Le premier cancer du sein en 2006 j'ai catégoriquement refusé de porter la moindre "prothèse capillaire". Les raisons sont nombreuses, hein ma grande, mais lesquelles sont les plus importantes ? Lesquelles dois-je affronter … dans ma foret ?
Je suis une fille d'extrêmes, le gris ne m'intéresse pas, même s'il forme la majorité du monde (BHO ?). Souvent dans ma tête tout est blanc et plutôt souvent, tout est noir. Là, je suis dans le "blanc", profitez-en ! Pour illustrer cet exemple, disons que j'ai toujours rêvé d'avoir un VRAI manteau de fourrure, mais comme je n'ai pas encore les moyens, je me suis acheté (circa 1982) une espèce de manteau, hyper chaud, en fausse fourrure synthétique véritable, bleu turquoise. Aucune confusion possible, c'était clair que c'était de la fausse fourrure. Mon prochain, sera un vrai castor rasé.
Même chose pour la première perte des cheveux. J'ai porté un bandana et des chapeaux (à l'extérieur) et une espèce béret vert pomme en laine polaire, à la maison, même pour dormir. Je voulais qu'on voit que qu'avais perdu mes cheveux, donc que oui, j'étais malade, mais en pleine santé parce que j'avais ma vie normale. Le regard des autres, quand on y attache de l'importance, c'est le plus difficile. Que ce regard nous vienne des gens que l'on connaît ou pas, que l'on aime ou pas. Vous comprenez tout maintenant ! Mais cela peut aussi être merveilleux. Les copains de garderie de Junior me touchaient les cheveux et étaient vachement fiers !Cette fois-ci j'ai décidé d'aller voir, ça ne coûte rien mais surtout j'étais avec Winnou, la bonne âme qui est arrivée sur mon chemin dernièrement, accidentée du cheval, passionnée du cheval et accessoirement tout juste cancéreuse du sein. Elle est un mélange de Winnie l'ourson et de Maman Gourou.
Nous étions bien préparées, visites sur sites internet, catalogues, liste d'adresses, de questions et GPS. Après repérage on s'est dit que rue du Faubourg St-Honoré on risquerait d'aller rêvasser chez Hermès pour voir des selles, on s'est donc repliées près de l'Opéra, sans cependant oublier d'arpenter les boutiques de la Rue de la Paix et de regarder les fabuleux bijoux. Message à nos hommes : Diamonds (what's else !) are forever … Vous allez comprendre pourquoi nous avions si besoin de ce palliatif.Nos rendez-vous, individuels, étaient pour 17h00. Il était un peu tôt, on s'est donc dit qu'on irait repérer la dite boutique avant d'y revenir. Ouf, le choc. Oui, c'est propre, oui les couleurs sont belles, oui on était à Paris sous un ciel bleu, le 31 janvier avec un beau 5°C, mais, tabarnac, le choc quand même. Vite, vite, éloignons-nous. Vous comprenez maintenant pourquoi les diamants, rubis, saphirs nous ont ensuite aidé. Par ailleurs, les breloques-like à 100€ nous ont fait autant d'effet. Messieurs si vous n'avez toujours pas compris…
Ensuite, on papote on papote, je fume clope sur clope, j'angoisse. Vite une boutique. Heureusement, c'était une boutique de djeunes ! Même avec la perte de mes kilos, ce type de boutique est à proscrire. Tout n'y est qu'illusions, du moins pour moi madame de 45 ans à la corpulence noramérikaine, et comme je ne peux reprogrammer mon ADN ! Mais bon, je me suis défoulée laissant Winnou, seule, à me regarder essayer des trucs que je n'aurais jamais portés, même à 20 ans. Mais fallait que je bouge. Merci Winnou de ta patience.Retour à la boutique. On time, mais les conseillères ont un peu de retard, normal, samedi fin de journée. On nous offre un café ou bien de revenir 20 minutes plus tard. Nous sautons sur l'option deux, sans même nous consulter. Les condamnées de la mort avaient encore un sursis.
On s'est assises au premier café trouvé et on a jasé, et angoissé bien sûr, Winnou, qui est toute nouvelle dans la confrérie et moi qui sait tout. Je loue les chevaux et internet qui nous a fait nous rencontrer. C'est une chose merveilleuse, du moins pour moi et je crois pour Winnou que l'on puisse partager tout ça, et nous aider à relativiser et à dédramatiser. En même temps nous parlons de nos peurs, nos angoisses et c'est bien connu, parler, écrire, ça aide.Retour à la boutique. Nous sommes reçues ensemble, finalement c'est ce que l'on a décidé. Nous avions des idées totalement opposées. Winnou ne voulait pas qu'on voit une différence, donc perruque même coupe, même couleur. Et moi, je vous laisse deviner, le plus différent possible de ce que j'ai. On a commencé par moi (avec un timer parce que j'y serais encore) et bof bof même si je voulais me dire que j'y croyais. Pour Winnou, ça pris 15 minutes et c'était fini. La madame des perruques connait son affaire, impressionnant. Attendez la suite ! Me prenant au jeu j'ai essayé des cheveux longs (Dalida en brune) et miracle, la magie s'est opérée et je crois avoir trouvé quelque chose. Quand je vous le dit que la madame à connait son affaire, je vous montrerai les photos si vous êtes sages.
Et zou !