CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
Line

mardi 23 septembre 2008

Being John Malkovich

Et hop, on monte. Et hop, on descend. Et hop, on monte. Et hop, on descend. Et hop, on monte… Bon, je pense que vous avez compris le principe. Je vis ma vie comme au Parc Belmont … forcément, j'ai mal au cœur.

Y'a une espèce de légende urbaine qui court et qui nous dit qu'avant de mourir on revoit sa vie défiler. C'est peut-être vrai … je sais pas. Mais ce dont je suis certaine, c'est qu'à ce moment il est trop tard pour y changer quelque chose. En bonne scientifique, je me pose donc la question à savoir, à quoi servirait ce "comportement" s'il ne sert pas à améliorer l'espèce? Par contre, si cette "vision" apparaît alors qu'il est encore temps d'y changer quelque chose, alors là, je crois que ce comportement pourrait éventuellement servir à l'évolution. Attention, je ne veux en aucun cas parler d'eugénisme mais bien d'éthologie et d'évolution dans le sens le plus biologique du terme.

J'ai un problème avec l'Abandon (avec un grand A), soit. Mais pourquoi? Pourquoi je n'arrive pas à gérer la détresse qui s'empare de moi quand je dois laisser quelqu'un ou quelque chose ou quelqu'animal? Quelque chose me dit que la culpabilité a à voir avec ça. Coupable d'abandonner parce moi je ne peux gérer l'abandon, hum, je sens que je tiens une piste là. Je me psychanalyse moi-même (ne pas oublier de m'envoyer une facture).

La dernière fois que je suis allée voir Stone, la semaine dernière, je ne me rappelle même plus quel jour, je l'ai chouchouté pendant près d'une heure. Ce (gros) estomac sur jambes n'étant en général pas très sensible à mes débordements émotifs et sanitaires, les accepte cependant de bonne grâce s'il peut s'adonner au même moment à son activité préférée; manger. Or, cette dernière fois, il n'a pas bougé d'un crin malgré une généreuse litière. Il s'est laissé faire, tout, sans brouter une brindille, il était … dans un autre état, et, j'aime à le croire, dans un état de plénitude telle que ma présence lui suffisait et qu'il n'avait plus besoin de paille… Et moi je fais quoi pour le remercier, je l'ignore, j'allais écrire je l'abandonne. Pas top ma fille.

Depuis que je vis ici je ne crois pas avoir développé le même genre de relations ni avec les gens, ni avec les animaux, ni même avec les choses. J'ai comme perdu mon échelle de valeur. J'ai d'la misère (du mal) à "valoriser", alors que c'est mon boulot (autre piste intéressante pour l'analyse, doubler mes honoraires). Il s'est passé tellement de choses depuis mon arrivée (ma fuite du Québec) que je n'arrive pas à démêler l'écheveau des causes de mon attitude actuelle.

Pour être claire, j'ai toujours été bipolaire, c'est juste que j'le savais pas ! Maintenant, je le sais, mais je ne l'accepte pas. J'ai honte. D'un côté, la communauté scientifique, celle à laquelle j'appartiens, définie la bipolarité comme était une maladie et préconise un traitement et de l'autre côté, la société, ma famille, les collègues, les potes, les copains, les amis, qui ne me semble pas accepter ces conclusions. Mais finalement, c'est aussi un peu le contraire; la majorité des gens reconnaissent la maladie, mais pas moi.

Je suis allée à un pot (5 à 7) de départ d'une collègue de travail la semaine dernière. Je n'y serais pas allée si je n'avais été que dépressive. Mais là, j'ai une VRAIE maladie, avec de VRAIES cicatrices, je suis donc véritablement malade! Et c'est ce que j'ai raconté à une autre collègue, en lui disant que maintenant que je n'avais plus de maladie honteuse, je pouvais enfin sortir. Elle m'a alors dit quelque chose; que le problème de honte était relié à moi et non aux autres … qu'il faut d'abord accepter sa maladie avant de prétendre à ce que les autres en fassent autant.

Une autre leçon de vie ! Un autre segment de vie que je verrai défiler devant moi. Est-il trop tard pour agir? Puis-je agir?

4 commentaires:

Anonyme a dit…

(...) le problème de honte était relié à moi et non aux autres … qu'il faut d'abord accepter sa maladie avant de prétendre à ce que les autres en fassent autant. (...)

oui et non.... les autres, vous, moi, pouvons aider à accepter la maladie.... je ne crois pas que l'acceptation puisse se faire seul... la tolérance, c'est facile... qui n'a jamais toléré un mal de tête? l'acceptation et l'accueil de nos différences, là est le vrai défi!!

Diane
qui en connaît pas mal sur les maladies honteuses :)

fred a dit…

Il est toujours plus facile de faire preuve de tolérance et d' acceptation des différences quand on a soi même été confronté à la situation.
Pour ce qui est de tout ce qui est psy, évidemment c'est toujours plus délicat mais pas parce que les autres ne sont pas concernés loin s'en faut, juste parce qu'on ose pas encore s'en ouvrir aussi facilement que des maladies physiques. Ca viendra.Il n'y a qu'a se pencher un peu sur les stats pour constater que MD et autres originalités du genre concernent plus de 10% de la population. Quand même pas rien. Et que 1 français sur 2 fait une dépression au cours de sa vie. Merde! C'est ps rien.

Anonyme a dit…

Bon, je ne me connecte pas régulièrement car je finis de travailler .. dans 4 jours, je suis enfin aux Assedic (pour les canadiens ça veut dire que je suis payée pour rien faire). Et j'ai pas honte moi ! Je sais c'est moins grave, quoique ya des gens qui se trucident pour ça ... Le tout est d'accepter de ne pas être normale, ça veut dire comme tout le monde et quand on les voit dans le métro, ça remonte le moral de ne pas être comme tout le monde, et de se dire que tout passe un jour et que tout le monde(sauf les plus chanceux mais y en a t il ?) y passe.

Et c'est quoi cet anti russe ? j'ai loupé quelque chose ? Si c'est les chars (pas les voitures) par ci par là, tous les autres sont bien pareils ! Si c'est la vodka, c'est dommage, c'est l'alcool le plus utilisé dans les cocktails. Si c'est leur littérature, je ne parle plus pendant 1 semaine ! Si c'est les belles filles blondes aux yeux bleus, les petites brunes sont pas mal non plus ... Poutine, j'en parle pas, la mafia non plus (drôle d'association !).

En ce qui concerne, "A l'a pas ri. A l'a pas trouvé ça drôle".... Et qu'en plus elle vend des perruques ? Pas à la Marie Antoinette tout de même car c'est pas pour rien qu'on a fait la révolution française !
Effectivement dans le genre infirmière, elle a du rêver pendant son ado devant Urgences ! Moi si j'avais vu ça pendant mon ado, avec Cloney, j'aurais aussi été infirmière ! Si ça avait été Greys, effectivement, j'aurais préféré être interne en chirurgie pour trifouiller les cerveaux !
En attendant je brasse la paperasse et ya pas mamours dans le coin, que des industrie pharma, c'est à dire que des filles !
Bises Nathalie

Anonyme a dit…

Line, Diane et amis! Je m'y connais aussi pas mal sur les maladies ''honteuses''. Aujourd'hui, je suis vraiment bien avec tout ça, mais merde, ça m'a pris du temps. Cinq ans ou plus!

Une personne se casse la jambe et tout le monde veux l'aider. Une personne est dépressive ou bipolaire, et c'est comme souffrir de la lèpre. Mais bordel, c'est pas contagieux!

Rania
qui s'y connaît aussi :)