CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
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mardi 30 juin 2009

Je reviens pas à Montréal …


Ben oui, ainsi en ai-je décidé après avoir reçu la décision de la sécu. La bonne nouvelle c'est que je peux quand même sortir de mon département et bénéficier d'un "repos à la campagne" mais que si je veux prendre mon "repos à l'étranger", je n'aurai plus droit à mes indemnités journalières, donc, finalement, à mon salaire. À tout ça, je dois bien entendu ajouter le prix des billets d'avion pour Junior et moi.
Adieu veaux, vaches, cochons. On se reverra l'an prochain.

Et zou !

PS: Je voulais y être pour encourager ma Sister dans sa marche contre le cancer. Peut-être pourriez-vous aller l'accueillir à son arrivée le 23 août prochain !

jeudi 11 juin 2009

If it ain't broken, don't fix it

500€ de moins sur ma paie de mai …

Renseignements pris. Après une période de 9 mois, l'employeur commence à être moins gentil, en fait, la convention collective devrais-je dire. Avant c'était relativement facile, une fois les demandes faites et les paperasses envoyées, on avait la paix. La sécu envoyait les papiers à l'employeur qui lui-même l'envoyait à l'assureur. L'assureur envoyait les pépettes à mon employeur et basta, je recevais mon chèque de paie.

J'ai donc appris qu'après neuf mois de tranquillité, après avoir dû prouver que j'étais malade, prouver que j'étais salariée, je dois maintenant prouver que je ne suis pas totalement sénile et qu'il me reste encore assez d'énergie pour me substituer, en partie, à la sécurité sociale. C'est donc moi maintenant qui devrai m'occuper de mes indemnités de la sécu, que je les fasse parvenir à mon employeur et le reste restant le même … J'aurai le même salaire, mais il faut que je travaille un peu plus.

OK, je peux comprendre*, mais ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ? Si fractum non sit, noli id reficere

Et zou !

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*En France, 90 % des consultations médicales aboutissent à une prescription contre 50 % seulement aux Pays-Bas, une consultation médicale donne lieu à une prescription de 6 médicaments en moyenne. (source AMELI)

dimanche 31 mai 2009

La sécu c'est con

Malgré tout le bien que je pense du système de santé français, y'a des fois où, tout comme une certaine presse féminine, ça frise le ridicule, qui ne tue pas … malheureusement.

En février, le 18 pour être exacte, mes "droits" prenaient fins, c'est-à-dire que je devais "reprouver" à la sécurité sociale (sécu) que j'étais toujours salariée, au même salaire, tout ça dans le but de toucher mes indemnités journalières. Jusque là, je n'ai pas de problèmes puisqu'il s'agit d'un contrôle normal qui a lieu tous les six mois. Je trouve que ce sont de bonnes règles de gestion. Pour "prouver" que je suis toujours salariées, je dois soit envoyer les originaux de mes fiches de paie, soit demander à mon employeur de remplir le formulaire machin-truc. Informations prises auprès de l'employeur, ne vous inquiétez pas, on s'occupe de tout. Génial, sauf qu'il ne m'on pas dit quand …

Juste un petit paragraphe d'explication sur les indemnités. Les règles sont différentes selon que l'on soit salarié, libéral (pharmacien, avocat, etc), commerçant, agriculteur, fonctionnaire, chômeur, vieux, pauvres … et bientôt myopes aux yeux verts ! Bref, vous commencez à vous rendre compte. Prenons mon cas. Quand cela fait plus d'un an que l'on travaille comme salarié (et encore, cela dépend de la taille de la compagnie, de la région en France, du type de produits, de marchandises ou de services offerts) mon salaire est "subrogé", c'est-à-dire que ma compagnie me paie mon salaire en attendant 1) que la sécu l'indemnise (≈ 40€ par jour) et 2) que la prévoyance (assurance salaire) lui verse la différence. Bref, tout bénef pour l'employeur qui ne paie rien à ce que je peux comprendree. Quand tout va bien, la sécu envoie des pépettes à mon employeur, ce qui déclenche le paiement de la mutuelle et qui finalement abouti à ma paie.

Vendredi dernier, j'ai reçu ma paie avec 500€ de moins dessus. Oups ! J'ai appelé la sécu en premier, pour savoir ce qui en était. J'ai appris que ma boîte est un peu longue à la détente, a fait les choses à son rythme, et n'a envoyé les documents à la sécu que le 20 mai dernier (trois mois de retard !). Puisque que j'avais enfin Mlle Sécu au bout du fils, j'en ai profité pour lui demander ce qui en était de mes autres remboursements, notamment des transports et de la perruque.

Nos déplacements sont remboursés par l'assurance-maladie. Je sais je me plains le ventre plein (encore que) mais je paye aussi. En fait, je suis remboursées 0,25¢ au km (parce que ma voiture est une 5CV, si c'était plus, je serais remboursée sur un autre tarif, simple non ?) lorsque je dois me rendre au centre pour des traitements de radiothérapie, mais pas pour la chimio, ni pour tous les autres types de RDV … Pour demander ce remboursement j'ai dû remplir quatre formulaires, dont trois pour détailler les allers et les retours avec les adresses et les heures. Ce qu'on ne ferait pas pour quelques euros de plus. Sauf que les fonctionnaires de la sécu n'ont saisi que les deux premières pages. À refaire, avec un courrier explicatif bien sûr !

Pour ce qui est de la perruque. Réponse, on a pas reçu votre courrier (alors qu'il était joint au courrier du kilométrage !) et donc aucun remboursement n'est en cours. Je dois refaire la demande avec les documents originaux. Je lui fais remarquer que je n'ai plus les originaux, ni de l'ordonnance, ni de la facture, puisque je les ai envoyés le 20 mars dernier mais que j'ai les photocopies. C'est impossible, je dois absolument envoyer les originaux me dit-elle. Bon, je me calme et lui demande comment dois-je faire. Ben voyons Madame, me répond-t-elle, vous n'avez qu'à demander à votre médecin et à retourner au magasin de "postiches".

Une chance que je ne l'avais pas devant moi.

Je me garde l'employeur pour la semaine prochaine. J'ai besoin d'un break.

Et zou !

jeudi 5 février 2009

L'affaire de la perruque

Mes cheveux tombaient de plus en plus. C'était devenu inexorable. Comme un accouchement, comme un déménagement. Peut-être attendais-je trop ce moment ? Je sais pas, j'ai pas eu de deuxième accouchement. Pour ce qui est des déménagements, je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils me manquent, mais c'est un peu comme la neige, c'est vivifiant ! Mais, je m'égare…

J'ai enfin compris l'affaire de la perruque et cela n'a rien à voir avec ma féminité. Je me suis photographiée aujourd'hui pendant ma séance d'arrachage de cheveux et je me suis trouvée belle, soulagée, entouka beaucoup mieux que sur les photos. Simplement parce que je les ai prises dans le miroir, avec la face que MOI je vois à tous les jours, celle que vous ne voyez jamais, à moins de partager ma splendide salle de bain et son joli camaïeu de caramel, rose et violet.

J'ai enfin compris l'affaire de la perruque et cela n'a rien à voir avec mon apparence, demain je mets mon chapeau vert pomme avec mon foulard rose.

L'affaire de la perruque ne tient qu'à un ou plutôt deux fils, celui du regard des autres et celui de mes idées, peut-être même, de mes idéaux (Merci Mr. Foglia).*

J'essaie de m'oublier et de me mettre à la place de l'autre, de mon voisin Français. Ma "Madame Chose" Française. Ma "Madame Toulmonde". Le décalage France-Québec n'est pas le seul. Au Québec, j'ai eu un parcours scolaire long, très large, toujours scientifique, qui s'est terminé en santé humaine et en économie. Je n'ai pas été éduquée comme la moyenne des gens, Québécois et Français. C'est factuel. J'en suis d'autant plus décalée. Mais bon, j'ai encore des amis ça fait que j'imagine que l'on doit être une bonne gang dans mon cas. J'ai même un troisième décalage, j'ai trouvé un travail fatiguant, payant, passionnant et j'ai bénéficié de bonnes opportunités pour changer de boîtes souvent, donc en plus, je suis riche ! C'est ce qu'ont murmuré deux jeunes femmes sur mon passage hier alors que j'ai acheté pour 50€ de chocolats pour les Infirmières du Général. Heureusement que j'ai un cancer !

J'ai décidé d'être raisonnablement raisonnable et d'opter pour 1) l'achat de la perruque et 2) le port ponctuel de la perruque, qui sont aussi deux choses différentes.

Achat

Quand on a un cancer en France et que l'on prend un traitement qui fait tomber les cheveux, on a droit à un remboursement à 100% du tarif de la sécurité sociale. C'est-à-dire que la sécu, l'assurance-maladie pour faire simple, rembourse 100% de 125€. L'ordonnance est renouvelable, après 6 mois on peut changer de tête à nouveau. La perruque coûte 640€, ma mutuelle (mon assurance au travail) s'occupe du reste.

L'information sur le remboursement est beaucoup plus facile à trouver du côté des coiffeurs que du côté de l'administration. Et j'ai compris pourquoi ! J'ai recherché, dans les bases de données de l'assurance-maladie, les mots "perruque" et "prothèse capillaire". Rien trouvé. Pourtant je sais que l'info s'y trouve, encore une fixation ? J'ai fini par trouver le renseignement dans une réponse du ministre, justement à un coiffeur qui se plaignait à l'époque, avant 2006, que le tarif remboursé n'était que de 76,22€. J'y ai trouvé où trouver les indications. Il fallait tout simplement que je regarde au chapitre 2 du titre Ier de la liste des dispositifs médicaux remboursables, section 2, sous-section 9 : appareils divers d'aide à la vie. Ah oui, j'oubliais, sous le vocable "postiche"…

Intéressant comme lecture, j'y ai aussi appris que la chaise percée avec accoudoirs et seau était remboursée à 102,62€ (avec ou sans roulettes). Mais les choses ont changé depuis que Mr. Chirac a dit aux 3ième États Généraux sur le cancer que ce n'était pas du luxe, que c'était une exigence de respect et d'humanité … Rien que cela. Pour une "postiche". Mais j'oubliais aussi, ce n'est que pour ceux qui perdent leurs cheveux temporairement, pas pour ceux qui les perdent pour d'autres raisons et pour plus longtemps. Ceux-là, c'est 70% seulement d'humanité.

Le respect des autres

Autant porter une sacoche ou un sac à dos ne me dérange pas et je ne crois sincèrement pas que cela puisse déranger La Parisienne (marque d'eau de Javel au Québec), autant les jugements portés sur les autres, je ne les supporte pas, je ne les supporte plus. Hier, en attendant avant le cinoche, l'eau de Javel, assise à une table avec trois chaises vides. Je lui demande si on peut prendre la place, elle nous répond qu'elle attend son mari. Trois chaises moins une pour son mari, il nous en reste deux. Le regard qu'elle nous a lancé quand nous nous sommes assises à SA table, sur SES chaises. Je n'ai pas pu résister et j'ai commencé à parler de ma chimio qui m'épuisait en mettant une bonne poignée de cheveux sur la table. Hi hi hi !

Ouais, j'ai décidé de me prendre une perruque pour Mme Toulmonde et pour Mme Chose dans une moindre mesure. J'ai compris que la maladie effraie, que la maladie dérange. Les gens autour de moi me le disent dans leur visage, dans leurs yeux, dans leurs mots. Je comprends, je peux leur faire mal. Je comprends qu'une maladie, surtout le cancer, fasse peur, beaucoup plus aux adultes, qu'aux enfants d'ailleurs. Ils comprennent vite, eux, les p'tits torrieux ! J'achète donc la perruque pour les "occasions spéciales", quand, par respect, je ferais attention aux autres pour ne pas les mettre mal à l'aise, pour ne pas les blesser. Et pour la photo du retour au travail.

Voilà, l'affaire de la perruque est réglée. Par ailleurs, je prendrai la moins chère, celle à 125€, par solidarité !

Et zou !

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* "Je parle d'une autre époque. Au temps d'aujourd'hui, la question du droit prime la morale sociale ou ce qu'il en reste. On s'en désolera une autre fois. Prenons acte. C'est comme ça. La question n'est plus est-ce bien ou mal, mais: est-ce que j'ai le droit? Ben oui, Chose, ben oui t'as le droit." http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/pierre-foglia/200902/03/01-823495-un-ideal-des-ideaux.php

samedi 23 août 2008

Samdi

Les nouvelles sont bonnes, Dr. Mamours m'a dit que ma L5 était tout à fait en état de supporter mon poids, il n'a cependant pas parlé de mon caractère ...

En fait le système de santé français est tellement performant que j'ai du mal à me suivre tellement ça va vite … N'oubliez pas en effet que je viens du pays des grandes surfaces, là où les "clients" de l'assurance-maladie du Québec doivent impérativement voir un médecin généraliste avant de pouvoir "entrer" dans le système et où beaucoup de généralistes n'acceptent plus de nouveaux patients… faute de ressources. Y'a pas qu'en France que l'administration se mord la queue.

Donc, je vous raconte, c'est palpitant : 48 heures chrono …

Jeudi 21 août / 14h15 (en fait, il était même plus tôt … Maya a dû sauter le désert; des coings rôtis au miel d'acacia) - CRH


Mr. X m'accompagne, c'est l'homme idéal et GQ se trompe, il existe! Je l'ai marié! Et je l'ai rencontré sur internet, mais ça c'est une autre histoire. Elle regarde les résultats du scan de l'avant-veille, me fait déshabiller, me questionne, me taponne et finalement me demande de me rassoir. Me dit ne pas trop m'inquiéter et téléphone à son pote, le neuro-chir de l'hôpital de la banlieue d'à côté, le fameux Dr. Mamours qui peut me voir demain (oui oui, le lendemain !) à 10 heures.

Bon maintenant que c'est fait, on passe au reste, et croyez-moi, ER c'est de la p'tite bière à côté et tout ça sans qu'on me demande ni carte bleue, ni assurances. Un petit dosage, un p'tit IRM, un p'tit PET-Scan et voilà, et le tout servi avec le sourire, un jeudi de merde près de Paris, sous la pluie. Avec tous ces tests et les derniers arrêt-maladie, c'est sûr, cette année, le trou de la sécu sera à ma charge. Il doit au moins y avoir pour 10K€.

Et finalement elle m'explique qu'il s'agit vraisemblablement d'une métastase de mon premier cancer, c'est-à-dire un cancer du sein dans l'os et non pas un cancer de l'os (où la survie médiane est de 18 à 24 mois …). Ouf ! Le pronostic vital n'est pas engagé (quelle drôle de façon de dire que les chances de survie sont bonnes, me semble, quand c'est des bonnes nouvelles on s'organise pour que tout le monde comprenne). Et puis vraiment, si les détails scabreux vous intéressent, j'ai " une lésion ostéolytique du corps vertébral de L5 s'étendant dans le pédicule gauche avec une inflammation de la racine L5 gauche au niveau foraminal, en regard de la lésion ostéolytique" ainsi qu'une "discopathie sans signe de compression disco-radiculaire".


Vendredi / 12h30 - Hôpital F

C'est vrai que le Dr. Mamours avait 2h30 de retard mais franchement je ne vais pas commencer à me plaindre d'autant que les nouvelles sont bonnes, pas d'opération envisagée pour le moment, on attend les résultats des scans et hop! Le tour est joué. Comparativement au rhume d'homme je me dis que je suis passée proche encore une fois …

L'après-midi je rappelle ma butineuse (sur son numéro direct). Elle me dit que puisque j'aurai les résultats des tests mercredi, elle me prendra en plus de ses patients, jeudi, comme ça on peut avancer notre rendez-vous de décision thérapeutique de 5 jours.

Je vous le dit, j'ai pas le temps de suivre …