CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
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vendredi 10 juillet 2009

Elle est pas belle la vie !

Y'a rien de mieux que les vieux dictons pour nous remettre les pieds sur terre. Ainsi, Secundum pluvia , bonus tempestas …

Finalement c'est facile le latin ; une bonne météo à la suite de la pluie ! Après la pluie, le beau temps ! Ayant utilisé un traducteur en ligne je ne suis pas certaine que la locution soit la bonne. Mais, on s'en fout, car, comme le disait Léonard de Vinci, "La science la plus utile est celle dont le fruit est le plus communicable" que j'interprèterais comme "l'important c'est que le message passe, peut importe la façon de l'enseigner".

Bon, les dernières news …

Je suis finalement sortie de lapital des cancers, le samedi matin, en pleine forme et avec ordre d'y revenir le lendemain, dimanche pour 20 h. Oui mon capitaine. J'ai passé un super week-end, tranquillos à la maison et laissez-moi vous dire que j'avais pas vraiment envie de repartir, fût-ce pour Saint-Nuage* (à lire à la fin). Mais bon, j'avais quand même un scan à faire. En arrivant à lapital, les infirmières m'attendaient l'aiguille aux mains, re-perfusions. Le lendemain j'ai appris que finalement le scan n'était que pour le mardi et que je pouvais ressortir de lapital pour y revenir le lendemain … Oui mon capitaine. Je me suis dit que j'en profiterais pour démêler les derniers soucis de la sécu que je ne prends pas la peine de vous décrire maintenant parce que cela risquerait de dégénérer.

Mardi, quand je me suis présentée pour l'examen, il y avait un écriteau sur la porte ; "Frappez et attendez qu'on vous ouvre". Je sais pas pourquoi mais ça m'a fait penser au Petit Chaperon Rouge et au "tire la chevillette, la bobinette cherra". Donc quand on m'a ouvert, j'ai dit : "Bonjour, c'est le Petit Chaperon Rouge ! Le technicien a pas eu besoin d'un scan pour faire son diagnostic !!! Le soir, j'étais au bord de l'apoplexie, angoissée comme une débile et donc très très de mauvaise humeur et "meuchante". Mr.X. devrait recevoir la médaille du meilleur mari, à vie. Naturellement, j'ai fait tout ce qu'il fallait pour être désagréable. Il dit rouge, je dis jaune, il dit yes, je dis no. C'est vraiment lui qui ramasse le plus en ce moment, sans compter ses autres soucis (son Papa, son boulot, sa piscine pis son char), pour l'instant Junior étant entre les bonnes mains des Beaux.

Après le scan, j'ai réalisé ce qui m'arrivait. Je pense que je ne voulais pas y penser mais là j'avais été confrontée à la réalité et je ne pouvais lui échapper. Ca me dérange pas que le cancer m'atteigne aux seins ou à la colonne, mais fuck, pas le cerveau ! C'est mon principal atout de séduction !!!! Mon humour quoi !

Dans l'après-midi du mercredi, Mme Biche est venue donner un coup de main pour une lessive et cela a déclenché un truc ! Je me suis transformée en fée du logis, c'est à dire que j'ai fait la vaisselle, du lavage et même mon lit. Un peu plus tard, j'ai donné un coup de main à Fabulous pour la mise en page d'un document (une version française d'un scénario pour un dessin animé). Jamais fait ça de ma vie, mais c'était vraiment cool de faire marcher mes neurones et aussi de pouvoir redonner un peu de ce que j'ai tellement reçu, d'elle et de vous tous. Des fois j'essaie d'être une meilleure personne, de me remettre en question et surtout d'être plus patiente, ces moments d'effort suprême (!!!) sont malheureusement devenus de plus en plus rares. Est-ce une autre vallée qui se pointe ou juste un p'tit trou ? J'ai donc profité de ces deux jours à fond la caisse.

Jeudi, j'ai poussé l'audace jusqu'à aller luncher avec des vieilles copines, celles qui m'ont accueillie à mon débarquement en 1997, dans ce drôle de pays où la culture est différente et où les mots ne veulent pas dire la même chose que ceux de mes 35 premières années au Québec, surtout ceux que l'on ne dit pas. On a bien rigolé en se remémorant le bon vieux temps, en célébrant le bac de la p'tite dernière et les réfections d'un gîte rural dans une ferme du 15ième siècle (je déteste les chiffres romains). C'était la première fois que j'appréciais la nourriture depuis septembre dernier je crois. J'ai vraiment pris du plaisir à déguster un filet de turbo et ses petits légumes à la crème auquel se sont ajoutées trois boules de sorbet. Le top quoi ! L'après-midi, je suis allée voir Monica, question de me préparer à l'arrivée de ma mère, avec qui j'ai parlé une heure au téléphone à mon retour en me faisant les ongles, qui, soit dit en passant, redeviennent de plus en plus normaux.

Ce fût deux journées de bonheur rare ! Deux beaux jours "normaux", avec un surplus de soleil, d'énergie, de joie de vivre et sans douleurs. Aujourd'hui j'avais prévu terminer la lessive, papoter avec Jo, une copine du village, terminer le texte avec Fabulous, et aller voir Stone avec July, une copine Québécoise. Mais, cela n'est pas arrivé. Ce matin, re-nausées, re-vomis, re-projets foutus en l'air.

Mr.X. résistant à tous mes "bruits", décidant de ne pas m'abandonner et SURTOUT, prenant tout en charge, est resté avec moi, a téléphoné à notre merveilleuse Maya, à notre médecin traitant, à Fabulous, à July, à Jo. Il s'est occupé de TOUT ! Je n'avais qu'à dormir. Mais, car il y a bien un mais, on a des bonnes nouvelles !!! Maya nous a dit que j'avais passé mes examens avec succès ! Comme l'a dit Mr.X., j'ai rien dans la tête dans le sens pas de métastase je suppose plutôt que tu n'as rien dans le ciboulot. La la la la lè reuh ! Pour ce qui est des nausées elles font parties des effets secondaires liés au Fémara et ils diminueront avec le temps. Donc, ça roule ma poule ! Je me suis recouchée à 9h00, avec des anti-crampes, des anti-vomis et des pro-dodo. Je me suis levée à 13h00, en forme. Je vais beaucoup mieux et j'ai même eu assez de forces pour aider Fabulous à la finalisation du document.

Et zou !

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*Lapital des cancers est situé à St-Cloud (en anglais "cloud" se traduit par nuage). Bon, elle est facile celle-là mais tant qu'à faire, ET je sais que vous l'attendiez tous, voici notre section "Enrichissez votre savoir de choses inutiles mais amusantes !"

Je me disais bien que St-Cloud ne devait pas dériver de "St-Nuage" donc je suis allée faire un p'tit tour sur WikipédiA (c'est une merveille ce site). Et voici, la petite histoire, qui, vous surprendra. Lisez bien jusqu'à la fin.

St-Coud n'est pas né saint, il a dû travailler fort pour ça. Il n'est même pas né Cloud, mais Clodoald en 522 (du germanique: "hlod", gloire et "ald", ancien). J'imagine que c'était un prénom à la mode dans ce temps-là. Ancienne Gloire. On dirait peut-être "has been" aujourd'hui ? Entouka, il était un des trois fils de Clodomir, roi d'Orléans et de Gondioque, reine aussi j'imagine … quoique en 500 et quelques, le féminisme n'était pas encore inventé. Ses deux frères ainés s'appelaient Thibault et Gonthaire. Accessoirement, ces trois petits frères étaient les petits-fils de Clovis 1er, considéré comme le premier roi chrétien du royaume des Francs (qui deviendra la France au 8ième siècle). Leurs oncles, les frères de son père Clodomir, étaient Childebert 1er, roi de Paris (le Bertrand Delanoé de l'époque) et Clotaire 1er, roi de Soissons (au nord de Paris, à l'est d'Amiens, là ou il y a de la casse de vase).Vous suivez toujours ? OK, on continue.

Dans ce temps-là, ils passaient leur temps à se battre (dans ce temps-là seulement ?) et les méchants Mononcles ont voulu mettre la main sur l'héritage des neveux quand leur frère Clodomir mourut. Ils ont tout bonnement décidé de les tuer. Dans ce temps-là, on niaisait pas avec le puck. En 525, Thibault et Gonthaire, âgés de dix et sept ans, furent donc assassinés, au désespoir de leur grand-mère Clotilde (la veuve de Clovis 1er) qui voyait ses enfants tuer ses petits-enfants. Et on dit qu'on vit aujourd'hui à une époque pleine de violence … Clodoald, le p'tit dernier, âgé entre de deux-trois ans, a pu échapper au massacre et est allé jouer à la cachette dans un monastère. Et c'est ici que l'histoire devient intéressante.

Clodoald (appelons-le maintenant St-Cloud), grandit et mûrit et, j'imagine, s'est dit que la politique et les guéguerres, ce n'était pas pour lui. Devenu moine et après toutes ces réflexions, St-Cloud se coupa les cheveux au cours d'une cérémonie par laquelle il déclara renoncer à la royauté, préférant sacrifier sa chevelure, symbole de la royauté franque. Il a sacrifié sa chevelure ! Comme moi ! Coincidence ? I think not !!!

Il vint finir ses jours en ermite sur une colline proche de Paris qui porte désormais son nom. Il est le patron des "Cloutiers" et il y a un dicton qui dit : à la Saint-Cloud (le 7 septembre), sème ton blé, car ce jour vaut du fumier.

Et rezou !

En passant, j'ai le poil qui repousse …malheureusement plus vite sur les jambes que sur la tête !

jeudi 14 mai 2009

Linette à terre



Hier, j'ai ravalé comme dirait ma Sister. Mon orgueil. Mon amour propre. Mes larmes, ma morve. La totale. Parce que figurez-vous, j'ai appris que j'étais orgueilleuse et que j'avais de l'amour propre ! Wow ! Ça fait drôle à entendre, moi qui ai toujours pensé que j'étais une grosse merde ! C'est Freud et Monica qui vont être contents … et moi aussi.

Bon, c'est fait, j'ai eu mon cocktail hier, qui je vous le rappelle devait être le dernier, du moins pour le taxotère. Mais j'ai appris hier, qu'il y aurait au moins encore deux autres traitements. Bon, OK, j'avale. Mais comme j'ai toujours mal au dos, on (pronom qui exclu la personne qui parle) a décidé de changer mes médoc antidouleurs, j'ai maintenant droit au petit cousin de la morphine … Yes, mon deuxième pas vers la dépendance, après la nicotine (j'ai dû arrêter la bière).

Hier donc, pour la première fois, je me suis fait "transporter" par Mr.X., parce que, orgueil oblige, en général je conduis moi-même mon Audi (la Porsche étant destiné à qui vous savez …) mais j'étais vraiment trop faible et très stressée. Pendant que je me faisais traiter (j'allais écrire maltraiter), mon bon Mr.X. est allé chercher ma montre à la bijouterie de St-Germain-en-Laye, soit à 18km (36km aller-retour) et n'a pu s'empêcher de m'acheter quelques babioles de luxe. Mal lui en pris … Au premier cadeau, un espèce de torchon pour le crâne, de couleur "brune", c'est sorti. Je trouve ça laid, affreux, je ne pouvais plus avaler, il n'y avait plus de place et je me suis mise à brailler comme une vache en me disant que j'étais vraiment bitche. Faut qu'il m'aime non ! Je vous rassure, les deux autres cadeaux étaient très beaux, une écharpe et un bracelet. Mais c'est pas tout …

En revenant, j'ai même eu le culot de lui demander si nous pouvions aller voir Dada, alors que Mr.X. n'est pas vraiment cheval. Ben, c'était merveilleux. Pourquoi j'y vais pas plus souvent vu tout le bien que ça me fait. J'ai enlevé mon bandana et Stone s'est mis à me faire un massage et une petite léchouille sur le crâne. J'ai aussi vu F. Madame, ma coach (qui entre-nous ne me coache pas fort, à cause de moi bien sûr !), elle est formidable, pleine de courage et d'amour pour les deux et quatre pattes. Et en plus, elle a une selle à vendre, je n'ai donc pas le choix, je dois donc remonter à cheval, remettre le pied à l'étrier, et c'est prévu pour samedi prochain. Enfin, des projets.

J'y ai aussi vu l'autre proprio de Stone, parce que je ne suis propriétaire que d'une moitié, celle de derrière. Stone à un gros vice, il pèle de l'anus et adore qu'on le lui masse. On a chacun nos préférences … Donc, Mme M., qui est aussi psychologue, m'a beaucoup aidé avec quelques mots tout simples: on peut pas toujours positiver … et que quand on est pu capable, faut surtout pas culpabiliser. Ouf !

J'ai aussi parlé au téléphone avec Lady Di, qui est trop loin pour que je puisse lui arracher la tête. Lady Di a une drôle de maladie et nous avons partagé notre ras le bol. Le "quand on veut on peut" par exemple. Ben non, y'a des fois où même quand on veut, on peut pas. Perdre le contrôle de son corps est pire que la douleur.

Aujourd'hui, pourtant, c'est un jour "quand je veux je peux" alors je vais retourner voir les Dadas cet après-midi.

Et zou !

mercredi 1 avril 2009

Mes maris



Il est 19h30 en ce lundi et le soleil brille encore derrière une mince couche de nuages. C'est l'fun parce qu'en France, l'été il fait clair (jour) jusqu'à 10h du soir ! Je sais que le Québec s'est mis à l'heure d'été il y a déjà trois semaines et nous c'était seulement la fin de semaine passée. C'est cool !



Hier matin, j'avais ma prise de sang pré-chimio pour voir si je n'ai pas assez ou trop de globules rouges, blancs, bleus, (Allons enfants de la patrie …). Je sais qu'une prise de sang, y'a rien là, mais j'avoue commencer à en avoir un peu ras la casquette des aiguilles, mais bon … c'est pour mon bien ! J'avais ensuite rendez-vous avec Monica et avec les filles du bureau pour un p'tit café. Mais avant d'aller à Puteaux me soulager chez la psy j'avais aussi rendez-vous avec mon deuxième mari.

J'ai trois maris. En fait, c'est faux. J'ai deux ex-maris et un mari en cours de mariage. Des vrais dans le sens qu'on s'est vraiment mariés, avec les papiers, et tout, et tout. Le premier, c'était il y a fort longtemps, du temps où je portais mes premiers Levis.

J'avais 19 ans et j'étais de retour à Montréal après deux années passées à La Pocatière. En entrant au CEGEP* André-Laurendeau, j'ai jeté mon dévolu sur Mr.P. dans mon cours de physique électrique, toujours pratique de compter sur un gars quand il y a de l'électricité dans l'air. Après quelques années de vie commune, et devant mon désir de poursuivre mes études universitaires et des poches pas suffisamment pourvues (malgré un travail à temps partiel), nous avons décidé de nous marier parce que, à l'époque, c'était une des conditions pour avoir accès au programme des prêts et bourses gouvernemental, et puis, c'était la mode ! J'ai fait d'une pierre trois coups ; un mari, un prêt et une bourse d'étude. Ce premier mariage a duré moins longtemps que mes études ! En effet, sauf étudier, je ne savais pas encore à 24 ans ce que je voulais, et puis, à cet âge, nous ne sommes pas encore totalement "terminés" et souvent les chemins divergent. Heureusement que les prêts et bourses fonctionnaient aussi pour la divorcée que j'étais devenue !

Mon père a rencontré mon second mari, Mr.S … le jour du mariage. Je comprends qu'il ait été un peu déboussolé par sa fille qui se mariait pour toutes sortes de raisons; mon futur mari mais néanmoins "chum" (fiancé) voulant acquérir la nationalité canadienne, en échange d'un merveilleux voyage à Paris et en de lointaines contrées africaines. Ce fût un plus petit mariage mais mon père a commencé à vachement s'inquiéter parce que c'est moi qui ai dû régler le dîner au restaurant, la carte de crédit de ma moitié ayant subitement décidé de ne pas fonctionner ce jour là ! Nous vécûmes heureux jusqu'au jour, où, mais cette fois-ci je m'interroge encore, ça n'a plus fonctionné, en grande partie à cause de moi. Nous nous sommes quittés en bons termes et sommes toujours en contact, virtuel la plus part du temps. Mais hier on s'est revus lors d'un de ses passages éclairs à Paris, c'est cool. Nous nous sommes (re)mariés chacun de notre côté et avons maintenant nos p'tites familles à nous. Je trouve ça super cool que Mr.S. soit demeuré un ami, un vrai. Mr.S. occupe une place privilégiée dans ma vie, avec trois autres personnes (Mr.A., Mr.M. et Mr.X.). Ils forment ce que j'appelle "mon comité de SAGES". C'est à eux que je pense quand je suis frustrée au travail, à la maison, sur l'autoroute … Ils m'aident à ne pas envoyer promener tous ceux qui me tapent sur les nerfs (ceux qui m'énervent). J'essaie de mettre en pratique, le plus souvent possible, leurs conseils éclairés genre toujours dormir, au moins une nuit, avant de réagir à une situation ou aux paroles désobligeantes d'une personne. Et croyez-moi, ça marche ! J'envoie chier moins de monde, c'est sûr, mais avec plus de classe !

Après ces péripéties matrimoniales, je m'étais juré d'arrêter après deux maris et deux divorces parce que je commençais à ressembler, de ce point de vue du moins, à Elizabeth Taylor avec ses sept maris et huit mariages. Mais c'était sans compter sans ma nouvelle famille d'adoption. Quand nous nous sommes connus, Mr.X. et moi, le tic-tac de mon horloge biologique commençait à résonner de plus en plus fort et nous nous sommes dit que finalement il était peut-être temps de penser à nous reproduire. Mais, il a fallu "faire les choses dans l'ordre" et donc se marier avant de pouponner. Je me suis donc re-re-mariée et cette fois-ci, pour des raisons plus "honorables" qu'une bourse d'étude et un voyage de rêve !

Pour l'instant, et "malgré" nos 10 ans de mariage, cela fonctionne toujours ! Je ne connais pas encore le secret de Mr.X. pour arriver à m'endurer … moi-même j'ai d'la misère parfois !!!


Et zou !


*Le CEGEP (Collège d'Enseignement Général Et Professionnel) correspond aux études postsecondaires au Québec, on y entre vers 17 ans et on en sort … 2, 3 ou 4 ans plus tard !

mardi 16 décembre 2008

La course se poursuit

La course à la métastase s'intensifie, comme je l'espère, dans la dernière ligne droite du prix de Diane. Ma mauvaise humeur se dissipe, voir mon patience-o-mètre tout en bas.

Pour me, a) justifier, b) déculpabiliser, c) me donner de l'espoir, j'ai fabriqué ce petit récapitulatif des derniers mois. En fait, j'ai l'impression comme la marmotte, de revivre de façon répétée les 10 premiers jours de cette "aventure" et, à chaque fois, pour une période de plus en plus longue. Connaissant ma non-patience légendaire, pas difficile de comprendre que j'ai une capacité, certes réduite (on nait Gariépy, on ne le devient pas), à ployer sous le vent, mais quand la bolle est pleine, je n'ai pas d'autre alternative que de déverser mon trop-plein. J'avoue cependant que depuis quelques jours, la bolle fuit et son niveau fléchit. Espoir, espoir !!!

19 août : Urgence Poissy, découverte d'une métastase sur la vertèbre lombaire 5 (L5), Scan n°1.

21 août : St-Cloud, Centre René Huguenin (CRH), l'hôpital des cancers, RDV avec oncologue, Maya la reine des abeilles.

22 août : Suresnes, Hôpital Foch, hôpital des opérations, RDV avec neurochirurgien, Dr. L'Amoroso. Premier avis : no chirurgie. Nanterre, cabinet du psychiatre, RDV avec Freud.

26 août : IRM n°1.

27 août : PET Scan n°1.

28 août : CRH, RDV n°2 avec Maya, tous les tests sont négatifs. On n'opère pas, radio et chimio seulement, c'est réglé !

1ier septembre : Rentrée scolaire de Junior.

5 septembre : Freud.

12 septembre : Puteaux, cabinet de la psychologue, Monica (sous-entendu Bellucci).

15 septembre, mon 11 à moi : RDV Tatoo shop N°1, mais au lieu de ça … opération : vertébrectomie ou cimentoplastie ? Plus de cheval avant un crisse de boute pis, cerise su'l sunday, l'infirmière à perruque. Je pèse 65 kg

18 septembre : Chirurgie locale pour me mettre la "chambre implantable", qui contrairement à la dernière fois, se raboute sur la jugulaire plutôt que dans la sous-clavière. Hum, jolie la cicatrice dans le cou et la canule visible sous la peau. Yeark !

19 septembre : Foch, L'Amoroso et Mamours en chef (oui, oui, je sais, je vous dois une photo !). Oui, on opère, et la vertébrectomie est finalement la seule alternative. Puteaux Monica.

25 septembre : Boulogne, le Brochologue, pour mon appareil dentaire. Puteaux Monica.

2 octobre : Téléphone du Dr. L'Amoroso, on opère le 23.

3 octobre : Déjeuner à Paris, sous la pluie. J'y crois encore à mon projet … 14h30 Monica 16h30 Freud.

10 octobre : Vernouillet, labo, prélèvement sanguin.

13 octobre : Foch. Scan n°2. RDV Dr. L'Amoroso, j'apprends que j'ai droit à une artériographie. RDV Dr. Dodo. Je pèse 69kg.

17 octobre : Ma mère arrive.

21 octobre : Entrée à Foch pour l'anniversaire de ma mère.

22 octobre : Embolisation sous artériographie, 5 heures sur le billard.

23 octobre : Vertébrectomie, la journée sur le billard, la nuit en salle de réveil, la morphine en pompe.

24 octobre : Opération OK sauf que vu que j'ai saigné 5 litres, pas eu le temps de retirer totalement la L5, reste un p'tit boute. Mais c'est pas grave, on réopère dans pas longtemps pour l'enlever. Début des vacances de la Toussaint pour Junior.

30 octobre : Corsetage, je peux enfin me lever. Scan n°3.

6 novembre : Sortie de Foch. Arrêt de travail pour un mois, puisque je me fais réopérer dans 2 semaines.

9 novembre : Rentrée scolaire Junior. Je ne l'ai vu que 3 jours ...

13 novembre : Faux mouvement, douleur, hurlement, pipi dans le lit.

20 novembre : Scan n°4. J'apprends qu'il y a quelque "chose" qui ressemble à une ligne et un trente sous sur la L4. On se consulte entre docteurs, on me rappelle dans une semaine.

26 novembre : Gastro, je veux mourir.

27 novembre : Gastro, je veux un peu moins mourir.

28 novembre : Gastro, je veux un peu plus mourir.

29 novembre : Gastro, je veux un peu moins mourir.

30 novembre : Gastro, je veux encore un peu moins mourir.

1ier décembre : Fin de gastro. Je pèse 61 kg. J'ai arrêté tous les médicaments. Oui, oui. Y'en a marre des pilules et des décoctions.

2 décembre : RDV avec Maya et toute la gang pour savoir c'est quoi la ligne et le trente sous sur la L4 et planifier la suite. Mais, personne n'est au courant de rien, aucune communication entre Foch et CRH. Je ressors avec un RDV pour un autre PET, un RDV Tatoo n°2, et 2 affiches présentant des expos d'art naïf. RDV chez le corsetier pour me faire arranger le corset devenu trop lousse.

4 décembre : L'enfer, LA journée "j'engueule et je fais chier le plus de gens possible dans un minimum de temps", LA journée JEJFCLPDGPDUMDT.

5 décembre : Ma mère s'en va. PET-scan n°2. Deuxième édition de LA journée JEJFCLPDGPDUMDT. Ai vu Maya, no more chirurgie, la ligne et le trente sous on s'en fout, on tatou le 10 décembre et on radiothérapise pendant les vacances de Noël (pauvre Junior). Ai droit, en bonus, à une prolongation de 3 mois d'arrêt-maladie et un RDV pour l'IRM n°2.

10 décembre : Deuxième faux RDV tatoo. Finalement, y'a rien sur la L4, mais la L2 s'est jointe au party. On doit réopérer. Tatouage, radiothérapie et chimio : on hold. Monica.

11 décembre : Coiffeuse. Déjeuner chez ma gourou, vu Stone.

12 décembre : Hôpital Américain à Neuilly, RDV dentiste, Dr. Caramilk. Pas invitée au déjeuner de Noël du bureau. Dame Cécile, le bras droit (celui avec le téléphone), du Dr. L'Amoroso m'appelle : RDV le 22 en fin de journée pour faire le point. Chirurgie (cimentoplastie, 3 ou 4 jours d'hospitalisation, une joke quoi !) le 14 janvier prochain. Joyeux Noël et Bonne Année !!!

mercredi 5 novembre 2008

Points de vue no. 2

Chers liseux, chères liseuses,

Je crois que je vous dois une explication pour la brève d'hier, la patch de Fentanyl a sûrement brouillé mes neurones, ou au contraire, m'a peut-être conduite "Where No One Has Gone Before …"

Ce que je voulais exprimer, en utilisant un texte et une illusion d'optique, c'est que chacun a droit à son point de vue, et que moi, depuis le début du début de ce cancer, il y a plus de 2 ans, j'avais pris le parti d'en rigoler, de me foutre de sa gueule, de ne pas le prendre au sérieux, en d'autres mots de l'ignorer pour qu'il ne puisse me faire chanter, pour qu'il ne puisse m'atteindre, de continuer ma vie, entrecoupée bien sûr de traitements. Et bien cela a marché puisque à part perdre ma superbe crinière, je n'ai eu aucun effet secondaire, même pas vomi, NA !

Et voilà, que pour me narguer à nouveau, il est revenu pour m'atteindre à un endroit beaucoup plus stratégique et ayant pour objectif de gâcher la vie de cavalière : une vertèbre qui m'empêcherait (c'est ce qu'il pense) de monter à cheval.

Ça c'est donc ça mon point (poing) de vue : 1) je positive toutes les choses qui sont en train de m'arriver. À tous les matins je regarde le ciel, et je trouve qu'il est de plus en plus beau. Tous les matins, j'ai mon petit déjeuner servi au lit en écoutant les infos à la télé. La belle vie quoi ! Et 2) qu'importe ce qu'il m'arrivera, je guérirai, même si pour cela je dois marcher comme Robocop ou comme l'extra-terrestre de MIB1 quand il "emprunte" la peau du fermier humain, toute ma vie en autant que je puisse remonter Stone.

L'autre point de vue, que je comprends difficilement mais que j'arrive à accepter puisque je suis foncièrement tolérante, c'est ce besoin de perfection. À 80 ans, il faudrait toutes que l'on ressemble à Jane Fonda, que l'on danse comme Gigi Rogers. Ou encore d'être en aussi bonne forme que la femme bionique, le lendemain d'une opération majeure où j'ai perdu tout mon sang (je remercie au passage tous les donneurs AB-).

D'où la question de point de vue différents. Alors qu'une personne (Monica) que ne n'avais pas vue depuis l'opération s'est enthousiasmé de ma démarche, certes chancelante, mais bon, au moins j'avançais lentement mais sûrement. Une autre observatrice (devinez qui ?) me demandait si un jour j'avancerais comme avant, c'est-à-dire avec la démarche des mannequins.

J'ai voulu exprimer ça avec un dessin. Pour ce qui est de ma "positive attitude", j'ai décidé d'adopter celle qui permettant de mettre le cheval en exergue plutôt que la grenouille (qui à part son aptitude à geler l'hiver et dégeler au printemps) ne m'enthousiasme pas trop. J'espère que c'est plus compréhensible à ceux qui ont d'autres points de vue.

mardi 4 novembre 2008

Les points de vue

Pour ceux et celles qui suivent mes péripéties depuis le début, vous vous souvenez sûrement que j'avais indubitablement décidé de prendre les choses du bon coté, d'optimiser toutes les petites choses de la vie, du moins pour les prochains mois, bref de positiver. Par ailleurs, comme je suis une petite rigolote, j'ai souvent inclus des photos pour faire un peu de sensationnalisme puisque c'est ce que demande le peuple et c'est ce qui fait vendre ! C'est mon gérant qui va être content ! Et du sensationnalisme jusqu'au politically non-correct, il n'y a qu'un pas, que j'arrive à faire, même en boitillant, en marchant avec mon pied droit vers l'extérieur, ou en piaffant comme feu-Templado.

Je voudrais vous soumettre ici un cas clinique, bref un exemple pratique. J'ai parlé à tout plein de personnes aujourd'hui et y'a même Monica ma psy qui est venue me visiter à l'hôpital. De son point de vue, très positif, elle était épatée qu'après une si lourde chirurgie j'arrivais déjà à me déplacer. Pour elle, le simple geste de marcher, en chancelant encore un peu bien sûr était une excellente chose. Alors qu'une autre personne, lectrice aussi de la dite chronique (devinez c'est qui ?), trouvait que je ne marchais pas encore assez bien et s'étonnait presque que je ne sois pas déjà à la maison, à ramasser les crottes du chien dans le jardin.

C'est un autre point de vue, que j'arrive à respecter mais que je ne comprends pas. J'imagine que c'est une question de point vue !

Regardez les dessins, différents points de vue. Voyez par vous-même !

Et Zou !!!

vendredi 17 octobre 2008

En vrac

Mon estomac, mes idées.

Ce n'est pas parce qu'il ne m'arrive rien que je n'écris pas, au contraire ! Ma vie est palpitante, riche en aventures, en randonnées délicates vers les toilettes, vers la cuisine, et une fois par jour, j'escalade périlleusement notre escalier qui est en travaux depuis bientôt 5 ans.

Céleste nous a refait le coup des brochettes, mais avec un rôti en putréfaction cette fois. Je crois que ses croquettes "anti-obesity" ne lui suffissent pas et elle a zyeuté du côté de la poubelle. Bien mal lui en pris puisqu'elle n'a pas pu avaler les savoureuses croquettes dimanche soir tellement elle avait mal au cœur. Je pense qu'elle a compris maintenant, quoiqu'elle soit à moitié labrador.

Cette chienne me fait un bien fou ! Elle est toujours là, à quémander des caresses, à venir me dire bonjour quand je me lève et à venir me border le soir quand je me couche. Lundi j'ai dû aller à l'hôpital et je l'ai donc laissée seule à la maison, souliers rangés et portes fermées. Je rentre vers 19h et là, qui vois-je dans le jardin, bondissant de joie à mon retour, Céleste la kangourou. Comment a-t-elle pu sortir de la maison ? A-t-elle cassé un carreau ? Lui a-t-on appris, dans sa vie précédente, comment crocheter les serrures ? Elle a réussi à ouvrir et la porte de la cuisine et la porte donnant sur l'extérieur, que j'avais oublié de fermer à clé. Et là, depuis hier je m'amuse comme une folle avec elle et un pointeur laser, elle s'acharne pendant des heures sur le petit point rouge.

La semaine dernière un chasseur de tête m'a contacté pour un boulot. C'est bon pour l'égo et, en souvenir de ma vétérinaire préférée, j'ai fait la danse nuptiale du pigeon. Comme toujours, le chasseur m'a posé LA question : is this a good time to talk ? Je lui ai répondu que j'étais "on a sick leave", il m'a dit qu'il me rappellerait la semaine prochaine. J'ai dû lui expliqué que le "sick leave" serait un peu plus long !

Cette semaine, pour la première fois depuis longtemps j'ai été nostalgique de mon métier. Malheureusement, et c'est dommage, le rythme et le type de travail que je faisais ces derniers temps n'étaient pas vraiment dans mes cordes. Comment dire ? Je suis une "scientifique créative non opérationnelle". J'ai des bonnes idées et j'ai besoin des autres, du travail d'une équipe, pour les mettre en pratique. Ma douce France est mise à mal par le fonctionnement de ses compagnies. C'est un peu compliqué, en tout cas moi je trouve ça et j'ai de la misère à dealer avec autant de "plateaux" hiérarchiques, et je ne vous parle pas des communications inter-départements !

Cependant tous ces niveaux n'ont pas empêché mon ex-N+3 de me recruter en mai 2006, de m'attendre jusqu'en mai 2007 et de me laisser repartir en arrêt maladie en avril 2008. Et malgré encore tout ça, de m'envoyer un petit mot avant de changer de département et de rejoindre la Californie, pour dire qu'il ne regrettait pas de m'avoir engagée. C'est gentil. Je ne suis pas certaine que les ressources humaines soient du même avis encore que, miracle financier de ma Douce France, je coûte moins cher à mon employeur en arrêt-maladie qu'au travail à plein temps. Il existe des incohérences dans tous les systèmes et aucun n'est parfait, c'est comme les gens. En passant, dans ma boîte on ne parle plus de ressources humaines, mais de "développement des hommes". Ça veut tout dire…

Je me suis encore fais scannée cette semaine, avec une injection d'iode cette fois-ci ! Cool ! Enfin, je devrais plutôt dire, HOT ! C'est vraiment une drôle de sensation. L'iode est injectée dans une veine du bras grâce à une pompe à débit contrôlé. On fait le scan au moment où l'iode est injectée afin de mettre en évidence les lésions. Au moment de l'injection, j'ai ressenti la solution investir mes veines. J'ai pu suivre tout son trajet, le bras, le cœur, la tête, l'abdomen et le "bas du corps" comme disait pudiquement ma grand-mère. C'est seulement ensuite que les choses ont commencé à déraper, quand j'ai dû me relever. Je sais que pour la plupart d'entre vous ce geste est machinal, presque réflexe, mais dorénavant, plus pour moi. Je dois réfléchir, agir comme Napoléon et définir une stratégie en fonction du terrain et de l'ennemi, dans ce cas-ci, une "manipulatrice" trop empressée qui voulait absolument "m'aider" à me lever. Elle a fini par me lâcher après que je l'eusse mordu 3 fois.

Tel que c'était écrit sur ma "fiche de circulation", sorte de carte au trésor nous menant à la sortie de l'hôpital en passant par la caisse, je me suis rendue sinon d'un pas mais du moins avec un esprit vif à l'étage -2 qui en fait équivalait à l'étage C, du moins pour l'aile orange du bâtiment B, parce que, dans l'aile verte du bâtiment G, cela correspondait à l'étage -1. Pour ceux qui pensent que l'hôpital Notre-Dame à Montréal est un vrai labyrinthe, et bien c'est le plan de Brest comparé aux dédales de Foch, heureusement le personnel est raisonnablement aimable, pour des Français bien entendu.

Je fini donc par aboutir chez le Dr. L'Amoroso (le FauxMamours.) Vous suivez ? Le premier neurochirurgien avait été surnommé Dr. Mamours avant que je ne vois le "vrai" en son chef de service. D'ailleurs, pour éviter les confusions, je l'avais resurnommé Dr.L'Amoroso, parce je crois qu'il est Italien, comme Monica ma psy et que je ne me permettrais pas de le surnommer Gigi en souvenir de Dalida (Gigi ? C'est toi là-bas dans le noir ?). J'ai donc vu Dr.L'Amoroso et voilà, il m'a vu, on s'est vu. Je ne sais pas si c'était parce que nous étions dans son cabinet, loin des scies et autres objets contondants, mais il était beaucoup moins volubile. Il a même oublié de me parler de la première chirurgie. Il est probablement comme moi, passionné par son métier, capable d'expliquer la technique avec force et colonne vertébrale en plastique, mais quand vient de temps de régler le cadre, d'opérationnaliser le projet chirurgical, ça l'intéresse moins ! Et c'est à cela que sert son équipe, Cécile en tête.

Ben oui, j'aurai donc 2 chirurgies, deux fois à me retrouvée toute nue devant le personnel médical. Et là, je ne peux m'empêcher de penser à Nip/Tuck, au Dr. House, au Dr. Welby, au Dr. Dolittle. Peut-être devrais-je arrêter la télé ? J'aurai donc une première opération mercredi prochain. Il s'agira d'une artériographie visant à emboliser l'artère irriguant la vertèbre ostéolysée. Mais bien sûr ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé moi-même ? On coupe l'eau, donc le lendemain, pour la "vraie" opération, la vertèbre est bien au sec. C'est d'une simplicité extrême, probablement pour ça qu'il a oublié de m'en parler. Heureusement, Jo the plumber est venu à la rescousse en la personne de Cécile, cheffe des opérations non-chirurgicales. Encore une bonne nouvelle ? Je suis une "AB-", donc receveuse quasi universelle ! Bon à savoir pour les transfusions et aussi pour la greffe je présume. Et pour finir, en sortant de son cabinet, pour me rassurer je suppose, il a dit qu'il ne serait pas possible d'avoir de visites les 2 jours suivant l'opération. Sûrement parce qu'il n'est pas envisageable que je puisse me faire faire un brushing avant !

Troisième étape du parcours. J'ai rencontré l'anesthésiste. Elle prend ma pression (100/60, ben heureusement que je fume !), papote un peu, rempli des papiers et me demande, oh désespoir d'aller faire une prise de sang avant d'aller "réserver" ma chambre. Je crois qu'elle a compris que j'avais atteint mon seuil de tolérance administrative pour la journée et m'a gentiment proposé de décaler les dits examens. C'est maintenant mon amie et je l'appellerai Dr.Dodo, en hommage bien sûr au volatil autrefois endémique sur l'île Maurice et maintenant disparu, j'ai nommé le Raphus cucullatus. J'ai terminé mon périple en réservant ma chambre, j'ai demandé avec vue sur la mer. Le Monsieur a pas ri. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a le WiFi à l'hôpital, bien ! J'espère maintenant qu'on y contrôle aussi bien les infections nosocomiales que les réseaux informatiques.

Mr.X est parti chercher sa belle-mère préférée. Mibec vient habiter avec nous pour quelques semaines. Cool ! Maintenant il faudrait bien que j'essaie de me lever, je suis encore en pyjama. Mais, finalement, c'est excusable, j'ai le cancer !

Et zou !

jeudi 25 septembre 2008

La QUESTION référendaire

Votre blonde, mère, fille, sœur, filleule, nièce, belle-fille (je déteste le mot "bru" du bas latin des Balkans brutis), amie, copine, ex-blonde, collègue, maîtresse (pour Livingstone et Céleste bien sûr !) Biffez les mentions inutiles,

Vous a fait connaître sa proposition d'en arriver, avec le reste de sa Colonne Vertébrale, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l'égalité des vertèbres,

Cette entente permettrait à votre blonde, mère, fille, sœur, filleule, nièce, belle-fille, amie, copine, ex-blonde, collègue, maîtresse (biffez les mentions inutiles), d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois*, de percevoir sa douleur et d'établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté et, en même temps, de maintenir avec le reste de sa Colonne Vertébrale, une association anatomique comportant l'utilisation d'un même système physiologique ; aucun changement de statut anatomique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l'accord des autres vertèbres lors d'un autre référendum ;

* acquisition et utilisation d'une prothèse et d'une greffe (de banque) osseuse

En conséquence, accordez-vous à votre blonde, mère, fille, sœur, filleule, nièce, belle-fille, amie, copine, ex-blonde, collègue, maîtresse (biffez les mentions inutiles), le mandat de négocier l'entente proposée, en collaboration avec une partie du corps médical, Maya, Dr.L'Amoroso, Dr. Mamours, Dr.PasMamours (qui finalement est gentil au téléphone avec Mr.X, peut-être était-il garagiste dans une vie précédente?), Monica, Dr. Freud, le fils du frère du voisin d'en-face de mes beaux-parents, et la Colonne Vertébrale ?

Vue comme ça, la question est beaucoup plus simple ! Je vote "OUI"

C'est décidé, je me fais opérer, le 23 octobre prochain. Je respire ! C'est bon de prendre des décisions.

Bises à tous

Et zou!

samedi 20 septembre 2008

Verdict

J'ai une amie, que j'vois pas souvent, mais que j'aime tout autant. C't'une drôle de fille qui vit dans une drôle de maison, avec un drôle de chat ...

Moral: -251°K
Pettoches: +++
CAC40: +9,27%

J'ai décolérée, j'espère cependant être aussi drôle.

Drôles de journées qu'hier et aujourd'hui. Comme quelqu'un l'a dit avant moi, et moi aussi dans une autre rubrique, le temps est relatif. Je n'ai pas arrêté depuis jeudi. Je suis allée au CRH, me suis fait implanter ma chambre par une chirurgienne qui voulait jaser pendant l'intervention, aller au bureau voir les cops, rencontrer le vrai Dr.Mamours, consulté Monica et récupéré Junior pour le week-end.

Ouf, je souffle un peu avant de passer, cet après-midi, à la SPA. Ca y est, je fais finalement assez pitié pour que mon chum accepte enfin qu'on adopte un chien !


samedi 23 août 2008

20 toute 2008

C'est reparti, j'ai droit à un tour gratis dans la grande roue de la vie.

Voici donc, l'histoire de ma vie, en "internet-reality" …

Née à Montréal (d'une famille normale ...) en 1963, j'habite la région parisienne depuis 12 ans. J'ai 45 ans, et la famille "H" se compose d'un mari (Mr.X), d'un garçon "doué" (Junior) et d'un cheval (Stone).

J'ai été dépistée, opérée, chimiotraitée et irradiée (oui oui, tout ça pour moi !) en 2006, pour une tumeur localisée dans mon sein gauche.

Tout allait bien jusqu'au spectacle de Céline Dion (avec son mari Réné) à Paris, en mai dernier. Céline n'a rien à voir là-dedans, mais c'est pour me rappeler la date, ce dont je ne me souviens plus par ailleurs.

Finalement, je me suis décidée et j'ai consulté la semaine dernière pour ce que je croyais être une simple (mais douloureuse) atteinte sciatique. De plus, mon corps, décidé à me pourrir la vie chaque fois que je prends des vacances (3/3 depuis l'été 2006), a sournoisement profité de ces quelques moments de bonheur; toute la petite famille réunie sur une des plus belles pages du monde, les Anguillais de Rendez-Vous Bay se reconnaîtront.

Je vous épargne la suite, sauf un seul détail ...

Je positivise (j'ai la positive attitude - adaptation française) et je me dis que mon mari (Mr.X) a bien fait de prendre l'assurance "rapatriement sanitaire" ! Du coup, dimanche matin notre limousine (l'Ambulance …) nous a conduit à l'aéroport et nous avons eu droit à un vol de huit minutes au-dessus du détroit séparant Anguilla et St-Martin, en jet privé (bon ok, en coucou à moteurs), et Junior a pu voir de ses yeux et du haut de ses 9 ans et nos 3000 pieds d'altitude, des images dignes de Yann-Arthus Bertrand.

Attendez ! La suite est meilleure.

J'ai aussi eu droit à un vol Air France, direct, et en business class s'il-vous-plait; avec foie gras, champagne et siège inclinable à 180°.

Alors que Mr. X et Junior se sont tapés les quatre valises (enfin pas pour longtemps puisque aujourd'hui, mercredi, les dites valises ne sont toujours pas de retour) et le vol avec 3 heures de retard dû à un bagagiste ayant, par mégarde, oublié qu'il avait une clope ALLUMÉE au bec, alors qu'il se tenait directement dessous le DÉTECTEUR DE FUMEURS situé dans la soute à bagages. Heureusement les ingénieurs ont prévu le coup et des extincteurs à CO2 n'ont pas tardé à déverser leur mousse sur l'étourdi, mais néanmoins coupable, bagagiste, prestement identifié.

Qu'à cela ne tienne, les hommes de la famille "H" ont des couilles (du moins pour ces deux-là) et ont remonté leurs manches et les marches de la passerelle pour finalement décoller et atterrir 50 minutes plus tard en "République" (République Dominicaine – adaptation française). Pour le reste, pas de pépin (sauf pour valises qui demeurent dans le continuum espace-temps) avec à l'intérieur, bien sûr, toute ma panoplie d'antidouleurs …

Pour faire une histoire courte (Courage! C'est presque fini), c'est hier, mardi, 24h après mon atterrissage à Roissy que j'ai pris une claque, une crisse de claque (comme Charlebois dans Lindbergh). J'ai pas vraiment compris l'expression du visage de l'interne des urgences hier soir, jusqu'au moment où j'ai compris que je ne voulais pas comprendre, alors tout est devenu clair. Vous comprenez?

Panique, peur, tristesse, peur, douleur, peur, peur, peur, PEUR

Et puisqu'on y est, CULPABILITÉ … Peut-être n’avais-je pas été assez punie avec le cancer primaire? M’en étais-je trop moqué ? Avais-je été trop " désinvolte" ? J'ai effectivement bien supporté (aimé?) cet épisode de ma vie...

Bon je garde le reste pour mes Psy, Freud et Monica, et je fais ici référence à L'Italienne et non l'Américaine.

Vive le système de santé français !! J'ai un RDV demain avec Maya, mon oncologue.

A bientôt pour la suite !