, et 2 affiches présentant des expos d'art naïf. RDV chez le corsetier pour me faire arranger le corset devenu trop lousse.

4 décembre : L'enfer, LA journée "j'engueule et je fais chier le plus de gens possible dans un minimum de temps", LA journée JEJFCLPDGPDUMDT.

5 décembre : Ma mère s'en va. PET-scan n°2. Deuxième édition de LA journée JEJFCLPDGPDUMDT. Ai vu Maya, no more chirurgie, la ligne et le trente sous on s'en fout, on tatou le 10 décembre et on radiothérapise pendant les vacances de Noël (pauvre Junior). Ai droit, en bonus, à une prolongation de 3 mois d'arrêt-maladie et un RDV pour l'IRM n°2.

10 décembre : Deuxième faux RDV tatoo. Finalement, y'a rien sur la L4, mais la L2 s'est jointe au party. On doit réopérer. Tatouage, radiothérapie et chimio : on hold. Monica.

11 décembre : Coiffeuse. Déjeuner chez ma gourou, vu Stone.

12 décembre : Hôpital Américain à Neuilly, RDV dentiste, Dr. Caramilk. Pas invitée au déjeuner de Noël du bureau. Dame Cécile, le bras droit (celui avec le téléphone), du Dr. L'Amoroso m'appelle : RDV le 22 en fin de journée pour faire le point. Chirurgie (cimentoplastie, 3 ou 4 jours d'hospitalisation, une joke quoi !) le 14 janvier prochain. Joyeux Noël et Bonne Année !!!

mardi 25 novembre 2008

Suspense ... La ligne et le 30 sous

Pour ceux qui me connaissent personnellement, (les chanceux !), vous aurez compris que quand je ne parle pas, c'est qu'il y a quelque chose qui me trotte dans la tête. Bien voilà, je n'ai pas écrit parce que je suis en train de digérer la nouvelle. Comme dans les enquêtes policières, du moins celles qu'on voit à la télé, on essaie de communiquer les résultats à la famille avant de publier. Mais bon, ne vous inquiétez pas, comme toujours ces quelques jours de tergiversations furent fertiles et je vais bien.

J'ai repassé un scan et mes tranches d'aujourd'hui ont été comparées à celles prises après l'opération, le jour où les parents de Mr.X (mes Beaux) sont venus me voir, mais je ne me souviens plus très très bien quand. Sur les deux scans ont peut y voir de drôles de signes. Après les extra-terrestres, les intra-terrestres, voici maintenant les intra-terriens… Qu'elle peut bien être la signification de ce cercle, situé au-dessus, à droite d'une ligne floue traversant la L4 de bord en bord ? J'ai tout de suite pensé à un trente sous.

LA MINUTE EDUCATIVE:

Un trente sous ? Mais d'où nous vient cette expression ? Et bien chers amis Québécois, il paraîtrait que cela viendrait du début de notre existence. Ben oui, ça à l'air que pendant le régime français, la livre française ainsi que le wampum de même que le plue et la peau de castor, étaient utilisée en Nouvelle-France. Ce n'est pas tout, il y avait aussi des bouts de cartes à jouer autographiées et des dollars espagnols. Et puis il y a eu les Anglais et leur livre, couronne et souverain en or. Pour ajouter à cela, les tout jeunes dollars américains sont arrivés. Bref, c'était le bordel. N'oublions pas qu'une livre se divise en 20 shillings et qu'un shilling vaut 12 pences et que le dollar est quant à lui divisible en 100 cents. Heureusement, le gouvernement du Dominion du Canada veillait au grain et donna, en 1870, aux "jetons bancaires" de 1 penny et de ½ penny une valeur de 2 cents et de 1 cent respectivement. La pièce de ½ penny devint donc 1 sou (1 cenne). Comme le dollar (la piastre) valait à cette époque 1/4 livre, soit une couronne, soit 5 shillings, soit 60 pences soit 120 demi-pences et donc 120 cents (sous). Tout ça pour dire qu'un dollar valait 120 sous et qu'un quart de dollar (25 cents) valait donc 30 sous.

Bon, maintenant que je vous ai raconté tout ça, je n'ai plus le choix, je dois cracher le morceau. Ces "taches" m'empêchent de dormir, m'empêchent de vivre. Enfin, pas tout à fait, je suis tout de même allé porter des carottes à Stone et je suis allée voir les copines de Yaaah (http://www.yaaah.fr/) samedi. Pour l'instant je mange de la soupe au poulet, il paraît que ça guéri tout, surtout si c'est celle de ma mère.

Et zou !

dimanche 16 novembre 2008

La fatigue et la paresse

Comment faire la différence ?

Aujourd'hui je me suis levée, lentement, mais en pleine forme avec 3 objectifs en tête : épilation, douche et sortie de la maison pour aller voir Stone et lui apporter des carottes. Il faut que je vous dise que c'est la première nuit depuis le 22 octobre dernier que je la dors sans interruption. Pas vraiment française, mais j'adore la sonorité de cette phrase. Aucune excuse, j'étais en forme.

Ce matin, ma mère et moi avons décidé de prendre ça mollo et on a regardé un opéra espagnol à la télé, Zarzuelas… En fait c'est surtout ma mère qui a regardé, moi je n'ai fait qu'écouter en jouant au sudoku. Mr.X nous a fait un feu dans la cheminée et Junior construisait un réseau ferroviaire en Floride. Même Céleste était de la partie. Céleste était une chienne en arrivant ici, aujourd'hui elle est plus que ça. Déjà.

Après l'opéra, ma mère et moi avons joint nos forces et nous nous sommes décidées à débuter l'opération épilation. Je dois vous dire que depuis mon faux mouvement, je suis un peu plus précautionneuse. Hier mes douleurs se sont apaisées. Je n'ai plus mal, zéro morphine, une fois de la codéine et un peu de Fentanyl. Le problème c'est que j'ai un peu, beaucoup, la chienne (la trouille) et je fais le moins de mouvements possibles ou bien je les fait avec une exaspérante lenteur. Donc, non, plus question de prendre ma douche, du moins pas avant la prochaine veille de Noël. Mais c'était sans compter ma mère et sa débarbouillette (gant de toilette) et son hygiène toute américaine !

J'ai fait traîner ça en utilisant mon imagination et son début d'Alzheimer mais aujourd'hui, malheureusement pour moi mais heureusement pour la santé publique de France, c'est le jour J. On a commencé donc par les poils. Pas vraiment évident avec un corset mais l'arrache-poil électrique a encore une fois fait des merveilles. J'ai eu un peu de mal pour certaines régions, et d'autres se sont révélés carrément inaccessibles. J'ai donc dû faire appel à celle qui a changé mes couches voilà 45 ans et qui a eu la gentillesse de ne rien ajouter.

J'étais épuisée après cette épilation digne des meilleures figures de Nadia Comaneci et nous décidâmes qu'il nous fallait reposer et sustenter. Je me suis ensuite laissée happer par le canapé et je n'ai pu m'en sortir qu'après une sieste qui a duré 4h …

Le ciel est gris, la cheminée est chaude. Merde, je bouge pas.

« Paresse: habitude prise de se reposer avant la fatigue » Jules Renard

samedi 15 novembre 2008

Merci

Bon ça y est, ça va mieux, beaucoup mieux. Sûrement grâce à vous et un peu à Junior, Stone et Céleste. À tous ceux qui me lisent, qui m'écrivent, qui pensent à moi, qui prient pour moi, qui font des incantations en mon nom et à ceux qui ont fondé la Fondation pour la prise en charge des maniaco-dépressives à demi vertébrectomisée, la FPLPECDMDADV.

Positive Line, avoyes, lâches pas la patate.

Une fois j'étais dans mon lit à l'hôpital et j'ai voulu me mettre sur le dos. J'étais sur le coté gauche et j'avais pas grand-chose à faire, juste me tourner. Sauf que…

Avant de continuer, il faut que je vous parle d'un détail intime, parce que figurez-vous qu'il existe des situations embarrassantes à l'hôpital, beaucoup beaucoup de situations embarrassantes et je me dis que ça vous rendrait peut-être service d'en savoir un peu plus, mettons qu'un jour vous soyez confrontés à la situation, ce que je ne vous souhaite pas. Non mais c'est vrai, maintenant grâce à National Geographic et la chaîne Discovery on connait tout sur la vie des termites, des zèbres et des fourmis rouges mais on ne sait pas toujours, du moins moi je ne savais pas, que par exemple lors d'un accouchement quand on nous demande de pousser (Pousser quoi? Pousser qui ? Pousser sur quoi?), en fait ça veut dire de pousser comme si on voulait chier (ou faire caca pour les cœurs sensibles). Résultats des courses, quand tu vas au dernier cours prénatal, cet ordre est en général suivi par une pétarade. C'est con ! Si nous l'avions su nous aurions pu au moins en rire !

Donc tout ça pour vous dire qu'en plus de pisser au lit, quelques fois, il m'arrive un truc pire encore, un mal qui répand la terreur, mal que le Ciel en sa fureur, inventa pour punir les crimes de la terre, l'hyperhidrose nocturne, puisqu'il faut l'appeler par son nom, capable de remplir en une nuit l'Achéron, me fait tous les soirs la guerre …* Donc, oui c'est bien le retour dans le lit conjugal mais je ne suis pas sûre que Mr.X l'apprécie autant que moi. Je me réveille toutes les nuits dans une pataugeuse de sueur. Pas de doute, mes acariens sont bien nourris !

Retour à mon lit d'hôpital où je voulais simplement me retourner, et je n'y arrivais pas parce que j'avais mal, parce que j'avais peur et parce que … j'étais collée. J'ai chialé, j'en ai chié, j'ai voulu abandonner et là j'ai pensé à vous tous, avec vos pics, vos pelles, vos poulies, vos grues, surnageant dans ma sueur avec vos pince-nez et nous nous sommes retournés. Grâce à vous.

Je pense souvent à vous tous, la famille, les matantes, les mononcles, les amis, la belle-famille, les collègues, les copains, les voisins, et c'est vrai qu'à tous les jours vous m'aidez. SVP. Lâchez-moué pas OK ?

*Adaptation des Animaux malades de la peste, de LaFontaine. L'Achéron est un fleuve qui coule en enfer, j'ai quand même un peu de culture !

vendredi 10 octobre 2008

Sans travail, sans envie

Le désœuvrement

Ce devait être le titre de cette rubrique mais, rapport à ce que je vous ai écrit dans la précédente rubrique, et compte tenu du fait que mon ordinateur n'arrête pas de joindre les "o" et les "e", j'ai dû le modifier.

Je suis désœuvrée, sans travail, sans ouvrage …

Je voulais me remettre à la couture mais pas moyen de rester assise dans une chaise normale. D'ailleurs pas moyen de rester debout trop longtemps, genre 5 minutes, le temps de me lever quoi. J'en suis aux seules levées nécessaires, et encore, c'est simplement parce que je veux éviter de souiller le tapis. Geste héroïque déjà exécuté lors de la perte de mes eaux.

Vous le devinerez, je suis en proie à une déprime sévère. J'ai dit déprime et non dépression, et croyez-moi, je sais faire la différence entre les deux. Le sais-je ?

Céleste va bien, vous voyez comment j'évite bien le sujet, mon fils, Ah qu'il est beau, m'a bien enseigné la chose. Céleste va bien, je n'ai pas pu inspecter ses crottes, personnellement je préfère le mot crotte au mot déjection, au moins cela a le mérite de dire ce que cela veut dire. Céleste va bien, je n'ai pas pu inspecter ses crottes, étant confinée à mon fauteuil, sauf bien entendu pour aller faire les miennes.

Vous l'aurez compris aussi, la colère m'a reprise. Je n'y comprends rien. Ce n'est pas ce qui est censé arriver. Il y a 5 étapes à l'acceptation de la maladie, je le sais parce que c'est mon amie Jude qui me l'a dit par une belle promenade nocturne à Prague, à moins que cela ne soit à Vienne …

Il y a donc 5 étapes par lesquelles nous devons passer ; le déni, la colère, la négociation, la dépression et finalement l'acceptation. Normalement, voir schéma suivant, je ne devrais pas revenir en arrière, mais bon, ça l'air que j'ai toujours rien compris. J'ai vraiment une tête de mule. Cela ne sert absolument à rien de me donner le moindre conseil sur ma vie privée, genre me couper les cheveux, me raser les jambes, faire du sport, moins travailler, je n'en fais qu'à ma tête, c'est plus fort que moi.

En fait, non que je veuille me déresponsabiliser, mais n'est-ce pas un peu le cas de tout le monde ? On les aime bien nos petites habitudes, surtout, dans mon cas, où elles me sont servies à foison. Je suis une égoïste dans ma vie personnelle, dans ma première bulle, avec mes proches, Mr.X, Junior et Moma. Je suis aussi cynique, rabâcheuse, condescendante. Je suis un clown avec d'autres, une rigolote, une artiste, j'ai besoin d'un public, j'ai besoin de vous.

Je disais, Céleste va bien. Mr.X est allé voir le véto avec elle. Auscultation et radiographie plus tard, nous sommes rassurés. Le mieux là-dedans, douce France, c'est que le véto du dimanche, Dr. Dolittle, nous a rappelé pour prendre des nouvelles. Vous en connaissez des professionnels de la santé qui rappellent leurs patients pour voir comment ça va ? Il y a eu Dr. Freud aussi, mon psychiatre. Il a laissé un message sur mon cellulaire, et j'ai pensé à mon père. Il a été très courageux, lui. Ce n'est pas une séance d'auto-flagellation, mais je me demande comment il a pu tenir sachant que sa seule issue était la mort. Moi, je reste assise dans un fauteuil pendant 7 jours et je me plains … J'ai honte. Je n'ai pas le droit de me laisser aller et pourtant c'est ce que je fais. Je fume et je mange des bonbons. J'ai pris 2 kg depuis un mois. Et pourtant, j'avais pris de bonnes résolutions.

C'est certain que j'ai des douleurs, mais ce n'est pas la fin du monde. Le pire ce sont les nausées, les douleurs au foie, à l'estomac. Mais honnêtement, si je voulais vraiment, je bougerais. Je me trouve plein d'excuses pour ne pas sortir de la maison. C'est vrai que la dernière fois que je suis allée voir Stone j'ai failli tomber dans le box en lui curant les pieds, mais encore une fois, ce n'est pas la fin du monde. C'est vrai que la seule promenade que j'ai fait avec Céleste je me suis enfargée et j'ai failli tomber dans la forêt, mais, au risque de me répéter, ce n'est pas la fin du monde. Je suis devenue extrêmement peureuse. La bonne excuse ?

Je suis remontée à cheval, la dernière fois, il y a à peu près 1 mois. Je suis en colère contre cette maladie qui m'empêche de faire des choses. Je suis en colère parce qu'avant il y avait mon autre maladie qui m'empêchait de monter à cheval. Je suis en colère parce que c'est moi qui m'empêche de monter à cheval.

"Dans la vie, il y a des cycles. C'est comme pour les machines à laver : On peut s'aimer pour toujours, mais pas tout le temps". Film d'après-midi.

Qu'est-ce que je dois faire ?

POSITIVER voyons !

Et, je vais commencer par accrocher ça sur mon frigidaire !

Et zou !

dimanche 28 septembre 2008

Psychanalyse à 2 balles

Pour ceux qui me connaissent, j'ai plutôt le modèle Amélie Mauresmo (en remplaçant les muscles par de la cellulite) que les modèles suivants. On ne peut donc pas s'étonner que j'aie mis l'emphase sur mon sens de l'humour plutôt que sur ma sensualité. Je ne serai jamais Lady Marlene. Soyons réalistes, on se bat avec les armes que l'on a. Le soucis, si j'ose dire, c'est que j'habite en France et plus précisément la région parisienne où les femmes, se font un brushing (se sèchent les cheveux au séchoir à cheveux) et se mettent du rouge à lèvres pour mener les gamins à l'école. Décalage, chez nous c'était Mr.X, sans rouge à lèvre je vous rassure.

En passant, j'ai lu sur un site très officiel qu'il était interdit de laisser les enfants de moins de 12 ans sans surveillance au Québec. Douze ans ! Vous rendez-vous compte? Douze ans? A cet âge-là, on avait déjà des petits boulots (jobines); on était livreuse de journaux (camelot pour Montréal-Matin) ou baby-sitter (gardienne) et nos parents avaient eu "les 2 pieds dans le ciment à 12 ans". Désolée, je m'égare.

N'étant pas très "féminine" j'ai, inconsciemment bien sûr, opté pour le féminisme, et là si on ajoute un soupçon de Freudisme et de catholicisme bien québécois, la boucle est bouclée : je suis une frustrée, il me manque l'Organe. Mon père, m'a fait fille. Et je suis bien entendu la coupable. Comme Ève l'est, tel que l'on me l'a martelé dans ma prime jeunesse, pour toutes les femmes du monde. Maintenant que le cadre est posé, voyons la suite.

Tout cet environnement ne m'a laissé comme choix, inconsciemment bien sûr, que d'enterrer ma féminité au plus profond (creux) de moi et de ne laisser transparaître que mes épaules de nageuses ex-Est-Allemandes, mon culot (front tout le tour de tête) et mes quelques cellules grises. J'ai toujours été la fille la plus masculine que je connaisse, mais je suis une fille, et, pour lever toutes les ambiguïtés, j'aime les garçons en général et Mr.X en particulier. Je n'ai jamais pu faire semblant d'être féminine. Les pires moments de ma vie sont mon bal de finissants à 16 ans et le bal de finissants de mon cousin à 15 ans.

Tout ça pour dire qu'en enfouissant ma féminitude, inconsciemment bien sûr, qu'en l'abandonnant aux bains d'œstrogènes, elle s'est révoltée et a décidé pour se venger de son emprisonnement, d'immerger et d'envahir un territoire en mon sein gauche (where else?) ; le sein étant indissociable de la maternité et la gauche, du moins anatomique, du cœur.

Foutaises ! (Ben voyons donc !). Tu dérailles (capotes) ma vieille copine (chum). C'est aussi ce que je me suis dis. Environ une femme sur 10 aura un cancer du sein en France ou au Québec, dans sa vie. Je n'ai pas été chanceuse au loto (à la loterie), c'est tout (c'est toute).

Mais cette fois-ci, j'avoue être prise de doutes. Le rejeton du premier cancer est venu se loger où ? Si la localisation de la première attaque s'est faite en territoire relativement sans valeur, ma féminitude s'est dit cette fois-ce qu'elle frapperait là où ça fait mal, dans les os, et au bon moment, rappelez-vous, au début c'était quand ma famille est venue me rendre visite en mai et lors de mes vacances, en août. Coïncidences ? Pour ce qui est du timing, je ne reviendrai pas là-dessus, mais la localisation, ça c'est une autre affaire.

Ce qui nous conduit directement à notre intermède éducationnel : la colonne vertébrale.

La colonne vertébrale (rachis) se compose de vertèbres, de disques, de la moelle épinière et de nerfs (voir figure). Il existe 7 vertèbres cervicales (C1 – C7), 12 vertèbres thoraciques (ou dorsales), 5 vertèbres lombaires et 9 vertèbres soudées, les 5 sacrées et les 4 coccygiennes. Les disques sont, en général, insérés entre les vertèbres. Cette colonne sert à soutenir le corps bien entendu, mais aussi à protéger la moelle épinière. D'un point de vue anatomique, on différencie le Système Nerveux Central (SNC : le cerveau et la moelle épinière) et le système nerveux périphérique, les nerfs.

Je me permets d'insérer dans cet intermède éducationnel, un intermède culturel, question de se détendre un peu les neurones. Au Québec, il existe une expression qu'on utilise pour tenter de calmer son interlocuteur, tout en sachant très bien que ça va plutôt l'énerver. J'ai nommé : "Les nerfs !!!" Cette expression pourrait se prononcer à peu près comme ceci : les naires. Un jour, j'apprendrai comment insérer le son dans mon blog. Bon, retournons, à nos ganglions.

Le SNC c'est un peu comme un système de chauffage /climatisation central (une thermopompe) ; il y a le cerveau et la moelle, que l'on pourrait comparer à la chaudière (la fournaise), les ganglions, que l'on pourrait comparer aux radiateurs (calorifères) et les nerfs, que l'on pourrait comparer aux … tuyaux bien entendu. Par contre, pour ce qui est du plombier, les versions française et québécoise sont semblables : essentiels, rares donc chers. Tu seras plombier mon fils !

Bref (pour faire simple), les 31 paires de nerfs spinaux (tuyaux) sortent de la moelle épinière (chaudière), à gauche et à droite, passent dans des trous de vertèbres pour aller innerver (chauffer/climatiser) les différentes parties du corps. Chaque nerf possède des qualités sensitives et des qualités motrices, comme un thermostat. Un nerf est sensible à des différences de température et peut déclencher une réaction, volontaire ou non (le chauffage ou la climatisation). Mais quelquefois le système de plomberie ressemble plus à un réseau électrique, ou mieux encore, au bordel (bordel) de fils derrière la télé (la Tivi) ou la chaîne hifi (le système de son). Dans cas, on appelle ce fouillis, un plexus.

Terminons donc maintenant cet intermède anatomique et reprenons le divan.

En ajustant bien vos lunettes, vous remarquerez sur le schema de droite, qu'il existe une structure nerveuse appelée "Queue de cheval" et c'est à quel niveau me demandez-vous ? Et bien, inconsciemment bien sûr, cette cauda equina est localisée au niveau des vertèbres lombaires. Coincidence? I think not.

Pour résumer cette analyse:

J'ai eu mon premier cancer parce que j'en voulais à mon père de m'avoir fait fille (les femmes ne possédant que des chromosomes "X") et que comme ce premier cancer ne m'a pas assez punie, attaquer ma féminitude n'ayant pas réussi à m'ébranler, la fille de mon premier cancer va coloniser un lieu qui me fait mal. Cette cellule va s'installer non loin de ma queue de cheval, s'organise pour me faire mal pendant mes vacances, me contraint à ne plus monter Stone, m'oblige à subir une chirurgie et remet en question le reste de ma vie équestre.

Pas étonnant que je sois un peu folle ;-)

Et zou !

mardi 23 septembre 2008

Being John Malkovich

Et hop, on monte. Et hop, on descend. Et hop, on monte. Et hop, on descend. Et hop, on monte… Bon, je pense que vous avez compris le principe. Je vis ma vie comme au Parc Belmont … forcément, j'ai mal au cœur.

Y'a une espèce de légende urbaine qui court et qui nous dit qu'avant de mourir on revoit sa vie défiler. C'est peut-être vrai … je sais pas. Mais ce dont je suis certaine, c'est qu'à ce moment il est trop tard pour y changer quelque chose. En bonne scientifique, je me pose donc la question à savoir, à quoi servirait ce "comportement" s'il ne sert pas à améliorer l'espèce? Par contre, si cette "vision" apparaît alors qu'il est encore temps d'y changer quelque chose, alors là, je crois que ce comportement pourrait éventuellement servir à l'évolution. Attention, je ne veux en aucun cas parler d'eugénisme mais bien d'éthologie et d'évolution dans le sens le plus biologique du terme.

J'ai un problème avec l'Abandon (avec un grand A), soit. Mais pourquoi? Pourquoi je n'arrive pas à gérer la détresse qui s'empare de moi quand je dois laisser quelqu'un ou quelque chose ou quelqu'animal? Quelque chose me dit que la culpabilité a à voir avec ça. Coupable d'abandonner parce moi je ne peux gérer l'abandon, hum, je sens que je tiens une piste là. Je me psychanalyse moi-même (ne pas oublier de m'envoyer une facture).

La dernière fois que je suis allée voir Stone, la semaine dernière, je ne me rappelle même plus quel jour, je l'ai chouchouté pendant près d'une heure. Ce (gros) estomac sur jambes n'étant en général pas très sensible à mes débordements émotifs et sanitaires, les accepte cependant de bonne grâce s'il peut s'adonner au même moment à son activité préférée; manger. Or, cette dernière fois, il n'a pas bougé d'un crin malgré une généreuse litière. Il s'est laissé faire, tout, sans brouter une brindille, il était … dans un autre état, et, j'aime à le croire, dans un état de plénitude telle que ma présence lui suffisait et qu'il n'avait plus besoin de paille… Et moi je fais quoi pour le remercier, je l'ignore, j'allais écrire je l'abandonne. Pas top ma fille.

Depuis que je vis ici je ne crois pas avoir développé le même genre de relations ni avec les gens, ni avec les animaux, ni même avec les choses. J'ai comme perdu mon échelle de valeur. J'ai d'la misère (du mal) à "valoriser", alors que c'est mon boulot (autre piste intéressante pour l'analyse, doubler mes honoraires). Il s'est passé tellement de choses depuis mon arrivée (ma fuite du Québec) que je n'arrive pas à démêler l'écheveau des causes de mon attitude actuelle.

Pour être claire, j'ai toujours été bipolaire, c'est juste que j'le savais pas ! Maintenant, je le sais, mais je ne l'accepte pas. J'ai honte. D'un côté, la communauté scientifique, celle à laquelle j'appartiens, définie la bipolarité comme était une maladie et préconise un traitement et de l'autre côté, la société, ma famille, les collègues, les potes, les copains, les amis, qui ne me semble pas accepter ces conclusions. Mais finalement, c'est aussi un peu le contraire; la majorité des gens reconnaissent la maladie, mais pas moi.

Je suis allée à un pot (5 à 7) de départ d'une collègue de travail la semaine dernière. Je n'y serais pas allée si je n'avais été que dépressive. Mais là, j'ai une VRAIE maladie, avec de VRAIES cicatrices, je suis donc véritablement malade! Et c'est ce que j'ai raconté à une autre collègue, en lui disant que maintenant que je n'avais plus de maladie honteuse, je pouvais enfin sortir. Elle m'a alors dit quelque chose; que le problème de honte était relié à moi et non aux autres … qu'il faut d'abord accepter sa maladie avant de prétendre à ce que les autres en fassent autant.

Une autre leçon de vie ! Un autre segment de vie que je verrai défiler devant moi. Est-il trop tard pour agir? Puis-je agir?

lundi 25 août 2008

Sept

C'est le nombre de pilules que je prends le matin, merci l'industrie pharmaceutique! On dira ce qu'on voudra, c'est un peu grâce à la puissance de ces multinationales que la vie s'allonge et s'emmieute.

Va falloir que je pense à changer mon lit et à appeler un plombier, ça fait plus de 3 ans que la toilette de la salle de bain de notre chambre à coucher ne fonctionne pas, je crois que c'est un record.
En fait, il est plus facile de prendre rendez-vous avec un neuro-chir italien qu'avec un plombier, français ou polonais…

Le soleil brille se matin, ça fait du bien après le déluge de ce week-end. Mr.X a fait du feu dans la cheminée. Je me serais crue à Val Morin ou à St-Adèle, la neige en moins mais l'humidité en double.

Je dois absolument sortir le bout de ma colonne aujourd'hui. Il faut que j'aille voir Dada Stone. Il est en vacances, au pré mais il y est entré boiteux, un suros sur le postérieur droit.

Je bois des tonnes de cafés, je fume des kilos de tabac, je mange des litres de fraises Tagada, que voulez-vous, j'aime vivre dangereusement …

J'ai fait une Dépakinémie avant de partir en vacances, ça fait des années que je me traîne sous le seuil thérapeutique … un point de plus pour l'équipe Placebo, c'est peut-être pour ça que …

Allez hop, un petit souvenir d'Anguilla pour nous remonter le moral et faire plaisir à Mme PitPit …