Ben oui, ainsi en ai-je décidé après avoir reçu la décision de la sécu. La bonne nouvelle c'est que je peux quand même sortir de mon département et bénéficier d'un "repos à la campagne" mais que si je veux prendre mon "repos à l'étranger", je n'aurai plus droit à mes indemnités journalières, donc, finalement, à mon salaire. À tout ça, je dois bien entendu ajouter le prix des billets d'avion pour Junior et moi.
Adieu veaux, vaches, cochons. On se reverra l'an prochain.
Et zou !
PS: Je voulais y être pour encourager ma Sister dans sa marche contre le cancer. Peut-être pourriez-vous aller l'accueillir à son arrivée le 23 août prochain !
Le mois de mars en France est le mois des giboulées, les vraies, puisque nous sommes relativement près de la mer (par rapport à Montréal bien sûr, MA ville).
Une minute il fait beau soleil et l'instant d'après c'est la pluie, le vent, l'orage, la grêle. J'ai eu envie d'annuler la "Leçon de Céleste" à cause que (célèbre expression du Lac St-Jean) nous avions rendez-vous à 14h00 et qu'à 13h15, il pleuvait des cordes et le ciel était tout gris. J'ai téléphoné et laissé un message demandant si "l'évaluation" avait lieu à l'intérieur et expliqué que j'étais une pôvre malade et que j'avais peur d'attraper la crève. Parfaite excuse pour me dédouaner le cas échéant. Puis, je me suis donné un énorme coup de pied au cul en avalant 60mg de cette merveilleuse codéine. Junior ayant terminé ses devoirs, nous partîmes sous les nuages certes, mais non la pluie, Mr.X. demeurant à la maison, où avec l'aide de Mr. Biche ils ont élevé les endroits stratégiques de la frontière de notre jardin à 2 m. Si jamais Skippy saute encore je sors en pyjama et sans attribut capillaire pour "aller au chemin chercher la malle" (expression québécoise signifiant aller chercher le courrier, "malle", anglicisme de mail).
C'était donc hier que Céleste-Skippy a eu son évaluation en vue de son intégration dans une école de chien. Elle a passé haut la patte le test qui consistait en fait à déterminer si elle avait des problèmes et ça, je crois qu'elle en a deux ou trois (fugue, exubérance, promenade en laisse). Donc une fois l'évaluation terminée, Doris, la madame éducatrice, Léo, Céleste et moi sortîmes de la cabane chauffée et nous retrouvâmes sous un soleil éclatant quoique fugace. Et là, malgré la présence de chiens tout près, la Miss Céleste a fait honneur aux Hamel. Elle marche beaucoup mieux "au pied" et tire beaucoup moins et ce, même avec Junior ou moi. C'est étonnant comment réagissent les animaux. Stone est comme ça aussi. J'ai la chance d'avoir des animaux qui aiment nous faire plaisir. Quand je serai plus en forme, j'irai voir Stone plus régulièrement.
Je me fatigue vite, et il commençait à faire froid mais cette première leçon nous à fait du bien à tous et nous a permis de mettre le nez dehors. J'ai laissé Junior en dépôt chez des copains qui ont aussi un fils qui s'ennuie les après-midi pluvieux. En rentrant, Mr.X. m'attendait avec un feu dans la cheminée, je reviens chez nous. Pis, cerise sur la gâteau, la Sister avait téléphoné, elle était donc debout en ce samedi matin à Chateauguay P.Q.. Je l'ai appelé. Elle me fait du bien la Sister. Elle me comprend, ma Sister est une empathique, c'est rare, j'ai beaucoup de chance de l'avoir. Quand elle me parle c'est comme si elle se mettait à ma place, avec mes doutes, mes incertitudes, mes culpabilisations … Ma Sister est aussi la Reine du gros bon sens, sens que beaucoup d'entre nous, y compris moi bien sûr, semblons perdre pour des périodes plus ou moins prolongées. C'est noté, je me repose, fais ce que je peux et tralalalère. Je le sens, je suis sur la bonne voie, je spiralise dans l'autre sens maintenant. Je vais y arriver.
En fait, depuis quelques semaines j'ai le moral en berne et j'angoisse. Je lutte vraiment, à tous les jours presque contre la dépression. L'hypomanie provoquée par la cortisone est maintenant terminée puisque j'ai cessé d'en prendre. Je ne prends plus maintenant que le sempiternel Depakote (cot, cot, cot). J'ai peur parce que chez moi, l'inactivité prend vite le dessus et avec ça la culpabilité, et je tourne en rond, et cela ne mène à rien, je le sais, mais c'est plus fort que moi. Je dois donc faire des affaires, des choses et en même temps je sais que je dois me reposer. Le problème, vous l'aurez deviné, réside dans les extrêmes, les pôles. Je suis LA giboulée humaine. Ben oui, pas capable de faire les choses à moitié, entouka, j'ai ben d'la misère. Heureusement, Mr.X., ma Sister, ma famille, les amis sont là pour me remettre au milieu …
Finalement, pas de travaux aujourd'hui. Pendant que je dormais, Mr.X. veillait Junior qui s'est évacué par les deux bouts toute la nuit, le pauvre. Rassurez-vous, ce matin tout allait bien.
Je suis tellement bien que j'ai l'impression de tomber dans une mièvrerie affectée. Comme disait l'autre, je dégouline de bonheur. Peut-être parce que j'ouvre enfin les yeux ? Peut-être parce que j'ai du temps ? Peut-être parce que je me rends compte de tous les phénomènes paranormaux qui m'entourent ? Ce qui est certain c'est qu'il m'arrive des choses extraordinaires, dans le sens de "hors de l'ordinaire", et que je note. Finalement, c'est peut-être ça LE secret ! Prendre le temps d'analyser ce qui nous arrive, et croyez-moi sur parole, c'est LA grosse différence entre Paris et Montréal.
Le temps, la vitesse, relativisent. Principe que nous devrions appliquer relativement plus souvent.
Je vous racontais donc qu'il m'arrivait de drôle de choses. En fait, il m'arrive probablement plus de choses qu'au moment où j'avais les yeux et les oreilles occupés par les tracas de la vie quotidienne, dont trop d'heures par jour pour travailler un boulot que j'adore mais qui m'épuise. Entouka*, ce qui est certain c'est que maintenant j'ai du temps pour raconter ma vie et que j'ai encore plus envie de continuer tellement ça m'aide. Tellement je m'aide.
En bonne Noramérikaine que je suis, je fais ici les précautions d'usage. Je raconte, du verbe raconter que j'utilise dans le sens de rapporter, de faire le récit, l'histoire d'une fille de Montréal qui vit en France depuis bientôt 13 ans pis qui raconte sa vie. Pis c'est toute, cela s'arrête là. A ce propos, je vous raconte ici l'histoire de la clôture électrique. J'ai lu cette histoire hier. Un monsieur a des chevaux et travaille avec eux dans le cadre de séminaires de management, très à la mode, surtout en ce qui concerne le leadership. J'y reviendrai. Donc, ce monsieur répond à la réflexion d'une dame qui se demande comment les chevaux pouvaient brouter si près de la clôture, allant même jusqu'à tondre de la largeur de leur langue, l'herbe tendre par-dessous le brin électrique. Le monsieur explique à la madame qu'il est vrai que le choc électrique n'est pas agréable, mais il est prévisible et cohérent. Le fil ne bouge pas, ce n'est pas un prédateur. Sauf en cas de journées tempétueuses mais les chevaux ne sont pas fous et s'éloignent, comme Mr.X. quand j'ai une fixation genre "où-je ai bien pu ranger la veste de Junior" pendant 5 jours. Je reviens aux chevaux. Donc si la clôture ne bouge pas la limite est fixée et Dada sait à quoi s'en tenir, la clôture ne deviendra pas méchante envers lui, elle ne le chasse pas au fond du pré. Il n'a rien à craindre, il est confortable. Quelle sorte de clôture êtes-vous ? Let's discuss…
Il s'agit de ma vie et je sais que la majorité des gens qui me lisent font partie d'elle sinon ils ne me liraient pas. Et puis, vous le savez, j'ai mes antennes magiques. Certains se reconnaîtront, d'autres non. En aucun cas je ne veux blesser quelqu'un qui pourrait vraisemblablement penser qu'il serait probablement possible, si on s'intéresse bien, de déceler quelques pistes conduisant éventuellement à penser qu'un trait de caractère pourrait être vu chez une personne de mon entourage et pourrait peut-être s'y reconnaître. Ben comptez-vous chanceux ! ** Pour ceux qui ne pourraient supporter cette soudaine popularité, il existe une merveilleuse touche sur mon clavier d'ordinateur : effacer. Tell me. The ball is in your camp. Je suis un brin électrique, je ne bouge pas, sauf en cas de météo extrême.
J'ai le temps de reprendre contact avec mes amies des doigts, les trois ou quatre qui traînent malgré tout. Elle me raconte leur vie, je leur raconte la mienne, avec des écarts spatio-temporels plus ou moins grands. J'ai pu reprendre contact avec ma première gang française, celles qui m'ont accueillie dans mon nouveau monde. Tout est relatif je vous dis. J'ai du temps pour faire de nouvelles connaissances, notamment via internet et le cheval, pour renouer avec les vieilles qui m'ont aidée quand je n'allais pas bien, et m'en faire d'autre. C'est cool quand on y pense. Se faire des amis à 45 ans, ça vous rappelle pas la cour d'école ? Des moments difficiles oui, mais un peu enivrants. Le bonheur de découvrir une nouvelle saveur de crème glacée. En passant avez-vous déjà goûté le chocolat au piment ? Pour l'instant j'attends que la floraison muguetière se passe mais c'est exceptionnel, surtout le Basque. J'ai du temps pour les animaux, enfin pour Céleste parce que je ne suis pas encore prête pour Stone.
J'ai du temps pour faire des niaiseries avec Mr.X. et Junior. On fait des choses qui ne sont font pas … même si Einstein l'a fait ! J'ai du temps pour réfléchir aux bonnes affaires, pas simplement celle qui font chier (grève, école, maladie, tempête, crise, course, terrorisme, racisme et tutti quanti). Je prends le temps de regarder le ciel et j'y trouve du bleu. J'ai trouvé un excellent garagiste, c'est Mr.X. qui me l'a dit. Et un garagiste, c'est essentiel, comme un maréchal-ferrant, un véto, un dentiste, une oncologue et un plombier.
J'ai le temps de redécouvrir toutes mes boîtes à cossins***. De me lever le matin et de regarder un reportage sur les chevaux préhistoriques et d'en apprendre plus sur la quasi extinction des chevaux de Przewalski.
Et zou ! Je vais me nourrir le muguet et ensuite direction St-Germain en Laye. Il est temps que Mr.X. porte un jean digne de ce nom.
* Utilisé dans le sens d'introduire une récapitulation. Pourrait-être remplacé par bref, donc, finalement.
** For a special appearance please contact CB by email (line.hamel@gmail.com). Paying service.
*** Cossin : nom masculin. Québécois. Truc, machin, objet plus ou moins utile qu'on rechigne à jeter parce qu'on pourrait éventuellement en avoir besoin, mais ce jour-là, on ne se souviendra plus où on l'avait rangé.
Les habitants d'Outremont (chic banlieue de Montréal où beaucoup de Français habitent), ont sûrement déjà vu des perruques s'envoler, compte tenu de leur proximité avec certaines communautés juives.
En effet, chez les Juifs orthodoxes, les femmes mariées doivent couvrir leurs cheveux. Un peu comme chez les Musulmans j'imagine. Sauf qu'ici un rabbin a eu la bonne idée d'autoriser, en 1557, l'utilisation des perruques (sheitel). Par contre, chez les Hassidiques, son utilisation est proscrite parce qu'elle peut donner l'impression que les femmes se promènent tête nue. Et enfin, dans d'autres communautés, le port de la perruque est permis seulement si cette dernière est couverte pour éviter de donner l'impression que la Madame se promène les cheveux à l'air. Je ne peux m'empêcher de penser aux rasoirs jetables avec leurs 5 lames …
La France, où l'état et l'église sont séparés depuis très longtemps (1905), est un pays laïc et conséquemment l'éducation nationale l'est aussi. C'est pourquoi le port du voile et de tout signe religieux ostensible (aka kippa et "grande croix") sont interdits. Mais alors, qu'en est-il de la sheitel ? Est-ce ostensible, voire ostentatoire ?
Je vous ai déjà dit que ce je pensais des perruques, surtout celles provenant d'Inde et fabriquées avec des cheveux humains. Les Juifs semblent avoir le même avis, mais, vous vous en doutez, pas pour les même raisons. Que je vous explique. À ce que j'ai compris, la religion juive interdit à ses ouailles d'avoir des liens avec quoi que ce soit qui ait un rapport avec l'adoration ou l'idolâtrie. Or, et c'est là que le bât blesse, les cheveux sont issus de joyeux lurons participant à une cérémonie hindouiste. Du coup, grosse polémique, surtout autour du portefeuille de ces dames puisqu'elles ont dû remplacer leur perruque de cheveux d'Inde valant autour de $ 1 000, par des perruques kasher.
Dernièrement, une boutique de New-York, Sheitel Inc., a décidé d'offrir un nouveau type de perruque à ses clientes. Vous pouvez aussi vous procurer les lunettes de Sarah Palin, ainsi que ses chaussures.