CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
Line

samedi 31 janvier 2009

Mon vendredi

Hier, je suis sortie de mon hivernation* de la semaine. Hivernation relative car j'ai tout de même fait fonctionner mes doigts sur le clavier, et ma bouche dans le téléphone. Nous sommes donc allés, Mr.X. et moi déjeuner avec des copains expats, July du Québec, lui d'Irlande. Mon premier vrai repas depuis l'hôpital des cancers, le muguet m'abandonnant lentement. C'était délicieux ! J'ai mangé un saumon rosé à point et un écrasé de pommes de terres façon belle-mère, des patates pillées quoi. En dessert, le summum, une des meilleures crèmes brûlée que j'ai jamais mangée, avec de l'eau de fleur d'orangers. J'aime la France !

Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vus, depuis une éternité, seuls. Parce que depuis le temps qu'on se connaît, on a eu le temps de faire des enfants et nos réunions étaient familiales plutôt qu'amicales. Là on s'est retrouvé entre nous pour parler d'affaires de grands : les enfants, le boulot, la décoration des maisons, l'avenir, la joie d'être ensemble. Il faisait tellement beau que j'ai pris plaisir à aller fumer ma clope dehors. Une invitation au fumage.

Comme on avait du temps (Yes !), on s'est fait une petite ballade et nous nous sommes arrêtés à Thoiry, dans un tabac non-fumeur, pour prendre un café, acheter quelques revues de cheval et jouer au rapido. Je deviens tellement Française ! Ensuite direction "Poularde", près de Septeuil pour aller chercher Junior dans sa pension de luxe. J'aurais dû apporter mon appareil photo, c'était tellement beau. Pour le plaisir de mes p'tits amis Québécois, quelques noms réels de villages que nous avons côtoyés : St-Nom-la-Bretèche, Villiers-le-Mahieu, Amouville-lès-Mantes, Rosay, Vert (et son feu tricolore) … J'aime la France !

Et l'arrivée triomphale de Junior, en uniforme, certes (c'est son expression favorite), mais complètement débraillé. Comme je l'aime. Un esprit créatif encadré. Pendant qu'il est retourné chercher ses affaires, sa valise et son cartable**, j'ai enfin eu la chance de rencontrer sa Maîtresse (avec un très grand "M"), dans le sens de celle qui le guide, celle qui lui montre, lui enseigne, l'encourage, lui met des limites, sanctionne. J'étais tellement contente. J'ai aussi eu le temps de papoter avec "La surveillante du dortoir" ! Ça fait peur hein ? C'est peut-être fait exprès ! Après tout je n'ai pas 20 ans d'expérience dans l'enseignement et la pédagogie, comme la directrice de l'école. Entre nous, je vais surnommer "la surveillante du dortoir" Madame Mitaine de Fer, surtout en ces temps d'hiver vivifiants. Mitaine de Fer a montré à Junior comment faire ses lacets. Les scratchs*** sont mauvais pour nos enfants, cela les rend paresseux et surtout très doués pour faire tourner leur mère en bourrique. Junior aura 10 ans en avril. Ça fait cinq ans, la moitié de sa vie, que je lui montre, avec différentes méthodes (marine, armée, petites oreilles de lapin). Rien à faire. Lâ pas compris ! Et cette Madame Mitaine y arrive, en à peine une semaine. Je l'ai toujours dit, laissons les gens compétents faire leur travail. Mes hommages Mesdames !

Sur le chemin du retour, après Vert nous prenons l'autoroute. C'est moins joli mais non sans intérêt. Lisez bien la suite, public captif. Nous passions devant la centrale hydro-électrique d'EDF (une roue de voiture "Hotwheel" comparée à celle d'un Caterpillar, je pense à vous salariés du monde) et Junior de remarquer, voyant arriver j'imagine une crise mondiale d'énergie (c'est fou ce qu'on leur apprend dans "Sciences et Vie" à Junior ou dans les Simpsons), qu'il serait peut-être bien de construire une usine nucléaire dans notre village (no commerce). Le premier choc passé (pas dans mon jardin en France, pas dans ma cour au Québec, pas dans mon garage avec les copains), nous avons tenté de lui expliquer le pourquoi du comment. La semaine dernière nous avons "pôgné le p'tit torrieux" jouant à un jeu où le but était, à l'aide d'une tornade, de faire le maximum de dégâts possibles, qui naturellement étaient chiffrés en dollars. Junior s'est bien vite rendu compte qu'en détruisant les centrales nucléaires il se faisant un max de cash ! On m'a mis le holà là-dessus en disant que ce n'était pas vraiment constructif. Ben, chu contente. Je lui ai laissé faire son expérience, aujourd'hui il joue à se construire un vignoble et empoche 1000€ à jour. Et surtout, il a abandonné l'idée de faire construire la centrale. On a un permis de construction à demander à la mairie pour faire une terrasse, c'est pas le moment.

Et en revenant, j'ai joué à la mère. Chose qui ne m'arrive qu'extrêmement rarement (j'y travaille !). J'ai recousu le bouton de la veste rappelons-nous que la créativité doit être encadrée pour Junior et lui ai servi un verre de lait avec 2 biscuits. Ma job était faite. La Madame était contente.

Et zou !

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*Hivernation, à ne pas confondre avec hibernation, moments que l'on prend pour reprendre ses forces, de préférence devant la cheminée, sans trop culpabiliser.

** Le cartable en France, c'est le sac d'école des cadres, c'est-à-dire la "serviette" de mon père mais avec une poignée. Le cartable de Léo est un vieux sac d'école de Mr.X. Au Québec, un cartable, c'est un classeur, avec des anneaux de métal, qui sert à mettre des feuilles "mobiles". Extraits de mes premiers chocs au bureau, à venir.

*** Scratchs en France, velcro au Québec.

**** Pôgner = surprendre. Le torrieux au Québec est une personne un peu espiègle, aimant jouer des tours ! C'est aussi un petit futé débrouillard, qui vient à bout des problèmes de toutes sortes. Jamel quoi !

La fin de la semaine de travail pour les nuls

Je vis en France. Je vis mon esprit québécois dans un autre pays mais qui parle la même langue que moi. D'où une confusion plus extrême, nadiresque* dirions-nous. Bien sûr le choc fût plus fort au début, quand j'ai débarqué, le 1ier mars 1997 au p'tit matin, sans neige et avec presque 15°C, mais je m'y attendais. J'arrivais dans un nouveau pays, je n'étais pas là pour montrer mais pour apprendre. C'était clair dans ma tête. Je m'attendais à voir, à essayer de comprendre des comportements, des réactions différentes des miennes. Je les attendais. Parce que j'aime ça, quand j'ai le temps on s'entend. Parce que quand je n'ai pas le temps, c'est aussi clair, je n'ai pas le temps. Pourtant, aujourd'hui encore, certains comportements français me secouent.

C'est vraiment fascinant de vivre dans un autre pays. Il y a tellement de clichés véhiculés. La réalité, la mienne, est tellement différente de celle que l'on peut imaginer ailleurs, ou que j'imagine que l'on peut imaginer. Internet changera peut-être cela. Personnellement je crois que ce sont les gens qui voyagent, qui vivent ailleurs, qui font avancer les choses. Je tiens à préciser que je ne parle pas du tout ici de ma petite personne, quoi que … Je pense aux marchands, aux explorateurs, aux invasions. La mondialisation au Moyen-âge. On a rien inventé ! OK, j'ai eu ma crise Obamaïenne l'hôpital, et j'avoue avoir encore des petites secousses** et ça fait du bien ! Par contre les secousses des Français, c'est parfois incompréhensible, pis pourtant j'me force !

En France on a encore droit au "mais qui va s'occuper des enfants, c'est la fin des familles" comme argument contre le travail le dimanche. Ben voyons donc ! Comme si aujourd'hui les familles monoparentales n'existaient pas, comme si toutes les familles passaient leur dimanche au square, chez Mickey ou au musée. Ben non Madame Chose, sont drôles les Français, ils ne magasinent pas avec leurs enfants les fins de semaine, y'ont pas le droit. Les centres d'achats sont interdits aux familles.

Plein de gens travaillent déjà le week-end : jusqu'à l'an dernier les enfants avaient classe le samedi matin, les marchés dans les villages, les pompiers, policiers et hôpitaux, les centres touristiques, les restaurants, les banques, certains services gouvernementaux, les "consultants", les centres équestres. You Hou !!! Ma France n'est que petits villages. Mon mien, 30km à l'ouest de Paris, 1400 habitants, aucun commerce, même pas la semaine, heureusement que le centre d'achats est pas loin ! Des aberrations pour la Québécoise que je suis.

L'histoire des commerces c'est une grosse farce où, dans certains centres d'achats (commerciaux ont dit en France), les salariés veulent travailler, les patrons veulent les employer, et les syndicats bloquent le tout. Lâ pas compris ?

Les étudiants veulent travailler, si si ça commence à exister en France, mais c'est tellement compliqué. Tout est compliqué. Et là je ne parle pas des mauvais diplômés, des pas diplômés et des vieux bien diplômés, sans parler des gens de couleurs, de ceux des banlieues... De toutes façons, il n'y a pas de statistiques en France, parce que poser ces questions, cela ne se fait pas, c'est du racisme***. Pas de statistiques, pas de problèmes. Pas de chiffres à écouter. Rien.

Pas de pelle à prendre pour aller déneiger son entrée.

Rien n'est facile et même quand cela le devient, parce que oui les choses avancent, les gens râlent. Et ceci est indéniable. Râler est un trait de caractère du français, ceci n'est pas une légende urbaine. Cela me rappelle un reportage sur National Geographic où on expliquait comment certains écureuils arrivaient à déjouer le méchant serpent à sonnette. L'écureuil observe bien son ennemi et bat rapidement sa queue. En réponse le serpent agite sa cascabelle (sonnette), sûrement tel le merle, par orgueil, et donne ainsi de précieuses informations à l'écureuil. And the winner is ! Et bien, j'observe la même chose. Le français est devenu râleur parce que ça marche. On a qu'à inverser la machine et ça marche aussi, je l'ai essayé, avec un accent québécois j'en conviens. Quand on est gentil avec le français, il est gentil. Encore faut-il qu'il ait le temps, comme moi d'ailleurs et c'est vrai que quand je ne suis pas Cancer Bitch mais Wonder Woman (rien de moins), j'ai moins de temps disons. D'où l'intérêt de garder ces petits feuillets pour des jours plus ardus.

Plein de choses ont changé en France depuis 13 ans, même moi je m'en aperçois. La France est moins Franchouillarde, on est passé à droite, mais reste Française, et croyez-moi, ce n'est pas plus mal. La France, quelque soit son gouvernement sera toujours beaucoup beaucoup plus à gauche que les États-Unis (Estazunis avec l'accent parisien), beaucoup plus à gauche que le Canada et à gauche du Québec. Même à droite, la France est à gauche. Elle est gauchère, comme BHO, comme Junior.

Et zou !

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*Le nadir (de l'arabe Nazir : opposé) est le point de la sphère céleste. Il représente une direction verticale descendante, en opposition au zénith. Nadir est aussi utilisé en oncologie. Il représente aussi le niveau le plus bas. Il est normal de voir un nadir des globules blancs quelques jours après une chimio !

**électrique, tellurique ou émotive

*** En France, nous avons le racisme mais aussi l'antisémitisme, terme relativement peu employé dans mes souvenirs d'avant mon débarquement. J'ai toujours cherché à comprendre pourquoi ces deux termes étaient utilisés en France. Pourquoi un acte "raciste" n'inclurait pas la notion d'acte "antisémite" ? Pourquoi fait-on une différence entre les races ? C'est pas ça le racisme ?


jeudi 29 janvier 2009

Mes bonheurs

Je suis tellement bien que j'ai l'impression de tomber dans une mièvrerie affectée. Comme disait l'autre, je dégouline de bonheur. Peut-être parce que j'ouvre enfin les yeux ? Peut-être parce que j'ai du temps ? Peut-être parce que je me rends compte de tous les phénomènes paranormaux qui m'entourent ? Ce qui est certain c'est qu'il m'arrive des choses extraordinaires, dans le sens de "hors de l'ordinaire", et que je note. Finalement, c'est peut-être ça LE secret ! Prendre le temps d'analyser ce qui nous arrive, et croyez-moi sur parole, c'est LA grosse différence entre Paris et Montréal.

Le temps, la vitesse, relativisent. Principe que nous devrions appliquer relativement plus souvent.

Je vous racontais donc qu'il m'arrivait de drôle de choses. En fait, il m'arrive probablement plus de choses qu'au moment où j'avais les yeux et les oreilles occupés par les tracas de la vie quotidienne, dont trop d'heures par jour pour travailler un boulot que j'adore mais qui m'épuise. Entouka*, ce qui est certain c'est que maintenant j'ai du temps pour raconter ma vie et que j'ai encore plus envie de continuer tellement ça m'aide. Tellement je m'aide.

En bonne Noramérikaine que je suis, je fais ici les précautions d'usage. Je raconte, du verbe raconter que j'utilise dans le sens de rapporter, de faire le récit, l'histoire d'une fille de Montréal qui vit en France depuis bientôt 13 ans pis qui raconte sa vie. Pis c'est toute, cela s'arrête là. A ce propos, je vous raconte ici l'histoire de la clôture électrique. J'ai lu cette histoire hier. Un monsieur a des chevaux et travaille avec eux dans le cadre de séminaires de management, très à la mode, surtout en ce qui concerne le leadership. J'y reviendrai. Donc, ce monsieur répond à la réflexion d'une dame qui se demande comment les chevaux pouvaient brouter si près de la clôture, allant même jusqu'à tondre de la largeur de leur langue, l'herbe tendre par-dessous le brin électrique. Le monsieur explique à la madame qu'il est vrai que le choc électrique n'est pas agréable, mais il est prévisible et cohérent. Le fil ne bouge pas, ce n'est pas un prédateur. Sauf en cas de journées tempétueuses mais les chevaux ne sont pas fous et s'éloignent, comme Mr.X. quand j'ai une fixation genre "où-je ai bien pu ranger la veste de Junior" pendant 5 jours. Je reviens aux chevaux. Donc si la clôture ne bouge pas la limite est fixée et Dada sait à quoi s'en tenir, la clôture ne deviendra pas méchante envers lui, elle ne le chasse pas au fond du pré. Il n'a rien à craindre, il est confortable. Quelle sorte de clôture êtes-vous ? Let's discuss…

Il s'agit de ma vie et je sais que la majorité des gens qui me lisent font partie d'elle sinon ils ne me liraient pas. Et puis, vous le savez, j'ai mes antennes magiques. Certains se reconnaîtront, d'autres non. En aucun cas je ne veux blesser quelqu'un qui pourrait vraisemblablement penser qu'il serait probablement possible, si on s'intéresse bien, de déceler quelques pistes conduisant éventuellement à penser qu'un trait de caractère pourrait être vu chez une personne de mon entourage et pourrait peut-être s'y reconnaître. Ben comptez-vous chanceux ! ** Pour ceux qui ne pourraient supporter cette soudaine popularité, il existe une merveilleuse touche sur mon clavier d'ordinateur : effacer. Tell me. The ball is in your camp. Je suis un brin électrique, je ne bouge pas, sauf en cas de météo extrême.

J'ai le temps de reprendre contact avec mes amies des doigts, les trois ou quatre qui traînent malgré tout. Elle me raconte leur vie, je leur raconte la mienne, avec des écarts spatio-temporels plus ou moins grands. J'ai pu reprendre contact avec ma première gang française, celles qui m'ont accueillie dans mon nouveau monde. Tout est relatif je vous dis. J'ai du temps pour faire de nouvelles connaissances, notamment via internet et le cheval, pour renouer avec les vieilles qui m'ont aidée quand je n'allais pas bien, et m'en faire d'autre. C'est cool quand on y pense. Se faire des amis à 45 ans, ça vous rappelle pas la cour d'école ? Des moments difficiles oui, mais un peu enivrants. Le bonheur de découvrir une nouvelle saveur de crème glacée. En passant avez-vous déjà goûté le chocolat au piment ? Pour l'instant j'attends que la floraison muguetière se passe mais c'est exceptionnel, surtout le Basque. J'ai du temps pour les animaux, enfin pour Céleste parce que je ne suis pas encore prête pour Stone.

J'ai du temps pour faire des niaiseries avec Mr.X. et Junior. On fait des choses qui ne sont font pas … même si Einstein l'a fait ! J'ai du temps pour réfléchir aux bonnes affaires, pas simplement celle qui font chier (grève, école, maladie, tempête, crise, course, terrorisme, racisme et tutti quanti). Je prends le temps de regarder le ciel et j'y trouve du bleu. J'ai trouvé un excellent garagiste, c'est Mr.X. qui me l'a dit. Et un garagiste, c'est essentiel, comme un maréchal-ferrant, un véto, un dentiste, une oncologue et un plombier.

J'ai le temps de redécouvrir toutes mes boîtes à cossins***. De me lever le matin et de regarder un reportage sur les chevaux préhistoriques et d'en apprendre plus sur la quasi extinction des chevaux de Przewalski.

Et zou ! Je vais me nourrir le muguet et ensuite direction St-Germain en Laye. Il est temps que Mr.X. porte un jean digne de ce nom.

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* Utilisé dans le sens d'introduire une récapitulation. Pourrait-être remplacé par bref, donc, finalement.

** For a special appearance please contact CB by email (line.hamel@gmail.com). Paying service.

*** Cossin : nom masculin. Québécois. Truc, machin, objet plus ou moins utile qu'on rechigne à jeter parce qu'on pourrait éventuellement en avoir besoin, mais ce jour-là, on ne se souviendra plus où on l'avait rangé.

Join the club

Pour les Québécois les plus vieux d'entre nous, les jeunes, peut-être vous souviendrez-vous d'André Moreau, pape du Jovialisme du début des années 70. Je ne me souviens plus de ce qu'il prônait à l'époque mais ça choquerait sûrement ma belle-mère, que j'adore faire choquer au demeurant**.

C'était les années 70, je ne me souviens pas vraiment de ce qui s'y passait à cette époque. J'ai compris beaucoup plus tard, pendant les "partys de famille". J'ai aussi compris l'humour de mon père, après une bière ou deux. En fait mon père était cool, mais après 5 heures. C'est toute ! Ou encore, pendant les fameux "partys de famille", préparés des mois à l'avance ou improvisés dans l'après-midi. Toujours une bonne raison d'être ensemble même si elle n'est pas nécessairement facile.

Du fait de mon éloignement, mes retours au Québec ont toujours été célébrés, consacrés ou du moins soulignés. J'ai donc pu observer l'homme, mon père, en pleine action. Et plusieurs fois je l'ai entendu parler du Jovialisme. Mon père, cet homme droit qui a toujours subvenu aux besoins de sa famille, était-il Jovialiste ? Comme il avait été Péquiste, sauf qu'il m'a toujours fait croire le contraire. Par contre je n'ai jamais su ce qu'il avait voté au(x) référendum(s). Maître chez lui.

Je suis allée au CRH lundi et ça y est! Je suis enfin tatouée. Trois points, dont deux directs en haut du nombril. Après avoir raté une carrière de mannequin suite à une varicelle à 28 ans, je pourrais peut-être me lancer dans le belly dancing ! Tatouée veut dire qu'on commence la radiothérapie la semaine prochaine. Yes, I can !

On avait décidé de prendre des vacances cette semaine. Mais mon homme s'est estropié l'épaule lors d'une bataille avec un féroce requin il y a des années et sous le stress des dernières semaines, mon chêne s'est blessé et a cédé. Sauf qu'il en est à son cinquième rendez-vous avec sa chiro, je commence à subodorer quelque chose.

Et zou !

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** Il y a beaucoup de faux-amis entre les langues de France et du Québec, maternelle ou actuelle. Être choqué en France est plus péjoratif qu'au Québec, c'est avoir un choc de surprise. Au Québec, être choqué, c'est bouder. Et faire choquer quelqu'un en québécois de mon enfance, de ma famille, c'est faire des becs à pincettes aux gens qu'on aime.

mardi 27 janvier 2009

Le muguet est arrivé

Celui dans ma bouche. Fini coke light et clopes au réveil. Je dois m'assagir.

Ouf ! Ca y est j'ai l'impression que ma tempête s'apaise doucement, enfin. J'ai pu l'âge de faire des folies, entouka, moins longtemps. Hum, c'est bon de murir!

Depuis le 20 janvier, depuis ma TexMex#1, je suis hyper speed. Normal, je prends de la cortisone. Hum, je sens qu'un rappel pharmacologique s'impose

La cortisone pour les Nuls.

La cortisone est produite par les glandes situées au niveau des reins, les surrénales. Quand tout va bien, la vie normale quoi, la cortisone est fabriquée le matin, question de bien débuter la journée et d'offrir à l'animal que nous sommes la force de se lever le matin, même si on a rien mangé ou trop bu la veille. La cortisone a beaucoup d'effets, elle est nécessaire un peu partout, comme de la W-30. Elle est très utile comme anti-inflammatoire et les sportifs s'en régalent, même si c'est interdit.

C'est une hormone nécessaire au fonctionnement normal du corps humain, elle influence le fonctionnement de presque tous les systèmes ; cardiaque, immunitaire, musculaire, osseux, endocrinien et nerveux. Elle exerce aussi plusieurs effets au niveau du métabolisme des sucres, des protéines et des graisses. Finalement elle agit aussi comme plombier en régularisant la balance des fluides et des électrolytes. L'hormone à tout faire.

Dans mon cas, elle est utilisée pour m'aider à mieux supporter la chimio, évènement stressant, pour mon corps, cela va s'en dire ! La cortisone diminue l'inflammation en empêchant les globules blancs de voyager (vous vous souvenez du film !). Et puisqu'elle touche aux globules blancs, je suis un petit peu plus sensible aux infections, d'où un formidable muguet (une mycose) dedans ma bouche. On ne s'en sort pas, le système digestif est encore mis à l'épreuve.

Mais pour le reste, j'avoue c'est un peu génial ! Un des effets "secondaires" c'est la joie de vivre, je suis sur un high perpétuel, remboursé par la sécurité sociale. Je sais, la chute sera là aussi, mais pour l'instant j'en profite et mon chum me protège. En fait, c'est bien pour moi mais c'est l'entourage qui morfle, Mr.X. en particulier. Depuis mon retour, je fais des fixations, mais grave, et pour des conneries. J'essaie cependant de m'en rendre compte avant qu'il soit trop tard et que les papiers de divorce ne soient signés. Honnêtement, je sais pas comment il fait pour m'endurer. Tout doit être fait, et tout doit être fait NOW. Alors que cela fait plus d'un an que la paperasse s'entasse j'ai passé jeudi à "classer", à reprendre mes marques, à refaire mon nid. J'ai fait la liste des choses à faire, c'est déjà ça ! J'ai nettoyé la cuisine, fait la vaisselle et vidé/rempli le lave-vaisselle. Tâches que je ne me rappelle pas avoir fait ces dernières années. J'ai fait du ménage, entre les déménagements je parle, que 2 autres fois dans ma vie. Quand Junior est arrivé et que j'ai démonté le sèche-linge pour être certaine qu'aucune bactérie n'y était cachée et quand j'ai acheté ma coccinelle jaune !

Et zou !