CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
Line

lundi 6 octobre 2008

Claviers et zaccents

Il m'est apparu ce matin qu'il pouvait être difficiles pour mes amis Faisse-Bouquiens de lire les titres de mes écrits.

C'est donc avec de profonds regrets, qu'il a été décidé à l'unanimité de l'assemblée dont le quorum a été vérifié et confirmé, mes amis pharmaciens reconnaîtront ici ma prose, de l'abandon des accents et autres signes typographiques dans le titre.

Avant de venir m'installer en France je ne savais pas qu'il existait plusieurs types de claviers, pour le français on s'entend. Et oui, pas d'accommodements raisonnables dans ce cas là. Les différences les plus visibles entre les deux types de claviers se situe sur la gauche où les lettres A et Q sont échangé leur place, tout comme les lettres Z et W. Le M s'est déplacé et vient se mettre à droite du L. J'imagine que ce petit détail laisse la majorité de vous indifférents mais j'ai failli revenir au Québec à cause de ça.



Mais le plus grave n'est pas là. J'ai beaucoup de respect pour cette douce France qui me permet de faire venir un vétérinaire à la maison un dimanche après-midi, mais c'est parce que je l'aime que je me permets de la critiquer. Le plus grave sur les claviers français c'est l'absence de majuscules accentuées, et ce pourtant, malgré les recommandations de l'Académie française. C'est la paresse de ne pas avoir développé, ou utilisé, des outils spécifiques, tel le clavier canadien multilingue.

Par ailleurs, on ne parle plus d'accents, mais de diacritiques suscrits sur les voyelles (trois accents et le tréma) et d'un signe diacritique souscrit, la cédille. Je me coucherai moins niaiseuse ce soir
Il s'agit d'un bogue connu chez Faisse-Bouque mais ils ne semblent pas pressés de le corriger. Pour les plus vieux, rappelons-nous la superbe chanson :" Mommy, Daddy".

Et si vous avez le goût de l'aventure audiovisuelle … Avec une bière, voire deux, c'est mieux!
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Mommy, Daddy (1971)

Paroles : Gilles Richer et Marc Gélinas, Musique : Marc Gélinas
Interprètes : Dominique Michel et Marc Gélinas, Pauline Julien

Mommy, daddy, I love you dearly
Please tell me how in French my friends used to call me
Paule, Lise, Pierre, Jacques ou Louise
Groulx, Papineau, Gauthier, Fortin, Robichaud, Charbonneau.

Mommy, daddy, what happened to my name?
Oh mommy, daddy, how come it's not the same?
Oh mommy, tell me why it's too late, too late, much too late?

Mommy, daddy, I love you dearly
Please tell me where we used to live in this country
Trois-Rivières, Saint-Paul, Grand-Mère
Saint-Marc, Berthier, Gaspé, Dolbeau, Tadoussac, Gatineau.

Mommy, daddy, how come it's not the same?
Oh mommy, daddy, there's so much in a name.
Oh mommy, tell me why it's too late, too late, much too late?

Mommy, daddy, I love you dearly
Please do the song you sang when I was a baby
Fais dodo, Colas mon p'tit frère
Fais dodo, mon petit frère, tu auras de l'eau.

Mommy, daddy, I remember the song
Oh mommy, daddy, something seems to be wrong
Oh mommy, tell me why it's too late, too late, much too late?

Mommy, daddy, I love you dearly
Please tell me once again that beautiful story
Un jour ils partirent de France
Bâtirent ici quelques villages, une ville, un pays.

Mommy, daddy, how come we lost the game?
Oh mommy, daddy, are you the ones to blame?
Oh mommy, tell me why it's too late, too late, much too late?

L'affaire des brochettes

Je me disais aussi que c'était trop beau pour être vrai. Notre Céleste est une chienne extraordinaire, et c'est le vétérinaire qui le dit !

Nous étions tous les 4 à la maison, Livingstone étant resté à son box, à bouquiner, à "gosser" au coin de la cheminée, Léo devant sa console. Et tout d'un coup j'entends un bruit, comme un chien buvant dans sa gamelle. J'ai un chien, il y a une gamelle, le chien a soif, c'est tout. Puis, du fond de sa cuisine y'a Mr.X qui gueule en demandant à la criée "Où sont mes brochettes ?" Le chef ayant effectivement entrepris de nous faire goûter aux délices de Bali pour le déjeuner. Et là ! Je suis prise d'un doute, je me retourne, la gamelle est là mais pas le chien. Je me lève. Cinq minutes plus tard je suis debout et là, devant mes yeux, Céleste avait décidé de goûter non seulement la viande marinée aux effluves de gingembre et de saté, mais aussi les pruneaux, les ananas et les brochettes en bois.

LES BROCHETTES EN BOIS !!!

Brochettes en bois, bouts de bouts, déglutition, occlusion œsophagienne, perforation intestinale. Où est le numéro de téléphone du vétérinaire ???

J'adore la France, pays où les médecins et les vétérinaires, contrairement aux caissières et aux pharmaciens, non seulement travaillent les dimanches, mais en plus se déplacent pour aller visiter les malades, à 2 ou à 4 pattes.

Et là, on a fait comme dans l'annonce de "Pledge" de l'époque où les parents téléphonent pour prévenir qu'ils débarqueront dans 15 minutes. On se dépêche à s'habiller, on ramasse les restes du petit dej, on vide les cendriers et on ouvre les fenêtres, malgré la pluie. Je sors attendre le Dr. Dolittle qui devrait être bientôt là. Et là, je ne sais pas trop pourquoi, je me suis mise à arracher les tiges de glycine qui sont toujours à s'immiscer partout autour de clôture de la galerie. Merde, mon chien n'allait pas s'en aller lui aussi. Puis, tout d'un coup j'ai pris une grande respiration, ça sentait le foin, ça sentait le Québec. Et je me suis sentie sereine.

Le Dr. Dolittle a fini par arriver. Une espèce de bonhomme, qui m'a fait penser à un grand-père plus qu'à un vétérinaire. On lui a montré le reste des brochettes et il a renoncé à faire vomir Céleste. Il s'est assis, à mis son coffre à outil sur la table, en a sorti seringues, aiguilles, antibiotiques, antispasmodiques et pansement intestinal. Alors qu'il préparait tout son bazar, la belle est venue poser sa tête sur les genoux du bonhomme et c'est comme ça qu'il l'a piqué (dans le sens lui faire une injection et pas l'euthanasier bien sûr).

Et puis on s'est mis à jaser, en prenant un p'tit café, un calva et toujours la cheminée. Je me sens bien.

Nous lui avons depuis donné de l'eau, ses médicaments et son repas du soir. On croise les doigts pour cette nuit. La demoiselle aura la permission de minuit et pourra dormir dans notre chambre.

samedi 4 octobre 2008

Montréal, j'm'ennuie de toué

Heureusement que Mr.X est là !

Merci à l'auteur : http://fr.youtube.com/user/danielmenard2008


Les mères ...

Quelle est la différence entre une mère Italienne et une mère Juive?

La mère Italienne dira : Sylvio tu arrêtes tout de suite ces conneries ou je te tue.

La mère Juive dira : Woody, tu arrêtes tout de suite ces conneries ou je me tue.

De l'utilisation de la motivation dans l'éducation des enfants

Junior est un fils extraordinaire, et comme le disait Poupoune, ce n'est pas parce que c'est mon fils que je dis cela.

Nous avons eu des petits soucis avec Junior. Cela a commencé quand il est entré en 1ière maternelle (en France il y a 3 années de maternelle). Douce France ! À cette époque nous louions une charmante petite maison à Marly-le-Roi, là où Louis XIV avait son chalet de pêche et de chasse quelques siècles plus tôt. A l'école, on nous disait que Junior, qui y passait 4 avant-midis par semaine, était "dans son monde". On ne s'est pas inquiétés outre mesure, vu la lourde hérédité, surtout du coté de Mr.X bien sûr. Vous verrez pourquoi un peu plus loin si vous tenez le coup. J'ai l'intention d'abuser des virgules, points-virgules et autres signes de ponctuation parce que, je trouve ça beau, et, quelque part, si on lit attentivement, on peut suivre mes pensées. Ah! La magie des mots. Parce que je ne prétends pas, du moins pas encore, faire de la littérature, et ce, malgré 12 années passées en France.

Junior donc ! Nous sommes déménagés à Médan en 2003 (1400 hab.) et naturellement mes parents étaient là (voir article précédent). Junior est entré en moyenne section (mat milieu) et en est sorti sans trop de problèmes, du moins dans son monde. En grande section (mat sup), les choses ont commencé à se corser et Jr était plus souvent dans son monde que dans le notre, ou du moins, celui de sa classe. On nous a "recommandé" d'aller consulter. Vous conviendrez avec moi que ce mot peut posséder plusieurs définitions, en fonction des cordes vocales qui le formule. Nous sommes donc allés voir une pédopsychiatre, qui, quel hasard, a pignon sur rue à Médan (1400 hab.) Nous y sommes allés 2 ou 3 fois, et avons fumé avec elle aux moins vingt cigarettes avec Junior dans le bureau. Douce France ! Sa conclusion : Junior est … normal ! Yes !

Après 3 années passées à la maternelle, ça y est, Jr est fin prêt pour le CP (1ière année). Bien sûr, il y a eu quelques peccadilles, Nounours est resté une nuit sur le toit de l'école et les pompiers sont venus le lendemain pour le sauver. C'est qu'on prend les ours très au sérieux en France, plus que les pompiers peut-être, mais ça c'est une autre histoire. Sa maîtresse maniant bien sa main de fer dans son gant de velours, Jr s'en est tiré sans trop de bobos. Toujours les mêmes mots "dans son monde". Bon potentiel. Manque de concentration. Le sempiternel commentaire français : peut mieux faire. On a vu des psys, il a fait de la musicothérapie, de l'équithérapie, du rattrapage scolaire. On a eu des réunions avec les équipes thérapeutique et pédagogique. Et nous nous sommes tous mis d'accord, il fallait aller au fond des choses et fouiller les circonvolutions du cerveau de ma chère tête blonde.

Et Junior, dans son monde, qui nous regarde d'un peu plus haut, sûrement, suit sans dire un mot, sauf quand on lui demande, dessine une maison, quelquefois sa famille et tout le reste du temps, des trains, des voies ferrées, des passages à niveaux.

Quelques autres consultations plus tard, sans clope, et une évaluation un peu plus objective, Junior est "diagnostiqué" précoce (doué). Il a une autre forme d'intelligence ! Aliens, the sequel ! En gros, son corps à 8 ans, il a les capacités intellectuelles d'un gamin de douze ans et une intelligence émotive de celui de 6 ans. Pas étonnant qu'il n'ait pas trouvé beaucoup d'amis dans notre monde et qu'il ait préféré le sien. Nous avions donc notre passeport pour l'école, comme on nous l'avait "recommandé" quelques années plus tôt.

En fait ce passeport n'a pas aidé Junior à entrer à l'école du village, mais plutôt à en sortir, et c'est le mieux pour tout le monde, Junior en premier. En fait, ce petit torrieu ne nous disait pas tout, il ne nous a pas dit qu'il faisait quelquefois des excursions dans notre monde, plus particulièrement en classe, quand il se mettait à chanter, danser ou encore se promener à 4 pattes au milieu de sa classe. Tout ça pour dire, que malgré tous les efforts du personnel enseignant, Jr n'entrait tout simplement pas dans le moule de l'éducation nationale. Bon, on fait quoi maintenant ? Parce que des écoles il n'y en a pas à tous les coins de rues. Après des heures passées à écumer la toile nous avons définitivement abandonné les écoles spécialisées. Junior n'est pas une bête de foire et s'il veut devenir conducteur de train, soit, j'aurais préféré plombier mais bon.

Puis, j'ai eu des réminiscences de mon enfance quand notre mère nous menaçait de nous envoyer "au couvent", en pension quoi. Et je me suis dit que ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée sauf que, de ce côté-ci de l'Atlantique, mais pas de la Manche, les pensionnats ne sont pas très bien vus et comme ici, contrairement à l'autre coté de l'Atlantique, l'apparence y est plus importante, nous avions une décision à prendre, surtout pour que Junior ne puisse croire que nous l'expédiions à l'orphelinat, ce que je l'avais menacé plusieurs fois d'ailleurs. Pour lui vendre ce concept, nous lui avons dit que ces cellules grises nécessitait un écrin particulier et que nous avions trouvé l'endroit idéal. Il n'a pas pleuré quand nous sommes allés le raccompagner la première fois, contrairement à moi bien entendu. Je vous le dit, mon fils est exceptionnel.

Désolée, pour cette longue introduction, mais vous savez quand il s'agit de parler du fruit de mes entrailles. Bref tout ça pour vous dire qu'il a reçu, après seulement 3 mois à sa nouvelle école, le premier prix de culture générale. Finalement, cela a servi de le laisser des heures devant la télé, à regarder la chaîne Discovery !

Maintenant, il est réglé comme une horloge. S'il veut avoir la permission de passer ses week-ends devant sa console, ou la télé, question de mettre ses neurones au repos, il doit travailler la semaine. La semaine se terminant une fois qu'il a défait sa valise, mit ses vêtement au sale, fait ses devoirs et ses révision, scier 4 bûches, chasser le caribou et vider le lave-vaisselle. Hier je lui ai proposé d'enlever sa cravate avant de se mettre à ses devoirs ; il a refusé prétextant que la cravate l'aidait à garder son intelligence et sa concentration dans son cerveau. Je comprends mieux maintenant les comportements des hommes sans cravate. Merci fils.

Il nous a demandé un coup de main pour sa table de multiplication et Mr.X, l'as d'Excel, a voulu lui démontrer les capacités étonnantes dudit logiciel. Nous avons donc, toute la petite famille Hamel, créé une table de multiplication. Cet agréable et pédagogique intermède familial a rendu Junior fou de joie, il avait trouvé quelqu'un pour faire le boulot à sa place. Mais, n'oublions pas qu'il est doué le mioche et pour personnaliser le travail, il a voulu y ajouter de la couleur, du vert, preuve qu'il n'est pas daltonien. Puis, pris d'un élan de patriotisme, il est devenu tout excité et m'a demandé d'enlever toutes les couleurs et de les remplacer par le bleu-blanc-rouge républicain. Et là, tout fier de "son" travail, de me dire: "Regarde Môma, ce sont les couleurs du drapeau français, je pourrais peut-être l'envoyer au Président". Et puis hop, il est reparti bûcher.

N'écoutant que mon intuition féminine et espérant comme toute mère digne de ce nom, un avenir prometteur à mon fils, je me suis empressée d'ajouter sur la table, une petite missive au Petit Nicolas. J'ai imprimé le tout, écrit l'adresse sur l'enveloppe en essayant de maîtriser mes tremblements ; ce n'est pas tous les jours qu'on écrit "Faubourg St-Honoré" sauf quand je veux commander un gâteau. Junior a signé et apposé son sceau, une tache de ketchup du hamburger micro-ondé dont il s'empiffrait. Il était tout ému. Et maintenant, j'espère bien que le Petit réponde, Junior n'ayant jamais adressé de missive au Saint (Nicolas bien entendu !).

Je vous demande donc, avec l'énergie du désespoir, d'envoyer, d'où que vous soyez sur terre, mon blogue est international, un petit mot, une petite carte postale, une enveloppe vide à :

Léo Hamel, École Les Petites Roches - La Tournelle, 78 790 Septeuil.

Je ne vivrai peut-être pas assez longtemps pour qu'une administration française réponde à un courrier.

Et zou !