CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
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lundi 5 octobre 2009

Je suis le no. 6

Vous vous souvenez de la fin ? Pendant tous les épisodes le no.6 demande au no.2 qui est le no.1 et au dernier épisode on apprend que finalement le no.6 est le no.1. C'est un peu comme dans "Volte face" où le méchant devient le bon et vice-versa sauf que dans "Le prisonnier" c'est la même personne … Dans ces années là, les séries étaient assez psychédéliques et cherchaient à nous faire réfléchir même si on comprenait pas vraiment. Désolée de vous avoir révélé la fin mais c'est un peu comme ça que je me sens. Je suis ma propre prisonnière.

Bon, OK, je dois me reposer, je sais. Si je suis plus de trois ou quatre heures hors de mon fauteuil, je dois dormir au moins deux heures ! Mais j'ai eu une période cet été où j'ai fait tout le ménage et la lessive. Là, j'arrive à peine à faire mon lit un jour sur deux. Je profite de ma convalescence pour ne rien faire, sauf regarder la télé et jouer au sudoku (je suis devenue presque imbattable), mais bon j'aimerais tellement avoir le goût de faire autre chose, parce qu'au fond de moi je suis persuadée qu'il n'y a que moi pour me donner un esti d'gros coup d'pied au cul !!! Pis faire des affaires, au moins une ou deux par jour, c'est pas la fin du monde, mais je m'en fais une montagne, j'angoisse, j'me fais des sudokus pour passer les journées. Wow ! Si ça c'est pas le fond, on est au moins dans le 11 pieds et demi là ! (les piscines au Québec, font en général 12 pieds de de "creux", i.e. de profondeur).

Heureusement que la Fabulous elle est là. Elle m'oblige à manger, à sortir, à faire au moins une affaire par jour. C'est mon coach de vie ! Elle vient bosser chez moi et me donne l'espoir qu'un jour ma vie redeviendra un peu plus normale, un peu plus comme elle était avant K2, l'espoir qu'un jour je retrouverai le goût de travailler et qu'enfin je pourrai le faire de manière intelligente, en bossant moins et en me rendant à mes RDV chez l'oncologue. Je suis tellement prisonnière de moi, de mes counneries …

J'ai vu ma généraliste qui m'a fait passer des rayons X et des échos des épaules. J'ai fait les examens et j'ai une tendinite à chacune des épaules, qui me réveillent à toutes les fois que je change de positions la nuit. J'ai les résultats, je sais qu'au vu des résultats elle me prescrira de la physio (kinésithérapie) et je suis sûre que cela me fera du bien parce que 1) ça va soulager mes douleurs, 2) avoir deux RDV chez le kiné par semaine vont me faire sortir du "village" et 3) me poussera à me muscler un peu pour m'aider à vraiment remonter à cheval. C'est simple non ? Alors pourquoi je ne le fais pas ? Bien, parce que la fois où je suis allée voir ma généraliste je lui ai dit que je lui ferais un résumé sur les marqueurs tumoraux des cancers du sein… Pourquoi j'ai dit ça ? J'ai commencé la journée même, en deux heures j'avais assez d'info et j'avais compris les grandes lignes. Ça fait trois semaines et depuis, pschitt, j'ai rien fait de plus et là j'ai honte de la rappeler même si j'ai de plus en plus mal aux bras. Je suis ma propre prisonnière.

Je me suis mise dans ma bulle depuis que je vais physiquement mieux, ou entouka, depuis que je sais que les douleurs scapulaires sont dues à des tendinites plutôt qu'à des métastases et que je ne retournerai pas travailler avant six mois. Je me sens tellement fatiguée et … déprimée. Encore une fois, je me soigne j'ai vu Freud vendredi dernier. Avec lui c'est encore pire (mieux ?) il ne me voit pas reprendre le travail avant un an … Il va falloir que je trouve quelque chose pour "m'évader" sinon je risque vraiment de devenir une accro des Feux de l'amour et d'Euro Shopping ! Mon bon Freud m'a donc dit que je pouvais me donner le droit de jouer au sudoku et de regarder "Les Experts" de toutes les villes des États-Unis, il appelle ça "décrocher", vite faut que je me trouve un bouquin là-dessus ! Je suis tout de même passée au travers de quelque chose de grave, que j'avais failli mourir sur le billard (Ah! Le torrieu, il a lu le rapport de chirurgie), que depuis trois ans je me suis quand même tapé (ainsi que Mr.X et surtout le jeune Junior), un cancer, la vente de 3M pharma où je travaillais (45 min A/R en voiture), mon licenciement par l'acheteur, le début d'un nouveau travail chez Sanofi-Aventis (3h A/R auto ou train), super intéressant mais m'en demandant plus que je pouvais en donner, un mois plus tard, le décès de mon père, les ennuis de Junior à l'école du village et finalement son "placement" comme interne, au moins dans une bonne école qui reconnaît les différences de "Mon Zèbre".

Justement, le Junior … Dimanche dernier 10 minutes avant son départ pour Poularde, il nous dit que "Mitaine de Fer" lui avait dit de se munir d'une robe chambre. Vendredi, après Freud, je suis donc allée le chercher au car, à la place Dauphine et nous avons pris l'habitude de prendre un goûter sur une terrasse ou au resto si mon envie de fumée est répressible. Afin de joindre l'utile à l'agréable, je l'ai donc amené magasiner à La Défense, qui est selon Junior, la huitième merveille du monde, surtout les escalators. En fait, je vous raconte ici quelque chose qui m'a rendue vachement fière de mon fils, et ce n'est parce que c'est mon fils que je dis ça !). A la caisse devant nous il y avait une madame qui a échappé deux pots de bouffe à bébé par terre, dégueu. Ben, il a offert de l'aide à la dame avant même que je lui propose. Il est pas top mon fils !!! On a donc trouvé la robe de chambre en question, sans bouton parce qu'il paraît que mon Zèbre est un peu lent avec les tâches manuelles en général et le boutonnement des boutons en particulier. Il m'a même accompagnée au rayon fournitures scolaires et m'a regardée pendant au moins 10 minutes pendant que je choisissais trois ou quatre stylos dont je n'avais absolument pas besoin. Ensuite on est allé chez Paul, l'institution pâtissière de Paris, de la France et même peut-être de Navarre où le Junior, du chocolat jusque dans les oreilles, me disait comment j'étais la meilleure mère du monde parce que je l'avais amené au Parking du centre commercial de La Défense !

Le soir à la maison, quand vint le moment du coucher … il voulait aller à l'orphelinat et changer de famille. As usual …

Et zou !


mardi 11 août 2009

La victoire de la femme contre la machine

Eureka ! Je me coucherai ce soir moins niaiseuse que je ne me suis levée. Pour mon anniversaire, Junior et moi sommes allés "downtown Parisse" récupérer mon cadeau pour mes 35 ans. Un système de son, avec 2 haut-parleurs, (80W par canal), 4 CDs et le plus important … une plogue pour le iPhone ! Yes !!! Et naturellement, j'ai tout installé moi-même with a little help from my friends.

Bon, je sais, j'écris plus aussi souvent qu'avant. Manque d'inspiration, trop de choses à faire, trop chaud, trop d'humide, trop occupée. Mais jamais parce que j'étais trop malade dedans mon corps. C'est une sacrée bonne nouvelle non ?

A part ça, j'ai l'impression que je n'ai plus grand-chose d'intéressant à conter, que je suis platte … de plus en plus bourrée d'angoisses face à mon futur. Avant, me semble que c'était facile (!!!), je n'avais pas le choix que de m'occuper du présent, mais maintenant que les gros méchants traitements sont finis, que j'ai le poil qui repousse lentement mais sûrement et que je ne vomis plus, j'ai recommencé à vivre plus ou moins normalement, c'est-à-dire en angoissant. C'est Dr.Freud qui me l'a dit : je ne suis pas capable d'être heureuse ! Aussitôt que tout va relativement bien, il faut que je me trouve quelques motifs d'angoisses … Il a probablement raison, après tout c'est sa job, mais j'vous jure que je ne le fais pas exprès. Bon, je fais une exception pour cette fois-ci et j'assume pleinement et entièrement ma bienêtressitude. Je vous raconterai mes problèmes une autre fois. On traversera la rivière quand on arrivera au pont, comme le disait mon papa.

J'ai enfin décidé d'aller me faire masser. Fabulous Fab et Mr.X. n'arrêtaient de me tanner depuis au mois 6 mois. J'y suis donc allée, de reculons. Et une fois rendue je me suis demandée pourquoi je n'étais pas venue plus tôt. La madame masseuse fait office dans une petite cabane en bois au fond de son jardin. Tu rentres là-dedans c'est comme dans une église. C'est sombre, y'a des statues partout pis ça sent l'encens. La seule différence c'est que l'autel est remplacé par une table de massage et il y a un peignoir dans un coin. La madame a commencé son massage par les pieds que j'avais préalablement trempés dans un bac d'eau aromatisé aux huiles essentiels en buvant un thé à la cannelle. Les jambes ont suivi. Le massage du dos fût assez bizarre. Je m'explique. J'ai une "bulle" d'intimité. Je défini ainsi l'espace minimum qui doit y avoir entre moi et une autre personne. Cet espace varie en fonction du niveau d'intimité que je partage avec les dites personnes bien entendu. En général l'épaisseur de la bulle est à peu près la même tout autour de mon "body", (mais là, j'ai la bulle hyper large dans le dos. Elle n'avait même pas besoin de me toucher, qu'à mettre ses mains à 10 cm de ma peau suffisait à me faire trembler de partout. J'imagine que c'est la dernière ligne de défense de ma colonne. Elle a besoin qu'on lui fiche la paix, elle a besoin de vacances.

Je me repose donc entre deux cures et je remonte, lentement mais sûrement.

Et, haut les cœurs !



vendredi 10 juillet 2009

Elle est pas belle la vie !

Y'a rien de mieux que les vieux dictons pour nous remettre les pieds sur terre. Ainsi, Secundum pluvia , bonus tempestas …

Finalement c'est facile le latin ; une bonne météo à la suite de la pluie ! Après la pluie, le beau temps ! Ayant utilisé un traducteur en ligne je ne suis pas certaine que la locution soit la bonne. Mais, on s'en fout, car, comme le disait Léonard de Vinci, "La science la plus utile est celle dont le fruit est le plus communicable" que j'interprèterais comme "l'important c'est que le message passe, peut importe la façon de l'enseigner".

Bon, les dernières news …

Je suis finalement sortie de lapital des cancers, le samedi matin, en pleine forme et avec ordre d'y revenir le lendemain, dimanche pour 20 h. Oui mon capitaine. J'ai passé un super week-end, tranquillos à la maison et laissez-moi vous dire que j'avais pas vraiment envie de repartir, fût-ce pour Saint-Nuage* (à lire à la fin). Mais bon, j'avais quand même un scan à faire. En arrivant à lapital, les infirmières m'attendaient l'aiguille aux mains, re-perfusions. Le lendemain j'ai appris que finalement le scan n'était que pour le mardi et que je pouvais ressortir de lapital pour y revenir le lendemain … Oui mon capitaine. Je me suis dit que j'en profiterais pour démêler les derniers soucis de la sécu que je ne prends pas la peine de vous décrire maintenant parce que cela risquerait de dégénérer.

Mardi, quand je me suis présentée pour l'examen, il y avait un écriteau sur la porte ; "Frappez et attendez qu'on vous ouvre". Je sais pas pourquoi mais ça m'a fait penser au Petit Chaperon Rouge et au "tire la chevillette, la bobinette cherra". Donc quand on m'a ouvert, j'ai dit : "Bonjour, c'est le Petit Chaperon Rouge ! Le technicien a pas eu besoin d'un scan pour faire son diagnostic !!! Le soir, j'étais au bord de l'apoplexie, angoissée comme une débile et donc très très de mauvaise humeur et "meuchante". Mr.X. devrait recevoir la médaille du meilleur mari, à vie. Naturellement, j'ai fait tout ce qu'il fallait pour être désagréable. Il dit rouge, je dis jaune, il dit yes, je dis no. C'est vraiment lui qui ramasse le plus en ce moment, sans compter ses autres soucis (son Papa, son boulot, sa piscine pis son char), pour l'instant Junior étant entre les bonnes mains des Beaux.

Après le scan, j'ai réalisé ce qui m'arrivait. Je pense que je ne voulais pas y penser mais là j'avais été confrontée à la réalité et je ne pouvais lui échapper. Ca me dérange pas que le cancer m'atteigne aux seins ou à la colonne, mais fuck, pas le cerveau ! C'est mon principal atout de séduction !!!! Mon humour quoi !

Dans l'après-midi du mercredi, Mme Biche est venue donner un coup de main pour une lessive et cela a déclenché un truc ! Je me suis transformée en fée du logis, c'est à dire que j'ai fait la vaisselle, du lavage et même mon lit. Un peu plus tard, j'ai donné un coup de main à Fabulous pour la mise en page d'un document (une version française d'un scénario pour un dessin animé). Jamais fait ça de ma vie, mais c'était vraiment cool de faire marcher mes neurones et aussi de pouvoir redonner un peu de ce que j'ai tellement reçu, d'elle et de vous tous. Des fois j'essaie d'être une meilleure personne, de me remettre en question et surtout d'être plus patiente, ces moments d'effort suprême (!!!) sont malheureusement devenus de plus en plus rares. Est-ce une autre vallée qui se pointe ou juste un p'tit trou ? J'ai donc profité de ces deux jours à fond la caisse.

Jeudi, j'ai poussé l'audace jusqu'à aller luncher avec des vieilles copines, celles qui m'ont accueillie à mon débarquement en 1997, dans ce drôle de pays où la culture est différente et où les mots ne veulent pas dire la même chose que ceux de mes 35 premières années au Québec, surtout ceux que l'on ne dit pas. On a bien rigolé en se remémorant le bon vieux temps, en célébrant le bac de la p'tite dernière et les réfections d'un gîte rural dans une ferme du 15ième siècle (je déteste les chiffres romains). C'était la première fois que j'appréciais la nourriture depuis septembre dernier je crois. J'ai vraiment pris du plaisir à déguster un filet de turbo et ses petits légumes à la crème auquel se sont ajoutées trois boules de sorbet. Le top quoi ! L'après-midi, je suis allée voir Monica, question de me préparer à l'arrivée de ma mère, avec qui j'ai parlé une heure au téléphone à mon retour en me faisant les ongles, qui, soit dit en passant, redeviennent de plus en plus normaux.

Ce fût deux journées de bonheur rare ! Deux beaux jours "normaux", avec un surplus de soleil, d'énergie, de joie de vivre et sans douleurs. Aujourd'hui j'avais prévu terminer la lessive, papoter avec Jo, une copine du village, terminer le texte avec Fabulous, et aller voir Stone avec July, une copine Québécoise. Mais, cela n'est pas arrivé. Ce matin, re-nausées, re-vomis, re-projets foutus en l'air.

Mr.X. résistant à tous mes "bruits", décidant de ne pas m'abandonner et SURTOUT, prenant tout en charge, est resté avec moi, a téléphoné à notre merveilleuse Maya, à notre médecin traitant, à Fabulous, à July, à Jo. Il s'est occupé de TOUT ! Je n'avais qu'à dormir. Mais, car il y a bien un mais, on a des bonnes nouvelles !!! Maya nous a dit que j'avais passé mes examens avec succès ! Comme l'a dit Mr.X., j'ai rien dans la tête dans le sens pas de métastase je suppose plutôt que tu n'as rien dans le ciboulot. La la la la lè reuh ! Pour ce qui est des nausées elles font parties des effets secondaires liés au Fémara et ils diminueront avec le temps. Donc, ça roule ma poule ! Je me suis recouchée à 9h00, avec des anti-crampes, des anti-vomis et des pro-dodo. Je me suis levée à 13h00, en forme. Je vais beaucoup mieux et j'ai même eu assez de forces pour aider Fabulous à la finalisation du document.

Et zou !

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*Lapital des cancers est situé à St-Cloud (en anglais "cloud" se traduit par nuage). Bon, elle est facile celle-là mais tant qu'à faire, ET je sais que vous l'attendiez tous, voici notre section "Enrichissez votre savoir de choses inutiles mais amusantes !"

Je me disais bien que St-Cloud ne devait pas dériver de "St-Nuage" donc je suis allée faire un p'tit tour sur WikipédiA (c'est une merveille ce site). Et voici, la petite histoire, qui, vous surprendra. Lisez bien jusqu'à la fin.

St-Coud n'est pas né saint, il a dû travailler fort pour ça. Il n'est même pas né Cloud, mais Clodoald en 522 (du germanique: "hlod", gloire et "ald", ancien). J'imagine que c'était un prénom à la mode dans ce temps-là. Ancienne Gloire. On dirait peut-être "has been" aujourd'hui ? Entouka, il était un des trois fils de Clodomir, roi d'Orléans et de Gondioque, reine aussi j'imagine … quoique en 500 et quelques, le féminisme n'était pas encore inventé. Ses deux frères ainés s'appelaient Thibault et Gonthaire. Accessoirement, ces trois petits frères étaient les petits-fils de Clovis 1er, considéré comme le premier roi chrétien du royaume des Francs (qui deviendra la France au 8ième siècle). Leurs oncles, les frères de son père Clodomir, étaient Childebert 1er, roi de Paris (le Bertrand Delanoé de l'époque) et Clotaire 1er, roi de Soissons (au nord de Paris, à l'est d'Amiens, là ou il y a de la casse de vase).Vous suivez toujours ? OK, on continue.

Dans ce temps-là, ils passaient leur temps à se battre (dans ce temps-là seulement ?) et les méchants Mononcles ont voulu mettre la main sur l'héritage des neveux quand leur frère Clodomir mourut. Ils ont tout bonnement décidé de les tuer. Dans ce temps-là, on niaisait pas avec le puck. En 525, Thibault et Gonthaire, âgés de dix et sept ans, furent donc assassinés, au désespoir de leur grand-mère Clotilde (la veuve de Clovis 1er) qui voyait ses enfants tuer ses petits-enfants. Et on dit qu'on vit aujourd'hui à une époque pleine de violence … Clodoald, le p'tit dernier, âgé entre de deux-trois ans, a pu échapper au massacre et est allé jouer à la cachette dans un monastère. Et c'est ici que l'histoire devient intéressante.

Clodoald (appelons-le maintenant St-Cloud), grandit et mûrit et, j'imagine, s'est dit que la politique et les guéguerres, ce n'était pas pour lui. Devenu moine et après toutes ces réflexions, St-Cloud se coupa les cheveux au cours d'une cérémonie par laquelle il déclara renoncer à la royauté, préférant sacrifier sa chevelure, symbole de la royauté franque. Il a sacrifié sa chevelure ! Comme moi ! Coincidence ? I think not !!!

Il vint finir ses jours en ermite sur une colline proche de Paris qui porte désormais son nom. Il est le patron des "Cloutiers" et il y a un dicton qui dit : à la Saint-Cloud (le 7 septembre), sème ton blé, car ce jour vaut du fumier.

Et rezou !

En passant, j'ai le poil qui repousse …malheureusement plus vite sur les jambes que sur la tête !

vendredi 26 juin 2009

J't'assez fatiguée là là …

La fatigue est insidieuse. Même si le remède semble facile, le repos, c'est beaucoup plus difficile à faire qu'à dire. Il y a trois sortes de repos. J'excelle dans celui qui est de ménager physiquement et "m'effouârer dans l'sofa". Là pas trop de problèmes, si ce n'est quelques douleurs aux dos et les cellules grises qui se mettent en crise. Le deuxième consiste à diriger mon cerveau sur quelque chose de façon à m'obliger à ne plus penser ; les séries télévisées, les bouquins, les conversations entre amis. J'ai abandonné les copines depuis une semaine parce que parler me demande trop d'énergie. Finalement, le troisième repos, le plus réparateur, c'est le sommeil, les siestes.

Jusque là, tout va bien. C'est assez facile à suivre et me semble que tout le monde peut comprendre ça. Le problème est la mise en pratique. J'ai tellement de mal avec le deuxième type de repos. J'arrive à dormir, quelquefois des nuits complètes, souvent des siestes, mais je n'arrive pas à me "clairer" l'esprit. Et l'optimiste et le positivisme qui m'ont, presque, toujours animés commencent sérieusement à manquer. J'ai l'impression que cette fois-ci je ne pourrais en endurer plus. Le bout du rouleau. Mais, la preuve aujourd'hui avec ce petit texte, l'énergie me revient.Il s'en est quand même passé des choses depuis le 11 juin dernier. Ma Sister est venue me voir, moi, sa grande sœur ! Et pour une semaine. Heureusement qu'elle était là. Et merveille d'entre les merveilles, elle m'a fait une vraie sauce à spaghetti québécoise. Laissez-moi vous dire que quand on est loin de ses racines, y'a rien comme de la bouffe du pays pour nous revigorer. Elle m'a tout simplement sauvé la vie. C'est grâce à Sister que j'ai recommencé à manger. J'en suis à 52kg (114lbs), je crois que c'est le poids que j'avais à 10 ans !Pendant cette semaine, j'ai pu beaucoup me reposer et trouver assez de forces pour "kidnapper" Junior de "Poularde" pendant un après-midi complet. On est allé déjeuner dans un petit resto français de la campagne et on est allé au zoo de Thoiry. C'était vraiment une belle journée !


Après avoir, encore, repris des forces, nous sommes allés avec la Sister et les Beaux (ça y est, mon beau Beau va beaucoup mieux, entouka, il est encore plus beau !) à la fête de l'école de Junior, qui, pour me faire plaisir, à réussi à décrocher un autre prix, celui des sciences. Je ne peux vous expliquer la fierté que j'ai pour ce petit bonhomme qui n'a pas la vie facile. Bien sûr il a son caractère, tant mieux, mais j'ai du mal à comprendre ce qu'il vit ; avoir une mère souffrant de maladie bipolaire et ayant eu deux cancers en trois ans, je ne suis pas certaine comment moi je réagirais. Il est fort mon fils. Je l'aime tellement et du fait, me sens coupable de ne pas être la mère que je souhaiterais être. Mais, j'ai acheté une bicyclette et j'ai bien l'intention de l'amener sur les chemins de Normandie cet été !


Cette même journée, le 20 juin dernier, Fabulous Fab et moi avions organisé une petite sauterie avec nos amis. Nous étions plus d'une centaine réunis sous le thème (et la bâche, merci Stéphane !) "We will survive". J'ai vécu cette soirée comme un rêve, comme si c'était le dernier "party" de ma vie. J'ai tout donné. Drôle de party. Probablement celui où j'ai le moins mangé, le moins bu, le moins fumé mais où j'étais complètement "out". J'ai un peu vécu ça comme des funérailles, où tous mes amis français seraient venus mais que, ha ha ha, j'avais joué un tour à la mort et que j'y étais aussi.


Depuis cette soirée, je n'ai plus d'énergie. J'ai cependant dû ramasser tout mon p'tit change pour aller à l'hôpital des cancers mercredi, mais au bonheur, aucun effet secondaire grave en vue mon capitaine ! Il ne me reste qu'une fatigue marginale, qui s'évapore doucettement, reste à régler ces idées noires, qui, je le sais, sont le fruit de mon inactivité. C'est dur de se reposer.Et pour finir, pour vous prouver que je remonte la pente. Vive la toile ! Grâce à elle, deux anciennes copines (Karine et France) m'ont retrouvée. Encore des paires de bras pour m'aider à déménager.

Et zou !


mardi 19 mai 2009

Au poil et en selle


Je vous racontais précédemment que j'étais allée "jaser" avec les cops vendredi dernier, au café du village. C'était vraiment cool. Il y a quelque chose, comme une immense solidarité, un soutien, un filet. Je me sens bien avec elles. Au bout de deux heures de discussion, il a bien fallu qu'on se sépare, d'autant plus que l'odeur du poulet rôti commençait à me donner un peu mal au cœur ! On est restées sur la terrasse, pour les adieux, au moins 30 minutes supplémentaires et nous avons été rejointes par une autre madame du village. Une belle dame qui nous racontait que son fils était élève jardinier au château de Versailles. J'ai une préférence pour les métiers manuels, autres que tapoter sur un clavier, je trouve que l'humain y gagne beaucoup. J'ai beaucoup choqué mes collègues intellectuels scientifiques à l'époque, quand je disais (criais !) que j'aimerais que Junior devienne plombier.

La madame dont le fils est jardinier souffre aussi d'un cancer du sein, mais je ne m'en suis pas aperçue. C'était pas écrit sur son front et elle portait une perruque. La même que la mienne en fait ! Sur le chemin du retour, avec Fabulous, je me suis demandée si je ne devrais pas cacher, je ne trouve pas de meilleur mot, mon crâne sous une perruque. Je me suis demandée pourquoi je tenais tant à ce que les gens sachent que j'étais malade. Ai-je besoin de pitié ? Ai-je besoin qu'on fasse attention à moi ? Ai-je besoin de reconnaissance ? Fabulous, quant à elle, me dit que je pense trop … en me promenant la tête à poil je ferais avancer la cause parce que je permettrais aux gens d'en parler et de démystifier la maladie. C'est vrai qu'en France on voit très peu d'handicapés et de malades. La France, pays des apparences et de l'apparat.

Junior est rentré de l'école vendredi soir comme à toutes les semaines, sauf que cette fois-ci, il revenait aussi d'un voyage en Angleterre. Un séjour rapide, trois jours, mais n'empêche, j'avais un peu les chochottes. Il nous a rapporté des brownies de chez Mark and Spencer et un magnifique Big Ben en cristal avec des loupiotes et tout et tout. J'étais super émue. C'est la première fois qu'il nous fait des cadeaux, même si c'est lui qui s'est tapé tous les gâteaux et que Big Ben a fini dans sa chambre comme lampe de chevet !

J'ai voulu changer de selle pensant qu'avec un nouveau siège je serais plus confortable à cheval. Du même coup, le prétexte de la selle me donnait une bonne raison pour ne plus remonter à cheval. Facile. Je crois que c'est le concours handisport et surtout ma discussion avec une des athlètes qui m'ont donné le coup de pied au cul. Bien sûr, le stress de la prochaine chimio me paralysait aussi, mais ça, c'est dans la tête ! Samedi dernier, c'était le grand jour, le jour du test. Ça m'a pris tout mon p'tit change pour enfiler ma culotte de cheval, aller chercher une selle que j'avais repérée sur internet et me rendre, sous la pluie, à l'écurie. Mais une fois sur place, la magie s'est encore une fois opérée. Plus de douleurs (bon OK, j'avais pris ma pilule avant), plus de crampes et le soleil qui était revenu. Je suis arrivée alors que la reprise était en cours, Dada étant monté par la proprio du devant. J'ai essayé trois selles, dont une Hermès, pour finalement revenir … à ma selle. Il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idées.

Et zou !

vendredi 15 mai 2009

En vrac II

En France, être en vrac, ça veut dire ne pas aller très bien, dans la tête ou ailleurs. Aujourd'hui, c'est, encore, mon crisse de système digestif. Bon, je sais, c'est un peu normal, j'ai un cancer et j'ai eu ma chimio avant-hier. Malgré tous ces désagréments, je préfère encore les douleurs physiques aux douleurs psychiques, au moins on sait d'où ça vient ! Tout ça pour vous dire que je suis en train d'expérimenter les premières nausées de ma vie, entouka, celles liées à un état maladif et non celles d'un lendemain de brosse (lendemain de cuite). Je suis allée, pleine de bonne volonté, après avoir feuilleté un livre de recettes, noté la liste des ingrédients et fait la liste, à l'épicerie … Même pas eu le temps de me rendre dans les rayons des légumes, je pensais vomir ! Je suis ressortie au bout de 30 secondes, j'ai remis le panier (caddy) où je l'avais pris, récupéré ma pièce d'un euro, embarqué dans mon char et je suis ressortie du stationnement (parking) en me tapant tous les dos d'âne, j'avais l'impression de traverser la Manche …

Fabulous était à la maison pour garder Céleste … C'est drôle mais le fait qu'il y ait quelqu'un chez moi, et Fabulous en particulier, ben, je me suis donné le droit de me coucher. J'ai fait un beau dodo d'une heure et me revoilà sur le piton (en forme) ! Avouez, c'est quand même vachement mieux qu'un épisode dépressif !

En vrac, au Québec, ça veut dire ce que ça veut dire … pêle-mêle. Je vous livre donc mes dernières impressions, heures, jours, comme ça, pêle-mêle.

Mes Beaux

On m'a demandé de leurs nouvelles ce matin. Ouf ! Tout est maintenant réglé ! Je sais, c'est toujours plus facile à dire quand on parle du père de quelqu'un d'autre, même si c'est mon Beau, que du sien. On l'a "stenté" la journée même de son infarctus. Quand je vous dis que le système de santé français est merveilleux ! D'ailleurs, ça faisait longtemps, je profite de l'occasion pour, eh oui, un petit intermède médical …

Qu'est-ce qu'un "stent" ? Vous pensez bien qu'au Québec on dit endoprothèse vasculaire, c'est tellement plus simple !Quand on fait un infarctus du myocarde, c'est parce qu'une artère coronaire est bouchée par de la graisse d'oie, du beurre ou plus vulgairement du cholestérol. Un petit tas de gras (athérome) se colle donc sur les parois de la petite artère qui alimente le cœur, empêchant ainsi le sang de bien irriguer le muscle cardiaque. La solution, facile, c'est de déboucher l'artère. Le furet étant moyennement efficace, on pratique en général, une angioplastie, procédure qui permet, à l'aide d'un petit ballon qu'on gonfle dans l'artère bouchée, de décoller les parois de l'artère en tassant sur les bords toutes les bonnes choses à manger, la crème en particulier. Le problème, c'est que souvent, après le passage du ballonnet, les artères se resserrent à nouveau. Mais, pas de panique, parce que la médecine moderne a réponse à tout ! Et c'est ici qu'intervient le fameux "stent" qui est une petite armature métallique que l'on met en place justement pour empêcher ce nouveau rétrécissement. Mais, me direz-vous, n'est-ce pas un corps étranger pour le corps humain ? Eh oui, et pour rendre compatibles ces deux corps, le temps que le métal se recouvre de nouvelles cellules de Beau, on utilise de l'aspirine et un autre agent anti caillot. Elle est pas belle la techno ! J'ai donc un beau Beau presque tout neuf, qui, tel le cousin Hub dans les visiteurs, chevauche, non pas un destrier mais un vélo d'appartement.

Mon café, mon village

Mon village est un tout petit village, presqu'un "hamelet", un petit hameau (3 cabanes et une ferme !) et nous n'avions pas de véritable commerce avant que ne rouvre l'ancien hôtel du village, rénové. Malheureusement, ce café (épicerie, relai de poste, bar, resto) a dû fermer et nous avons perdu notre seul lieu de rencontre, où les madames revenant d'aller mettre leur progéniture à l'école, se retrouvaient pour papoter. Dernièrement, deux frangins se sont lancé dans l'aventure et notre café a pu être, à nouveau, ré-ouvert. Je me suis donc foutu un bon coup de pied et ce matin j'ai rejoint mes madames. C'était trop cool. Mais qu'est-ce que je fous à aller travailler comme une débile alors que la vie de village est géniale ? Ben, le fric quoi !

Et zou !