La fatigue est insidieuse. Même si le remède semble facile, le repos, c'est beaucoup plus difficile à faire qu'à dire. Il y a trois sortes de repos. J'excelle dans celui qui est de ménager physiquement et "m'effouârer dans l'sofa". Là pas trop de problèmes, si ce n'est quelques douleurs aux dos et les cellules grises qui se mettent en crise. Le deuxième consiste à diriger mon cerveau sur quelque chose de façon à m'obliger à ne plus penser ; les séries télévisées, les bouquins, les conversations entre amis. J'ai abandonné les copines depuis une semaine parce que parler me demande trop d'énergie. Finalement, le troisième repos, le plus réparateur, c'est le sommeil, les siestes.
Jusque là, tout va bien. C'est assez facile à suivre et me semble que tout le monde peut comprendre ça. Le problème est la mise en pratique. J'ai tellement de mal avec le deuxième type de repos. J'arrive à dormir, quelquefois des nuits complètes, souvent des siestes, mais je n'arrive pas à me "clairer" l'esprit. Et l'optimiste et le positivisme qui m'ont, presque, toujours animés commencent sérieusement à manquer. J'ai l'impression que cette fois-ci je ne pourrais en endurer plus. Le bout du rouleau. Mais, la preuve aujourd'hui avec ce petit texte, l'énergie me revient.Il s'en est quand même passé des choses depuis le 11 juin dernier. Ma Sister est venue me voir, moi, sa grande sœur ! Et pour une semaine. Heureusement qu'elle était là. Et merveille d'entre les merveilles, elle m'a fait une vraie sauce à spaghetti québécoise. Laissez-moi vous dire que quand on est loin de ses racines, y'a rien comme de la bouffe du pays pour nous revigorer. Elle m'a tout simplement sauvé la vie. C'est grâce à Sister que j'ai recommencé à manger. J'en suis à 52kg (114lbs), je crois que c'est le poids que j'avais à 10 ans !Pendant cette semaine, j'ai pu beaucoup me reposer et trouver assez de forces pour "kidnapper" Junior de "Poularde" pendant un après-midi complet. On est allé déjeuner dans un petit resto français de la campagne et on est allé au zoo de Thoiry. C'était vraiment une belle journée !
Après avoir, encore, repris des forces, nous sommes allés avec la Sister et les Beaux (ça y est, mon beau Beau va beaucoup mieux, entouka, il est encore plus beau !) à la fête de l'école de Junior, qui, pour me faire plaisir, à réussi à décrocher un autre prix, celui des sciences. Je ne peux vous expliquer la fierté que j'ai pour ce petit bonhomme qui n'a pas la vie facile. Bien sûr il a son caractère, tant mieux, mais j'ai du mal à comprendre ce qu'il vit ; avoir une mère souffrant de maladie bipolaire et ayant eu deux cancers en trois ans, je ne suis pas certaine comment moi je réagirais. Il est fort mon fils. Je l'aime tellement et du fait, me sens coupable de ne pas être la mère que je souhaiterais être. Mais, j'ai acheté une bicyclette et j'ai bien l'intention de l'amener sur les chemins de Normandie cet été !
Cette même journée, le 20 juin dernier, Fabulous Fab et moi avions organisé une petite sauterie avec nos amis. Nous étions plus d'une centaine réunis sous le thème (et la bâche, merci Stéphane !) "We will survive". J'ai vécu cette soirée comme un rêve, comme si c'était le dernier "party" de ma vie. J'ai tout donné. Drôle de party. Probablement celui où j'ai le moins mangé, le moins bu, le moins fumé mais où j'étais complètement "out". J'ai un peu vécu ça comme des funérailles, où tous mes amis français seraient venus mais que, ha ha ha, j'avais joué un tour à la mort et que j'y étais aussi.
Depuis cette soirée, je n'ai plus d'énergie. J'ai cependant dû ramasser tout mon p'tit change pour aller à l'hôpital des cancers mercredi, mais au bonheur, aucun effet secondaire grave en vue mon capitaine ! Il ne me reste qu'une fatigue marginale, qui s'évapore doucettement, reste à régler ces idées noires, qui, je le sais, sont le fruit de mon inactivité. C'est dur de se reposer.Et pour finir, pour vous prouver que je remonte la pente. Vive la toile ! Grâce à elle, deux anciennes copines (Karine et France) m'ont retrouvée. Encore des paires de bras pour m'aider à déménager.
Et zou !