CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
Line
Affichage des articles dont le libellé est métastase. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est métastase. Afficher tous les articles

vendredi 26 décembre 2008

La course n'a pas commencé

La semaine dernière, jeudi soir, j'étais au lit et je ne pouvais m'empêcher de penser aux cellules cancéreuses qui se baladaient dedans moi et je me suis demandé s'il n'y avait pas quelque chose à faire. Après la chimio de 2006, j'ai commencé à prendre du tamoxifène, un médicament utilisé pour empêcher la sécrétion d'œstrogène, l'hormone des filles. Ben oui, mes méchantes cellules étant hormono-dépendantes, pour les affamer et éviter qu'elles ne crûssent, il ne fallait que leur couper les vivres. Elles bouffent de l'œstrogène, on met les ovaires "On Hold" et c'est réglé. Le tamoxifène est à la ménopause ce que sont les contractions provoquées sont aux naturelles.

J'ai pris le tamoxifène pendant plus d'un an en essayant d'oublier les sueurs et les chaleurs. Se sentir moite 10 minutes après être sortie de la douche, suer à grosses gouttes en réunion, devoir me mettre en chemise en plein hiver, dans le train… Puis, j'ai oublié un RDV avec ma tendre abeille. Puis un deuxième. Le boulot me rongeait encore et je m'oubliais. Résultat des courses, j'ai arrêté le tamoxifène pendant 2 ou 3 mois, en espérant pouvoir dormir sans jeu de jambes avec les draps. Au printemps, j'ai repris contact avec l'hôpital et la réalité, et j'ai sagement avalé la pilule.

Jusqu'au 21 août dernier où l'oncologue m'a dit de l'arrêter 1) pour diminuer les risques de phlébite dans le cas d'une éventuelle chirurgie, 2) parce que si j'étais de retour avec une métastase, c'est que le tamoxifène avait pas fait la job au complet pis que mes ovaires résistaient toujours et 3) que le ratio efficacité/innocuité jouait pas pour mon équipe.

Mais tout ça, je l'avais oublié ce jeudi soir là. Et je me disais que même si le tamoxifène ne marchait pas à 100%, peut-être que ça pouvait au moins ralentir la progression des méchantes cellules, le temps que je me fasse réopérer. Je me suis endormie sur cette idée. Vendredi, avant les festivités de l'après-midi, j'ai téléphoné à mon oncologue (ligne directe, merci la France !) qui, avec toute sa patience m'a répété ces bonnes paroles. Rassurée j'ai été.

Puisque je l'avais au bout du fil, je n'ai pas pu m'empêcher de lui faire part, non pas de mon découragement (moi! Ben voyons donc !), mais de mon questionnement. J'avais l'impression, lui ai-je dit avec un trémolo dans la voix, que j'étais en train de perdre la course. Que le cancer profitait de la période postopératoire pour se taper une nouvelle vertèbre et que c'était sans limite sauf celle du nombre des dites vertèbres. Je crois qu'elle a été un peu étonnée de ma question et moi encore plus de sa réponse. Parce que pour elle, la course n'avait même pas commencé. Et vlan ! Dans les gencives !

C'était comme si, depuis le 21 août je n'avais été qu'en période d'entraînement. Comme si, tout ce que j'avais déjà enduré, tout ce que ma famille, mes amis avaient déjà enduré, ne servait qu'à nous préparer au pire. Comme les cours prénataux, que j'ai bien sûr, boycottés. L'Autruche Attitude, ça ne date pas d'hier. Bref, j'étais sur le cul. Parce que ce qui me tient un peu, en plus du corset, c'est que je me dis que le pire est derrière et que bientôt ce sera le printemps. Mais, mais, en même temps, je comprends son point de vue, rappelez-vous le cheval et la grenouille ; en tant qu'oncologue, elle, son boulot, c'est la chimio.

Et c'est vrai, la chimio n'est toujours pas commencée. La radio non plus d'ailleurs …

Et zou !

jeudi 25 décembre 2008

Le rhume d'homme

Maladie de l'homme bien sûr, celui avec un petit "h". Maladie qui empêche l'homme de poursuivre normalement le cours de son histoire. Pire qu'un cancer du sein. Pire qu'une méta stase osseuse. Pire oui, pire qu'une gastro.

Vous l'aurez peut-être deviné, Mr.X est malade.

Je le savais. C'est les vacances. Et comme à toutes les vacances, nous sommes malades. Comme je le suis déjà, je ne me suis pas inquiétée outre mesure lundi quand j'ai eu une petite montée de fièvre, des sueurs et des tremblements. Je me suis dit que c'étaient encore les filles de Yaaah qui avaient laissé traîner leurs microbes. Je vous rappelle que j'ai eu ma gastro (empoisonnement au plutonium?) dans les jours qui ont suivi ma première rencontre avec … les filles de Yaaah. Coincidence? I think not.

Lundi donc. Me suis réveillée à 11h00 avec une migraine, une vraie, celle avec les scotomes. Lundi, c'était l'IRM et sa douce musique de marteau-piqueur (140dB). Même pas pu me rendre chez le Dr. L'Amoroso tellement j'étais malade. Mais bon, en fin de soirée avec une bonne soupe et un bon feu, l'affaire était presque réglée. Magasinage de Noël, demain.

Le mardi, ça allait mieux mais pas assez pour me taper les magasins. C'est donc Mr.X qui s'est démené pour trouver les dernières étrennes. Il est rentré sur les genoux, avec la moitié de la liste … le rhume d'homme était parmi nous.

Vous n'imaginez pas le mercredi qu'on a passé. Le rhume d'homme a tout dévasté. Nous avons même du décaler nowel à samedi. Pour la sauvegarde de l'espèce, j'ai éloigné Junior du miasme et nous sommes allés acheter du foie gras, du saumon et du Champomy. Je me disais que toutes ces bonnes choses viendraient à bout des microbes. Que nenni. Mr.X n'a rien mangé. Junior par contre, quasi le seul survivant de la famille, a décidé que tant qu'à survivre, autant le faire avec classe et s'est tapé une double part de tout ce qui y avait, y compris la bûche. Pour ma part, je me suis enfilée un Campari/jus d'orange codéiné. Heureusement qu'il y avait Cars et Schrek pour lui tenir compagnie. Pour la première fois de sa vie, Junior s'est couché après nous !

Aujourd'hui, bonheur, il fait beau, le soleil brille et l'ordinateur, acheté en ligne, a comblé les espérances de Junior. Bien sûr, avant de pouvoir le vérifier, nous avons du donner un bain à Céleste qui s'était enfuie en passant par "notre" ruisseau. Je crois que c'était son premier bain parce qu'elle s'est re-enfuie, avant le bain, en passant sur nos draps.

Et puis, j'ai du l'installer la nouvelle bête, avec un double cœur Quad Q8200 et une carte graphique NVIDIA 9800 GT avec 1024 Mo de mémoire dédiée. Moment de stress intense avec tous ces fils et allez-y que je me penche, que je me relève, que je me repenche, et Junior qui se tient loin de peur de se faire électrocuter ou de se faire engueuler. Treize heures. Tout baigne. Enfin !

Joyeux Noël !

Et zou !

lundi 1 septembre 2008

Dr. Strangelove … Comment j'ai appris à aimer la bombe

Si cela ne vous rappelle rien, c'est que vous êtes trop jeunes.

Avoir cette métastase, ça veut aussi dire:

Avoir du temps, pour pouvoir dormir jusqu'à midi quand on n'arrive pas à dormir la nuit

Avoir du temps, pour échanger plein de courriels avec mes amis

Avoir du temps, pour téléphoner aux matantes

Avoir du temps, pour pouvoir surfer sur internet et m'informer sur plein de choses

Avoir du temps, pour regarder des films à la TV l'après-midi

Et quand j'en peux plus, un peu de codéine et zou …

mercredi 27 août 2008

IRM-2

J'ai bien essayé d'écrire plus tôt, mais j'ai passé la journée avec un tournevis dans la bouche…

La preuve que l'IRM rend mes broches magnétiques… Bof, cela aurait pu être pire, oubliez pas que j'habite avec la voie ferrée derrière la maison.

Bon, tout va bien. On m'a injecté le truc-là, l'acide gonado-ésotérique. L'infirmier (gay?) m'a expliqué que c'était comme de la grenadine (sic) et que c'était pour mettre de la couleur. J'ai tout de suite imaginé un beau pipi rose. Après avoir enfilé la seyante mais néanmoins prévisible tunique de papier bleue et m'être fait "poser une ligne" (une aiguille dans la veine du coude avec, au bout, un petit tube relié à la seringue de grenadine), le gentil infirmier m'a conduit près de "THE MACHINE" (Welcome, dirons les fans de Pink Floyd) où, là, m'attendait le (gentil?) technicien. On m'a aidée à m'installer sur la table, drapée de bleue, avec une poire dans la main et des bouchons dans les oreilles. Et vive la techtonique!

Rapidement, parce que je savais que vous me poseriez la question. L'IRM, CKOI?

C'est un gros aimant qui aligne dans la même direction tous les atomes d'hydrogène du corps. Ensuite on les excite, dans mon cas une paire de chaussures fait l'affaire. Les atomes entrent en résonance et renvoient l'énergie en émettant un signal, capté et enregistré par un ordinateur. Tout ça est très bien expliqué dans le schéma suivant. J'imagine qu'ensuite on utilise la fameuse grenadine pour faire joli. Pour le reste, je vous épargne les détails sauf quand ils ont échappé la table et que j'ai senti ma colonne résonner.

Mais les résultats me direz-vous? Et bien heureusement que j'ai insisté parce que c'était le sempiternel: "le docteur vous expliquera tout ça". Le radiologue est venu me voir dans la cabine d'essayage pour me dire que l'IRM confirmait le diagnostic du scan de Poissy, c'est-à-dire, des tissus inflammés (ah! c'est à ça que sert la grenadine !) au niveau de la L5 augurant d'une métastase. WOUF, ça fesse, je ne me suis pas encore habituée à entendre le diagnostic. "A-t-on prévue la biopsie?" me demande t-il sur le même ton. Et là, la PEUR est revenue, et si ce n'était pas une métastase mais un cancer de l'os? Mais bon, j'en parlerai à Maya jeudi prochain. Mr.X m'attend, sagement dans la salle d'attente, je lui parle pas de mes craintes, ça sert à rien de l'énerver (il pourrait entrer en résonnance !).

En rentrant je suis allée voir Dada. Je dis bien voir parce qu'il n'a pas bougé du fond de son pré, accessoirement situé près de la mangeoire. J'ai eu beau agiter mon sachet plastique de canneberges séchées (cranberry – adaptation française) rien à faire, mais Gégé est venu me voir. Il a perdu un fer et a beaucoup maigri. Il est trop gentil Gégé, il se laisse mener par le bout du nez par les juments de la horde, qui elles sont bedonnantes.

Bon c'est pas tout ça, j'ai une scintigraphie demain !

Et hop !