Et bien, juste avant le 1ier mai 2004, j'ai dû me rendre à Varsovie pour une réunion. Dans ce temps là je n'étais que Canadienne, j'avais pas encore demandé ma nationalité française, trop de paperasse. Or, à cette époque, les Polonais pour entrer au Canada devaient montrer patte blanche et visa. Vous devinez évidemment la suite. La réciproque était aussi vraie, mais moi, je ne savais pas, ni mon assistante, ni la madame qui s'occupait des voyages au bureau. J'arrive donc à Varsovie, brandissant mon sésame bleu canadien au monsieur dans la cabane avec mon plus beau sourire. Lui, ne souriant pas du tout, me répond d'une voix sèche : "VISA ?". Et là, panique. Je n'ai pas de visa puisque je voyage avec des Français, qui eux n'en sont point pourvus, et qui sont déjà en territoire Polonais, recherchant probablement un coin où fumer une clope, et ayant autre chose à faire que de m'attendre. Je suis donc seule, en face d'un monsieur très très sérieux qui décide de m'envoyer sous bonne escorte, deux militaires armés de Kalachnikovs, dans une petite pièce sans fenêtre, sans chaise, sans table, sans rien. La chienne de ma vie j'vous l'jure.
J'étais là dans le bocal, toujours gardée par les deux militaires mitrailleurs, me fixant et ne parlant que polonais bien sûr. Au bout des 30 minutes les plus longues de ma vie, surtout que j'avais vraiment envie de pisser, on vient me chercher. Je comprends rien, j'ai peur, et toujours envie de pipi. Je fini par comprendre qu'on me ramenait directement à l'avion, sans passer par la case toilette. Ce fut le plus court séjour de toute ma vie en terre étrangère.
Au retour, dans le même avion avec le même personnel de bord qu'à aller, j'ai pas arrêté de pleurer. Les hôtesses et stewards d'Air France ont été super gentils, me fournissant kleenex et alcool à volonté. Oui, OK, j'ai eu peur, mais LE pire, oubliez pas que je vais chez les psy depuis presque 20 ans, fut un sentiment de rejet. Non, mais ! Qu'est-ce que je leur avais fait aux Polonais pour qu'ils ne m'aiment pas ? J'adore le Bortsch, les Pierogis à la viande ou au chou, et tous les types de kielbasa que j'ai goûté.Ce n'est que par la suite que j'ai découvert que c'était rien de personnel, ouf ! C'était contre le Canada qu'ils en avaient les Polonais et pas contre moi. Ben oui, parce que dans ce temps-là, pour entrer au Canada, les Polonais devaient avoir un visa. Ce n'est qu'un juste retour des choses que les Canadiens doivent aussi en avoir un. Et toc.
Et maintenant, le Canada impose un visa à aux ressortissants Tchèques, un pays membre de l'Union Européenne et de l'espace Schengen.Attention les gars, parce bientôt les Canadiens auront peut-être besoin d'un visa pour l'Union Européenne, qui comporte tout de même 27 pays. Ça va faire beaucoup de paperasse et de pépettes, surtout avec le taux de change de l'euro. Mais moi je m'en fous, je suis aussi Française. Na !
Et zou !
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