Ray-Woman
J'en suis à mon avant dernière séance de rayons. Ça va. Le plus difficile étant les bouchons sur l'autoroute et les déjeuners que je mets autour. Pas en termes d'amitié mais en termes digestifs. Parce qu'il faut que je vous raconte, au fait, faut-il ? Et bien oui, parce que j'ai décidé d'être honnête et transparente. Toujours été d'même, va pas changer aujourd'hui, c'est mon côté rebelle, ma soupape, ma valve !
Je vous raconte puisque finalement, c'est ce qui m'arrive, mais encore, je tiens à préciser à Mme Chose et Mme Toulmonde que déféquer n'est pas un évènement pour moi et que je laisse la nature suivre son cours, qui je vous le rappelle se situe entre trois fois par jour et une fois tous les trois jours. Ceci dit, je continue. Oui, il y a les bouchons sur l'autoroute et un autre type de bouchon … Au bout donc de quatre jours sans aucun caca et deux kilos de plus sur la balance, j'ai commencé à me dire qu'il faudrait éventuellement que je fasse quelque chose, mais bon, je suis d'un naturel paresseux. Le lendemain, ça tombe bien, je revois le Dr. PasMamours, qui devient de plus en plus rose et cute. Va peut-être falloir que je le rebaptise ? Comme la radiothérapie donne en général l'effet inverse, il me dit d'attendre un peu et de prendre un machin-truc vendredi et … j'ai oublié et vendredi c'est le jour où nous sommes partis à Verneuil nous taper le diner six services entrecoupés de trous Normands et autres bonnes choses et samedi on va visité la chocolaterie et, et, et, au bout de 7 jours, c'est finalement venu, sauf que … fécalome.
En troisième année de pharmacie, dans un cours de pharmacologie (j'adore la pharmacologie, c'est le "comment ça marche" des médicaments), la prof nous dit que la pilule X peut provoquer un priapisme comme effet secondaire. Du fond de la classe, je lève la main et demande en toute innocence ce qu'était le priapisme. Je me dis toujours que parmi la centaine d'étudiants y'en a ben au moins un autre qui ne connait pas la réponse, y'a des anglais dans ma classe! Et la prof de me répondre de regarder dans le dictionnaire. Ça m'a tellement énervée ! Mais chose certaine, aujourd'hui je me rappelle que le priapisme c'est le nom savant d'une érection qui dure anormalement longtemps. Donc, allez donc voir pour fécalome. Maintenant, ça y est, j'ai pris le rythme de croisière, je suis sur un cruise control fécal !
Passant donc de longs moments dans l'A1 sur l'A13, je réponds par ailleurs à Jacques Duval que l'hiver, nous autres aussi on met la Porsche au garage, celui où on fait les réparations, parce que c'est comme mon bourrin celle-là, faut l'entretenir ! Je passe beaucoup de temps en voiture parce j'ai un traitement de trois minutes, 1½ minutes chaque bord, comme les crêpes, pancakes en France, chaque jour depuis le 2 février. Et comme la radiothérapie a commencé tardivement par rapport à la découverte de la 1ière métastase, mais sur les chapeaux de roue, bien je n'ai pas eu le choix des horaires et j'ai eu des RDV assez tôt le matin, c'est-à-dire, l'heure de pointe. Et j'écoute Radio-Bleu Ile de France avec le trafic en direct et aussi des reportages, des lignes ouvertes (les auditeurs appellent). C'est cool, très intéressant. J'en apprends beaucoup sur la culture française et ce qui différencie le Français du Québécois moyen, entouka, de mes amis. Et maudit que j'en entends des "counneries", des affaires que les gens font pour se compliquer la vie, entouka, de mon point de vue. Ça vous tente ?En France, la majorité des maisons sont fabriquées avec des "parpaings", des blocs de ciment, donc c'est pas mal moins inflammable que le bois des maisons du Québec, je peux donc arriver à comprendre que la France ait tardé à avoir une loi rendant obligatoire l'installation du fameux détecteur de fumée (DDF). Mais aujourd'hui, c'est chose faite (le projet a été déposé fin 2004, i.e. voilà 5 ans !) et un amendement a été adopté début février 2009 et rend (enfin ?) obligatoire, d'ici 5 ans (ce qui nous laisse jusqu'en 2014, dix ans plus tard…) l'installation dudit appareil, qui je vous le rappelle, sauve des vies. En effet on estime qu'en France, la moitié des 800 décès annuels pourraient être évités si les maisons et appartements en étaient équipés. Voilà pour les faits que je peux comprendre. Mais la suite … de la counnerie je vous dis. À la radio, j'ai donc entendu le débat entre le député Damien Meslot qui défendait l'amendement et l'autre, Mr. David Rodriguez, de l'association de consommation "éco-citoyenne" CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie). Sauf que comment être contre le détecteur de fumée, parce qu'il faut bien être contre puisque le député est pour. Et bien, l'imagination française n'a pas de limite ! Le monsieur de l'association, était quand même pour le DDF mais pas à la charge de l'occupant, parce que c'est ici que le bât blesse. Qui paie ? Dans la loi française, il est prévu, comme au Québec que l'installation et l'entretien soient à la charge de l'occupant, qu'il soit locataire ou propriétaire. Et là, les grandes questions, à croire que le gars n'avait jamais vu un détecteur de fumée ! Qui va acheter le DDF ? Qui va l'installer ? Qui va l'entretenir ? Hey ! C'est compliqué ça … Un DDF coûte entre 7€ et 65€ selon les modèles mais on peut compter autour de 20€ pour un DDF à piles normales aux normes françaises. Les 2 gars à la radio s'entendent pour 20€, ce qui me semble n'est pas la fin du monde, surtout sur 5 ans … mais bon. Mais là où j'ai failli avoir un accident de char c'est quand le Don Quichotte de la consommation "éco-citoyenne" s'est mis à se demander qui poserait le DDF. Ben oui, faut faire venir quelqu'un pour poser 2 vis en France, assistés je vous dis. Et les changements de piles ? Et comment on va faire pour vérifier s'il y a bien un DDF dans les habitations ? Parce que, en France, si personne check, ben personne le fait … drôle de mentalité. Entouka, j'installerai, moi-même, cette semaine mes 3 détecteurs de fumée que j'ai ramenés du Québec voilà 6 ans, maintenant que c'est la loi !
J'y ai droit !Toujours entendu à la radio. C'est l'histoire d'un flic, ici on dit fonctionnaire de police (ça veut tout dire), qui dans le cadre de l'exercice des ses fonctions, arrête un homme sur la voie publique pour tapage et se fait mordre jusqu'au sang ! La police consulte alors le médecin du travail, qui lui fait des points de sutures et lui demande s'il est marié. Il répond que oui et le médecin lui conseille d'utiliser des capotes pendant trois mois en attendant que la période d'incubation pour le SIDA et l'hépatite passe. Jusque là, pas de problème. Mais, là où la counnerie commence c'est quand la police apprend que, puisqu'il s'agit d'un accident de travail, le coût des capotes pouvait lui être remboursé. Bon, OK, jusque là je peux, à la limite encore comprendre, sachant que le salaire des policiers n'est pas très élevé (tous les salaires en France ne sont pas élevés … sauf le mien !) mais là où cela devient complètement débile c'est comment, au sein d'une administration française, rembourser le dit fonctionnaire. Aucun formulaire n'existe, combien de capotes par semaine doit-on rembourser, qui paiera, combien ? Il a été décidé, par un haut fonctionnaire, qui n'a que cela à faire, au bout de quelques mois, que le policier serait remboursé sur présentation de factures. Ouf ! Mais que ce passerait-il s'il avait acheté ses capotes dans une distributrice ?
Et zou !
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