CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
Line

samedi 15 novembre 2008

Merci

Bon ça y est, ça va mieux, beaucoup mieux. Sûrement grâce à vous et un peu à Junior, Stone et Céleste. À tous ceux qui me lisent, qui m'écrivent, qui pensent à moi, qui prient pour moi, qui font des incantations en mon nom et à ceux qui ont fondé la Fondation pour la prise en charge des maniaco-dépressives à demi vertébrectomisée, la FPLPECDMDADV.

Positive Line, avoyes, lâches pas la patate.

Une fois j'étais dans mon lit à l'hôpital et j'ai voulu me mettre sur le dos. J'étais sur le coté gauche et j'avais pas grand-chose à faire, juste me tourner. Sauf que…

Avant de continuer, il faut que je vous parle d'un détail intime, parce que figurez-vous qu'il existe des situations embarrassantes à l'hôpital, beaucoup beaucoup de situations embarrassantes et je me dis que ça vous rendrait peut-être service d'en savoir un peu plus, mettons qu'un jour vous soyez confrontés à la situation, ce que je ne vous souhaite pas. Non mais c'est vrai, maintenant grâce à National Geographic et la chaîne Discovery on connait tout sur la vie des termites, des zèbres et des fourmis rouges mais on ne sait pas toujours, du moins moi je ne savais pas, que par exemple lors d'un accouchement quand on nous demande de pousser (Pousser quoi? Pousser qui ? Pousser sur quoi?), en fait ça veut dire de pousser comme si on voulait chier (ou faire caca pour les cœurs sensibles). Résultats des courses, quand tu vas au dernier cours prénatal, cet ordre est en général suivi par une pétarade. C'est con ! Si nous l'avions su nous aurions pu au moins en rire !

Donc tout ça pour vous dire qu'en plus de pisser au lit, quelques fois, il m'arrive un truc pire encore, un mal qui répand la terreur, mal que le Ciel en sa fureur, inventa pour punir les crimes de la terre, l'hyperhidrose nocturne, puisqu'il faut l'appeler par son nom, capable de remplir en une nuit l'Achéron, me fait tous les soirs la guerre …* Donc, oui c'est bien le retour dans le lit conjugal mais je ne suis pas sûre que Mr.X l'apprécie autant que moi. Je me réveille toutes les nuits dans une pataugeuse de sueur. Pas de doute, mes acariens sont bien nourris !

Retour à mon lit d'hôpital où je voulais simplement me retourner, et je n'y arrivais pas parce que j'avais mal, parce que j'avais peur et parce que … j'étais collée. J'ai chialé, j'en ai chié, j'ai voulu abandonner et là j'ai pensé à vous tous, avec vos pics, vos pelles, vos poulies, vos grues, surnageant dans ma sueur avec vos pince-nez et nous nous sommes retournés. Grâce à vous.

Je pense souvent à vous tous, la famille, les matantes, les mononcles, les amis, la belle-famille, les collègues, les copains, les voisins, et c'est vrai qu'à tous les jours vous m'aidez. SVP. Lâchez-moué pas OK ?

*Adaptation des Animaux malades de la peste, de LaFontaine. L'Achéron est un fleuve qui coule en enfer, j'ai quand même un peu de culture !

jeudi 13 novembre 2008

La femme coupee en deux

À la demande générale (merci Diane), je reprends ma plume pour écrire un peu.

Désolée pour ce retard à vous écrire, c'est que mon agenda est tellement chargé que je n'arrive plus à trouver le temps d'écrire ! Vernissages. Premières. Réceptions. Vous connaissez mon intérêt pour la vie nocturne parisienne.

En fait, je pense que je suis un peu fatiguée et que, enfin, je ne sais plus trop par où commencer. C'est un peu comme après un party, pis qu'il faut ramasser les bouteilles vides avec un mal de tête.

Ce matin, j'ai pissé dans mon lit… Vous voyez à quel niveau je suis rendue ! En fait, j'ai failli mourir de douleur en essayant d'attraper le café que Mr.X avait gentiment déposé sur la table de chevet. Non seulement, j'ai fait pipi mais j'ai mis du café partout. J'ai eu tellement mal que j'ai cru m'être cassée en deux. J'ai poussé un grand cri, comme un feulement, un hurlement de louve, un appel à l'aide, un cri pour me libérer des jours précédents. Cette douleur (>33) m'a fait réaliser le bien que le temps m'avait fait. Le temps, souvent le meilleur traitement. Et toutes ces émotions de bon matin nous ont fait bien commencer la journée. À moi entouka ! J'ai pris une dose de tous les stupéfiants qu'on a à la maison. Je vais mieux huit heures plus tard et me rends compte de ce que je ne voulais pas encore voir : je suis fragile.

Où en étais-je ? Où étais-je ? Que vous ai-je dit, ou pas, depuis ces derniers jours ? Professionnelle jusqu'au bout des doigts, j'ai commencé par me couper les ongles ; c'est beaucoup mieux pour taper et cela réduit considérablement le nombre de fautes de frappe. Puis j'ai relu mes dernières chroniques. J'admets humblement ne pas y avoir compris grand chose. Alors je lance cet appel, depuis l'autre côté de la mer Méditerranée et de l'océan Atlantique : si quelqu'un a compris quelque chose, pourriez-vous me l'expliquer ? D'avance un grand merci !

Pour éviter que je ne répète ainsi et ici les mêmes erreurs typographiques, je vous la fais rapide : je suis sortie de l'hôpital le 6 novembre. Au départ, la vertébrectomie devait se faire en deux étapes : on commence par derrière, on pousse un peu les nerfs, on enlève la partie postérieure de la vertèbre, on met une petite cage bourrée d'os d'un donneur, on me tourne, on enlève le reste par une seconde ouverture sur un côté de mon bidon, et hop, on referme. Sauf que, et c'est comme quand on fait des travaux à la maison, cela ne c'est pas passé exactement comme ça. Dr. L'Amoroso m'a expliqué qu'ils n'ont pu enlever toute la vertèbre, qui au passage avait la consistance du beurre, parce que vraisemblablement, j'avais une queue de cheval très bien vascularisée. Ceci explique peut-être cela … Donc, considérant que la vertébrectomie était seulement la première étape de "l'aventure cancéreuse", qu'il y aurait ensuite radio et la chimio, mes gentils médecins ont décidé que le jeu n'en valait pas la chandelle et ils m'ont refermée du dos et ne m'ont pas ouverte du devant. Bon, tant mieux, ça me fait une cicatrice de moins !

J'ai passé un scan quelques jours après la chirurgie, pour voir si tout était bien en place et si personne n'avait oublié son i-pod dedans moi. Et c'est comme à la maison, on répare la plomberie et le toit commence à couler. C'est donc dire que si c'est OK pour le risque cancéreux, la menace structurelle, elle, demeure, surtout si je veux remonter à cheval. Et comme je veux remonter à cheval alors je n'ai plus qu'une solution, on y retourne et on retire ce qui reste de la motte de beurre.

Il me semble avoir lu quelque part que le courage est d'affronter un péril une première fois, la deuxième fois c'est de la stupidité !

Et zou !

mercredi 5 novembre 2008

Points de vue no. 2

Chers liseux, chères liseuses,

Je crois que je vous dois une explication pour la brève d'hier, la patch de Fentanyl a sûrement brouillé mes neurones, ou au contraire, m'a peut-être conduite "Where No One Has Gone Before …"

Ce que je voulais exprimer, en utilisant un texte et une illusion d'optique, c'est que chacun a droit à son point de vue, et que moi, depuis le début du début de ce cancer, il y a plus de 2 ans, j'avais pris le parti d'en rigoler, de me foutre de sa gueule, de ne pas le prendre au sérieux, en d'autres mots de l'ignorer pour qu'il ne puisse me faire chanter, pour qu'il ne puisse m'atteindre, de continuer ma vie, entrecoupée bien sûr de traitements. Et bien cela a marché puisque à part perdre ma superbe crinière, je n'ai eu aucun effet secondaire, même pas vomi, NA !

Et voilà, que pour me narguer à nouveau, il est revenu pour m'atteindre à un endroit beaucoup plus stratégique et ayant pour objectif de gâcher la vie de cavalière : une vertèbre qui m'empêcherait (c'est ce qu'il pense) de monter à cheval.

Ça c'est donc ça mon point (poing) de vue : 1) je positive toutes les choses qui sont en train de m'arriver. À tous les matins je regarde le ciel, et je trouve qu'il est de plus en plus beau. Tous les matins, j'ai mon petit déjeuner servi au lit en écoutant les infos à la télé. La belle vie quoi ! Et 2) qu'importe ce qu'il m'arrivera, je guérirai, même si pour cela je dois marcher comme Robocop ou comme l'extra-terrestre de MIB1 quand il "emprunte" la peau du fermier humain, toute ma vie en autant que je puisse remonter Stone.

L'autre point de vue, que je comprends difficilement mais que j'arrive à accepter puisque je suis foncièrement tolérante, c'est ce besoin de perfection. À 80 ans, il faudrait toutes que l'on ressemble à Jane Fonda, que l'on danse comme Gigi Rogers. Ou encore d'être en aussi bonne forme que la femme bionique, le lendemain d'une opération majeure où j'ai perdu tout mon sang (je remercie au passage tous les donneurs AB-).

D'où la question de point de vue différents. Alors qu'une personne (Monica) que ne n'avais pas vue depuis l'opération s'est enthousiasmé de ma démarche, certes chancelante, mais bon, au moins j'avançais lentement mais sûrement. Une autre observatrice (devinez qui ?) me demandait si un jour j'avancerais comme avant, c'est-à-dire avec la démarche des mannequins.

J'ai voulu exprimer ça avec un dessin. Pour ce qui est de ma "positive attitude", j'ai décidé d'adopter celle qui permettant de mettre le cheval en exergue plutôt que la grenouille (qui à part son aptitude à geler l'hiver et dégeler au printemps) ne m'enthousiasme pas trop. J'espère que c'est plus compréhensible à ceux qui ont d'autres points de vue.

mardi 4 novembre 2008

Les points de vue

Pour ceux et celles qui suivent mes péripéties depuis le début, vous vous souvenez sûrement que j'avais indubitablement décidé de prendre les choses du bon coté, d'optimiser toutes les petites choses de la vie, du moins pour les prochains mois, bref de positiver. Par ailleurs, comme je suis une petite rigolote, j'ai souvent inclus des photos pour faire un peu de sensationnalisme puisque c'est ce que demande le peuple et c'est ce qui fait vendre ! C'est mon gérant qui va être content ! Et du sensationnalisme jusqu'au politically non-correct, il n'y a qu'un pas, que j'arrive à faire, même en boitillant, en marchant avec mon pied droit vers l'extérieur, ou en piaffant comme feu-Templado.

Je voudrais vous soumettre ici un cas clinique, bref un exemple pratique. J'ai parlé à tout plein de personnes aujourd'hui et y'a même Monica ma psy qui est venue me visiter à l'hôpital. De son point de vue, très positif, elle était épatée qu'après une si lourde chirurgie j'arrivais déjà à me déplacer. Pour elle, le simple geste de marcher, en chancelant encore un peu bien sûr était une excellente chose. Alors qu'une autre personne, lectrice aussi de la dite chronique (devinez c'est qui ?), trouvait que je ne marchais pas encore assez bien et s'étonnait presque que je ne sois pas déjà à la maison, à ramasser les crottes du chien dans le jardin.

C'est un autre point de vue, que j'arrive à respecter mais que je ne comprends pas. J'imagine que c'est une question de point vue !

Regardez les dessins, différents points de vue. Voyez par vous-même !

Et Zou !!!

lundi 3 novembre 2008

Le corset, façon "Secret de Victoria"


Ha ! Ha ! Je vous ai bien eus !
Voici un "vrai" corset orthopédique à la française. Mais sans moi dedans !

Et Zou !