CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
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mardi 18 août 2009

La vie de château

On a eu d'la visite la semaine dernière, Jude pis son chum, Mr.M. Nous avons passé quelques jours à la maison, moi lessivant et repassant (!!!), Mr.X. bricolant et eux visitant. Pis finalement, on a décidé de prendre nos vacances au sérieux et de profiter de la campagne Percheronne. La première fois où je suis allée dans le Perche, invitée par une copine du bureau, c'était en juin 2008. Il y a à peine plus d'un an. J'avais fait une super balade à cheval, avec galop et 2 sauts, et un cancer qui s'annonçait. J'ai l'impression que c'était hier, j'ai l'impression que c'était il y a une éternité.

Mais, cessons ces facéties. Jude, nos Mr. et moi sommes donc partis mercredi en fin de matinée. Sur la route, nous traversâmes Anet et pûmes apercevoir son pendule surmonté du cerf et ses chiens.



Puis, le gargouillement de nos estomacs et le GPS nasal de Mr.X. nous firent nous arrêter à "La Gourmandise", charmant petit restaurant de la non moins charmante commune de "La Loupe".


C'est la panse bien garnie que nous quittâmes ce joli village. Après avoir traversé maints bourgs et hameaux, nous arrivâmes en vue de verdoyants vaux et collines, d'où tout là-haut, nous attendaient Villeray, son moulin, sa piscine et sa baignoire à jet. La cerise sur le sundae … pour arriver au château, il fallait traverser les écuries !


Le lendemain, après au moins une heure de trempage dans la baignoire à jet, j'ai rejoint le reste de la gang pis on est allé faire un p'tit tour dans les environs. Le Perche n'est pas vraiment une région. C'était à l'origine une vieille province française avec ses propres lois et coutumes. La région aujourd'hui s'étend sur quatre départements. Il y a eu pas mal de guéguerres administratives dans le temps et maintenant, il y a un super beau parc naturel avec plein d'arbres et de chevaux. Les noms des villages sont assez drôles en France, et ne sont pas saturés par les saints. Ce qui est curieux aussi, c'est le nombre d'habitants ; quand j'entre dans un village, genre Nocé, 768 habitants, j'ai un peu l'impression d'être Lucky Luke. Par ailleurs, en parcourant la carte on s'est rendu compte que les noms de beaucoup de villages du coin correspondaient à des noms de rue de la ville de Boucherville au Québec, où Jude et son Mr.M. habitent depuis environ six mois. Ainsi les noms des rues De Mortagne, De Randonnai, De Nogent, De Tourouvre, De Bellême, De Réveillon correspondent à certains villages de la région. Coincidence ? I think not !!!

Je vous sens curieux. Et hop, unp'tit peu d'histoire, le reste pouvant être lu sur Wikipédia.

Contrairement aux autres régions de France où l'émigration était souvent la seule solution aux guerres et aux famines, il paraîtrait que les émigrants du Perche ne s'embarquaient pas pour ces raisons là, ben non voyons!, mais plutôt par "esprit d'aventure". Le "mouvement", aurait été lancé vers 1634 grâce au pouvoir de "persuasion" d'un certain Robert Giffard, pharmacien à Tourouvre et gourou de l'époque j'imagine. Encore un pharmacien. Par ailleurs, il paraîtrait qu'en plusse c'était un chum d'école de Louis Hébert, bien connu des écoliers québécois comme étant le premier vrai colon et le premier pharmacien en Nouvelle-France. Coincidence ? I think not !!!

Entouka, grâce à son activisme, Giffard à réussi à rameuter, sur environ 30 ans, 80 familles, comprenant environ 150 adultes, exerçants différents métiers liés à la construction. Ils sont partis pour un long voyage, la majorité choisissant de s'établir sur les rives du St-Laurent, près de Québec, pour y défricher et prospérer les nouvelles terres. Il semblerait que l'apport du Perche au peuplement du Canada serait d'environ 5%, leur descendance est aujourd'hui estimée à 1.500.000 personnes au Canada, beaucoup plus sans doute si on tient compte d'un important essaimage dans toute l'Amérique du Nord. Mais il faut que je vous dise (enfin, c'est pas moi, c'est Mme Françoise Montagne, historienne), "qu'il faut souligner que l'émigration percheronne se caractérise par une remarquable prolificité" … Les familles avec plus de 10 enfants étaient communes. L'esprit d'aventure hein ! À la mort de Robert Giffard, en 1668, la colonie atteint 3 000 habitants. Pour votre plaisir, voici les noms de quelques uns des émigrants partis du Perche au 17 e t 18ième siècle : Aubin, Bélanger, Bisson, Bouchard, , Cloutier, Côté, Drouin, Fortin, Fournier, Gagnon, Giroux, Gosselin, Jarry, Lambert, Landry, Langlois, Laporte, Leduc, Lefebvre, Lehoux, Morin, Paradis, Pelletier, Pouliot, Prévost, Rivard, Surprenant, Tremblay, Trottier, Trudelle, Turgeon, etc.

Quant à Pierre Boucher, "Mr. Boucherville", il n'a que 12 ans lors du boom "Québec, Yes We Can". Il vit à Mortagne (ville jumelée avec Boucherville aujourd'hui) et quitte la France en 1635 avec ses parents, Gaspard, charpentier-menuisier et Nicole Lemère, son frère et ses trois sœurs. À son arrivée en Nouvelle-France, il est "recueilli" chez les Jésuites qui l'envoient chez les Hurons apprendre l'amérindien. Il aurait sauvé des méchants Iroquois, la ville de Trois-Rivières (où Mr.M a passé une grande partie de sa vie). Coincidence ? I think not !!! Et en 1661, c'est à lui que l'on devrait, après un lobbying serré auprès de Louis XIV, l'envoi du fameux régiment de Carignan, qui consolida la colonie. Parce qu'il avait été gentil, il reçut une terre sur la rive sud du St-Laurent, face à Montréal. Vous connaissez la suite. Pierre Boucher est mort en 1717 à 95 ans.

Mais attendez, c'est pas fini ! Regardez ce que j'ai déniché sur le site du Musée de l'Émigration française au Canada. "Le 31 mai 1891, un train spécial s'immobilise en gare de Tourouvre. Les autorités civiles et religieuses attendent sur le quai. Un voyageur illustre pose le pied sur le sol du Perche. Il se nomme Honoré Mercier*, c'est le Premier ministre du Québec et ministre de l'agriculture du Canada. Il est le descendant de Julien Mercier, émigrant parti de Tourouvre en 1650. Fleurs, arcs de triomphe et discours accueillent cet hôte de marque mais ce sont les Mercier restés à Tourouvre qu'il veut rencontrer : « Il y a bien longtemps qu'on ne s'est vu, leur dit-il d'un ton joyeux. Il y a 250 ans ! »". C'est drôle hein !

Après ce bref intermède historique, revenons aux choses sérieuses. Bref, on a déjeuné dans un petit resto de Mortagne-au-Perche, La vie en Rouge. Le gars qui tenait ça était un fonctionnaire en année sabbatique et devait décider en octobre s'il retournait à son boulot ou continuait son commerce d'épicerie fine, de saucissons, de fromages et surtout de vin. Pour lui le choix semblait clair, il resterait commerçant, il en avait marre de "rien faire", texto. On est ensuite allé visiter le Manoir de Courboyer, avec son potager, ses ânes et bien sûrs ses percherons (sur 4 jambes**). Une super belle journée sauf que de retour "au château" vers 17h, je n'ai pu m'empêcher de sombrer … jusqu'au lendemain matin pendant que mes comparses se goinfraient de ris de veau, d'agneau et abats en tous genres, le tout supportés par au moins 10 fromages et 2 bouteilles de vin, sans parler des desserts. Ma vie est triste quelquefois !

Bref, la grosse vie pour 2 jours et le retour, via les Beaux, pour récupérer Junior, question de donner un break à tout le monde ! Nous sommes aussi allés récupérer Céleste que nous avions laissé en pension avec tout plein d'amis chiens. Jude et Mr.M sont partis samedi et depuis je dors !

Aujourd'hui on reprend les choses en mains et on part en vacances chez les Beaux. Lecture et farniente en perspective. Nous ne reviendrons que la semaine prochaine pour affronter, encore une fois, PET-scan, IRM et compagnie.

Et zou !

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*Pour ceux qui ne le savent pas, j'ai fait mes 4ième et 5ième secondaires à la polyvalente Honoré-Mercier.

** Pour les chevaux, on ne parle pas de "pattes" mais bien de "jambes".

vendredi 10 juillet 2009

Elle est pas belle la vie !

Y'a rien de mieux que les vieux dictons pour nous remettre les pieds sur terre. Ainsi, Secundum pluvia , bonus tempestas …

Finalement c'est facile le latin ; une bonne météo à la suite de la pluie ! Après la pluie, le beau temps ! Ayant utilisé un traducteur en ligne je ne suis pas certaine que la locution soit la bonne. Mais, on s'en fout, car, comme le disait Léonard de Vinci, "La science la plus utile est celle dont le fruit est le plus communicable" que j'interprèterais comme "l'important c'est que le message passe, peut importe la façon de l'enseigner".

Bon, les dernières news …

Je suis finalement sortie de lapital des cancers, le samedi matin, en pleine forme et avec ordre d'y revenir le lendemain, dimanche pour 20 h. Oui mon capitaine. J'ai passé un super week-end, tranquillos à la maison et laissez-moi vous dire que j'avais pas vraiment envie de repartir, fût-ce pour Saint-Nuage* (à lire à la fin). Mais bon, j'avais quand même un scan à faire. En arrivant à lapital, les infirmières m'attendaient l'aiguille aux mains, re-perfusions. Le lendemain j'ai appris que finalement le scan n'était que pour le mardi et que je pouvais ressortir de lapital pour y revenir le lendemain … Oui mon capitaine. Je me suis dit que j'en profiterais pour démêler les derniers soucis de la sécu que je ne prends pas la peine de vous décrire maintenant parce que cela risquerait de dégénérer.

Mardi, quand je me suis présentée pour l'examen, il y avait un écriteau sur la porte ; "Frappez et attendez qu'on vous ouvre". Je sais pas pourquoi mais ça m'a fait penser au Petit Chaperon Rouge et au "tire la chevillette, la bobinette cherra". Donc quand on m'a ouvert, j'ai dit : "Bonjour, c'est le Petit Chaperon Rouge ! Le technicien a pas eu besoin d'un scan pour faire son diagnostic !!! Le soir, j'étais au bord de l'apoplexie, angoissée comme une débile et donc très très de mauvaise humeur et "meuchante". Mr.X. devrait recevoir la médaille du meilleur mari, à vie. Naturellement, j'ai fait tout ce qu'il fallait pour être désagréable. Il dit rouge, je dis jaune, il dit yes, je dis no. C'est vraiment lui qui ramasse le plus en ce moment, sans compter ses autres soucis (son Papa, son boulot, sa piscine pis son char), pour l'instant Junior étant entre les bonnes mains des Beaux.

Après le scan, j'ai réalisé ce qui m'arrivait. Je pense que je ne voulais pas y penser mais là j'avais été confrontée à la réalité et je ne pouvais lui échapper. Ca me dérange pas que le cancer m'atteigne aux seins ou à la colonne, mais fuck, pas le cerveau ! C'est mon principal atout de séduction !!!! Mon humour quoi !

Dans l'après-midi du mercredi, Mme Biche est venue donner un coup de main pour une lessive et cela a déclenché un truc ! Je me suis transformée en fée du logis, c'est à dire que j'ai fait la vaisselle, du lavage et même mon lit. Un peu plus tard, j'ai donné un coup de main à Fabulous pour la mise en page d'un document (une version française d'un scénario pour un dessin animé). Jamais fait ça de ma vie, mais c'était vraiment cool de faire marcher mes neurones et aussi de pouvoir redonner un peu de ce que j'ai tellement reçu, d'elle et de vous tous. Des fois j'essaie d'être une meilleure personne, de me remettre en question et surtout d'être plus patiente, ces moments d'effort suprême (!!!) sont malheureusement devenus de plus en plus rares. Est-ce une autre vallée qui se pointe ou juste un p'tit trou ? J'ai donc profité de ces deux jours à fond la caisse.

Jeudi, j'ai poussé l'audace jusqu'à aller luncher avec des vieilles copines, celles qui m'ont accueillie à mon débarquement en 1997, dans ce drôle de pays où la culture est différente et où les mots ne veulent pas dire la même chose que ceux de mes 35 premières années au Québec, surtout ceux que l'on ne dit pas. On a bien rigolé en se remémorant le bon vieux temps, en célébrant le bac de la p'tite dernière et les réfections d'un gîte rural dans une ferme du 15ième siècle (je déteste les chiffres romains). C'était la première fois que j'appréciais la nourriture depuis septembre dernier je crois. J'ai vraiment pris du plaisir à déguster un filet de turbo et ses petits légumes à la crème auquel se sont ajoutées trois boules de sorbet. Le top quoi ! L'après-midi, je suis allée voir Monica, question de me préparer à l'arrivée de ma mère, avec qui j'ai parlé une heure au téléphone à mon retour en me faisant les ongles, qui, soit dit en passant, redeviennent de plus en plus normaux.

Ce fût deux journées de bonheur rare ! Deux beaux jours "normaux", avec un surplus de soleil, d'énergie, de joie de vivre et sans douleurs. Aujourd'hui j'avais prévu terminer la lessive, papoter avec Jo, une copine du village, terminer le texte avec Fabulous, et aller voir Stone avec July, une copine Québécoise. Mais, cela n'est pas arrivé. Ce matin, re-nausées, re-vomis, re-projets foutus en l'air.

Mr.X. résistant à tous mes "bruits", décidant de ne pas m'abandonner et SURTOUT, prenant tout en charge, est resté avec moi, a téléphoné à notre merveilleuse Maya, à notre médecin traitant, à Fabulous, à July, à Jo. Il s'est occupé de TOUT ! Je n'avais qu'à dormir. Mais, car il y a bien un mais, on a des bonnes nouvelles !!! Maya nous a dit que j'avais passé mes examens avec succès ! Comme l'a dit Mr.X., j'ai rien dans la tête dans le sens pas de métastase je suppose plutôt que tu n'as rien dans le ciboulot. La la la la lè reuh ! Pour ce qui est des nausées elles font parties des effets secondaires liés au Fémara et ils diminueront avec le temps. Donc, ça roule ma poule ! Je me suis recouchée à 9h00, avec des anti-crampes, des anti-vomis et des pro-dodo. Je me suis levée à 13h00, en forme. Je vais beaucoup mieux et j'ai même eu assez de forces pour aider Fabulous à la finalisation du document.

Et zou !

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*Lapital des cancers est situé à St-Cloud (en anglais "cloud" se traduit par nuage). Bon, elle est facile celle-là mais tant qu'à faire, ET je sais que vous l'attendiez tous, voici notre section "Enrichissez votre savoir de choses inutiles mais amusantes !"

Je me disais bien que St-Cloud ne devait pas dériver de "St-Nuage" donc je suis allée faire un p'tit tour sur WikipédiA (c'est une merveille ce site). Et voici, la petite histoire, qui, vous surprendra. Lisez bien jusqu'à la fin.

St-Coud n'est pas né saint, il a dû travailler fort pour ça. Il n'est même pas né Cloud, mais Clodoald en 522 (du germanique: "hlod", gloire et "ald", ancien). J'imagine que c'était un prénom à la mode dans ce temps-là. Ancienne Gloire. On dirait peut-être "has been" aujourd'hui ? Entouka, il était un des trois fils de Clodomir, roi d'Orléans et de Gondioque, reine aussi j'imagine … quoique en 500 et quelques, le féminisme n'était pas encore inventé. Ses deux frères ainés s'appelaient Thibault et Gonthaire. Accessoirement, ces trois petits frères étaient les petits-fils de Clovis 1er, considéré comme le premier roi chrétien du royaume des Francs (qui deviendra la France au 8ième siècle). Leurs oncles, les frères de son père Clodomir, étaient Childebert 1er, roi de Paris (le Bertrand Delanoé de l'époque) et Clotaire 1er, roi de Soissons (au nord de Paris, à l'est d'Amiens, là ou il y a de la casse de vase).Vous suivez toujours ? OK, on continue.

Dans ce temps-là, ils passaient leur temps à se battre (dans ce temps-là seulement ?) et les méchants Mononcles ont voulu mettre la main sur l'héritage des neveux quand leur frère Clodomir mourut. Ils ont tout bonnement décidé de les tuer. Dans ce temps-là, on niaisait pas avec le puck. En 525, Thibault et Gonthaire, âgés de dix et sept ans, furent donc assassinés, au désespoir de leur grand-mère Clotilde (la veuve de Clovis 1er) qui voyait ses enfants tuer ses petits-enfants. Et on dit qu'on vit aujourd'hui à une époque pleine de violence … Clodoald, le p'tit dernier, âgé entre de deux-trois ans, a pu échapper au massacre et est allé jouer à la cachette dans un monastère. Et c'est ici que l'histoire devient intéressante.

Clodoald (appelons-le maintenant St-Cloud), grandit et mûrit et, j'imagine, s'est dit que la politique et les guéguerres, ce n'était pas pour lui. Devenu moine et après toutes ces réflexions, St-Cloud se coupa les cheveux au cours d'une cérémonie par laquelle il déclara renoncer à la royauté, préférant sacrifier sa chevelure, symbole de la royauté franque. Il a sacrifié sa chevelure ! Comme moi ! Coincidence ? I think not !!!

Il vint finir ses jours en ermite sur une colline proche de Paris qui porte désormais son nom. Il est le patron des "Cloutiers" et il y a un dicton qui dit : à la Saint-Cloud (le 7 septembre), sème ton blé, car ce jour vaut du fumier.

Et rezou !

En passant, j'ai le poil qui repousse …malheureusement plus vite sur les jambes que sur la tête !

vendredi 15 mai 2009

En vrac II

En France, être en vrac, ça veut dire ne pas aller très bien, dans la tête ou ailleurs. Aujourd'hui, c'est, encore, mon crisse de système digestif. Bon, je sais, c'est un peu normal, j'ai un cancer et j'ai eu ma chimio avant-hier. Malgré tous ces désagréments, je préfère encore les douleurs physiques aux douleurs psychiques, au moins on sait d'où ça vient ! Tout ça pour vous dire que je suis en train d'expérimenter les premières nausées de ma vie, entouka, celles liées à un état maladif et non celles d'un lendemain de brosse (lendemain de cuite). Je suis allée, pleine de bonne volonté, après avoir feuilleté un livre de recettes, noté la liste des ingrédients et fait la liste, à l'épicerie … Même pas eu le temps de me rendre dans les rayons des légumes, je pensais vomir ! Je suis ressortie au bout de 30 secondes, j'ai remis le panier (caddy) où je l'avais pris, récupéré ma pièce d'un euro, embarqué dans mon char et je suis ressortie du stationnement (parking) en me tapant tous les dos d'âne, j'avais l'impression de traverser la Manche …

Fabulous était à la maison pour garder Céleste … C'est drôle mais le fait qu'il y ait quelqu'un chez moi, et Fabulous en particulier, ben, je me suis donné le droit de me coucher. J'ai fait un beau dodo d'une heure et me revoilà sur le piton (en forme) ! Avouez, c'est quand même vachement mieux qu'un épisode dépressif !

En vrac, au Québec, ça veut dire ce que ça veut dire … pêle-mêle. Je vous livre donc mes dernières impressions, heures, jours, comme ça, pêle-mêle.

Mes Beaux

On m'a demandé de leurs nouvelles ce matin. Ouf ! Tout est maintenant réglé ! Je sais, c'est toujours plus facile à dire quand on parle du père de quelqu'un d'autre, même si c'est mon Beau, que du sien. On l'a "stenté" la journée même de son infarctus. Quand je vous dis que le système de santé français est merveilleux ! D'ailleurs, ça faisait longtemps, je profite de l'occasion pour, eh oui, un petit intermède médical …

Qu'est-ce qu'un "stent" ? Vous pensez bien qu'au Québec on dit endoprothèse vasculaire, c'est tellement plus simple !Quand on fait un infarctus du myocarde, c'est parce qu'une artère coronaire est bouchée par de la graisse d'oie, du beurre ou plus vulgairement du cholestérol. Un petit tas de gras (athérome) se colle donc sur les parois de la petite artère qui alimente le cœur, empêchant ainsi le sang de bien irriguer le muscle cardiaque. La solution, facile, c'est de déboucher l'artère. Le furet étant moyennement efficace, on pratique en général, une angioplastie, procédure qui permet, à l'aide d'un petit ballon qu'on gonfle dans l'artère bouchée, de décoller les parois de l'artère en tassant sur les bords toutes les bonnes choses à manger, la crème en particulier. Le problème, c'est que souvent, après le passage du ballonnet, les artères se resserrent à nouveau. Mais, pas de panique, parce que la médecine moderne a réponse à tout ! Et c'est ici qu'intervient le fameux "stent" qui est une petite armature métallique que l'on met en place justement pour empêcher ce nouveau rétrécissement. Mais, me direz-vous, n'est-ce pas un corps étranger pour le corps humain ? Eh oui, et pour rendre compatibles ces deux corps, le temps que le métal se recouvre de nouvelles cellules de Beau, on utilise de l'aspirine et un autre agent anti caillot. Elle est pas belle la techno ! J'ai donc un beau Beau presque tout neuf, qui, tel le cousin Hub dans les visiteurs, chevauche, non pas un destrier mais un vélo d'appartement.

Mon café, mon village

Mon village est un tout petit village, presqu'un "hamelet", un petit hameau (3 cabanes et une ferme !) et nous n'avions pas de véritable commerce avant que ne rouvre l'ancien hôtel du village, rénové. Malheureusement, ce café (épicerie, relai de poste, bar, resto) a dû fermer et nous avons perdu notre seul lieu de rencontre, où les madames revenant d'aller mettre leur progéniture à l'école, se retrouvaient pour papoter. Dernièrement, deux frangins se sont lancé dans l'aventure et notre café a pu être, à nouveau, ré-ouvert. Je me suis donc foutu un bon coup de pied et ce matin j'ai rejoint mes madames. C'était trop cool. Mais qu'est-ce que je fous à aller travailler comme une débile alors que la vie de village est géniale ? Ben, le fric quoi !

Et zou !

jeudi 19 février 2009

Le crime était presque parfait …

Aujourd'hui j'ai eu ma deuxième chimio. Fingers in ze noze. C'est passé comme une lettre à la poste (sauf à Boulogne-Billanccourt où les facteurs sont en grève depuis un mois). En fait, cela s'est tellement bien passé que quand Mr.X. est arrivé au CRH vers 18h30, j'ai décidé que je ne passais pas la nuit à l'hôpital. Na. Non. Nada. Branle-bas de combat, l'infirmière-chef arrive, l'interne de garde (il devait avoir à peu près 15 ans) et, on me dit, oh miracle, qu'il n'y a pas de problème ! YES ! Ma perfusion devait se finir à 19h15. Je refais les bagages. Guette le goutte-à-goutte et aussitôt la dernière tombée j'appelle mon infirmier préféré. C'est juste si j'avais pas le manteau sur le dos quand il m'a retiré l'aiguille. JE SUIS LIBRE !

Junior étant en vacances, les Beaux sont de retour. Je trouve ça cool de se retrouver en famille et, honnêtement, je n'avais pas du tout envie de passer une soirée dans un lit d'hôpital alors que tout le monde était réuni dedans mon foyer.

Je vous ai raconté que mon chêne s'était pété une branche pendant ma dernière hospitalisation en janvier dernier. Mon Mr.X. est fort, mais des fois il faut qu'il prenne un break. Après la deuxième opération, on ne sait pas pourquoi, mais j'ai été assez malade. Je n'arrivais plus à manger et je vomissais tout le temps. Je dois aussi vous dire que dans ma famille on est assez gâtés en termes de maladies héréditaires, surtout en ce qui concerne le cancer (la mammographie de ma sœur est OK !) et puis je vous rappelle que mon père est décédé voilà même pas deux ans d'un cancer de l'estomac. Le vomi, on connaît ! Donc, tout ça pour dire que Mr.X. me voyant dans cet état a téléphoné à ma mère, au Canada, lui demandant de venir nous voir le plus rapidement possible, qu'il était inquiet. Et là, panique à bord, ma mère me laisse des messages sur mon portable (cellulaire), elle s'inquiète, pour moi et pour Mr.X.. Je l'a rappelle. Bon OK OK, je n'ai pas le droit d'utiliser mon téléphone à l'intérieur de l'hôpital mais il s'agit d'une urgence. J'explose encore une fois mon forfait avec ma maman, calme le jeu, je vais bien, tout va bien. Par contre, je me rends bien compte que mon chêne commence à craquer un peu … J'appelle les Beaux.

Les Beaux sont Français et habitent à 150 km de notre beau village. J'appelle sur le fixe, pas de réponse. Bizarre … J'appelle le portable de ma belle-mère, elle me répond ! Ouf ! Je lui dis que Mr.X. ne va pas bien et que j'apprécierai beaucoup s'ils pouvaient dormir à la maison ce fameux soir de janvier. Elle me répond qu'ils y seront le soir même. Pourtant, j'ai une étrange impression. Quel est ce bruit de fond ?

Je tente de joindre mon cher et tendre sur son portable, pas de réponse. Normal. Téléphone éteint, batterie à plat, je connais la chanson. Et tout d'un coup, qui vois-je arriver dans ma chambre? Mr.X. et le Beau. Il est allé voir son médecin, il n'en pouvait plus. Mais, tellement il était bouleversé, tellement plus capable, qu'il avait déjà fait venir ses parents, son père est même allé avec lui chez le docteur. Mais alors, c'est qu'ils étaient déjà là, chez moi ??? Je ne comprends plus rien ! Et toujours, cette étrange impression, ce bruit de fond … C'était pas des vaches tout de même …

Aujourd'hui, en soirée, tel Hercule Poirot, j'ai réuni tous les protagonistes, y compris ma mère au téléphone, et j'ai résolu le mystère …

Mon chêne a cédé ce soir-là. Il a craqué. Déjà que ce n'est pas toujours facile de vivre avec moi, imaginez avec un cancer. Il a appelé ma mère à son secours, je crois, tout comme il l'a fait avec ses parents. Sauf que, ma mère dans sa culture toute nord-américaine, n'a fait ni un, ni deux et m'a mise au courant, alors que ma Belle, voulant me préserver, mais sans mentir (c'est contre sa religion), m'a dit qu'elle serait chez nous ce soir. Mais ce bruit dans son portable ?

C'était le train, qui passe derrière MA maison, dans MON village …

Le crime était presque parfait …

Et zou !

lundi 26 janvier 2009

Délivrance

Nous sommes dimanche soir. Mr.X. a raccompagné Junior à "Poularde". D'ailleurs c'est mon cher et tendre qui a eu sa fève lors d'une galette mémorable avec nos copains Biches. Je vous dis ça pour vous situer un peu. J'ai du mal à me suivre, j'imagine que pour vous c'est probablement pire.

RAPPORT TECHNIQUE. Pour ceux que mon corps intéresse plus que mes états d'âme. Et croyez-moi, ils étaient nombreux à l'époque !

J'ai été opérée pour mettre du ciment dans la L2, le treize janvier. Mr.X et Mononcologue se sont démenés pour activer les choses et zou ! J'ai été télé transportée le quinze janvier à l'hôpital des cancers. On m'a fait plein de tests et UNE PONCTION LOMBAIRE (l'affaire que j'avais le plusse peur au monde). On a décidé de débuter la chimio mardi le 20 janvier et j'ai pôgné les nerfs et je me suis auto-persuadée que, puisqu'on me faisait tous ces tests, le début de la chimio serait décalé, puisque je ne pourrais sortir de l'hôpital qu'à la fin de la semaine … Parce que il y a "la fin de la semaine" et "la fin d'semaine". C'est pas la même chose. Au Québec, c'est clair pour tout le monde, pas de niaisage, de tatawounage, de gossage, c'est ça. Au Québec, la fin d'semaine c'est samedi et dimanche. Entouka, c'était comme ça dans mon temps, au début 1997. Mais depuis qu'il y a des migrants et la mondialisation, peut-être que c'est plus comme c'était…

En France, c'est plutôt jeudi et vendredi, et quelques fois mercredi soir. Pis comme j'avais su par une voie non officielle, la technicienne du scan et non l'infirmière, que ma prochaine IRM était jeudi, ben, j'ai présumé qu'on devait attendre les résultats des tests avant de débuter le TexMex, ma chimio quoi ! Je ne sortais pas avant samedi, c'était clair. Mais je m'égare …

Sortie de l'hôpital des cancers le 22. Les Beaux-X sont venus me chercher et on est tous rentrés à la maison, sauf Junior que les Beaux sont allez chercher à Poularde le lendemain. Et depuis ce fatidique jeudi soir que je me suis mise en tête faire un film. J'ai eu aussi d'autres "fixations" depuis que je suis rentrée, et je sais que je suis en phase hypomaniaque mais je me soigne.

Le film était une fixation. Pour l'instant j'en suis à l'analyser et on rigolera bientôt de l'explication que je trouverai.

Voilà. Je me suis super amusée, j'espère que ça sera pareil pour vous autres ! Il s'agit de photos que j'ai prises au retour de ma première opération au début novembre quand ma mère était avec moi. J'ai aussi en aussi ajouté quelques unes du deuxième séjour et naturellement du deuxième retour !

Et zou !



dimanche 25 janvier 2009

Et la suite …

Je vous la fait courte, puisqu'il n'est plus question maintenant que de migraine, maux de cou, nausées et de quelques vomissements. L'angoisse. L'angoisse.

Scanner à l'iode, rayons X tout du long et ponction lombaire en prime. En deux jours j'ai défoncé le budget de l'hôpital.

Mr.X., Junior et les Beaux sont venus me voir, sont venus me chercher de là où j'étais, du fond de mon trou, là où j'errais, du fond de mon hère, qui effraie bien sûr. Merci à Gotlib pour celle là.

J'ai peur, et toujours ces nausées, ces maux de tête, ce mal de cou. Qu'est-ce qui m'arrive ? Mon cerveau serait-il maintenant atteint ?

La qualité de la nourriture s'est grandement améliorée depuis que je suis à Huguenin, mais rien n'y fait. J'ai plus envie de rien. Je m'enfonce sans pouvoir compter sur vous puisque j'ai passé la journée de lundi à rechercher une connexion internet pour mes gémissements cybernétiques. Le téléphone existant toujours, j'appelle tous les gens, y compris ma nièce et mon neveu, prétendant bien sûr vouloir les aider. Mais je ne suis plus dupe, j'ai besoin d'eux. J'ai besoin de ma famille tricotée serrée.

Malgré tout, le quotidien m'appelle et j'ai contacté la mutuelle, j'ai écris mes cartes de remerciement pour le général, acheté un lait anti-desséchant pour la peau, c'est qu'on soigne nos coudes dans ma famille. Je me suis promenée, j'étais bien. Mon prochain examen n'étant que pour le lendemain, je me sentais libre.

Retour dans ma chambre, d'hôpital. On me cherche. On a une place, vite vite pour un autre examen, une IRM. Et hop ! Les vacances sont finies. Une IRM avec une migraine, la prochaine sera pour jeudi. Je présume que la chimio qui devait commencer mardi devra attendre aussi.

L'angoisse. Je me dis qu'à force de chercher, ils vont finalement finir par trouver quelque chose. Peut-être pas une masse, du tissu, mais peut-être quelques cellules qui se seraient échappées de ma colonne pour prendre le chemin de la moelle buissonnière.

Et tout ça, entrecoupé, toujours, de nuit de six heures, visitées. J'en peux plus.

Et zou quand même !

jeudi 8 janvier 2009

Mélimélo

Coming Out

C'est fou, et c'est le cas de le dire, mais il y a plein de gens qui m'ont écrit pour me bravoïfier d'avoir repris mes pilules anti bipolaires. Comme m'a déjà dit une grande amie et collègue de travail, si je veux que les gens acceptent ma maladie, il faut que je l'accepte avant … Premier objectif de 2009.

Train train

Ça y est, tout le monde est sorti de la grippe. Promis, juré, l'an prochain je me fais vacciner. On a finalement fêté nowel le 2 janvier. Les beaux-Xs sont venus déjeuner à la maison avec tonton JP. Mme Biche était là aussi avec sa gang. C'était cool ! On a bu du champagne rosé, échangé des cadeaux, et j'ai même réussi à me sauver de la vaisselle en allant voir Stone avec tonton. Ce qu'il est beau ce dada. Y'avait Mike, son coach perso qui le montait sans mors. Céleste a aussi eu droit à sa réunion de copains avec Chiara, Titeuf, Zébulon, Wolfgang, Pocket et le Chat. J'ai aussi vu Axel, Anne, Sabine et Fred. Ça fait du bien de voir du monde. Samedi je suis allée dans un centre équestre en banlieue de la banlieue de mon village, avec Junior et Céleste. Avec les Yaaah-Girls et un mari, on a décidé de prendre un cours individuel, en groupe. Sans fausse pudeur, nous avons décidé de passer un "bilan de compétence" à cheval, question de savoir si l'objectif numéro deux, à savoir passer mon galop 4 (une espèce de diplôme qui veut dire que je me débrouille à cheval et que je peux accrocher dans les toilettes), est dans les limites de mes possibilités. J'espère tenir à cheval au moins 5 minutes. Ça va me faire drôle de monter un autre cheval que le mien. Est-ce une infidélité ?

Première sortie de l'année

Samedi dernier on est allé chez nos lointains voisins et néanmoins proches amis, les Pruniers. Ils sont tops ! Bien mangé, bien bu, bien jasé, bien amusé. On a mangé de la raclette et ça m'a rappelé ma poutine natale. J'ai des relents nostalgiques quelques fois. La sauce brune de la Patate à Malette, un shack à patates de Beauharnois, me fait pleurer et saliver à la fois. Mais revenons en banlieue parisienne et, oh surprise, en sortant, une douce petite neige. Je n'ai pas de pneus d'hiver et c'est vallonné dans mon village, mais soyons fous, nos reculés voisins n'habitent qu'à 2km. On aurait pu le faire à pieds, et aurions pu croisés poneys et chevaux.

C'est l'hiver et le hameau tremblant, est couvert d'un édredon tout blanc. Voici les preuves.



C'est vraiment cool. J'aurais jamais pensé que de la neige aurait pu me faire tant plaisir. Si vous saviez comment le son des bottes crissant sur la neige me manque. Ce bruit là, criss, criss, c'est quand on marche avec des grosses bottes dans la neige tapée, quand il fait un froid sec, quand la fumée sort de la cheminée, quand le ciel est tellement clair qu'on peut voir toutes les étoiles.

Rentrée des classes

Junior est retourné à Poularde dimanche dernier. Nous sommes allé magasiner des lunettes samedi, sa dernière paire était toute graffignée (égratignée). Sa 20ième paire et il n'a pas encore 10 ans. Si quelqu'un connaît la recette pour faire comprendre à un garçon, qui heureusement a un cou sinon il perdrait sa tête, que des lunettes c'est précieux et qu'il faut en prendre soin, merci de me faire signe. J'ai tout essayé, les explications, les sanctions, les privations, les embargos, rien à faire. Le pire c'est que depuis que nous "œuvrons pour un monde meilleur" en rapportant les vieilles lunettes à l'opticien qui les remet à un organisme du type "Myopes sans frontière", Junior se déculpabilise honteusement en me disant que c'est pour les petits Africains.

Le TREIZE

Vous n'êtes pas sans savoir que dans certains hôtels, le treizième étage n'existe pas. En fait, il existe mais on l'appelle le 14ième. Alors, quand l'assistante du Dr. L'Amoroso m'a téléphoné lundi pour me dire que "l'intervention" avait été avancée et que c'était pour le TREIZE, j'ai eu une pensée émue pour ma vie d'avant, quand je voyageais de par le monde et que je me perdais en traduction. Merde, c'est que j'avais RDV avec le brochologue, mon planning fout le camp. Heureusement que sa charmante assistante, en larmes au téléphone devant mes malheurs et son ordinateur, a pu me "rescheduler".

Le six

C'est ma deuxième douche sans mon petit banc ! YES !!! Je peux enfin me tenir debout et aux murs en prenant ma douche. Je vous le dis, 2009 est l'année des grands changements. Je suis lente et j'ai mal calculé mes affaires et je suis partie un peu juste pour me rendre à mon rendez-vous de 10h30 avec l'anesthésiste. J'avais oublié qu'il fallait déneiger l'auto et comme mon balai à disparu j'ai eu recours à Mr. Visa, ne partez jamais sans lui. Je mets le GPS, Mme Tremblay que dit que j'arriverai à destination à 10H22. Je peux le faire. 10h25. J'ai abandonné l'idée de trouver une place de parking sur la rue et me suis ruée sur le stationnement. J'ai eu droit à la dernière place, coincée entre une grosse bagnole de beauf et le mur. Je réussi tant bien que mal à sortir de la voiture, avec le corset ce n'est pas évident et ai malencontreusement laissé traîner mes clés sur la carrosserie du voisin, dans mes rêves. Après m'être tapé les 4 étages parfumés au parfum de chiottes, j'ai enfin fait surface. À la vitesse de l'escargot, mais sans son adhérence, je gravis en soufflant la côte qui me mène à l'hôpital du général. Me semble que c'est pas compliqué de mettre du sel ou du sable sur les trottoirs, surtout dans une côte, mais bon. 10h35. À Paris on dit que sous les 10 minutes on n'est pas vraiment en retard. J'arrive devant les 5 guichets de l'accueil et j'essaie de repérer la queue la plus courte. Deux guichets sur ma gauche, trois sur ma droite, je n'hésite pas d'autant plus qu'il n'y a, à mon arrivée qu'une seule queue pour les 3 guichets, chose que je trouve fort intelligente puisque c'est toujours les autres files qui en général avancent plus vite. Mais c'était sans compter sur le civisme français. Bref, 4 homicides (les doubleurs, avec les yeux) et 25 minutes plus tard, j'ai enfin le droit de circuler avec une fiche. Je sais, je suis en retard et je n'ai surtout pas besoin qu'on me le dise, ce que fâcheusement fait la réceptionniste au bureau d'accueil des consultations. Mais, c'est la nouvelle année, et la neige crisse sous les bottes et je décide de lui laisser la vie sauve. 11h30 on m'appelle. Je rencontre la sympathique anesthésiste qui me demande mon nom, ma date de naissance et si j'ai des allergies. Elle prend ma pression (120/84) et voilà. C'est bouclé en moins de deux. Je lui ai dit poliment que j'aimerais bien optimiser mes excursions sanitaires et elle me prescrit une prise de sang pour la peine. Quand même, je ne me serai pas déplacée pour rien, j'ai droit à ma piqure. On va voir si je n'ai pas développé des anticorps anti-sang des autres. Je termine cette palpitante visite en allant réserver ma chambre et apprends par la même occasion que ma dernière hospitalisation a coûté environ €25K à la sécu. Merci peuple français, qui, par vos cotisations fiscales, permettez à ma colonne de se redresser.

Vous avez sans doute remarquez que je me suis assagie et que je n'ai, pour l'instant, pas vraiment fait de mal à personne. Sur le chemin du retour je suis allée aux pommes chez Stone et ses copains. Dernière étape de mon périple, DARTY, célèbre magasin français d'électronique et d'appareils ménagers. Mr.X ayant fait les achats de nowel avec 40° de fièvre, a, sur les conseils mal avisés du "conseiller en achats", acheté le mauvais cadre photo numérique, celui qui n'a pas de prise USB et qu'il faut acheter le câble séparément. C'est donc dotée de mon plus bel accent québécois que je demande à échanger le dit cadre contre un qui répondrait davantage à nos attentes. Bon, OK, beau-papa avait un peu abimé l'emballage (20m de scotch tape ont réussi à le refaire), bon OK j'avais dépassé de 4 jours la date limite et bon OK il est bien spécifié que seuls les appareils défectueux sont repris, mais quand même il aurait pu faire un geste … Il faut croire que les concentrations de Depakote ne sont pas encore tout à fait dans la fenêtre thérapeutique, j'ai pris mon air le plus digne pour lui dire que dorénavant je boycotterais* ce magasin et je suis sortie en boitant. En vieillissant, deviendrais-je comme mon père ?

Voilà, la petite vie des derniers jours. Mon ordinateur portable fait des folies avec son écran, j'ai donc appelé HP et ils vont le réparer. J'ai appris qu'il viendrait le chercher pour l'amener à l'hôpital des ordinateurs ce vendredi pour une semaine. J'angoisse à l'idée de me séparer de mon compagnon de tous les jours. J'angoisse plus pour mon ordinateur que pour mon opération. Je suis folle que je vous dis !

Et zou !

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Enrichissons notre vocabulaire

Le mot boycottage (ou boycott) vient du nom d'un Irlandais (Charles Cunningham Boycott, 1832-1897) qui, pendant que son pays subissait une grande famine, a refusé de baisser le prix des loyers de ses terres. La ligue agraire de l'époque mobilisa les fermiers contre lui. Il fut mis en quarantaine et du coup plus personne n'acceptât de travailler ou de traiter avec lui. Ruiné, Boycott dû quitter l'Irlande.

mardi 25 novembre 2008

Suspense ... La ligne et le 30 sous

Pour ceux qui me connaissent personnellement, (les chanceux !), vous aurez compris que quand je ne parle pas, c'est qu'il y a quelque chose qui me trotte dans la tête. Bien voilà, je n'ai pas écrit parce que je suis en train de digérer la nouvelle. Comme dans les enquêtes policières, du moins celles qu'on voit à la télé, on essaie de communiquer les résultats à la famille avant de publier. Mais bon, ne vous inquiétez pas, comme toujours ces quelques jours de tergiversations furent fertiles et je vais bien.

J'ai repassé un scan et mes tranches d'aujourd'hui ont été comparées à celles prises après l'opération, le jour où les parents de Mr.X (mes Beaux) sont venus me voir, mais je ne me souviens plus très très bien quand. Sur les deux scans ont peut y voir de drôles de signes. Après les extra-terrestres, les intra-terrestres, voici maintenant les intra-terriens… Qu'elle peut bien être la signification de ce cercle, situé au-dessus, à droite d'une ligne floue traversant la L4 de bord en bord ? J'ai tout de suite pensé à un trente sous.

LA MINUTE EDUCATIVE:

Un trente sous ? Mais d'où nous vient cette expression ? Et bien chers amis Québécois, il paraîtrait que cela viendrait du début de notre existence. Ben oui, ça à l'air que pendant le régime français, la livre française ainsi que le wampum de même que le plue et la peau de castor, étaient utilisée en Nouvelle-France. Ce n'est pas tout, il y avait aussi des bouts de cartes à jouer autographiées et des dollars espagnols. Et puis il y a eu les Anglais et leur livre, couronne et souverain en or. Pour ajouter à cela, les tout jeunes dollars américains sont arrivés. Bref, c'était le bordel. N'oublions pas qu'une livre se divise en 20 shillings et qu'un shilling vaut 12 pences et que le dollar est quant à lui divisible en 100 cents. Heureusement, le gouvernement du Dominion du Canada veillait au grain et donna, en 1870, aux "jetons bancaires" de 1 penny et de ½ penny une valeur de 2 cents et de 1 cent respectivement. La pièce de ½ penny devint donc 1 sou (1 cenne). Comme le dollar (la piastre) valait à cette époque 1/4 livre, soit une couronne, soit 5 shillings, soit 60 pences soit 120 demi-pences et donc 120 cents (sous). Tout ça pour dire qu'un dollar valait 120 sous et qu'un quart de dollar (25 cents) valait donc 30 sous.

Bon, maintenant que je vous ai raconté tout ça, je n'ai plus le choix, je dois cracher le morceau. Ces "taches" m'empêchent de dormir, m'empêchent de vivre. Enfin, pas tout à fait, je suis tout de même allé porter des carottes à Stone et je suis allée voir les copines de Yaaah (http://www.yaaah.fr/) samedi. Pour l'instant je mange de la soupe au poulet, il paraît que ça guéri tout, surtout si c'est celle de ma mère.

Et zou !

jeudi 4 septembre 2008

Des nouvelles des vieux pays

Je sais, je sais, je tarde, je tarde.
Vous étiez cependant avertis - Voir profil, centres d'intérêt.

Mon fils (ah ! qu'il est beau), est revenu de Normandie dimanche dernier, le mollet galbé et le bedon bien rond. Il est "gras du bide" comme il dit. Faut dire qu'on y mange bien dans ma famille normande. On en a profité pour se faire un repas familial dominical avec ma famille de France; les Zyx (mes Beaux beaux-parents) et les Biches, nos amis marocains, ceux qui habitent au dessus de l'Arabe du village (le dépanneur). On a eu droit à un Paris-Brest de Luneray, un gros chou à la crème... à la crème de noisette et en forme de "tire" (pneu en France), 1000 calories minimum au cm2. On a aussi eu droit à tout plein de "spécialités marocaines": un coffret en bois, un melon jaune, des super bons gâteaux et j'en passe …

Mr.X s'est finalement remis de son rhume d'homme. J'ai failli lui demander d'aller coucher ailleurs, puis je me suis ravisée… Deux cancers en 2 ans, y'a pas beaucoup de gars qui endureraient ça, sans parler de mon caractère.

Junior n'avait pas défait ses valises qu'il devait les refaire (ah ! il est beau mon fils). Lundi matin il est allé jouer chez sa copine et en revenant, je ne sais pas pourquoi, il ne voulait plus devenir conducteur de TGV, mais docteur. On en reparlera, je préfèrerais plombier ou vétérinaire.

En France, la rentrée scolaire, c'est L'ÉVÉNEMENT de … la rentrée. Avec, au début de l'été, son pendant, "LE BAC". Je sais pas si c'est moi, mais me semble que dans mon temps, entrer à l'école en septembre pis avoir un secondaire V ce n'était pas la fin du monde. Mais je vieillis, je vieillis et je radote. L'adolescence de Junior risque d'être mouvementée.

En fait je dis ça pour expliquer mon état de lundi, le 1ier septembre, le lundi, LE JOUR J. Nous sommes allés raccompagner Junior dans son école de riches, avec la Porsche cette fois, sauf qu'il mouillait. Shit! Ben le p'tit torieux chantait (juste) sur l'air de Mercy de Duffy en improvisant des paroles genre: Je vais à l'école, yeah yeah yeah ! Je vais apprendre plein de choses, yeah yeah yeah! Je vais revoir la "marâtre" du dortoir, yeah yeah yeah!.

Et moi qui me suis fait un sang d'encre (de cochon). Je lui dis? Je lui dis pas? J'ai même consulté ma généraliste à ce sujet, et aussi pour me procurer des pilules. C'était d'ailleurs aussi son avis; rien ne sert de l'inquiéter davantage, on attend 3 semaines après la rentrée, c'est-à-dire 3 semaines avant les prochaines vacances. La France est un paradis je vous dis!.

J'ai pensé à ma prochaine coupe de cheveux. En fais je m'intéresse depuis peu, depuis le 20/08/08, à 20h08, à la capillisculpture (hair design en France). Puisqu'une photo vaut mille mots, merci Sister de m'avoir rappelé que "mille" était invariable, en voici donc quelques milliers. Votre avis nous intéresse, mes cheveux et moi, donnez-le nous (nous-le), j'adopterai la coiffure la plus plébiscitée (la plus backée).

Tapez 1

Tapez 93

Tapez 243 548 549.

Toujours pas de nouvelles de Dr. Mamours. Opéra-t-il? N'opéra-t-il pas ? Dame Guy Haut, celle-là est pour toi..

D'ailleurs, je voudrais profiter de ce blog (blogue) pour passer quelques messages:.

Pour NQ: Contente que l'Espagne t'a accueillie cet été, comment vont les filles ?.

Pour GG du Québec: J'espère bien voir ta fille prendre la relève d'Alain Bernard, dans le sens de la vitesse, pas du costume de bain (maillot).

Pour ma Véto favorite, son chat et sa moto: Tiens-toué ben, j'arrive ! Comme le chantait Diane Dufresne..


Olive, je t'envoie ce blog par courriel. Contrôle à ma rentrée, tu devras prendre l'accent québécois..

Et, oui matante Gisèle, je vais arrêter de fumer, mais pas cette semaine, OK?.

A la reine du heavy, je te lis, je te lis, continue, tu me fais rigoler..

A Marianne, Anne, Sylvie, Rania, Agnès, Claire, Marie-Andrée, Marielle, Caroline, Nathalie, Valérie, Anne-Marie, Joanna, à Catherine, à Dominique, Marie-Laure, Sylvie, à Fapa et tous les autres, mille mercis pour vos messages d'encouragement..

Merci à mes Freds et à mon chuchoteur pour leurs câlins, leur hospitalité, leur support, leur compréhension. Merci à ma Marion. Merci à Dada et à tous ses amis..

J'ai perdu l'adresse de la P'tite Débrouillarde, quelqu'un pourrait me refiler l'adresse courriel de Sarah ?.

Et zou!