Le mois de mars en France est le mois des giboulées, les vraies, puisque nous sommes relativement près de la mer (par rapport à Montréal bien sûr, MA ville).
Une minute il fait beau soleil et l'instant d'après c'est la pluie, le vent, l'orage, la grêle. J'ai eu envie d'annuler la "Leçon de Céleste" à cause que (célèbre expression du Lac St-Jean) nous avions rendez-vous à 14h00 et qu'à 13h15, il pleuvait des cordes et le ciel était tout gris. J'ai téléphoné et laissé un message demandant si "l'évaluation" avait lieu à l'intérieur et expliqué que j'étais une pôvre malade et que j'avais peur d'attraper la crève. Parfaite excuse pour me dédouaner le cas échéant. Puis, je me suis donné un énorme coup de pied au cul en avalant 60mg de cette merveilleuse codéine. Junior ayant terminé ses devoirs, nous partîmes sous les nuages certes, mais non la pluie, Mr.X. demeurant à la maison, où avec l'aide de Mr. Biche ils ont élevé les endroits stratégiques de la frontière de notre jardin à 2 m. Si jamais Skippy saute encore je sors en pyjama et sans attribut capillaire pour "aller au chemin chercher la malle" (expression québécoise signifiant aller chercher le courrier, "malle", anglicisme de mail).C'était donc hier que Céleste-Skippy a eu son évaluation en vue de son intégration dans une école de chien. Elle a passé haut la patte le test qui consistait en fait à déterminer si elle avait des problèmes et ça, je crois qu'elle en a deux ou trois (fugue, exubérance, promenade en laisse). Donc une fois l'évaluation terminée, Doris, la madame éducatrice, Léo, Céleste et moi sortîmes de la cabane chauffée et nous retrouvâmes sous un soleil éclatant quoique fugace. Et là, malgré la présence de chiens tout près, la Miss Céleste a fait honneur aux Hamel. Elle marche beaucoup mieux "au pied" et tire beaucoup moins et ce, même avec Junior ou moi. C'est étonnant comment réagissent les animaux. Stone est comme ça aussi. J'ai la chance d'avoir des animaux qui aiment nous faire plaisir. Quand je serai plus en forme, j'irai voir Stone plus régulièrement.
Je me fatigue vite, et il commençait à faire froid mais cette première leçon nous à fait du bien à tous et nous a permis de mettre le nez dehors. J'ai laissé Junior en dépôt chez des copains qui ont aussi un fils qui s'ennuie les après-midi pluvieux. En rentrant, Mr.X. m'attendait avec un feu dans la cheminée, je reviens chez nous. Pis, cerise sur la gâteau, la Sister avait téléphoné, elle était donc debout en ce samedi matin à Chateauguay P.Q.. Je l'ai appelé. Elle me fait du bien la Sister. Elle me comprend, ma Sister est une empathique, c'est rare, j'ai beaucoup de chance de l'avoir. Quand elle me parle c'est comme si elle se mettait à ma place, avec mes doutes, mes incertitudes, mes culpabilisations … Ma Sister est aussi la Reine du gros bon sens, sens que beaucoup d'entre nous, y compris moi bien sûr, semblons perdre pour des périodes plus ou moins prolongées. C'est noté, je me repose, fais ce que je peux et tralalalère. Je le sens, je suis sur la bonne voie, je spiralise dans l'autre sens maintenant. Je vais y arriver.En fait, depuis quelques semaines j'ai le moral en berne et j'angoisse. Je lutte vraiment, à tous les jours presque contre la dépression. L'hypomanie provoquée par la cortisone est maintenant terminée puisque j'ai cessé d'en prendre. Je ne prends plus maintenant que le sempiternel Depakote (cot, cot, cot). J'ai peur parce que chez moi, l'inactivité prend vite le dessus et avec ça la culpabilité, et je tourne en rond, et cela ne mène à rien, je le sais, mais c'est plus fort que moi. Je dois donc faire des affaires, des choses et en même temps je sais que je dois me reposer. Le problème, vous l'aurez deviné, réside dans les extrêmes, les pôles. Je suis LA giboulée humaine. Ben oui, pas capable de faire les choses à moitié, entouka, j'ai ben d'la misère. Heureusement, Mr.X., ma Sister, ma famille, les amis sont là pour me remettre au milieu …
Finalement, pas de travaux aujourd'hui. Pendant que je dormais, Mr.X. veillait Junior qui s'est évacué par les deux bouts toute la nuit, le pauvre. Rassurez-vous, ce matin tout allait bien.
Et zou !