Mercredi 18 février
Ca y est, j'y suis. Mr.X. m'a raccompagné jusque devant le trottoir du CRH pour mon cocktail chimique du mois. Il est 9h30. J'ai fait un peu d'angoisse hier, pris une pilule, fini. Je ne niaise plus avec le puck. Voyez un peu la photo de ma pharmacie. Sûrement un peu d'appréhension puisque j'aurai droit à un nouveau médicament aujourd'hui. La première fois je n'avais eu que du docétaxel et cette fois-ci on me rajoute une nouvelle molécule, le bevacizumab. Donc, j'arrive pile poil à l'heure, c'est les vacances scolaires, pas de bouchon. Et là, on me demande d'attendre. La surveillante, super gentille, m'accueille et me conduit dans MA chambre, la 15, la plus petite, celle où on ne met jamais deux patients, celle donnant directement sur le parking et le fumoir extérieur.
Je m'installe, une autre infirmière super gentille arrive. Une petite prise de sang avec une aiguille tellement fine qu'on la voit à peine. Un petit pipi dans le pot. Et après 2 ou 3 clopes dans le parking, le déjeuner. Une belle tranche de saumon et des pruneaux. Un peu plus tard, après le reportage "terrier réalité" sur la bande de Zipette, la suricate alpha du clan Aztèque, qui se fait doubler par sa sœur Betty, qui s'accouplera aussi, avec Wilson, un mâle du clan Moustache, j'apprends que mes globules, mes plaquettes, mon pipi et tutti quanti sont normaux ! Yes ! J'ai donc droit à mon cocktail. Vite, vite une dernière clope.La première perf est commencée à 15h30. Je suis pluggée pour une heure. Et là, quelle surprise m'attend ? Ma Winnou qui me rend visite ! Quelle joie, quel bonheur. On est là, à papoter pendant que la perfusion perfusait. A la télé, avant le reportage sur Zipette et sa gang, j'ai regardé un reportage sur le cancer du colon. Une dame, guérie une première fois, a dû suite à une récidive sept ans plus tard, être opérée et est maintenant stomisée. Franchement, la perte transitoire des cheveux, c'est rien, mais rien à côté de ce que cette madame doit endurer à tous les jours. La mère de mon chum de mes 20 ans avait une stomie et c'était vraiment pas drôle tous les jours, surtout quand la poche se décrochait pendant la nuit … Franchement, je suis une fille chanceuse.
Une heure plus tard, le docétaxel est terminé. On enchaîne avec le suivant, le bevacizumab. C'est à se demander où ils vont chercher tous ces noms ! Et hop, on change de poche, on réarrange les tubulures, les robinets en "Y", et c'est reparti pour une heure et demi. Winnou doit me quitter, elle doit rejoindre enfants et mari. Ses cheveux commencent à tomber et s'est difficile. J'aimerais tellement pouvoir faire quelque chose pour elle mais je ne sais pas quoi. J'ai peur de faire une bourde puisque pour moi l'histoire de la perruque et de mes attraits capillaires est réglée. En fait, et pour être honnête, je m'aime bien sans cheveux. Probablement parce que c'est transitoire. C'est comme les vacances, on part du travail et on sait quand on y reviendra. Par contre, gérer une période de chômage doit être difficile puisque que l'on ne sait pas si on retrouvera du travail. L'inéluctabilité est difficile à accepter.La seconde perfusion, installée à 17h45, doit durer 90 minutes. Et qui arrive ? Mr.X. avec un sac plein de bonbons ! Non, non, non, pas pour moi. J'ai déjà repris 3 kilos et je ne veux plus, autant que possible, repasser au-dessus des 60. Contrôle ma fille, contrôle. Et tout d'un coup, j'ai une fixation. Mon chum est là, Junior est à la maison avec les Beaux et Céleste. Mais, qu'est-ce que je fais ici ? En plus, y'a même pas de wifi !
Et zou !