CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
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mardi 18 août 2009

La vie de château

On a eu d'la visite la semaine dernière, Jude pis son chum, Mr.M. Nous avons passé quelques jours à la maison, moi lessivant et repassant (!!!), Mr.X. bricolant et eux visitant. Pis finalement, on a décidé de prendre nos vacances au sérieux et de profiter de la campagne Percheronne. La première fois où je suis allée dans le Perche, invitée par une copine du bureau, c'était en juin 2008. Il y a à peine plus d'un an. J'avais fait une super balade à cheval, avec galop et 2 sauts, et un cancer qui s'annonçait. J'ai l'impression que c'était hier, j'ai l'impression que c'était il y a une éternité.

Mais, cessons ces facéties. Jude, nos Mr. et moi sommes donc partis mercredi en fin de matinée. Sur la route, nous traversâmes Anet et pûmes apercevoir son pendule surmonté du cerf et ses chiens.



Puis, le gargouillement de nos estomacs et le GPS nasal de Mr.X. nous firent nous arrêter à "La Gourmandise", charmant petit restaurant de la non moins charmante commune de "La Loupe".


C'est la panse bien garnie que nous quittâmes ce joli village. Après avoir traversé maints bourgs et hameaux, nous arrivâmes en vue de verdoyants vaux et collines, d'où tout là-haut, nous attendaient Villeray, son moulin, sa piscine et sa baignoire à jet. La cerise sur le sundae … pour arriver au château, il fallait traverser les écuries !


Le lendemain, après au moins une heure de trempage dans la baignoire à jet, j'ai rejoint le reste de la gang pis on est allé faire un p'tit tour dans les environs. Le Perche n'est pas vraiment une région. C'était à l'origine une vieille province française avec ses propres lois et coutumes. La région aujourd'hui s'étend sur quatre départements. Il y a eu pas mal de guéguerres administratives dans le temps et maintenant, il y a un super beau parc naturel avec plein d'arbres et de chevaux. Les noms des villages sont assez drôles en France, et ne sont pas saturés par les saints. Ce qui est curieux aussi, c'est le nombre d'habitants ; quand j'entre dans un village, genre Nocé, 768 habitants, j'ai un peu l'impression d'être Lucky Luke. Par ailleurs, en parcourant la carte on s'est rendu compte que les noms de beaucoup de villages du coin correspondaient à des noms de rue de la ville de Boucherville au Québec, où Jude et son Mr.M. habitent depuis environ six mois. Ainsi les noms des rues De Mortagne, De Randonnai, De Nogent, De Tourouvre, De Bellême, De Réveillon correspondent à certains villages de la région. Coincidence ? I think not !!!

Je vous sens curieux. Et hop, unp'tit peu d'histoire, le reste pouvant être lu sur Wikipédia.

Contrairement aux autres régions de France où l'émigration était souvent la seule solution aux guerres et aux famines, il paraîtrait que les émigrants du Perche ne s'embarquaient pas pour ces raisons là, ben non voyons!, mais plutôt par "esprit d'aventure". Le "mouvement", aurait été lancé vers 1634 grâce au pouvoir de "persuasion" d'un certain Robert Giffard, pharmacien à Tourouvre et gourou de l'époque j'imagine. Encore un pharmacien. Par ailleurs, il paraîtrait qu'en plusse c'était un chum d'école de Louis Hébert, bien connu des écoliers québécois comme étant le premier vrai colon et le premier pharmacien en Nouvelle-France. Coincidence ? I think not !!!

Entouka, grâce à son activisme, Giffard à réussi à rameuter, sur environ 30 ans, 80 familles, comprenant environ 150 adultes, exerçants différents métiers liés à la construction. Ils sont partis pour un long voyage, la majorité choisissant de s'établir sur les rives du St-Laurent, près de Québec, pour y défricher et prospérer les nouvelles terres. Il semblerait que l'apport du Perche au peuplement du Canada serait d'environ 5%, leur descendance est aujourd'hui estimée à 1.500.000 personnes au Canada, beaucoup plus sans doute si on tient compte d'un important essaimage dans toute l'Amérique du Nord. Mais il faut que je vous dise (enfin, c'est pas moi, c'est Mme Françoise Montagne, historienne), "qu'il faut souligner que l'émigration percheronne se caractérise par une remarquable prolificité" … Les familles avec plus de 10 enfants étaient communes. L'esprit d'aventure hein ! À la mort de Robert Giffard, en 1668, la colonie atteint 3 000 habitants. Pour votre plaisir, voici les noms de quelques uns des émigrants partis du Perche au 17 e t 18ième siècle : Aubin, Bélanger, Bisson, Bouchard, , Cloutier, Côté, Drouin, Fortin, Fournier, Gagnon, Giroux, Gosselin, Jarry, Lambert, Landry, Langlois, Laporte, Leduc, Lefebvre, Lehoux, Morin, Paradis, Pelletier, Pouliot, Prévost, Rivard, Surprenant, Tremblay, Trottier, Trudelle, Turgeon, etc.

Quant à Pierre Boucher, "Mr. Boucherville", il n'a que 12 ans lors du boom "Québec, Yes We Can". Il vit à Mortagne (ville jumelée avec Boucherville aujourd'hui) et quitte la France en 1635 avec ses parents, Gaspard, charpentier-menuisier et Nicole Lemère, son frère et ses trois sœurs. À son arrivée en Nouvelle-France, il est "recueilli" chez les Jésuites qui l'envoient chez les Hurons apprendre l'amérindien. Il aurait sauvé des méchants Iroquois, la ville de Trois-Rivières (où Mr.M a passé une grande partie de sa vie). Coincidence ? I think not !!! Et en 1661, c'est à lui que l'on devrait, après un lobbying serré auprès de Louis XIV, l'envoi du fameux régiment de Carignan, qui consolida la colonie. Parce qu'il avait été gentil, il reçut une terre sur la rive sud du St-Laurent, face à Montréal. Vous connaissez la suite. Pierre Boucher est mort en 1717 à 95 ans.

Mais attendez, c'est pas fini ! Regardez ce que j'ai déniché sur le site du Musée de l'Émigration française au Canada. "Le 31 mai 1891, un train spécial s'immobilise en gare de Tourouvre. Les autorités civiles et religieuses attendent sur le quai. Un voyageur illustre pose le pied sur le sol du Perche. Il se nomme Honoré Mercier*, c'est le Premier ministre du Québec et ministre de l'agriculture du Canada. Il est le descendant de Julien Mercier, émigrant parti de Tourouvre en 1650. Fleurs, arcs de triomphe et discours accueillent cet hôte de marque mais ce sont les Mercier restés à Tourouvre qu'il veut rencontrer : « Il y a bien longtemps qu'on ne s'est vu, leur dit-il d'un ton joyeux. Il y a 250 ans ! »". C'est drôle hein !

Après ce bref intermède historique, revenons aux choses sérieuses. Bref, on a déjeuné dans un petit resto de Mortagne-au-Perche, La vie en Rouge. Le gars qui tenait ça était un fonctionnaire en année sabbatique et devait décider en octobre s'il retournait à son boulot ou continuait son commerce d'épicerie fine, de saucissons, de fromages et surtout de vin. Pour lui le choix semblait clair, il resterait commerçant, il en avait marre de "rien faire", texto. On est ensuite allé visiter le Manoir de Courboyer, avec son potager, ses ânes et bien sûrs ses percherons (sur 4 jambes**). Une super belle journée sauf que de retour "au château" vers 17h, je n'ai pu m'empêcher de sombrer … jusqu'au lendemain matin pendant que mes comparses se goinfraient de ris de veau, d'agneau et abats en tous genres, le tout supportés par au moins 10 fromages et 2 bouteilles de vin, sans parler des desserts. Ma vie est triste quelquefois !

Bref, la grosse vie pour 2 jours et le retour, via les Beaux, pour récupérer Junior, question de donner un break à tout le monde ! Nous sommes aussi allés récupérer Céleste que nous avions laissé en pension avec tout plein d'amis chiens. Jude et Mr.M sont partis samedi et depuis je dors !

Aujourd'hui on reprend les choses en mains et on part en vacances chez les Beaux. Lecture et farniente en perspective. Nous ne reviendrons que la semaine prochaine pour affronter, encore une fois, PET-scan, IRM et compagnie.

Et zou !

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*Pour ceux qui ne le savent pas, j'ai fait mes 4ième et 5ième secondaires à la polyvalente Honoré-Mercier.

** Pour les chevaux, on ne parle pas de "pattes" mais bien de "jambes".

dimanche 29 mars 2009

Giboulées

Le mois de mars en France est le mois des giboulées, les vraies, puisque nous sommes relativement près de la mer (par rapport à Montréal bien sûr, MA ville).

Une minute il fait beau soleil et l'instant d'après c'est la pluie, le vent, l'orage, la grêle. J'ai eu envie d'annuler la "Leçon de Céleste" à cause que (célèbre expression du Lac St-Jean) nous avions rendez-vous à 14h00 et qu'à 13h15, il pleuvait des cordes et le ciel était tout gris. J'ai téléphoné et laissé un message demandant si "l'évaluation" avait lieu à l'intérieur et expliqué que j'étais une pôvre malade et que j'avais peur d'attraper la crève. Parfaite excuse pour me dédouaner le cas échéant. Puis, je me suis donné un énorme coup de pied au cul en avalant 60mg de cette merveilleuse codéine. Junior ayant terminé ses devoirs, nous partîmes sous les nuages certes, mais non la pluie, Mr.X. demeurant à la maison, où avec l'aide de Mr. Biche ils ont élevé les endroits stratégiques de la frontière de notre jardin à 2 m. Si jamais Skippy saute encore je sors en pyjama et sans attribut capillaire pour "aller au chemin chercher la malle" (expression québécoise signifiant aller chercher le courrier, "malle", anglicisme de mail).

C'était donc hier que Céleste-Skippy a eu son évaluation en vue de son intégration dans une école de chien. Elle a passé haut la patte le test qui consistait en fait à déterminer si elle avait des problèmes et ça, je crois qu'elle en a deux ou trois (fugue, exubérance, promenade en laisse). Donc une fois l'évaluation terminée, Doris, la madame éducatrice, Léo, Céleste et moi sortîmes de la cabane chauffée et nous retrouvâmes sous un soleil éclatant quoique fugace. Et là, malgré la présence de chiens tout près, la Miss Céleste a fait honneur aux Hamel. Elle marche beaucoup mieux "au pied" et tire beaucoup moins et ce, même avec Junior ou moi. C'est étonnant comment réagissent les animaux. Stone est comme ça aussi. J'ai la chance d'avoir des animaux qui aiment nous faire plaisir. Quand je serai plus en forme, j'irai voir Stone plus régulièrement.

Je me fatigue vite, et il commençait à faire froid mais cette première leçon nous à fait du bien à tous et nous a permis de mettre le nez dehors. J'ai laissé Junior en dépôt chez des copains qui ont aussi un fils qui s'ennuie les après-midi pluvieux. En rentrant, Mr.X. m'attendait avec un feu dans la cheminée, je reviens chez nous. Pis, cerise sur la gâteau, la Sister avait téléphoné, elle était donc debout en ce samedi matin à Chateauguay P.Q.. Je l'ai appelé. Elle me fait du bien la Sister. Elle me comprend, ma Sister est une empathique, c'est rare, j'ai beaucoup de chance de l'avoir. Quand elle me parle c'est comme si elle se mettait à ma place, avec mes doutes, mes incertitudes, mes culpabilisations … Ma Sister est aussi la Reine du gros bon sens, sens que beaucoup d'entre nous, y compris moi bien sûr, semblons perdre pour des périodes plus ou moins prolongées. C'est noté, je me repose, fais ce que je peux et tralalalère. Je le sens, je suis sur la bonne voie, je spiralise dans l'autre sens maintenant. Je vais y arriver.

En fait, depuis quelques semaines j'ai le moral en berne et j'angoisse. Je lutte vraiment, à tous les jours presque contre la dépression. L'hypomanie provoquée par la cortisone est maintenant terminée puisque j'ai cessé d'en prendre. Je ne prends plus maintenant que le sempiternel Depakote (cot, cot, cot). J'ai peur parce que chez moi, l'inactivité prend vite le dessus et avec ça la culpabilité, et je tourne en rond, et cela ne mène à rien, je le sais, mais c'est plus fort que moi. Je dois donc faire des affaires, des choses et en même temps je sais que je dois me reposer. Le problème, vous l'aurez deviné, réside dans les extrêmes, les pôles. Je suis LA giboulée humaine. Ben oui, pas capable de faire les choses à moitié, entouka, j'ai ben d'la misère. Heureusement, Mr.X., ma Sister, ma famille, les amis sont là pour me remettre au milieu …

Finalement, pas de travaux aujourd'hui. Pendant que je dormais, Mr.X. veillait Junior qui s'est évacué par les deux bouts toute la nuit, le pauvre. Rassurez-vous, ce matin tout allait bien.

Et zou !

vendredi 27 mars 2009

Mots du matin

Je me suis réveillée à 5h30 ce matin. Enfin ! Je reprends mes vieilles habitudes. Mais le plus merveilleux, c'est que ce réveil était sans douleur, ni au dos, ni à la tête, ni aux mains, ni aux orteils, rien, nada, nothing ! So good !!!


J'étais couchée, j'écoutais les oiseaux, et je me suis rendormie. Je me suis re-réveillée un peu plus tard et les douleurs aussi. J'en déduis donc qu'il faut que je me réveille avant les douleurs pour ensuite les endormir. C'est simple non ? Et hop, une chose de réglée.

Notre chienne Céleste, nous a fait sa troisième fugue en quelques jours … et ce malgré le fait que Mr.X. ait entouré le jardin d'une clôture de près de 1,75 m. Suis-je si difficile à supporter? L'appel printanier de la nature est-il plus fort qu'une barrière de 6 pieds ? A sa dernière escapade, mercredi, journée où mon humeur était à son nadir, j'ai failli lui mettre sa gamelle et son bol d'eau dans un sac et l'accrocher au portail. Mais, rassurez-vous, au bout de 10 minutes j'ai repris mes esprits et suis, encore, partie à sa recherche. Heureusement, je n'ai pas eu à aller très loin, elle était dans le jardin, mais de l'autre côté de la clôture de 1,75 m. Dorénavant, Céleste s'appelle Skippy !

On nous avait prévenus lorsque que nous avions adopté Céleste-Skippy en septembre dernier à la SPA d'Orgeval. Elle y était parce qu'elle avait fugué et non parce qu'elle avait été abandonnée. On ne se refait pas ! Par ailleurs, je crois que la bête n'a jamais été promenée en laisse, j'ai donc toute la misère du monde à la sortir, rapport à mon dos en titane. Nous avons donc décidé de "l'éduquer". Le RDV est pris avec la madame éducatrice pour demain. La première séance est dédiée à l'évaluation. J'espère qu'elle sera admise !

Hier, faisant fi de mes douleurs, j'ai pris mon courage d'une main et sa laisse de l'autre et je l'ai promené, ou plutôt je me suis fait promenée, jusqu'à la boîte aux lettres près de la mairie. J'ai maintenant la preuve qu'effectivement, Céleste-Skippy ne sait pas marcher en laisse. J'ai eu deux chiennes dans ma vie, que j'ai eu bébé. J'ai donc pu suivre leur croissance et leur développement. Avec Skippy, c'est très différent, je sais pas d'où elle vient ni qu'est-ce qu'elle a fait dans sa vie avant de se joindre à notre clan, je n'ai pas son CV. La première fois que je l'ai amené dans une écurie, elle s'est assise et n'a plus voulu avancer. Elle s'est finalement habituée aux chevaux et aux autres animaux les entourant : chiens, chats, oiseaux, guépards (c'est seulement pour voir si vous suiviez). Hier, c'était un peu la même chose. Pendant la "promenade" jusqu'à la mairie, elle regardait partout, presque effrayée ou entouka, très curieuse de tout ce qui avait autour. J'ai réussi à préserver mon dos mais j'ai eu très peur quand un autre chien est apparu au bout d'une rue. Le poil dru dans le cou, Skippy s'est mise en mode "chasse" avec la patte en l'air et la queue à l'horizontale. J'imagine qu'elle s'est rendu compte qu'elle était mieux avec moi qu'avec le clébard puisqu'elle m'a finalement "suivi", jusqu'à la maison. J'espère vraiment qu'elle passera l'examen d'entrée de son école de chien … Je me mets même à rêver qu'elle poursuive ses cours aux niveaux supérieurs et qu'elle puisse intégrer une grande école, mais bon, comme elle n'a pas ses papiers, je ne sais pas si elle sera admise.

C'est qu'en France, il faut être bien née pour être intégrée, et je ne parle pas que pour les chiennes …

Et zou !

samedi 27 décembre 2008

On a testé pour vous…

Ma mère étant de retour dans sa cabane au Canada, il nous a bien fallu s'organiser. Après plus de trois semaines, les crottes commençaient à s'accumuler. Il fallait agir avant que les conditions sanitaires se dégradent. Je passe beaucoup de temps assise et majoritairement devant mon ordinateur. Je tente des escapades mais j'ai du mal à tenir debout plus d'une heure et quand j'épluche les légumes, c'est assise, comme François ! St-François d'Assise. Assise. Vous comprenez ? Bon, c'est pas grave…

Je disais donc que j'avais du temps, du temps pour apprendre des choses hyper intéressantes mais complètement inutiles. C'est ma richesse de l'instant, mon luxe à moi. Et j'ai découvert au gré de mes excursions sur la toile, une foule d'objets, qu'on se demande "comment qu'on a fait pour arriver à vivre sans avant?". Après le Willy Waller Tou-towe-zune-six, la Canis Pelle.

Il s'agit d'une espèce de mâchoire à distance qui avale les popos des cabots. Léger, maniable, disponible sous 48h par la poste pour la modique somme de 28€. Comment qu'on a fait pour arriver à vivre sans avant ? Allez hop, je sors la visa, je pitonne le numéro, et voilà ! Deux jours plus tard, la merveille est arrivée. Après avoir testé "Jaws" sur des boules de papier pendant 2 ou 3 jours je me suis dit que nous étions fin prêts à aller à la pêche aux cadeaux, que je pouvais quitter le monde de l'expérimentation artificielle pour affronter le réel. Mais, vous conviendrez avec moi, il y a situation réelle et situation extrêmement réelle : pluie, gris, verglas, brouillard, humidité, temps de chiotte quoi. Et pour l'instant, du mois jusqu'à cet instant, c'était la réelle situation. Nous avons donc décidé, d'un comme accord, de décaler les premiers tests "in vivo reello" à la première des deux échéances suivantes : contrôle sanitaire de la ville ou réapparition de l'astre suprême avec du bleu autour.

Heureusement pour les Médanais, le soleil est venu avant l'inspection. C'était hier. Ayant passé la matinée à bien étudier les conditions météorologiques, un accident est vite arrivé, le plastique peut geler et mettre en péril l'expérience et l'expérimentateur, nous avons décidé tel le comité de la NASA, que le jour J était venu, du moins après le déjeuner et la sieste. Et puis, on s'est dit que la lumière était meilleure en fin d'après-midi. Nous ne sommes pas que des scientifiques, l'art nous concerne aussi. On s'y est donc mis vers 16h. Un périmètre d'expérimentation à tout d'abord été dressé: nous allions expérimenter dans le petit jardin du devant, d'une part parce que c'est le plus près de la porte d'entrée, donc, le moins loin et d'autre part parce que c'est la partie visible de la rue. Nous avons dressé un inventaire du périmètre : 27 crottes de différentes grosseurs, textures (avec ou sans moisissure blanche) et taux d'humidité. Les résultats complets sont disponibles sur demande, vous êtes peut-être en train de manger. Nous avons partagé le travail et chaque membre de l'équipe s'est vu définir des tâches. Pour ma part, j'eu l'insigne honneur d'être la première à tester Jaws sur de la matière organique en conditions réelles. Junior s'y est aussi essayé, une première fois au sac, une deuxième fois directement à la pelle. Et Mr.X. a décidé de jouer à Mr. Ed.

Junior, en assistant soigneux et dévoué, a testé sa dextérité. D'ailleurs, je me permets un petit aparté ici sur les-joies-et-les-bonheurs du travail familial. En déguisant bien adroitement cette tâche domestique en expérience scientifique, vous pouvez aussi essayer la mission de déminage ou pour être dans l'air du temps, le nettoiement de la planète, j'ai réussi à faire faire une partie de mon boulot par ma progéniture. Les enfants, faut que ça serve à quelque chose.

Bref, que du bonheur devant cet appareil qui non seulement réussi à transformer en fête les corvées les plus répugnantes, mais, en bonus, resserre les mailles du tissu familial.

Et zou !

jeudi 25 décembre 2008

Le rhume d'homme

Maladie de l'homme bien sûr, celui avec un petit "h". Maladie qui empêche l'homme de poursuivre normalement le cours de son histoire. Pire qu'un cancer du sein. Pire qu'une méta stase osseuse. Pire oui, pire qu'une gastro.

Vous l'aurez peut-être deviné, Mr.X est malade.

Je le savais. C'est les vacances. Et comme à toutes les vacances, nous sommes malades. Comme je le suis déjà, je ne me suis pas inquiétée outre mesure lundi quand j'ai eu une petite montée de fièvre, des sueurs et des tremblements. Je me suis dit que c'étaient encore les filles de Yaaah qui avaient laissé traîner leurs microbes. Je vous rappelle que j'ai eu ma gastro (empoisonnement au plutonium?) dans les jours qui ont suivi ma première rencontre avec … les filles de Yaaah. Coincidence? I think not.

Lundi donc. Me suis réveillée à 11h00 avec une migraine, une vraie, celle avec les scotomes. Lundi, c'était l'IRM et sa douce musique de marteau-piqueur (140dB). Même pas pu me rendre chez le Dr. L'Amoroso tellement j'étais malade. Mais bon, en fin de soirée avec une bonne soupe et un bon feu, l'affaire était presque réglée. Magasinage de Noël, demain.

Le mardi, ça allait mieux mais pas assez pour me taper les magasins. C'est donc Mr.X qui s'est démené pour trouver les dernières étrennes. Il est rentré sur les genoux, avec la moitié de la liste … le rhume d'homme était parmi nous.

Vous n'imaginez pas le mercredi qu'on a passé. Le rhume d'homme a tout dévasté. Nous avons même du décaler nowel à samedi. Pour la sauvegarde de l'espèce, j'ai éloigné Junior du miasme et nous sommes allés acheter du foie gras, du saumon et du Champomy. Je me disais que toutes ces bonnes choses viendraient à bout des microbes. Que nenni. Mr.X n'a rien mangé. Junior par contre, quasi le seul survivant de la famille, a décidé que tant qu'à survivre, autant le faire avec classe et s'est tapé une double part de tout ce qui y avait, y compris la bûche. Pour ma part, je me suis enfilée un Campari/jus d'orange codéiné. Heureusement qu'il y avait Cars et Schrek pour lui tenir compagnie. Pour la première fois de sa vie, Junior s'est couché après nous !

Aujourd'hui, bonheur, il fait beau, le soleil brille et l'ordinateur, acheté en ligne, a comblé les espérances de Junior. Bien sûr, avant de pouvoir le vérifier, nous avons du donner un bain à Céleste qui s'était enfuie en passant par "notre" ruisseau. Je crois que c'était son premier bain parce qu'elle s'est re-enfuie, avant le bain, en passant sur nos draps.

Et puis, j'ai du l'installer la nouvelle bête, avec un double cœur Quad Q8200 et une carte graphique NVIDIA 9800 GT avec 1024 Mo de mémoire dédiée. Moment de stress intense avec tous ces fils et allez-y que je me penche, que je me relève, que je me repenche, et Junior qui se tient loin de peur de se faire électrocuter ou de se faire engueuler. Treize heures. Tout baigne. Enfin !

Joyeux Noël !

Et zou !

jeudi 4 décembre 2008

La bolle est pleine

Je me suis réveillée de très mauvaise humeur. Je me suis réveillée Cancer Bitch. J'ai envoyé chier, dans l'ordre, ma mère et mon chien. Mon chum, me voyant, a décidé de prendre les devants, et pour la première fois depuis que nous nous sommes rencontré sur Cupidon.net, il a répondu sèchement à une question, pourtant appropriée, sur la météo d'aujourd'hui.

Je crois que j'ai été patiente, peut-être pas assez, peut-être pas avec les bonnes personnes, mais c'est bien connu, quand on se défoule en général c'est pas sur des gros beefs, mais c'est sur le dos des personnes qu'on aime. Oserais-je ? Et bien oui j'ose. Chéri, Maman, Céleste, comptez-vous chanceux, vous êtes les êtres que j'aime le plus puisque je vous engueule.

J'en ai marre.

Marre de pas savoir ce qui va m'arriver la semaine prochaine,

marre de retourner à l'hôpital pour faire des tests et pisser dans des toilettes radioactives,

marre de l'hiver francillien où le bleu du ciel est plus rare que d'la marde de pape,

marre de devoir porter un corset

marre de me coucher le soir et d'oublier d'éteindre le plafonnier et de ne pas me relever parce que ça prend 20 minutes,

marre de me coucher en sueur, de pas dormir pendant 5 heures, de dormir pendant 15 minutes, de ne pas dormir pendant 3 heures et de me rendormir pour 2 heures, tout ça bien sûr après que je me soit "habrillée" et "déshabrillée" au moins 56 mille fois

marre de pisser pis que ça pue

marre d'être obligée de dépendre de plein d'autres personnes qui m'aiment et que j'envoie chier pour me défouler d'en avoir marre

marre marre marre

samedi 15 novembre 2008

Merci

Bon ça y est, ça va mieux, beaucoup mieux. Sûrement grâce à vous et un peu à Junior, Stone et Céleste. À tous ceux qui me lisent, qui m'écrivent, qui pensent à moi, qui prient pour moi, qui font des incantations en mon nom et à ceux qui ont fondé la Fondation pour la prise en charge des maniaco-dépressives à demi vertébrectomisée, la FPLPECDMDADV.

Positive Line, avoyes, lâches pas la patate.

Une fois j'étais dans mon lit à l'hôpital et j'ai voulu me mettre sur le dos. J'étais sur le coté gauche et j'avais pas grand-chose à faire, juste me tourner. Sauf que…

Avant de continuer, il faut que je vous parle d'un détail intime, parce que figurez-vous qu'il existe des situations embarrassantes à l'hôpital, beaucoup beaucoup de situations embarrassantes et je me dis que ça vous rendrait peut-être service d'en savoir un peu plus, mettons qu'un jour vous soyez confrontés à la situation, ce que je ne vous souhaite pas. Non mais c'est vrai, maintenant grâce à National Geographic et la chaîne Discovery on connait tout sur la vie des termites, des zèbres et des fourmis rouges mais on ne sait pas toujours, du moins moi je ne savais pas, que par exemple lors d'un accouchement quand on nous demande de pousser (Pousser quoi? Pousser qui ? Pousser sur quoi?), en fait ça veut dire de pousser comme si on voulait chier (ou faire caca pour les cœurs sensibles). Résultats des courses, quand tu vas au dernier cours prénatal, cet ordre est en général suivi par une pétarade. C'est con ! Si nous l'avions su nous aurions pu au moins en rire !

Donc tout ça pour vous dire qu'en plus de pisser au lit, quelques fois, il m'arrive un truc pire encore, un mal qui répand la terreur, mal que le Ciel en sa fureur, inventa pour punir les crimes de la terre, l'hyperhidrose nocturne, puisqu'il faut l'appeler par son nom, capable de remplir en une nuit l'Achéron, me fait tous les soirs la guerre …* Donc, oui c'est bien le retour dans le lit conjugal mais je ne suis pas sûre que Mr.X l'apprécie autant que moi. Je me réveille toutes les nuits dans une pataugeuse de sueur. Pas de doute, mes acariens sont bien nourris !

Retour à mon lit d'hôpital où je voulais simplement me retourner, et je n'y arrivais pas parce que j'avais mal, parce que j'avais peur et parce que … j'étais collée. J'ai chialé, j'en ai chié, j'ai voulu abandonner et là j'ai pensé à vous tous, avec vos pics, vos pelles, vos poulies, vos grues, surnageant dans ma sueur avec vos pince-nez et nous nous sommes retournés. Grâce à vous.

Je pense souvent à vous tous, la famille, les matantes, les mononcles, les amis, la belle-famille, les collègues, les copains, les voisins, et c'est vrai qu'à tous les jours vous m'aidez. SVP. Lâchez-moué pas OK ?

*Adaptation des Animaux malades de la peste, de LaFontaine. L'Achéron est un fleuve qui coule en enfer, j'ai quand même un peu de culture !

vendredi 17 octobre 2008

En vrac

Mon estomac, mes idées.

Ce n'est pas parce qu'il ne m'arrive rien que je n'écris pas, au contraire ! Ma vie est palpitante, riche en aventures, en randonnées délicates vers les toilettes, vers la cuisine, et une fois par jour, j'escalade périlleusement notre escalier qui est en travaux depuis bientôt 5 ans.

Céleste nous a refait le coup des brochettes, mais avec un rôti en putréfaction cette fois. Je crois que ses croquettes "anti-obesity" ne lui suffissent pas et elle a zyeuté du côté de la poubelle. Bien mal lui en pris puisqu'elle n'a pas pu avaler les savoureuses croquettes dimanche soir tellement elle avait mal au cœur. Je pense qu'elle a compris maintenant, quoiqu'elle soit à moitié labrador.

Cette chienne me fait un bien fou ! Elle est toujours là, à quémander des caresses, à venir me dire bonjour quand je me lève et à venir me border le soir quand je me couche. Lundi j'ai dû aller à l'hôpital et je l'ai donc laissée seule à la maison, souliers rangés et portes fermées. Je rentre vers 19h et là, qui vois-je dans le jardin, bondissant de joie à mon retour, Céleste la kangourou. Comment a-t-elle pu sortir de la maison ? A-t-elle cassé un carreau ? Lui a-t-on appris, dans sa vie précédente, comment crocheter les serrures ? Elle a réussi à ouvrir et la porte de la cuisine et la porte donnant sur l'extérieur, que j'avais oublié de fermer à clé. Et là, depuis hier je m'amuse comme une folle avec elle et un pointeur laser, elle s'acharne pendant des heures sur le petit point rouge.

La semaine dernière un chasseur de tête m'a contacté pour un boulot. C'est bon pour l'égo et, en souvenir de ma vétérinaire préférée, j'ai fait la danse nuptiale du pigeon. Comme toujours, le chasseur m'a posé LA question : is this a good time to talk ? Je lui ai répondu que j'étais "on a sick leave", il m'a dit qu'il me rappellerait la semaine prochaine. J'ai dû lui expliqué que le "sick leave" serait un peu plus long !

Cette semaine, pour la première fois depuis longtemps j'ai été nostalgique de mon métier. Malheureusement, et c'est dommage, le rythme et le type de travail que je faisais ces derniers temps n'étaient pas vraiment dans mes cordes. Comment dire ? Je suis une "scientifique créative non opérationnelle". J'ai des bonnes idées et j'ai besoin des autres, du travail d'une équipe, pour les mettre en pratique. Ma douce France est mise à mal par le fonctionnement de ses compagnies. C'est un peu compliqué, en tout cas moi je trouve ça et j'ai de la misère à dealer avec autant de "plateaux" hiérarchiques, et je ne vous parle pas des communications inter-départements !

Cependant tous ces niveaux n'ont pas empêché mon ex-N+3 de me recruter en mai 2006, de m'attendre jusqu'en mai 2007 et de me laisser repartir en arrêt maladie en avril 2008. Et malgré encore tout ça, de m'envoyer un petit mot avant de changer de département et de rejoindre la Californie, pour dire qu'il ne regrettait pas de m'avoir engagée. C'est gentil. Je ne suis pas certaine que les ressources humaines soient du même avis encore que, miracle financier de ma Douce France, je coûte moins cher à mon employeur en arrêt-maladie qu'au travail à plein temps. Il existe des incohérences dans tous les systèmes et aucun n'est parfait, c'est comme les gens. En passant, dans ma boîte on ne parle plus de ressources humaines, mais de "développement des hommes". Ça veut tout dire…

Je me suis encore fais scannée cette semaine, avec une injection d'iode cette fois-ci ! Cool ! Enfin, je devrais plutôt dire, HOT ! C'est vraiment une drôle de sensation. L'iode est injectée dans une veine du bras grâce à une pompe à débit contrôlé. On fait le scan au moment où l'iode est injectée afin de mettre en évidence les lésions. Au moment de l'injection, j'ai ressenti la solution investir mes veines. J'ai pu suivre tout son trajet, le bras, le cœur, la tête, l'abdomen et le "bas du corps" comme disait pudiquement ma grand-mère. C'est seulement ensuite que les choses ont commencé à déraper, quand j'ai dû me relever. Je sais que pour la plupart d'entre vous ce geste est machinal, presque réflexe, mais dorénavant, plus pour moi. Je dois réfléchir, agir comme Napoléon et définir une stratégie en fonction du terrain et de l'ennemi, dans ce cas-ci, une "manipulatrice" trop empressée qui voulait absolument "m'aider" à me lever. Elle a fini par me lâcher après que je l'eusse mordu 3 fois.

Tel que c'était écrit sur ma "fiche de circulation", sorte de carte au trésor nous menant à la sortie de l'hôpital en passant par la caisse, je me suis rendue sinon d'un pas mais du moins avec un esprit vif à l'étage -2 qui en fait équivalait à l'étage C, du moins pour l'aile orange du bâtiment B, parce que, dans l'aile verte du bâtiment G, cela correspondait à l'étage -1. Pour ceux qui pensent que l'hôpital Notre-Dame à Montréal est un vrai labyrinthe, et bien c'est le plan de Brest comparé aux dédales de Foch, heureusement le personnel est raisonnablement aimable, pour des Français bien entendu.

Je fini donc par aboutir chez le Dr. L'Amoroso (le FauxMamours.) Vous suivez ? Le premier neurochirurgien avait été surnommé Dr. Mamours avant que je ne vois le "vrai" en son chef de service. D'ailleurs, pour éviter les confusions, je l'avais resurnommé Dr.L'Amoroso, parce je crois qu'il est Italien, comme Monica ma psy et que je ne me permettrais pas de le surnommer Gigi en souvenir de Dalida (Gigi ? C'est toi là-bas dans le noir ?). J'ai donc vu Dr.L'Amoroso et voilà, il m'a vu, on s'est vu. Je ne sais pas si c'était parce que nous étions dans son cabinet, loin des scies et autres objets contondants, mais il était beaucoup moins volubile. Il a même oublié de me parler de la première chirurgie. Il est probablement comme moi, passionné par son métier, capable d'expliquer la technique avec force et colonne vertébrale en plastique, mais quand vient de temps de régler le cadre, d'opérationnaliser le projet chirurgical, ça l'intéresse moins ! Et c'est à cela que sert son équipe, Cécile en tête.

Ben oui, j'aurai donc 2 chirurgies, deux fois à me retrouvée toute nue devant le personnel médical. Et là, je ne peux m'empêcher de penser à Nip/Tuck, au Dr. House, au Dr. Welby, au Dr. Dolittle. Peut-être devrais-je arrêter la télé ? J'aurai donc une première opération mercredi prochain. Il s'agira d'une artériographie visant à emboliser l'artère irriguant la vertèbre ostéolysée. Mais bien sûr ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé moi-même ? On coupe l'eau, donc le lendemain, pour la "vraie" opération, la vertèbre est bien au sec. C'est d'une simplicité extrême, probablement pour ça qu'il a oublié de m'en parler. Heureusement, Jo the plumber est venu à la rescousse en la personne de Cécile, cheffe des opérations non-chirurgicales. Encore une bonne nouvelle ? Je suis une "AB-", donc receveuse quasi universelle ! Bon à savoir pour les transfusions et aussi pour la greffe je présume. Et pour finir, en sortant de son cabinet, pour me rassurer je suppose, il a dit qu'il ne serait pas possible d'avoir de visites les 2 jours suivant l'opération. Sûrement parce qu'il n'est pas envisageable que je puisse me faire faire un brushing avant !

Troisième étape du parcours. J'ai rencontré l'anesthésiste. Elle prend ma pression (100/60, ben heureusement que je fume !), papote un peu, rempli des papiers et me demande, oh désespoir d'aller faire une prise de sang avant d'aller "réserver" ma chambre. Je crois qu'elle a compris que j'avais atteint mon seuil de tolérance administrative pour la journée et m'a gentiment proposé de décaler les dits examens. C'est maintenant mon amie et je l'appellerai Dr.Dodo, en hommage bien sûr au volatil autrefois endémique sur l'île Maurice et maintenant disparu, j'ai nommé le Raphus cucullatus. J'ai terminé mon périple en réservant ma chambre, j'ai demandé avec vue sur la mer. Le Monsieur a pas ri. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a le WiFi à l'hôpital, bien ! J'espère maintenant qu'on y contrôle aussi bien les infections nosocomiales que les réseaux informatiques.

Mr.X est parti chercher sa belle-mère préférée. Mibec vient habiter avec nous pour quelques semaines. Cool ! Maintenant il faudrait bien que j'essaie de me lever, je suis encore en pyjama. Mais, finalement, c'est excusable, j'ai le cancer !

Et zou !

vendredi 10 octobre 2008

Sans travail, sans envie

Le désœuvrement

Ce devait être le titre de cette rubrique mais, rapport à ce que je vous ai écrit dans la précédente rubrique, et compte tenu du fait que mon ordinateur n'arrête pas de joindre les "o" et les "e", j'ai dû le modifier.

Je suis désœuvrée, sans travail, sans ouvrage …

Je voulais me remettre à la couture mais pas moyen de rester assise dans une chaise normale. D'ailleurs pas moyen de rester debout trop longtemps, genre 5 minutes, le temps de me lever quoi. J'en suis aux seules levées nécessaires, et encore, c'est simplement parce que je veux éviter de souiller le tapis. Geste héroïque déjà exécuté lors de la perte de mes eaux.

Vous le devinerez, je suis en proie à une déprime sévère. J'ai dit déprime et non dépression, et croyez-moi, je sais faire la différence entre les deux. Le sais-je ?

Céleste va bien, vous voyez comment j'évite bien le sujet, mon fils, Ah qu'il est beau, m'a bien enseigné la chose. Céleste va bien, je n'ai pas pu inspecter ses crottes, personnellement je préfère le mot crotte au mot déjection, au moins cela a le mérite de dire ce que cela veut dire. Céleste va bien, je n'ai pas pu inspecter ses crottes, étant confinée à mon fauteuil, sauf bien entendu pour aller faire les miennes.

Vous l'aurez compris aussi, la colère m'a reprise. Je n'y comprends rien. Ce n'est pas ce qui est censé arriver. Il y a 5 étapes à l'acceptation de la maladie, je le sais parce que c'est mon amie Jude qui me l'a dit par une belle promenade nocturne à Prague, à moins que cela ne soit à Vienne …

Il y a donc 5 étapes par lesquelles nous devons passer ; le déni, la colère, la négociation, la dépression et finalement l'acceptation. Normalement, voir schéma suivant, je ne devrais pas revenir en arrière, mais bon, ça l'air que j'ai toujours rien compris. J'ai vraiment une tête de mule. Cela ne sert absolument à rien de me donner le moindre conseil sur ma vie privée, genre me couper les cheveux, me raser les jambes, faire du sport, moins travailler, je n'en fais qu'à ma tête, c'est plus fort que moi.

En fait, non que je veuille me déresponsabiliser, mais n'est-ce pas un peu le cas de tout le monde ? On les aime bien nos petites habitudes, surtout, dans mon cas, où elles me sont servies à foison. Je suis une égoïste dans ma vie personnelle, dans ma première bulle, avec mes proches, Mr.X, Junior et Moma. Je suis aussi cynique, rabâcheuse, condescendante. Je suis un clown avec d'autres, une rigolote, une artiste, j'ai besoin d'un public, j'ai besoin de vous.

Je disais, Céleste va bien. Mr.X est allé voir le véto avec elle. Auscultation et radiographie plus tard, nous sommes rassurés. Le mieux là-dedans, douce France, c'est que le véto du dimanche, Dr. Dolittle, nous a rappelé pour prendre des nouvelles. Vous en connaissez des professionnels de la santé qui rappellent leurs patients pour voir comment ça va ? Il y a eu Dr. Freud aussi, mon psychiatre. Il a laissé un message sur mon cellulaire, et j'ai pensé à mon père. Il a été très courageux, lui. Ce n'est pas une séance d'auto-flagellation, mais je me demande comment il a pu tenir sachant que sa seule issue était la mort. Moi, je reste assise dans un fauteuil pendant 7 jours et je me plains … J'ai honte. Je n'ai pas le droit de me laisser aller et pourtant c'est ce que je fais. Je fume et je mange des bonbons. J'ai pris 2 kg depuis un mois. Et pourtant, j'avais pris de bonnes résolutions.

C'est certain que j'ai des douleurs, mais ce n'est pas la fin du monde. Le pire ce sont les nausées, les douleurs au foie, à l'estomac. Mais honnêtement, si je voulais vraiment, je bougerais. Je me trouve plein d'excuses pour ne pas sortir de la maison. C'est vrai que la dernière fois que je suis allée voir Stone j'ai failli tomber dans le box en lui curant les pieds, mais encore une fois, ce n'est pas la fin du monde. C'est vrai que la seule promenade que j'ai fait avec Céleste je me suis enfargée et j'ai failli tomber dans la forêt, mais, au risque de me répéter, ce n'est pas la fin du monde. Je suis devenue extrêmement peureuse. La bonne excuse ?

Je suis remontée à cheval, la dernière fois, il y a à peu près 1 mois. Je suis en colère contre cette maladie qui m'empêche de faire des choses. Je suis en colère parce qu'avant il y avait mon autre maladie qui m'empêchait de monter à cheval. Je suis en colère parce que c'est moi qui m'empêche de monter à cheval.

"Dans la vie, il y a des cycles. C'est comme pour les machines à laver : On peut s'aimer pour toujours, mais pas tout le temps". Film d'après-midi.

Qu'est-ce que je dois faire ?

POSITIVER voyons !

Et, je vais commencer par accrocher ça sur mon frigidaire !

Et zou !

lundi 6 octobre 2008

L'affaire des brochettes

Je me disais aussi que c'était trop beau pour être vrai. Notre Céleste est une chienne extraordinaire, et c'est le vétérinaire qui le dit !

Nous étions tous les 4 à la maison, Livingstone étant resté à son box, à bouquiner, à "gosser" au coin de la cheminée, Léo devant sa console. Et tout d'un coup j'entends un bruit, comme un chien buvant dans sa gamelle. J'ai un chien, il y a une gamelle, le chien a soif, c'est tout. Puis, du fond de sa cuisine y'a Mr.X qui gueule en demandant à la criée "Où sont mes brochettes ?" Le chef ayant effectivement entrepris de nous faire goûter aux délices de Bali pour le déjeuner. Et là ! Je suis prise d'un doute, je me retourne, la gamelle est là mais pas le chien. Je me lève. Cinq minutes plus tard je suis debout et là, devant mes yeux, Céleste avait décidé de goûter non seulement la viande marinée aux effluves de gingembre et de saté, mais aussi les pruneaux, les ananas et les brochettes en bois.

LES BROCHETTES EN BOIS !!!

Brochettes en bois, bouts de bouts, déglutition, occlusion œsophagienne, perforation intestinale. Où est le numéro de téléphone du vétérinaire ???

J'adore la France, pays où les médecins et les vétérinaires, contrairement aux caissières et aux pharmaciens, non seulement travaillent les dimanches, mais en plus se déplacent pour aller visiter les malades, à 2 ou à 4 pattes.

Et là, on a fait comme dans l'annonce de "Pledge" de l'époque où les parents téléphonent pour prévenir qu'ils débarqueront dans 15 minutes. On se dépêche à s'habiller, on ramasse les restes du petit dej, on vide les cendriers et on ouvre les fenêtres, malgré la pluie. Je sors attendre le Dr. Dolittle qui devrait être bientôt là. Et là, je ne sais pas trop pourquoi, je me suis mise à arracher les tiges de glycine qui sont toujours à s'immiscer partout autour de clôture de la galerie. Merde, mon chien n'allait pas s'en aller lui aussi. Puis, tout d'un coup j'ai pris une grande respiration, ça sentait le foin, ça sentait le Québec. Et je me suis sentie sereine.

Le Dr. Dolittle a fini par arriver. Une espèce de bonhomme, qui m'a fait penser à un grand-père plus qu'à un vétérinaire. On lui a montré le reste des brochettes et il a renoncé à faire vomir Céleste. Il s'est assis, à mis son coffre à outil sur la table, en a sorti seringues, aiguilles, antibiotiques, antispasmodiques et pansement intestinal. Alors qu'il préparait tout son bazar, la belle est venue poser sa tête sur les genoux du bonhomme et c'est comme ça qu'il l'a piqué (dans le sens lui faire une injection et pas l'euthanasier bien sûr).

Et puis on s'est mis à jaser, en prenant un p'tit café, un calva et toujours la cheminée. Je me sens bien.

Nous lui avons depuis donné de l'eau, ses médicaments et son repas du soir. On croise les doigts pour cette nuit. La demoiselle aura la permission de minuit et pourra dormir dans notre chambre.