CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
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vendredi 4 septembre 2009

La fin des vacances… enfin

Vous me connaissez, la rectitude politique, le savoir-vivre hypocrite, les faux-semblants, y compris les perruques, c'est pas trop mon genre. Je serai donc assez directe et vous êtes prévenus. Y'é vraiment temps que les vacances s'achèvent, enfin celles de Junior. Je n'en peux-plus. Ça fait presque deux étés que je ne peux pas faire des "affaires" avec lui. L'an dernier on avait prévu une balade à cheval sur les plages d'Anguilla et des leçons de natation dans la mer des Caraïbes, cet été encore plus simple, une balade à vélo, un bowling, une partie de Wii. On lui avait aussi promis qu'on redécorerait sa chambre, le lit est arrivé depuis 3 semaines, toujours dans les cartons et obstruant les portes de son placard. Le bordel quoi. Je n'ai rien fait de tout ça, le mieux fût une séance de cinéma, avant-hier et deux descentes en luge d'été le week-end précédent. Pas fort pour 2 mois, soit environ 9 semaines, soit exactement 62 jours et 64 dodos. Je me sens coupable.

Je suis crevée, exténuée et, bon, ça y est je l'ai dit. Mon deuxième coming-out ! Je n'ose en parler à mes proches, de peur d'alourdir encore plus leur fardeau, votre fardeau. Car, n'oubliez pas que grâce à mes antennes spéciales, je vous "zespionne" et je sais que beaucoup pensent à moi et s'inquiètent, mais surtout, ne vous inquiétez pas ! Tout ce que je vis est "normal" pour la maladie et le traitement. Je vais bien. Je suis simplement fatiguée et j'ai perdu du poids. Rien de ben grave quand on pense à toutes les filles qui rêvent de perdre 4 ou 5 kilos ! J'avoue que j'ai du travail à faire là-dessus. J'aimerais bien reprendre 5kg, de muscle bien sûr et dans les fesses bien entendu puisqu'il s'agit d'un des trois atouts des "vraies" femmes (OK, OK, je l'ai pas encore digérée celle-là !). Je garderais bien les fines chevilles, les cuisses, (oui, oui, je fais maintenant du 38 !), tout en raffermissant mon dos, question d'être dans bien dans mon assiette, à pied et à cheval.

Bon, sérieusement, j'ai encore eu droit au merveilleux système de santé français (les Américains devraient s'en inspirer pour quelques mesures). Scan, Avastin, IRM et consultation, le tout en moins de deux semaines. Et avec le sourire, sauf la fois où j'ai oublié mon portefeuille et que je n'avais pas d'argent pour payer le stationnement. C'était mercredi de la semaine passée. Je me gare, me fais perfuser et reviens prendre ma voiture, qui sans être le modèle de l'année, est tout de même respectable. En revenant au stationnement, un gentil couple de têtes blanches a l'air un peu perdu devant le système de paiement à la barrière de sortie. Naturellement, aucune des personnes présentes dans les voitures qui font la queue n'est sortie pour proposer de l'aide, y'en a même un qui a klaxonné. Vous me connaissez, toujours le cœur sur la main, même après ma perfusion ! Je leur ai donc offert de les aider et je leur ai montré ce qu'il fallait faire. L'affaire fût réglée en moins de 30 secondes. Mes p'tits vieux étaient contents et moi aussi. J'avais fait une bonne action, je me sentais bien avec moi, j'étais de bonne humeur, il faisait beau, j'étais toute belle habillée en madame, sandales aux pieds et kératine jaunissante oblige, vernis rouge sang sur les 20 ongles. Cependant, détail superflu mais essentiel, j'avais laissé mon sempiternel sac à dos pour une véritable sacoche*. Sauf que … j'avais oublié de transférer le portefeuille.

Bon, OK, je n'ai pas trop l'air d'une clocharde, je suis blanche et je parle un excellent français avec un accent charmant. À priori même à St-Cloud je devrais être capable de "quêter" les 3,10 € manquant. J'avais quand même le "motton", (lire j'étais triste et désemparée). Une première dame se présente à la sortie, j'en profite pour lui demander un euro. Elle regarde dans son porte-monnaie, et j'entends à la fois le "cling-cling" et la dame qui me dit qu'elle n'a rien. Je la remercie les larmes au bord des yeux**. Je suis retournée dans mon char en braillant comme un veau, me mettre à l'abri et surtout, à l'air climatisé. Après 3 ou 4 kleenex, j'ai pris mes clés pis mon courage et je me suis approchée d'un couple de p'tits vieux , bien sur eux (la madame avait une sacoche Longchamps), qui arrivaient pour payer au guichet. Je leur explique la situation, changement de sac, pas de portefeuille, pas de carte, bref pourraient-ils m'aider ? Merci de noter encore une fois que j'étais bien habillée malgré mon foulard "chimio" sur la tête, qui était impossible à confondre avec une burqa. J'ai même pas eu le temps de finir de m'expliquer que le NON a fusé. Pas un "non" compatissant, non, un "non" : t'es qui toué ? Dérange-moué pas. Un "non" : casse-toi pauvre folle. Un "non" comme le douanier Polonais, un non "méchant", que j'ai pris comme une claque en pleine face, d'une façon un peu trop personnelle. Les sexagénaires s'étant éloignés, en passant la tête haute devant mes larmes dissimulées par le virus H1N1, je me suis empressée d'appuyer sur le bouton "aide" de la machine à payer le parking. Un monsieur avec un "accent" a pris le temps de m'écouter, de me rassurer et de me dire de prendre ma voiture et qu'il m'ouvrirait la barrière. Ouf ! On m'aime et en plus je peux sortir sans déranger Mr.X (une fille a son orgueil !). Le temps de me présenter à la barrière de sortie, une voiture passe devant moi, et qui je reconnais, les vieillards qui n'ont ignoré cinq minutes avant. Je suis derrière eux, je pleure toujours (les sphincters sont des muscles !) et je vois bien qu'ils ont un problème. Mais, na, je vais pas les aider, dois-je attendre une heure. Je peux être très, très têtue. Au bout de quelque temps, la vieille descend et vient vers ma voiture. Ma fenêtre était ouverte, elle s'approche et me dit, avec son même air dédaigneux : Ah ! C'est vous. Je ne l'ai pas laissé terminer et entre deux sanglots, je lui dit qu'ils m'avaient ignorée plus tôt et que maintenant ils n'avaient qu'à se débrouiller. Finalement, la vieille crisse est allée mettre de l'argent dans la machine et est revenue avec son ticket et ils se sont cassés. A mon tour, j'ai appuyé sur le bouton "aide", le gentil monsieur m'a tout de suite reconnue et m'a ouvert. La voiture des épais était toujours là, me bloquant sous la barrière. J'aimerais vous dire qu'une furieuse envie de klaxonner s'est emparée de moi mais non, au lieu de ça, je me suis sentie coupable de ne pas les avoir aidé. En fait, j'ai été aussi conne qu'eux. J'aurais dû leur apprendre la politesse à ces vieux cons. Bon, OK, la prochaine fois !

Hier, c'était le jour M, le jour où nous avons, Mr.X et moi, ma reine des abeilles. L'IRM a démontré une diminution de la prise de contraste, donc une augmentation du tissu cicatriciel ainsi qu'une augmentation de la calcification. Le PET quant à lui démontre toujours une fixation au niveau des vertèbres (rappelez-vous, le buffet !). Pour le reste, on va essayer d'autres antidouleurs puisque ceux que je prends sont excrétés par les reins et que c'est pas nécessairement une bonne chose avec l'Avastin. La fatigue, le "morning stiffness", l'angoisse, voire la dépression, sont les états pathologiques usuels vus chez les filles qui suivent le même traitement que moi, y'a donc pas à s'inquiéter, on est sur la bonne voie. Par ailleurs, je suis repartie pour six mois d'arrêt maladie. Il va vraiment falloir que je me trouve quelque chose à faire … Fée du logis ?

Et zou !
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*À ce sujet, lire l'excellent entrefilet d'Helen sur les sacs à mains et les sacoches.

**Rappelons ici pour le bénéfice du lecteur dilettante que l'auteure est en thérapie depuis on ne sait combien d'années, pour un problème "d'abandon" qui se traduit par une réaction surdosée par rapport à un stimulus dit "normal", en d'autres mots, il peut s'agir d'une hypersensibilité à des évènements courants. Cette hypersensibilité est souvent reliée à un état de fatigue extrême, notée surtout après des batailles administratives contre la sécu, la mutuelle, la prévoyance, la banque et l'assurance-rapatriement, (qui fort heureusement, furent toutes victorieuses). Cette fatigue peut aussi être causée par l'épuisement dû aux douleurs osseuses et articulaires, ces dernières étant les effets secondaires bien connus, et normaux, du Femara et devraient bientôt disparaître. Une autre source de fatigue peut être les crampes œsophagiennes et abdominales, empêchant souvent une nutrition normale, et/ou les crampes dorsales, probablement issues angoisses anxiogènes.

En cadeau pour ceux qui lisent jusqu'au bout : la première photo de mes cheveux ! Ils poussent et j'ai l'ai d'un poussin ...


dimanche 19 juillet 2009

Mon féminisme !!!

Je vous ai déjà raconté qu'il existait de grandes différences culturelles entre le Québec et la France. Je vous ai déjà conté comment, à mon arrivée, j'avais été surprise, mal à l'aise, fâchée (choquée en France) de l'image et du rôle des femmes en France. Leur féminisme n'est pas le même que celui du Québec avec lequel je me sens plus près de par mes idées, par mes actions et par mon "caractère" ! Je suis une fille très spontanée, très directe et très naïve. Je crois en l'humain.

Bon, je reviens aux femmes. On en voit moins aujourd'hui, ou peut-être ne les vois-je plus, mais me semble qu'il y a moins de filles toutes nues qu'avant dans les pubs. Par contre il y en a plus dans les bars, les revues "people". Il y a toujours moins de femmes dans les grosses jobs, et de loin, et nos salaires sont toujours 20 à 25% plus bas que celui des hommes. On se croirait au Québec de v'là 15 ans. Les filles en France se sont essoufflées j'ai l'impression.

Aujourd'hui, le débat porte sur les foulards et autres accessoires ostensibles religieux. Il y a un projet de loi en préparation qui interdirait le port de vêtement couvrant intégralement la tête et le reste du corps. Je trouve le débat intéressant, voire passionnant même si je ne voudrais pas être à la place du législateur parce que ce n'est pas une loi qui règlera tous les problèmes. Je suis contre les religions pour la simple raison qu'elles érigent une barrière de plus entre les gens. Il y a déjà beaucoup de raisons de se disputer sans ajouter celle-là : les races, le genre, les ressources financières, le statut social, les préférences pour la glace à la pistache plutôt qu'à la fraises. Voilà pourquoi je suis contre le port de tous signes ostensibles de religion, ils ne font qu'en rajouter une couche.

Mais en même temps, parce que j'accepte de mieux en mieux les différences (un des grands avantages de vieillir et murir), je me dois d'accepter que des gens croient en leur religion et font ce qu'ils doivent faire, c'est pas mes affaires. Mais la chose n'est plus si simple quand on mélange religion et féminisme. C'est beaucoup plus difficile à gérer. Est-ce qu'une femme, libre, éduquée, éclairée, peut volontairement adhérer aux préceptes d'une religion qui, selon moi, semble restreindre sa liberté ?

Le Québec des mes arrières arrières grands-parents était bien différent de celui de mes grands-parents, lui-même très différent du mien. Du temps des vieux vieux, c'était les curés qui faisaient la loi, surtout dans les petits villages où les gens sont plus faciles à contrôler pour bien des raisons mais surtout pas parce qu'ils sont moins intelligents. Ils étaient simplement loin. Les familles étaient nombreuses parce qu'il ne faillait surtout pas "empêcher la famille". Mais malgré ça, c'était bien souvent les femmes qui menaient dans la maison. Puis les femmes se sont mises à moins croire, à avoir moins d'enfants et à travailler. Elles sont presque devenues égales aux hommes. Peut-être parce que j'ai été étudiante très longtemps, mais je n'ai pas trop porté attention à ma tenue vestimentaire. Je devais me sentir bien et quelques fois belle mais toujours à l'aise, vous l'aurez donc compris, j'ai porté des talons hauts mais jamais aiguille.

De ce côté-ci de l'Atlantique, j'ai l'impression que le féminisme est beaucoup plus intellectuel qu'opérationnel, comme beaucoup de choses en France. Simone de Beauvoir en est la preuve, trop dépendante de Sartre à mon goût. Et aujourd'hui, les femmes sont encore dépendantes de leurs enfants, leur employeur, leur mari, la société. Mais bien sûr Mesdames, n'oublions pas quels sont les atouts des VRAIES femmes !!!

Tout ça pour vous dire que je ne sais pas quoi penser des voiles, des perruques et autres signes ostensibles des femmes religieuses. C'est certain que cela me dérange quand j'en vois une, surtout quand c'est le voile intégral, mais je m'habitue tranquillement. Qui suis-je pour dire aux autres quoi faire ? "La liberté des uns s'arrêtent là où commence celle des autres".A lire, un article d'une journaliste qui a passé une journée voilée … Il faut lire les commentaires.

http://www.rue89.com/2009/07/19/paris-sous-le-niqab-jai-passe-une-journee-en-voile-integral

Et zou !

jeudi 5 février 2009

L'affaire de la perruque

Mes cheveux tombaient de plus en plus. C'était devenu inexorable. Comme un accouchement, comme un déménagement. Peut-être attendais-je trop ce moment ? Je sais pas, j'ai pas eu de deuxième accouchement. Pour ce qui est des déménagements, je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils me manquent, mais c'est un peu comme la neige, c'est vivifiant ! Mais, je m'égare…

J'ai enfin compris l'affaire de la perruque et cela n'a rien à voir avec ma féminité. Je me suis photographiée aujourd'hui pendant ma séance d'arrachage de cheveux et je me suis trouvée belle, soulagée, entouka beaucoup mieux que sur les photos. Simplement parce que je les ai prises dans le miroir, avec la face que MOI je vois à tous les jours, celle que vous ne voyez jamais, à moins de partager ma splendide salle de bain et son joli camaïeu de caramel, rose et violet.

J'ai enfin compris l'affaire de la perruque et cela n'a rien à voir avec mon apparence, demain je mets mon chapeau vert pomme avec mon foulard rose.

L'affaire de la perruque ne tient qu'à un ou plutôt deux fils, celui du regard des autres et celui de mes idées, peut-être même, de mes idéaux (Merci Mr. Foglia).*

J'essaie de m'oublier et de me mettre à la place de l'autre, de mon voisin Français. Ma "Madame Chose" Française. Ma "Madame Toulmonde". Le décalage France-Québec n'est pas le seul. Au Québec, j'ai eu un parcours scolaire long, très large, toujours scientifique, qui s'est terminé en santé humaine et en économie. Je n'ai pas été éduquée comme la moyenne des gens, Québécois et Français. C'est factuel. J'en suis d'autant plus décalée. Mais bon, j'ai encore des amis ça fait que j'imagine que l'on doit être une bonne gang dans mon cas. J'ai même un troisième décalage, j'ai trouvé un travail fatiguant, payant, passionnant et j'ai bénéficié de bonnes opportunités pour changer de boîtes souvent, donc en plus, je suis riche ! C'est ce qu'ont murmuré deux jeunes femmes sur mon passage hier alors que j'ai acheté pour 50€ de chocolats pour les Infirmières du Général. Heureusement que j'ai un cancer !

J'ai décidé d'être raisonnablement raisonnable et d'opter pour 1) l'achat de la perruque et 2) le port ponctuel de la perruque, qui sont aussi deux choses différentes.

Achat

Quand on a un cancer en France et que l'on prend un traitement qui fait tomber les cheveux, on a droit à un remboursement à 100% du tarif de la sécurité sociale. C'est-à-dire que la sécu, l'assurance-maladie pour faire simple, rembourse 100% de 125€. L'ordonnance est renouvelable, après 6 mois on peut changer de tête à nouveau. La perruque coûte 640€, ma mutuelle (mon assurance au travail) s'occupe du reste.

L'information sur le remboursement est beaucoup plus facile à trouver du côté des coiffeurs que du côté de l'administration. Et j'ai compris pourquoi ! J'ai recherché, dans les bases de données de l'assurance-maladie, les mots "perruque" et "prothèse capillaire". Rien trouvé. Pourtant je sais que l'info s'y trouve, encore une fixation ? J'ai fini par trouver le renseignement dans une réponse du ministre, justement à un coiffeur qui se plaignait à l'époque, avant 2006, que le tarif remboursé n'était que de 76,22€. J'y ai trouvé où trouver les indications. Il fallait tout simplement que je regarde au chapitre 2 du titre Ier de la liste des dispositifs médicaux remboursables, section 2, sous-section 9 : appareils divers d'aide à la vie. Ah oui, j'oubliais, sous le vocable "postiche"…

Intéressant comme lecture, j'y ai aussi appris que la chaise percée avec accoudoirs et seau était remboursée à 102,62€ (avec ou sans roulettes). Mais les choses ont changé depuis que Mr. Chirac a dit aux 3ième États Généraux sur le cancer que ce n'était pas du luxe, que c'était une exigence de respect et d'humanité … Rien que cela. Pour une "postiche". Mais j'oubliais aussi, ce n'est que pour ceux qui perdent leurs cheveux temporairement, pas pour ceux qui les perdent pour d'autres raisons et pour plus longtemps. Ceux-là, c'est 70% seulement d'humanité.

Le respect des autres

Autant porter une sacoche ou un sac à dos ne me dérange pas et je ne crois sincèrement pas que cela puisse déranger La Parisienne (marque d'eau de Javel au Québec), autant les jugements portés sur les autres, je ne les supporte pas, je ne les supporte plus. Hier, en attendant avant le cinoche, l'eau de Javel, assise à une table avec trois chaises vides. Je lui demande si on peut prendre la place, elle nous répond qu'elle attend son mari. Trois chaises moins une pour son mari, il nous en reste deux. Le regard qu'elle nous a lancé quand nous nous sommes assises à SA table, sur SES chaises. Je n'ai pas pu résister et j'ai commencé à parler de ma chimio qui m'épuisait en mettant une bonne poignée de cheveux sur la table. Hi hi hi !

Ouais, j'ai décidé de me prendre une perruque pour Mme Toulmonde et pour Mme Chose dans une moindre mesure. J'ai compris que la maladie effraie, que la maladie dérange. Les gens autour de moi me le disent dans leur visage, dans leurs yeux, dans leurs mots. Je comprends, je peux leur faire mal. Je comprends qu'une maladie, surtout le cancer, fasse peur, beaucoup plus aux adultes, qu'aux enfants d'ailleurs. Ils comprennent vite, eux, les p'tits torrieux ! J'achète donc la perruque pour les "occasions spéciales", quand, par respect, je ferais attention aux autres pour ne pas les mettre mal à l'aise, pour ne pas les blesser. Et pour la photo du retour au travail.

Voilà, l'affaire de la perruque est réglée. Par ailleurs, je prendrai la moins chère, celle à 125€, par solidarité !

Et zou !

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* "Je parle d'une autre époque. Au temps d'aujourd'hui, la question du droit prime la morale sociale ou ce qu'il en reste. On s'en désolera une autre fois. Prenons acte. C'est comme ça. La question n'est plus est-ce bien ou mal, mais: est-ce que j'ai le droit? Ben oui, Chose, ben oui t'as le droit." http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/pierre-foglia/200902/03/01-823495-un-ideal-des-ideaux.php

dimanche 1 février 2009

Magasinage Avenue de l'Opéra

Hier, j'ai affronté mes peurs. Comme Porcinet dans la foret des rêves bleus, où il doit affronter une journée "tempétueuse" - j'adore ce mot - pour sauver ses amis. Il doit affronter ses peurs, mots que je glisse à l'oreille de Junior depuis sa tendre enfance. Pour ce qui est de moi …

Le premier cancer du sein en 2006 j'ai catégoriquement refusé de porter la moindre "prothèse capillaire". Les raisons sont nombreuses, hein ma grande, mais lesquelles sont les plus importantes ? Lesquelles dois-je affronter … dans ma foret ?

Je suis une fille d'extrêmes, le gris ne m'intéresse pas, même s'il forme la majorité du monde (BHO ?). Souvent dans ma tête tout est blanc et plutôt souvent, tout est noir. Là, je suis dans le "blanc", profitez-en ! Pour illustrer cet exemple, disons que j'ai toujours rêvé d'avoir un VRAI manteau de fourrure, mais comme je n'ai pas encore les moyens, je me suis acheté (circa 1982) une espèce de manteau, hyper chaud, en fausse fourrure synthétique véritable, bleu turquoise. Aucune confusion possible, c'était clair que c'était de la fausse fourrure. Mon prochain, sera un vrai castor rasé.

Même chose pour la première perte des cheveux. J'ai porté un bandana et des chapeaux (à l'extérieur) et une espèce béret vert pomme en laine polaire, à la maison, même pour dormir. Je voulais qu'on voit que qu'avais perdu mes cheveux, donc que oui, j'étais malade, mais en pleine santé parce que j'avais ma vie normale. Le regard des autres, quand on y attache de l'importance, c'est le plus difficile. Que ce regard nous vienne des gens que l'on connaît ou pas, que l'on aime ou pas. Vous comprenez tout maintenant ! Mais cela peut aussi être merveilleux. Les copains de garderie de Junior me touchaient les cheveux et étaient vachement fiers !

Cette fois-ci j'ai décidé d'aller voir, ça ne coûte rien mais surtout j'étais avec Winnou, la bonne âme qui est arrivée sur mon chemin dernièrement, accidentée du cheval, passionnée du cheval et accessoirement tout juste cancéreuse du sein. Elle est un mélange de Winnie l'ourson et de Maman Gourou.

Nous étions bien préparées, visites sur sites internet, catalogues, liste d'adresses, de questions et GPS. Après repérage on s'est dit que rue du Faubourg St-Honoré on risquerait d'aller rêvasser chez Hermès pour voir des selles, on s'est donc repliées près de l'Opéra, sans cependant oublier d'arpenter les boutiques de la Rue de la Paix et de regarder les fabuleux bijoux. Message à nos hommes : Diamonds (what's else !) are forever … Vous allez comprendre pourquoi nous avions si besoin de ce palliatif.

Nos rendez-vous, individuels, étaient pour 17h00. Il était un peu tôt, on s'est donc dit qu'on irait repérer la dite boutique avant d'y revenir. Ouf, le choc. Oui, c'est propre, oui les couleurs sont belles, oui on était à Paris sous un ciel bleu, le 31 janvier avec un beau 5°C, mais, tabarnac, le choc quand même. Vite, vite, éloignons-nous. Vous comprenez maintenant pourquoi les diamants, rubis, saphirs nous ont ensuite aidé. Par ailleurs, les breloques-like à 100€ nous ont fait autant d'effet. Messieurs si vous n'avez toujours pas compris…

Ensuite, on papote on papote, je fume clope sur clope, j'angoisse. Vite une boutique. Heureusement, c'était une boutique de djeunes ! Même avec la perte de mes kilos, ce type de boutique est à proscrire. Tout n'y est qu'illusions, du moins pour moi madame de 45 ans à la corpulence noramérikaine, et comme je ne peux reprogrammer mon ADN ! Mais bon, je me suis défoulée laissant Winnou, seule, à me regarder essayer des trucs que je n'aurais jamais portés, même à 20 ans. Mais fallait que je bouge. Merci Winnou de ta patience.

Retour à la boutique. On time, mais les conseillères ont un peu de retard, normal, samedi fin de journée. On nous offre un café ou bien de revenir 20 minutes plus tard. Nous sautons sur l'option deux, sans même nous consulter. Les condamnées de la mort avaient encore un sursis.

On s'est assises au premier café trouvé et on a jasé, et angoissé bien sûr, Winnou, qui est toute nouvelle dans la confrérie et moi qui sait tout. Je loue les chevaux et internet qui nous a fait nous rencontrer. C'est une chose merveilleuse, du moins pour moi et je crois pour Winnou que l'on puisse partager tout ça, et nous aider à relativiser et à dédramatiser. En même temps nous parlons de nos peurs, nos angoisses et c'est bien connu, parler, écrire, ça aide.

Retour à la boutique. Nous sommes reçues ensemble, finalement c'est ce que l'on a décidé. Nous avions des idées totalement opposées. Winnou ne voulait pas qu'on voit une différence, donc perruque même coupe, même couleur. Et moi, je vous laisse deviner, le plus différent possible de ce que j'ai. On a commencé par moi (avec un timer parce que j'y serais encore) et bof bof même si je voulais me dire que j'y croyais. Pour Winnou, ça pris 15 minutes et c'était fini. La madame des perruques connait son affaire, impressionnant. Attendez la suite ! Me prenant au jeu j'ai essayé des cheveux longs (Dalida en brune) et miracle, la magie s'est opérée et je crois avoir trouvé quelque chose. Quand je vous le dit que la madame à connait son affaire, je vous montrerai les photos si vous êtes sages.

Et zou !

dimanche 19 octobre 2008

Perruque et compagnie

Les habitants d'Outremont (chic banlieue de Montréal où beaucoup de Français habitent), ont sûrement déjà vu des perruques s'envoler, compte tenu de leur proximité avec certaines communautés juives.

En effet, chez les Juifs orthodoxes, les femmes mariées doivent couvrir leurs cheveux. Un peu comme chez les Musulmans j'imagine. Sauf qu'ici un rabbin a eu la bonne idée d'autoriser, en 1557, l'utilisation des perruques (sheitel). Par contre, chez les Hassidiques, son utilisation est proscrite parce qu'elle peut donner l'impression que les femmes se promènent tête nue. Et enfin, dans d'autres communautés, le port de la perruque est permis seulement si cette dernière est couverte pour éviter de donner l'impression que la Madame se promène les cheveux à l'air. Je ne peux m'empêcher de penser aux rasoirs jetables avec leurs 5 lames …

La France, où l'état et l'église sont séparés depuis très longtemps (1905), est un pays laïc et conséquemment l'éducation nationale l'est aussi. C'est pourquoi le port du voile et de tout signe religieux ostensible (aka kippa et "grande croix") sont interdits. Mais alors, qu'en est-il de la sheitel ? Est-ce ostensible, voire ostentatoire ?

Je vous ai déjà dit que ce je pensais des perruques, surtout celles provenant d'Inde et fabriquées avec des cheveux humains. Les Juifs semblent avoir le même avis, mais, vous vous en doutez, pas pour les même raisons. Que je vous explique. À ce que j'ai compris, la religion juive interdit à ses ouailles d'avoir des liens avec quoi que ce soit qui ait un rapport avec l'adoration ou l'idolâtrie. Or, et c'est là que le bât blesse, les cheveux sont issus de joyeux lurons participant à une cérémonie hindouiste. Du coup, grosse polémique, surtout autour du portefeuille de ces dames puisqu'elles ont dû remplacer leur perruque de cheveux d'Inde valant autour de $ 1 000, par des perruques kasher.

Dernièrement, une boutique de New-York, Sheitel Inc., a décidé d'offrir un nouveau type de perruque à ses clientes. Vous pouvez aussi vous procurer les lunettes de Sarah Palin, ainsi que ses chaussures.

L'Halloween, c'est la semaine prochaine !

Et zou !




mardi 16 septembre 2008

Tatoo Shop II

*Avertissement aux cœurs sensibles*

L'ironie et le second degré sont mes armes. Mes références culturelles sont québécoises, c'est-à-dire, américaines et francophones. Je suis née l'année où le FLQ a commis ses premiers attentats et JF Kennedy a été assassiné. Et non pas l'année des décès de Cocteau ou Piaf...

Merci de bien vouloir relire l'avertissement du haut, je suis en colère aujourd'hui.

Ça y est, j'ai mon tatou !

Mais non, c't'une blague. Je me disais aussi que c'était trop facile.

Je me rends donc hier avec mon A2 – Mr.X a beaucoup de mal à se séparer de la Porsche – sous un beau soleil, au CRH, pour me faire tatouer des points de repère, des fois que je perde le nord. Je suis donc reçue à l'accueil par la même Madame que pour le précédent épisode cancéreux. La preuve que travailler dans un hôpital ne rend pas malade. Donc, la Madame me donne mes papiers et là …. Angoisse. Je dois repasser par le labo, on va encore devoir me sucer des tonnes de sang. En même temps, c'est toujours ça de moins sur la balance. Je tends ZE papier à la laborantine qui me demande de m'assoir. J'ai beau lui dire qu'aucune autre analyse sanguine n'avait été prévue (leucémie ?) et me dit de m'assoir. OK, OK, j'va m'assir en rongeant mes doigts et mon frein.

Douze longue minutes plus tard, elle m'appelle et me demande où est l'ordonnance. Et moi de lui répéter la même chose que 13 minutes plus tôt. Bon, son cerveau vient de changer de bord, elle est en mode réceptif et me dit que c'est sûrement une erreur et de me rendre à la consultation de radiothérapie. YES ! Je suis guérie de ma leucémie en moins de 15 minutes. Décidemment, le système de santé français est merveilleux.

J'arrive en terrain connu, je connais ! J'ai déjà été irradiée moi, à la bonne dose, pas comme les ceusses et les cellesses d'Épinal ! Je m'assois dans la salle d'attente et commence à lire mon bouquin du moment (Les Prêcheurs de l'Apocalypse, je vous en reparlerai). Après une petite heure, c'est fou comment la notion du temps est relative, je découvre enfin mon Oncologue ès Rayon (Dr.PasMamours), qui ni Italien, ni chaleureux, pourtant, avec tous ces rayons … Et j'apprends que mon cas a été discuté en réunion pluridisciplinaire, réunion où le Dr.PasMamours n'était pas présent. Les présents ont donc laissé un compte-rendu que le Dr.PasMamours lit en direct, dans sa tête, je n'ai même pas pu lire sur ses lèvres. Il fini par me dire que le Dr. Mamours est reparti avec mes clichés, qu'ils vont probablement opérer, remplacer ma vertèbre (par quoi?), que la radiothérapie serait de 5 semaines plutôt que de 2 ou 3, que je ne pourrai sans doute plus jamais monter à cheval mais qu'il ne faut surtout pas que je m'inquiète (ah quand même) et que la secrétaire du Dr. Mamours va m'appeler pour fixer la date de l'opération. Je dois recontacter le Dr.PasMamours après avoir convenu de la date de la chirurgie. On verra à ce moment pour la radiothérapie.

Pendant que je me déconfiture sur place, y'a une infirmière qui entre … et me dit que je peux la voir tout de suite, plutôt qu'attendre jusqu'à 13h30. Et là je découvre qu'effectivement j'avais un RDV avec elle. Tant qu'à être là, autant tout régler. Je sors de la salle avec la "falle à terre" et mon infirmière à particule (elle a un nom très long avec des "de" dedans) qui en me voyant me demande gentiment si elle peut m'offrir un verre d'eau. UN VERRE D'EAU ! On vient de m'annoncer que je ne pourrai plus jamais monter à cheval et elle m'offre un verre d'eau. La France n'est-elle pas la capitale du vin? Pour me venger je lui dis que je prendrais plutôt un gin (vive les Anglais!) avec une clope. A l'a pas ri. A l'a pas trouvé ça drôle.

Une fois dans son bureau, elle me demande comment ça va et je lui réponds et vous? Parce qu'en France (du moins en région parisienne) quand on demande à quelqu'un comment ça va, on se fait répondre en général: et toi ? Je finir par lui répondre que ça va comme une fille de 45 ans, qui veut refaire sa vie avec les chevaux et à qui on vient d'annoncer qu'elle ne pourra plus monter à cheval (me semble avoir déjà entendu ça quand j'avais 18 ans …). Elle fait mine de compatir et range ses papiers bien droit sur son bureau. Elle me dit: Ah vous êtes pharmacien? Je lui réponds que je ne suis pas pharmacien mais pharmacienne, et que je ne suis pas une vraie pharmacienne dans le fond parce que je ne suis pas inscrite au bureau de l'Ordre et que j'ai seulement un bac en pharmacie mais comme le bac au Québec ça veut pas dire la même chose qu'un bac en France pis que de toute façon elle ne comprendrait pas. J'étais en forme disons !

Miss Particule a ensuite regardé mon dossier et lu les notes laissées par l'infirmière précédente, celle qui disait deux ans plus tôt que j'étais "exaltée" par mon cancer. Je lui dis qu'effectivement mon premier cancer pouvait avoir provoqué une crise d'hypomanie vu que j'ai une maladie bi-polaire. Elle répond pardon? Moi, je me dis c'est mon accent ou mes broches. Je répète en articulant distinctement et elle me demande ce que c'est … Maladie Maniaco-Dépressive, Maladie Bi-Polaire, me semble les mots parlent tout seuls, surtout pour une infirmière. Bon, Line, on se calme, sinon elle va dire que je suis "exaltée".

Elle me pèse (Yes ! 64kg), me mesure (Yes ! 1,65m) et me dit que les doses des médicaments en oncologie sont calculées en fonction du poids! Eah ! Pas vrai ? Première nouvelle !

C'était clairement la preuve que 1) elle avait rien compris, 2) elle n'avait pas "écouté" quand je lui ai dit que j'étais pharmacienne et 3) que les pharmaciens Français ne font pas du tout le même métier que les pharmaciens Québecois. L'expression populaire de mes vertes années "compteux de pilules" prend ici tout son sens. L'herbe a souvent l'air plus verte ailleurs, croyez-moi chers confrères du Québec - consœurs ne s'utilisant en France que pour désigner les membres des communautés religieuses féminines, faut dire qu'ici, le pouvoir politique des femmes ne s'y exerçait que là, il y a encore quelques années (je n'ai pas mis décennies de façon très intentionnelle).

La parenthèse informative: Surface corporelle (Message à titre informatique, exigée par ma cousine Sophie de France, parce que j'ai aussi une cousine Sophie au Nouveau-Brunswick).

La surface corporelle est une unité couramment utilisée en oncologie pour déterminer les doses des traitements. Pour les adultes, on utilise généralement l'échelle de Mosteller. Ma BSA (Body Surface Area) est de 1,71m2, ce qui correspond à la racine carré du produit de ma hauteur en cm et de mon poids en kg divisé par 3600. Fingers in ze noze.

Bon je reviens à mes moutons et à Miss Particule qui, pour l'instant ne m'a rien appris de nouveau, ma masse et ma taille étant relativement stables depuis le matin. Elle fini par me dire qu'on va établir un rendez-vous parce que, qu'on opère ou pas (ce n'est qu'un détail après tout !), va falloir faire de la chimio. Bon, OK, j'apprends encore quelque chose de nouveau, non seulement on opère alors qu'a priori on ne devait pas, que la radiothérapie passe de 3 semaines à 5 semaines et que malgré tout, il y aura aussi de la chimio. On n'est pas sorti du bois (de l'auberge) ! Elle brasse encore un peu ses papiers et fini par trouver le carnet de rendez-vous. Jeudi 18, 10h30. Et je suis encore une fois rattrapée par la réalité et la mauvaise foi, encore faut-il qu'il y en ait une bonne.

Le clou final c'est quand elle a essayé de me "vendre" une perruque. Là, je n'ai pu résister, du grand art. Si ma Chauve Préférée du Moment et plus fidèle lectrice (elle se reconnaîtra !) avait pu assister à la scène, elle aurait vraiment, mais vraiment, été très fière de moi.

Particule: En brassant ses paperasses et finissant par me présenter un catalogue

"Je voudrais vous présenter les derniers model…

Cancer Bitch:

"Non merci, ça sera pas nécessaire" (avec le ton qu'emploie la Sister)

P: "On fait des nouveaux modèles maintenant avec des vrais cheveux"

CB: Dans sa tête :" A comprends rien, j'en veux pas de ses crisses de ch'veux, pis jusse à penser qu'une pauvre Indienne s'est faite couper les cheveux pour qu'une occidentale soit conforme aux apparences de la société, no way. Je suis pas une victime du cancer, je ne serai certainement pas victime de quoi que ce soit, et surtout pas de la mode. Non mais !".

"Non merci, ça sera pas nécessaire" (avec le ton de la Sister qui commence à s'énerver)

P: "Mais c'est remboursé par la sécurité sociale"

CB: "C'est pas une question d'argent" (avec le ton de la Sister énervée)

P: "Prenez-la quand même, au cas-ou"

CB: (Avec le ton de Nat quand elle a à faire avec des incompétents)

"J'en ai pas besoin, j'ai même hâte de ne plus avoir un poil sur le coco pis ailleurs aussi. Fini la poileuse! Ma mère va enfin être contente, j'aurai plus besoin de me raser les jambes."

"Il me reste plein de chapeaux pis des foulards de la dernière fois. J'ai même des photos de ma prochaine coupe de cheveux comme ça on perdra pas de temps si j'ai une autre métastase. Mais j'espère que ce sera l'hiver parce qu'en été les chapeaux, ca pique"

"… sauf ma bombe mais vu que je peux plus monter à cheval, c'est pas vraiment grave j'imagine."

Sur ce, je me suis levée, signifiant de façon polie à mon interlocutrice que la discussion s'arrêtait là. La pauvre, j'ai peut-être été un tout petit peu raide mais elle était pire qu'une témoine de jéhovah. Devrait peut-être penser à changer de job... elle a sûrement voulu devenir infirmière pour se marier avec un docteur !

Maudit que ça fait du bien de bitcher un peu!

Et zou !

samedi 6 septembre 2008

Le cancer à la télé

Avez-vous remarqué comment le cancer du sein est populaire à la télé.

Hier, c'était jeudi en France et à Montréal aussi j'imagine. Le jeudi, c'est sacré, je m'installe devant la télé pour m'évader en regardant les Femmes Désespérées. Pour mettre tout le monde à niveau, ici on en est à la 4ième saison sur le câble et à la 2ième ou la 3ième sur la télé publique. Je tiens d'ailleurs à m'excuser à l'avance auprès des lecteurs et futurs auditeurs de l'épisode 5. Lynette, oui oui, je vous niaise (je ne me moque) pas, elle s'appelle comme ça, a un cancer. Je vous la fait courte. En gros, Lynette n'a plus un poil sur le coco et porte une magnifique perruque blonde. Elle n'a pas baisé depuis des lustres, chimio oblige, et là, elle a enfin le goût de faire des galipettes. Avec son "significant partner", ils passent aux choses sérieuses et brusquement, dans un tendre élan, Tom déplace la blonde perruque et le drapeau se met en berne.

Lynette décide de prendre le taureau par les cornes, s'offre une toison rousse et se présente à Tom le lendemain comme étant "Brandy La Cheerleader". Tom semble très bien s'en accommoder et pense pouvoir remettre ça le lendemain. Mais c'était sans compter l'imagination débordante des "Terribles P" (Porter, Preston, Parker et Penny), qui ont décidés d'utiliser la postiche comme serpillière (mope). Tom se retrouve donc sans sa Cheerleader et fait un peu la (le) mou(e) et explique que jamais Lynette n'avait pris la peine de lui demander comment il allait. Et là, une scène d'anthologie. Lynette, tout d'un coup se rend compte qu'elle est devenue "one of those selfish Cancer Bitch". Ce fût un grand moment de télé ! Mais je vous rassure tout de suite, nous n'avons pas, NOUS, ce problème de couple; je m'enquiers de l'état psychologique et bureautique de Mr.X à tous les soirs.


Ce soir, rebelote, c'était la finale de Sex and the City. Et de quoi on a parlé? Du cancer de Samantha.

Je vous le dis le cancer est très fashion de nos jours… du moins à la télé.


"A quoi ça sert de conter ta vie si t'en inventes pas des bouts?"

La Duchesse

Michel Tremblay, Des nouvelles d'Edouard.