CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
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vendredi 26 juin 2009

J't'assez fatiguée là là …

La fatigue est insidieuse. Même si le remède semble facile, le repos, c'est beaucoup plus difficile à faire qu'à dire. Il y a trois sortes de repos. J'excelle dans celui qui est de ménager physiquement et "m'effouârer dans l'sofa". Là pas trop de problèmes, si ce n'est quelques douleurs aux dos et les cellules grises qui se mettent en crise. Le deuxième consiste à diriger mon cerveau sur quelque chose de façon à m'obliger à ne plus penser ; les séries télévisées, les bouquins, les conversations entre amis. J'ai abandonné les copines depuis une semaine parce que parler me demande trop d'énergie. Finalement, le troisième repos, le plus réparateur, c'est le sommeil, les siestes.

Jusque là, tout va bien. C'est assez facile à suivre et me semble que tout le monde peut comprendre ça. Le problème est la mise en pratique. J'ai tellement de mal avec le deuxième type de repos. J'arrive à dormir, quelquefois des nuits complètes, souvent des siestes, mais je n'arrive pas à me "clairer" l'esprit. Et l'optimiste et le positivisme qui m'ont, presque, toujours animés commencent sérieusement à manquer. J'ai l'impression que cette fois-ci je ne pourrais en endurer plus. Le bout du rouleau. Mais, la preuve aujourd'hui avec ce petit texte, l'énergie me revient.Il s'en est quand même passé des choses depuis le 11 juin dernier. Ma Sister est venue me voir, moi, sa grande sœur ! Et pour une semaine. Heureusement qu'elle était là. Et merveille d'entre les merveilles, elle m'a fait une vraie sauce à spaghetti québécoise. Laissez-moi vous dire que quand on est loin de ses racines, y'a rien comme de la bouffe du pays pour nous revigorer. Elle m'a tout simplement sauvé la vie. C'est grâce à Sister que j'ai recommencé à manger. J'en suis à 52kg (114lbs), je crois que c'est le poids que j'avais à 10 ans !Pendant cette semaine, j'ai pu beaucoup me reposer et trouver assez de forces pour "kidnapper" Junior de "Poularde" pendant un après-midi complet. On est allé déjeuner dans un petit resto français de la campagne et on est allé au zoo de Thoiry. C'était vraiment une belle journée !


Après avoir, encore, repris des forces, nous sommes allés avec la Sister et les Beaux (ça y est, mon beau Beau va beaucoup mieux, entouka, il est encore plus beau !) à la fête de l'école de Junior, qui, pour me faire plaisir, à réussi à décrocher un autre prix, celui des sciences. Je ne peux vous expliquer la fierté que j'ai pour ce petit bonhomme qui n'a pas la vie facile. Bien sûr il a son caractère, tant mieux, mais j'ai du mal à comprendre ce qu'il vit ; avoir une mère souffrant de maladie bipolaire et ayant eu deux cancers en trois ans, je ne suis pas certaine comment moi je réagirais. Il est fort mon fils. Je l'aime tellement et du fait, me sens coupable de ne pas être la mère que je souhaiterais être. Mais, j'ai acheté une bicyclette et j'ai bien l'intention de l'amener sur les chemins de Normandie cet été !


Cette même journée, le 20 juin dernier, Fabulous Fab et moi avions organisé une petite sauterie avec nos amis. Nous étions plus d'une centaine réunis sous le thème (et la bâche, merci Stéphane !) "We will survive". J'ai vécu cette soirée comme un rêve, comme si c'était le dernier "party" de ma vie. J'ai tout donné. Drôle de party. Probablement celui où j'ai le moins mangé, le moins bu, le moins fumé mais où j'étais complètement "out". J'ai un peu vécu ça comme des funérailles, où tous mes amis français seraient venus mais que, ha ha ha, j'avais joué un tour à la mort et que j'y étais aussi.


Depuis cette soirée, je n'ai plus d'énergie. J'ai cependant dû ramasser tout mon p'tit change pour aller à l'hôpital des cancers mercredi, mais au bonheur, aucun effet secondaire grave en vue mon capitaine ! Il ne me reste qu'une fatigue marginale, qui s'évapore doucettement, reste à régler ces idées noires, qui, je le sais, sont le fruit de mon inactivité. C'est dur de se reposer.Et pour finir, pour vous prouver que je remonte la pente. Vive la toile ! Grâce à elle, deux anciennes copines (Karine et France) m'ont retrouvée. Encore des paires de bras pour m'aider à déménager.

Et zou !


jeudi 14 mai 2009

Linette à terre



Hier, j'ai ravalé comme dirait ma Sister. Mon orgueil. Mon amour propre. Mes larmes, ma morve. La totale. Parce que figurez-vous, j'ai appris que j'étais orgueilleuse et que j'avais de l'amour propre ! Wow ! Ça fait drôle à entendre, moi qui ai toujours pensé que j'étais une grosse merde ! C'est Freud et Monica qui vont être contents … et moi aussi.

Bon, c'est fait, j'ai eu mon cocktail hier, qui je vous le rappelle devait être le dernier, du moins pour le taxotère. Mais j'ai appris hier, qu'il y aurait au moins encore deux autres traitements. Bon, OK, j'avale. Mais comme j'ai toujours mal au dos, on (pronom qui exclu la personne qui parle) a décidé de changer mes médoc antidouleurs, j'ai maintenant droit au petit cousin de la morphine … Yes, mon deuxième pas vers la dépendance, après la nicotine (j'ai dû arrêter la bière).

Hier donc, pour la première fois, je me suis fait "transporter" par Mr.X., parce que, orgueil oblige, en général je conduis moi-même mon Audi (la Porsche étant destiné à qui vous savez …) mais j'étais vraiment trop faible et très stressée. Pendant que je me faisais traiter (j'allais écrire maltraiter), mon bon Mr.X. est allé chercher ma montre à la bijouterie de St-Germain-en-Laye, soit à 18km (36km aller-retour) et n'a pu s'empêcher de m'acheter quelques babioles de luxe. Mal lui en pris … Au premier cadeau, un espèce de torchon pour le crâne, de couleur "brune", c'est sorti. Je trouve ça laid, affreux, je ne pouvais plus avaler, il n'y avait plus de place et je me suis mise à brailler comme une vache en me disant que j'étais vraiment bitche. Faut qu'il m'aime non ! Je vous rassure, les deux autres cadeaux étaient très beaux, une écharpe et un bracelet. Mais c'est pas tout …

En revenant, j'ai même eu le culot de lui demander si nous pouvions aller voir Dada, alors que Mr.X. n'est pas vraiment cheval. Ben, c'était merveilleux. Pourquoi j'y vais pas plus souvent vu tout le bien que ça me fait. J'ai enlevé mon bandana et Stone s'est mis à me faire un massage et une petite léchouille sur le crâne. J'ai aussi vu F. Madame, ma coach (qui entre-nous ne me coache pas fort, à cause de moi bien sûr !), elle est formidable, pleine de courage et d'amour pour les deux et quatre pattes. Et en plus, elle a une selle à vendre, je n'ai donc pas le choix, je dois donc remonter à cheval, remettre le pied à l'étrier, et c'est prévu pour samedi prochain. Enfin, des projets.

J'y ai aussi vu l'autre proprio de Stone, parce que je ne suis propriétaire que d'une moitié, celle de derrière. Stone à un gros vice, il pèle de l'anus et adore qu'on le lui masse. On a chacun nos préférences … Donc, Mme M., qui est aussi psychologue, m'a beaucoup aidé avec quelques mots tout simples: on peut pas toujours positiver … et que quand on est pu capable, faut surtout pas culpabiliser. Ouf !

J'ai aussi parlé au téléphone avec Lady Di, qui est trop loin pour que je puisse lui arracher la tête. Lady Di a une drôle de maladie et nous avons partagé notre ras le bol. Le "quand on veut on peut" par exemple. Ben non, y'a des fois où même quand on veut, on peut pas. Perdre le contrôle de son corps est pire que la douleur.

Aujourd'hui, pourtant, c'est un jour "quand je veux je peux" alors je vais retourner voir les Dadas cet après-midi.

Et zou !

dimanche 3 mai 2009

Ma Sister



Ça c'est pas toujours bien passé entre ma sœur et moi. Je me souviens de nos chicanes, de nos batailles, de nos lancés de nourriture de poissons ou de sandales "scholl". Un jour, j'ai trempé mes mains dans une sauce à spaghetti et les ai soigneusement essuyées sur les jeans que portait ma sœur. Et je vous parle pas des moustaches que j'avais fait sur ses poster de René Simard. Quand je vous dis que j'ai un sale caractère !

Avec moins d'un an de différence, on aurait pu penser qu'on serait devenues les meilleures amies du monde. Pas du tout ! Je ne crois pas que l'on pouvait trouver plus opposée comme personnalité. Sister jouait à la poupée, je jouais à Johnny West, elle était plutôt "disco", j'étais plutôt "freak", elle était très organisée et indépendante, j'étais (je suis toujours) lunatique et dépendante. Elle a eu ses enfants tôt, Junior est arrivé sur le tard.

Par contre, ce qui est cool, c'est qu'on s'aime quand même. Même si on est différentes, même si on est loin, même si nos vies sont tellement pas pareilles.


Combattre le cancer du sein est difficile. Marcher ne l'est pas.

Sister a décidé de faire quelque chose d'extraordinaire. Elle va participer au Week-end pour combattre le cancer du sein. C'est une marche de 60 km dont les bénéfices seront donnés à un hôpital montréalais, et qui se déroulera les 22 et 23 août prochain.s L'objectif minimal, en pépettes canadiennes est de $2000 (€1270). La Sister ne pouvant se contenter du minimum (c'est de famille !) s'est fixé un objectif perso de $3500 (€2224).

Allez voir son site (cliquez sur le mot site !), vous y verrez sa binette. Et si le cœur vous en dit, j'ai essayé à partir de la France avec ma carte bleue, et ça marche !

Et zou !


vendredi 10 avril 2009

Observons ensemble


Comme la majorité des gens de mon âge, parce qu'aujourd'hui avec toutes ces familles recomposées on peut plus savoir, la Sister et moi avons eu deux grands-mères. Notre grand-mère paternelle se prénommait Simonne et habitait trois maisons plus bas sur la rue, et c'est pourquoi nous l'appelions "Mimi en bas". Notre autre grand-mère, Valentine, habitait à 18 km, sur la Rive-sud de Montréal, à St-Hubert. À cette époque c'était encore la campagne. Alors devinez comment on l'appelait ? Tout juste ! "Mimi en campagne". Une des affaires que j'aimais chez elle c'était la collection de "Sélection du Reader's Digest" et plus particulièrement la chronique "Rions ensemble" ! Hey que c'est kétaine comme titre …

J'ai eu mon quatrième cocktail taxotère/avastin la semaine dernière, le mercredi. Jeudi, je pétais la forme (merci cortisone !). C'est vendredi que le bordel a commencé. Attention ! J'écris pas pour me plaindre là, mais bien pour vous faire un compte-rendu observationnel de ce qui m'arrive, et ce, avec toute l'objectivité dont vous me savez capable.

Vendredi, les doigts ont commencé à me bruler. J'arrivais même plus à éteindre mes cigarettes ! J'ai dû utiliser la méthode "deuxième mégot". Je ne pouvais plus saisir quoi que ce soit, avec, en plus, la peau qui pelait. J'étais comme le Petit Poucet, on pouvait me suivre à la trace grâce à mes squames. Nos acariens vont s'en donner à cœur joie. Quant aux ongles, je vous dis simplement qu'ils ont doublé d'épaisseur et qu'ils ont pris une superbe teinte jaune nicotine, comme si je fumais avec chacun d'entre eux. Et, à partir de dimanche, cette hypersensibilité s'est transformée en hyposensibilité. D'un extrême à l'autre. Bizarre, ça me fait penser à quelqu'un... Je me retrouve donc aujourd'hui avec des bouts de doigts totalement insensibles. J'ai toute essayé, le feu, le verre cassé, le métal en fusion et je ne sens toujours rien. Le seul moyen de m'en rendre compte c'est quand je commence à fleurer le brûlé ! Entouka, c'est hyper pratique pour la couture, je n'ai plus besoin de dé avec toute la corne que j'ai.

Bon, ça c'est pour les mains. Pour ce qui est des pieds, c'est assez bizarre. Je crois que la croissance de mes ongles d'orteils s'est arrêtée. En effet, je ne me suis pas coupé les ongles depuis le début de la chimio. Tant mieux, puisque j'avoue avoir perdu un peu de ma légendaire flexibilité, j'arrivais à mettre mon pied droit derrière la nuque ! A cela, j'ajoute les fourmis et leurs petits cheminements, surtout dans mon talon gauche et ma cheville droite. Pas de chicane, la droite et la gauche m'agaçant également dedans mon corps.

J'ai quelques cheveux, les résistants parmi les résistants, qui ont commencé à repousser, ça fait que je recommence à ressembler à Tchernobyl. Je suis tête nue la plupart du temps sauf quand je sors, pour ne pas effrayer les enfants. Mais dedans chez nous, je suis tête à l'air. L'autre soir j'étais avec Mr.X. pis on avait pesé sur le bouton "on rêve en couleurs" et je lui disais que dans moins d'un an j'en aurai fini avec mes broches pis que j'aurais des belles dents blanches et alignées ! Et lui d'ajouter … et des cheveux ! Une autre qu'il m'a sortie hier soir alors que je buvais mon verre de jus d'orange dilué et plein à ras bord : décidemment mieux vaut avoir un cancer que le Parkinson. Maudit que je l'aime !

J'ai toujours un peu de mal côté appareil digestif. Ben oui. C'est encore la saison du muguet. J'ai aussi des "brulements" d'estomac que je soulage grâce à mes Rolaids importés directement de Chateauguay. Pour ce qui est des crampes, quand j'arrive à distinguer si elles sont causées par l'angoisse ou par la digestion, je prends respectivement soit de l'alprazolam, soit du bromazepam et du phloroglucinol et de l'oméprazole.

Pour finir, je dois quand même vous parler de mon dos. Je marche de plus en plus courbée après chaque cocktail. J'me fais penser aux vieilles madames dans Astérix chez les Corses. Je minimise au maximum mes déplacements. Je fais la sieste sur le canapé pour ne pas avoir à monter. Normal, ce sont les effets secondaires du taxotère ; douleurs articulaires et osseuses, mais merde je croyais pas que cela serait si douloureux. Maintenant, mon premier geste du matin c'est une bonne dose de codéine. Je fais mon effort pour encourager l'industrie pharmaceutique.

Aujourd'hui, j'ai enfin commencé à me sentir mieux physiquement. Mentalement, c'est la pleine forme. Le retour du printemps, et le fait d'accepter un peu plus à tous les jours ce qui m'arrive, d'accepter le fait qu'il y a des choses que je ne peux pas changer, accepter de prendre soin de moi en suivant les traitements et en avalant les pilules. Prendre le temps de guérir qoui.

Et zou !


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dimanche 29 mars 2009

Giboulées

Le mois de mars en France est le mois des giboulées, les vraies, puisque nous sommes relativement près de la mer (par rapport à Montréal bien sûr, MA ville).

Une minute il fait beau soleil et l'instant d'après c'est la pluie, le vent, l'orage, la grêle. J'ai eu envie d'annuler la "Leçon de Céleste" à cause que (célèbre expression du Lac St-Jean) nous avions rendez-vous à 14h00 et qu'à 13h15, il pleuvait des cordes et le ciel était tout gris. J'ai téléphoné et laissé un message demandant si "l'évaluation" avait lieu à l'intérieur et expliqué que j'étais une pôvre malade et que j'avais peur d'attraper la crève. Parfaite excuse pour me dédouaner le cas échéant. Puis, je me suis donné un énorme coup de pied au cul en avalant 60mg de cette merveilleuse codéine. Junior ayant terminé ses devoirs, nous partîmes sous les nuages certes, mais non la pluie, Mr.X. demeurant à la maison, où avec l'aide de Mr. Biche ils ont élevé les endroits stratégiques de la frontière de notre jardin à 2 m. Si jamais Skippy saute encore je sors en pyjama et sans attribut capillaire pour "aller au chemin chercher la malle" (expression québécoise signifiant aller chercher le courrier, "malle", anglicisme de mail).

C'était donc hier que Céleste-Skippy a eu son évaluation en vue de son intégration dans une école de chien. Elle a passé haut la patte le test qui consistait en fait à déterminer si elle avait des problèmes et ça, je crois qu'elle en a deux ou trois (fugue, exubérance, promenade en laisse). Donc une fois l'évaluation terminée, Doris, la madame éducatrice, Léo, Céleste et moi sortîmes de la cabane chauffée et nous retrouvâmes sous un soleil éclatant quoique fugace. Et là, malgré la présence de chiens tout près, la Miss Céleste a fait honneur aux Hamel. Elle marche beaucoup mieux "au pied" et tire beaucoup moins et ce, même avec Junior ou moi. C'est étonnant comment réagissent les animaux. Stone est comme ça aussi. J'ai la chance d'avoir des animaux qui aiment nous faire plaisir. Quand je serai plus en forme, j'irai voir Stone plus régulièrement.

Je me fatigue vite, et il commençait à faire froid mais cette première leçon nous à fait du bien à tous et nous a permis de mettre le nez dehors. J'ai laissé Junior en dépôt chez des copains qui ont aussi un fils qui s'ennuie les après-midi pluvieux. En rentrant, Mr.X. m'attendait avec un feu dans la cheminée, je reviens chez nous. Pis, cerise sur la gâteau, la Sister avait téléphoné, elle était donc debout en ce samedi matin à Chateauguay P.Q.. Je l'ai appelé. Elle me fait du bien la Sister. Elle me comprend, ma Sister est une empathique, c'est rare, j'ai beaucoup de chance de l'avoir. Quand elle me parle c'est comme si elle se mettait à ma place, avec mes doutes, mes incertitudes, mes culpabilisations … Ma Sister est aussi la Reine du gros bon sens, sens que beaucoup d'entre nous, y compris moi bien sûr, semblons perdre pour des périodes plus ou moins prolongées. C'est noté, je me repose, fais ce que je peux et tralalalère. Je le sens, je suis sur la bonne voie, je spiralise dans l'autre sens maintenant. Je vais y arriver.

En fait, depuis quelques semaines j'ai le moral en berne et j'angoisse. Je lutte vraiment, à tous les jours presque contre la dépression. L'hypomanie provoquée par la cortisone est maintenant terminée puisque j'ai cessé d'en prendre. Je ne prends plus maintenant que le sempiternel Depakote (cot, cot, cot). J'ai peur parce que chez moi, l'inactivité prend vite le dessus et avec ça la culpabilité, et je tourne en rond, et cela ne mène à rien, je le sais, mais c'est plus fort que moi. Je dois donc faire des affaires, des choses et en même temps je sais que je dois me reposer. Le problème, vous l'aurez deviné, réside dans les extrêmes, les pôles. Je suis LA giboulée humaine. Ben oui, pas capable de faire les choses à moitié, entouka, j'ai ben d'la misère. Heureusement, Mr.X., ma Sister, ma famille, les amis sont là pour me remettre au milieu …

Finalement, pas de travaux aujourd'hui. Pendant que je dormais, Mr.X. veillait Junior qui s'est évacué par les deux bouts toute la nuit, le pauvre. Rassurez-vous, ce matin tout allait bien.

Et zou !

jeudi 19 février 2009

Le crime était presque parfait …

Aujourd'hui j'ai eu ma deuxième chimio. Fingers in ze noze. C'est passé comme une lettre à la poste (sauf à Boulogne-Billanccourt où les facteurs sont en grève depuis un mois). En fait, cela s'est tellement bien passé que quand Mr.X. est arrivé au CRH vers 18h30, j'ai décidé que je ne passais pas la nuit à l'hôpital. Na. Non. Nada. Branle-bas de combat, l'infirmière-chef arrive, l'interne de garde (il devait avoir à peu près 15 ans) et, on me dit, oh miracle, qu'il n'y a pas de problème ! YES ! Ma perfusion devait se finir à 19h15. Je refais les bagages. Guette le goutte-à-goutte et aussitôt la dernière tombée j'appelle mon infirmier préféré. C'est juste si j'avais pas le manteau sur le dos quand il m'a retiré l'aiguille. JE SUIS LIBRE !

Junior étant en vacances, les Beaux sont de retour. Je trouve ça cool de se retrouver en famille et, honnêtement, je n'avais pas du tout envie de passer une soirée dans un lit d'hôpital alors que tout le monde était réuni dedans mon foyer.

Je vous ai raconté que mon chêne s'était pété une branche pendant ma dernière hospitalisation en janvier dernier. Mon Mr.X. est fort, mais des fois il faut qu'il prenne un break. Après la deuxième opération, on ne sait pas pourquoi, mais j'ai été assez malade. Je n'arrivais plus à manger et je vomissais tout le temps. Je dois aussi vous dire que dans ma famille on est assez gâtés en termes de maladies héréditaires, surtout en ce qui concerne le cancer (la mammographie de ma sœur est OK !) et puis je vous rappelle que mon père est décédé voilà même pas deux ans d'un cancer de l'estomac. Le vomi, on connaît ! Donc, tout ça pour dire que Mr.X. me voyant dans cet état a téléphoné à ma mère, au Canada, lui demandant de venir nous voir le plus rapidement possible, qu'il était inquiet. Et là, panique à bord, ma mère me laisse des messages sur mon portable (cellulaire), elle s'inquiète, pour moi et pour Mr.X.. Je l'a rappelle. Bon OK OK, je n'ai pas le droit d'utiliser mon téléphone à l'intérieur de l'hôpital mais il s'agit d'une urgence. J'explose encore une fois mon forfait avec ma maman, calme le jeu, je vais bien, tout va bien. Par contre, je me rends bien compte que mon chêne commence à craquer un peu … J'appelle les Beaux.

Les Beaux sont Français et habitent à 150 km de notre beau village. J'appelle sur le fixe, pas de réponse. Bizarre … J'appelle le portable de ma belle-mère, elle me répond ! Ouf ! Je lui dis que Mr.X. ne va pas bien et que j'apprécierai beaucoup s'ils pouvaient dormir à la maison ce fameux soir de janvier. Elle me répond qu'ils y seront le soir même. Pourtant, j'ai une étrange impression. Quel est ce bruit de fond ?

Je tente de joindre mon cher et tendre sur son portable, pas de réponse. Normal. Téléphone éteint, batterie à plat, je connais la chanson. Et tout d'un coup, qui vois-je arriver dans ma chambre? Mr.X. et le Beau. Il est allé voir son médecin, il n'en pouvait plus. Mais, tellement il était bouleversé, tellement plus capable, qu'il avait déjà fait venir ses parents, son père est même allé avec lui chez le docteur. Mais alors, c'est qu'ils étaient déjà là, chez moi ??? Je ne comprends plus rien ! Et toujours, cette étrange impression, ce bruit de fond … C'était pas des vaches tout de même …

Aujourd'hui, en soirée, tel Hercule Poirot, j'ai réuni tous les protagonistes, y compris ma mère au téléphone, et j'ai résolu le mystère …

Mon chêne a cédé ce soir-là. Il a craqué. Déjà que ce n'est pas toujours facile de vivre avec moi, imaginez avec un cancer. Il a appelé ma mère à son secours, je crois, tout comme il l'a fait avec ses parents. Sauf que, ma mère dans sa culture toute nord-américaine, n'a fait ni un, ni deux et m'a mise au courant, alors que ma Belle, voulant me préserver, mais sans mentir (c'est contre sa religion), m'a dit qu'elle serait chez nous ce soir. Mais ce bruit dans son portable ?

C'était le train, qui passe derrière MA maison, dans MON village …

Le crime était presque parfait …

Et zou !

mardi 30 septembre 2008

Psychanalyse à 5 cennes

Et si c'était mon père qui, ayant reçu plus que des claques sur les fesses du Frère Untel, m'envoyait un message d'en haut, du Paradise Golf & Stock Resort!

OK, mais quel message ?

Mon père est mort l'année passée, le 11 juin 2007. C'est plate. On commençait juste à se dire les vraies affaires, encore que, y'a oublié de me dire qu'il m'aimait. Mais il l'a dit à Sister et c'est bien. Elle en avait plus besoin que moi, surtout ce soir là. Je pense que c'était notre dernière soirée à quatre, la bonne femme, le bonhomme, la Sister et moi.

Comme dans le temps du restaurant chinois de Ville-Émard où y'avait d'la jello jaune en cubes pis que Sister pis moi on disait que c'était de la pisse de Chinois ! Comme dans le temps du St-Hubert BBQ de Ville Lasalle pis qu'on niaisait, Sister et moi, la serveuse en lui chantant "Bimbo revient" sur l'air de "Baby come back". Je ne me souviens pas de tout, mais je suis sûre qu'on a dû en lâcher une ou deux ce soir là aussi, à Lachine, en revenant de chez Picsou, le comptable de mon père. En sortant du restaurant, au "je t'aime" de Sister, il n'a pas répondu son sempiternel "moi aussi", il a rajouté un "je t'aime"...

Je me souviens de quelques bribes de jeunesse : quand mon père m'avait surprise embrassant un gars (SR ?) dans le portique du logement ! J'avais 15 ans ! Je me souviens aussi de la fois où j'ai pissé dans mon "suit" de Skidoo dans un bar de topless, avant mes 15 ans je vous rassure. Je me souviens aussi d'la fois où Sister et moi on l'avait emmené, presque de force, aux vues (cinéma) parce que ma mère lui organisait un "surprise", ça devait être pour ses 40 ans. Je me souviens de ma première bière avec lui, quand il était revenu de la chasse avec de la truite fumée.

Je me souviens de son garage sur la rue Hurteau, un vrai bordel. Y'avait toute là-dedans.

J'étais une vraie chipie à la polyvalente, une Paris Hilton avant la mode avec le double de son poids, mais sans son argent. Avec mes chums de filles, on avait 15 ans et on était dans notre période "on haït tout le monde et on se croît est très supérieures". Pour rigoler bien sûr et aussi pour dénoncer un peu notre prof d'imprimerie qui sentait la robine (n'était pas toujours très frais), surtout pendant les cours d'après-midi, on avait imprimé nos propres cartes d'affaire (cartes professionnelles) parce qu'en France il y a aussi des cartes personnelles. Bon, OK, j'avoue que les "affaires" dont nous faisions le commerce n'étaient peut-être pas au goût de tous, mais bon disons que nous avions, de façon précoce, intégré les prémisses du capitalisme. Mon père a pas ri.

Il y a aussi la fois où, pensant détendre un peu l'atmosphère, mes chums pis moué avions "échappé" un œuf dans la serviette (le cartable) de la professeure (le professeur) de maths (math). On avait de l'imagination dans ce temps là ! Mon père a pas su.

J'ai souvenance* encore vers la fin de mon secondaire V (première), j'avais 16 ans et je devais aller passer des examens pour entrer à La Pocatière. On est parti, mon père pis moué, dans le truck et pis on a dormi au motel. J'ai dû répéter 15 fois en 30 secondes que j'étais avec mon père, j'avais vraiment peur que la "Madame a pense à autre chose". J'ai passé mon examen à cheval et quand je suis revenue des écuries je vois encore mon Papa dans la pénombre, prenant son mal en patience en regardant les photos "artistiques" sur les murs, je vous rappelle qu'on était au printemps 80. Il était contre. Il rêvait pour moi d'une autre job et il avait raison.

Je me souviens de nos nombreux déménagements, en fait mes déménagements avec ses jambes, ses bras et son pick-up. J'ai déménagé 11 fois en 2 ans et je sais plus combien de fois les 43 autres années. Et mes parents ont toujours été là quand ils ont pu, y compris depuis que je suis en France. En fait, P'pa a refusé de m'aider une seule fois, la 11ième, mais il m'a quand même laissé les clés du truck !

On a pas fait de grands voyages avec mon père, et deux semaines de vacances ça passe vite. Mais je me souviens de nos excursions à Dorval pour aller voir décoller les avions ou encore à la laiterie Sealtest à NDG, en pyjama, pour le cornet du soir.

Je me souviens avoir passé des samedis après-midis à faire tous les centres d'achat de Ville Lasalle pour sauver 10 cennes sur 30 cannes de tomates. Je lui avais fait remarquer d'ailleurs que ça coûtait probablement plus cher de gaz que les économies qu'il comptait faire. Il m'a tout simplement répondu qu'il ne payait pas son gaz. Pour lui le temps n'a jamais été de l'argent. Sauf quand je suis allée le voir au printemps 2007. Lui, qui avait été le roi de la lenteur et de la procrastination de mon enfance, m'a parlé plus pendant ces 2 semaines que pendant nos 16 ans de vie commune à Ville-Émard.

Je me souviens lui avoir dit que ça me faisait chier son cancer et il m'a répondu, que lui aussi.

Mon père m'a jamais dit qu'il m'aimait. Mais je pense, après mûres réflexions, et beaucoup d'avant-midis à regarder des films à la télé, qu'il m'aimait quand même. C'est juste, que lui, y'était pas bon dans ces affaires là.

Et zou !

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*Selon le Dictionnaire Littré: Terme archaïque, mais qui n'est pas hors d'usage. Je suis donc allée voir "archaïque" et j'ai été, bien entendu dirigée vers "archaïsme" où j'y ai lu la définition suivante: "… façon de parler ancienne inusitée aujourd'hui". J'ai continué jusqu'à "inusité" où j'ai découvert : "qui n'est point ou qui n'est plus usité". OK, on continue sans s'énerver. Usité : se dit des mots et des phrases qui sont en usage dans une langue. Ouf, ça y est j'ai ma réponse …

mardi 16 septembre 2008

Tatoo Shop II

*Avertissement aux cœurs sensibles*

L'ironie et le second degré sont mes armes. Mes références culturelles sont québécoises, c'est-à-dire, américaines et francophones. Je suis née l'année où le FLQ a commis ses premiers attentats et JF Kennedy a été assassiné. Et non pas l'année des décès de Cocteau ou Piaf...

Merci de bien vouloir relire l'avertissement du haut, je suis en colère aujourd'hui.

Ça y est, j'ai mon tatou !

Mais non, c't'une blague. Je me disais aussi que c'était trop facile.

Je me rends donc hier avec mon A2 – Mr.X a beaucoup de mal à se séparer de la Porsche – sous un beau soleil, au CRH, pour me faire tatouer des points de repère, des fois que je perde le nord. Je suis donc reçue à l'accueil par la même Madame que pour le précédent épisode cancéreux. La preuve que travailler dans un hôpital ne rend pas malade. Donc, la Madame me donne mes papiers et là …. Angoisse. Je dois repasser par le labo, on va encore devoir me sucer des tonnes de sang. En même temps, c'est toujours ça de moins sur la balance. Je tends ZE papier à la laborantine qui me demande de m'assoir. J'ai beau lui dire qu'aucune autre analyse sanguine n'avait été prévue (leucémie ?) et me dit de m'assoir. OK, OK, j'va m'assir en rongeant mes doigts et mon frein.

Douze longue minutes plus tard, elle m'appelle et me demande où est l'ordonnance. Et moi de lui répéter la même chose que 13 minutes plus tôt. Bon, son cerveau vient de changer de bord, elle est en mode réceptif et me dit que c'est sûrement une erreur et de me rendre à la consultation de radiothérapie. YES ! Je suis guérie de ma leucémie en moins de 15 minutes. Décidemment, le système de santé français est merveilleux.

J'arrive en terrain connu, je connais ! J'ai déjà été irradiée moi, à la bonne dose, pas comme les ceusses et les cellesses d'Épinal ! Je m'assois dans la salle d'attente et commence à lire mon bouquin du moment (Les Prêcheurs de l'Apocalypse, je vous en reparlerai). Après une petite heure, c'est fou comment la notion du temps est relative, je découvre enfin mon Oncologue ès Rayon (Dr.PasMamours), qui ni Italien, ni chaleureux, pourtant, avec tous ces rayons … Et j'apprends que mon cas a été discuté en réunion pluridisciplinaire, réunion où le Dr.PasMamours n'était pas présent. Les présents ont donc laissé un compte-rendu que le Dr.PasMamours lit en direct, dans sa tête, je n'ai même pas pu lire sur ses lèvres. Il fini par me dire que le Dr. Mamours est reparti avec mes clichés, qu'ils vont probablement opérer, remplacer ma vertèbre (par quoi?), que la radiothérapie serait de 5 semaines plutôt que de 2 ou 3, que je ne pourrai sans doute plus jamais monter à cheval mais qu'il ne faut surtout pas que je m'inquiète (ah quand même) et que la secrétaire du Dr. Mamours va m'appeler pour fixer la date de l'opération. Je dois recontacter le Dr.PasMamours après avoir convenu de la date de la chirurgie. On verra à ce moment pour la radiothérapie.

Pendant que je me déconfiture sur place, y'a une infirmière qui entre … et me dit que je peux la voir tout de suite, plutôt qu'attendre jusqu'à 13h30. Et là je découvre qu'effectivement j'avais un RDV avec elle. Tant qu'à être là, autant tout régler. Je sors de la salle avec la "falle à terre" et mon infirmière à particule (elle a un nom très long avec des "de" dedans) qui en me voyant me demande gentiment si elle peut m'offrir un verre d'eau. UN VERRE D'EAU ! On vient de m'annoncer que je ne pourrai plus jamais monter à cheval et elle m'offre un verre d'eau. La France n'est-elle pas la capitale du vin? Pour me venger je lui dis que je prendrais plutôt un gin (vive les Anglais!) avec une clope. A l'a pas ri. A l'a pas trouvé ça drôle.

Une fois dans son bureau, elle me demande comment ça va et je lui réponds et vous? Parce qu'en France (du moins en région parisienne) quand on demande à quelqu'un comment ça va, on se fait répondre en général: et toi ? Je finir par lui répondre que ça va comme une fille de 45 ans, qui veut refaire sa vie avec les chevaux et à qui on vient d'annoncer qu'elle ne pourra plus monter à cheval (me semble avoir déjà entendu ça quand j'avais 18 ans …). Elle fait mine de compatir et range ses papiers bien droit sur son bureau. Elle me dit: Ah vous êtes pharmacien? Je lui réponds que je ne suis pas pharmacien mais pharmacienne, et que je ne suis pas une vraie pharmacienne dans le fond parce que je ne suis pas inscrite au bureau de l'Ordre et que j'ai seulement un bac en pharmacie mais comme le bac au Québec ça veut pas dire la même chose qu'un bac en France pis que de toute façon elle ne comprendrait pas. J'étais en forme disons !

Miss Particule a ensuite regardé mon dossier et lu les notes laissées par l'infirmière précédente, celle qui disait deux ans plus tôt que j'étais "exaltée" par mon cancer. Je lui dis qu'effectivement mon premier cancer pouvait avoir provoqué une crise d'hypomanie vu que j'ai une maladie bi-polaire. Elle répond pardon? Moi, je me dis c'est mon accent ou mes broches. Je répète en articulant distinctement et elle me demande ce que c'est … Maladie Maniaco-Dépressive, Maladie Bi-Polaire, me semble les mots parlent tout seuls, surtout pour une infirmière. Bon, Line, on se calme, sinon elle va dire que je suis "exaltée".

Elle me pèse (Yes ! 64kg), me mesure (Yes ! 1,65m) et me dit que les doses des médicaments en oncologie sont calculées en fonction du poids! Eah ! Pas vrai ? Première nouvelle !

C'était clairement la preuve que 1) elle avait rien compris, 2) elle n'avait pas "écouté" quand je lui ai dit que j'étais pharmacienne et 3) que les pharmaciens Français ne font pas du tout le même métier que les pharmaciens Québecois. L'expression populaire de mes vertes années "compteux de pilules" prend ici tout son sens. L'herbe a souvent l'air plus verte ailleurs, croyez-moi chers confrères du Québec - consœurs ne s'utilisant en France que pour désigner les membres des communautés religieuses féminines, faut dire qu'ici, le pouvoir politique des femmes ne s'y exerçait que là, il y a encore quelques années (je n'ai pas mis décennies de façon très intentionnelle).

La parenthèse informative: Surface corporelle (Message à titre informatique, exigée par ma cousine Sophie de France, parce que j'ai aussi une cousine Sophie au Nouveau-Brunswick).

La surface corporelle est une unité couramment utilisée en oncologie pour déterminer les doses des traitements. Pour les adultes, on utilise généralement l'échelle de Mosteller. Ma BSA (Body Surface Area) est de 1,71m2, ce qui correspond à la racine carré du produit de ma hauteur en cm et de mon poids en kg divisé par 3600. Fingers in ze noze.

Bon je reviens à mes moutons et à Miss Particule qui, pour l'instant ne m'a rien appris de nouveau, ma masse et ma taille étant relativement stables depuis le matin. Elle fini par me dire qu'on va établir un rendez-vous parce que, qu'on opère ou pas (ce n'est qu'un détail après tout !), va falloir faire de la chimio. Bon, OK, j'apprends encore quelque chose de nouveau, non seulement on opère alors qu'a priori on ne devait pas, que la radiothérapie passe de 3 semaines à 5 semaines et que malgré tout, il y aura aussi de la chimio. On n'est pas sorti du bois (de l'auberge) ! Elle brasse encore un peu ses papiers et fini par trouver le carnet de rendez-vous. Jeudi 18, 10h30. Et je suis encore une fois rattrapée par la réalité et la mauvaise foi, encore faut-il qu'il y en ait une bonne.

Le clou final c'est quand elle a essayé de me "vendre" une perruque. Là, je n'ai pu résister, du grand art. Si ma Chauve Préférée du Moment et plus fidèle lectrice (elle se reconnaîtra !) avait pu assister à la scène, elle aurait vraiment, mais vraiment, été très fière de moi.

Particule: En brassant ses paperasses et finissant par me présenter un catalogue

"Je voudrais vous présenter les derniers model…

Cancer Bitch:

"Non merci, ça sera pas nécessaire" (avec le ton qu'emploie la Sister)

P: "On fait des nouveaux modèles maintenant avec des vrais cheveux"

CB: Dans sa tête :" A comprends rien, j'en veux pas de ses crisses de ch'veux, pis jusse à penser qu'une pauvre Indienne s'est faite couper les cheveux pour qu'une occidentale soit conforme aux apparences de la société, no way. Je suis pas une victime du cancer, je ne serai certainement pas victime de quoi que ce soit, et surtout pas de la mode. Non mais !".

"Non merci, ça sera pas nécessaire" (avec le ton de la Sister qui commence à s'énerver)

P: "Mais c'est remboursé par la sécurité sociale"

CB: "C'est pas une question d'argent" (avec le ton de la Sister énervée)

P: "Prenez-la quand même, au cas-ou"

CB: (Avec le ton de Nat quand elle a à faire avec des incompétents)

"J'en ai pas besoin, j'ai même hâte de ne plus avoir un poil sur le coco pis ailleurs aussi. Fini la poileuse! Ma mère va enfin être contente, j'aurai plus besoin de me raser les jambes."

"Il me reste plein de chapeaux pis des foulards de la dernière fois. J'ai même des photos de ma prochaine coupe de cheveux comme ça on perdra pas de temps si j'ai une autre métastase. Mais j'espère que ce sera l'hiver parce qu'en été les chapeaux, ca pique"

"… sauf ma bombe mais vu que je peux plus monter à cheval, c'est pas vraiment grave j'imagine."

Sur ce, je me suis levée, signifiant de façon polie à mon interlocutrice que la discussion s'arrêtait là. La pauvre, j'ai peut-être été un tout petit peu raide mais elle était pire qu'une témoine de jéhovah. Devrait peut-être penser à changer de job... elle a sûrement voulu devenir infirmière pour se marier avec un docteur !

Maudit que ça fait du bien de bitcher un peu!

Et zou !

jeudi 4 septembre 2008

Des nouvelles des vieux pays

Je sais, je sais, je tarde, je tarde.
Vous étiez cependant avertis - Voir profil, centres d'intérêt.

Mon fils (ah ! qu'il est beau), est revenu de Normandie dimanche dernier, le mollet galbé et le bedon bien rond. Il est "gras du bide" comme il dit. Faut dire qu'on y mange bien dans ma famille normande. On en a profité pour se faire un repas familial dominical avec ma famille de France; les Zyx (mes Beaux beaux-parents) et les Biches, nos amis marocains, ceux qui habitent au dessus de l'Arabe du village (le dépanneur). On a eu droit à un Paris-Brest de Luneray, un gros chou à la crème... à la crème de noisette et en forme de "tire" (pneu en France), 1000 calories minimum au cm2. On a aussi eu droit à tout plein de "spécialités marocaines": un coffret en bois, un melon jaune, des super bons gâteaux et j'en passe …

Mr.X s'est finalement remis de son rhume d'homme. J'ai failli lui demander d'aller coucher ailleurs, puis je me suis ravisée… Deux cancers en 2 ans, y'a pas beaucoup de gars qui endureraient ça, sans parler de mon caractère.

Junior n'avait pas défait ses valises qu'il devait les refaire (ah ! il est beau mon fils). Lundi matin il est allé jouer chez sa copine et en revenant, je ne sais pas pourquoi, il ne voulait plus devenir conducteur de TGV, mais docteur. On en reparlera, je préfèrerais plombier ou vétérinaire.

En France, la rentrée scolaire, c'est L'ÉVÉNEMENT de … la rentrée. Avec, au début de l'été, son pendant, "LE BAC". Je sais pas si c'est moi, mais me semble que dans mon temps, entrer à l'école en septembre pis avoir un secondaire V ce n'était pas la fin du monde. Mais je vieillis, je vieillis et je radote. L'adolescence de Junior risque d'être mouvementée.

En fait je dis ça pour expliquer mon état de lundi, le 1ier septembre, le lundi, LE JOUR J. Nous sommes allés raccompagner Junior dans son école de riches, avec la Porsche cette fois, sauf qu'il mouillait. Shit! Ben le p'tit torieux chantait (juste) sur l'air de Mercy de Duffy en improvisant des paroles genre: Je vais à l'école, yeah yeah yeah ! Je vais apprendre plein de choses, yeah yeah yeah! Je vais revoir la "marâtre" du dortoir, yeah yeah yeah!.

Et moi qui me suis fait un sang d'encre (de cochon). Je lui dis? Je lui dis pas? J'ai même consulté ma généraliste à ce sujet, et aussi pour me procurer des pilules. C'était d'ailleurs aussi son avis; rien ne sert de l'inquiéter davantage, on attend 3 semaines après la rentrée, c'est-à-dire 3 semaines avant les prochaines vacances. La France est un paradis je vous dis!.

J'ai pensé à ma prochaine coupe de cheveux. En fais je m'intéresse depuis peu, depuis le 20/08/08, à 20h08, à la capillisculpture (hair design en France). Puisqu'une photo vaut mille mots, merci Sister de m'avoir rappelé que "mille" était invariable, en voici donc quelques milliers. Votre avis nous intéresse, mes cheveux et moi, donnez-le nous (nous-le), j'adopterai la coiffure la plus plébiscitée (la plus backée).

Tapez 1

Tapez 93

Tapez 243 548 549.

Toujours pas de nouvelles de Dr. Mamours. Opéra-t-il? N'opéra-t-il pas ? Dame Guy Haut, celle-là est pour toi..

D'ailleurs, je voudrais profiter de ce blog (blogue) pour passer quelques messages:.

Pour NQ: Contente que l'Espagne t'a accueillie cet été, comment vont les filles ?.

Pour GG du Québec: J'espère bien voir ta fille prendre la relève d'Alain Bernard, dans le sens de la vitesse, pas du costume de bain (maillot).

Pour ma Véto favorite, son chat et sa moto: Tiens-toué ben, j'arrive ! Comme le chantait Diane Dufresne..


Olive, je t'envoie ce blog par courriel. Contrôle à ma rentrée, tu devras prendre l'accent québécois..

Et, oui matante Gisèle, je vais arrêter de fumer, mais pas cette semaine, OK?.

A la reine du heavy, je te lis, je te lis, continue, tu me fais rigoler..

A Marianne, Anne, Sylvie, Rania, Agnès, Claire, Marie-Andrée, Marielle, Caroline, Nathalie, Valérie, Anne-Marie, Joanna, à Catherine, à Dominique, Marie-Laure, Sylvie, à Fapa et tous les autres, mille mercis pour vos messages d'encouragement..

Merci à mes Freds et à mon chuchoteur pour leurs câlins, leur hospitalité, leur support, leur compréhension. Merci à ma Marion. Merci à Dada et à tous ses amis..

J'ai perdu l'adresse de la P'tite Débrouillarde, quelqu'un pourrait me refiler l'adresse courriel de Sarah ?.

Et zou!