CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
Line

dimanche 11 janvier 2009

Désintox

J'ai dû mettre mon ordinateur à l'hôpital, un problème avec la carte graphique. J'entends le rire de Mr. Leconte. J'en suis réduite à utiliser le mastodonte de Mr. X. Et il n'est absolument pas question que Junior me prête SON ordinateur. Du temps où ma Sister avait toute sa marmaille à la maison, j'avais compté 6 ou 7 télés chez elle. Chez nous maintenant, on fait dans l'ordinateur. Mon ordinateur à l'hôpital et moi aussi mais sans lui, ça va être difficile, plus difficile peut-être que l'opération. Entouka, c'est ce que m'a raconté l'anesthésiste pendant les 5 minutes où je l'ai vue. "Vous allez voir Mme Bitch, c'est une toute petite opération, il n'y a pas de douleurs post-op, mais on vous installe quand même une pompe à morphine".

Pendant ces derniers jours, je n'ai pas voulu penser à l'opération et à ses suites. Je me suis activée pour ne pas tergiverser. Jeudi je suis allée chez le brochologue, j'ai même réussi à le faire sourire. Comme j'avais perdu mes élastiques pendant la dernière chirurgie, il a décidé cette fois-ci de les remplacer par quelque chose de plus résistant, du fil de fer. Il m'a aussi installé des pics, on dirait des antennes de fourmis. Vous rendez-vous compte, dans 6 mois je n'aurai plus de cancer et dans 12 mois j'aurai des dents à faire pâlir d'envie Julia Roberts.

Et puisque j'étais à Boulogne, j'ai poussé la promenade jusqu'à Bercy, à peine une demi-heure quand ça roule, pour aller voir les copines au bureau. Le bureau me manque, le travail, l'équipe. J'ai vraiment besoin d'appartenir à un clan, je suis grégaire. Par contre, je ne m'ennuie pas du stress et des 3 heures quotidiennes de transport. Je me demande ce que je vais devenir mais de façon objective, sans chichi ni pleurnichement. Pourrais-je marcher comme avant? Pourrais-je tenir assis, à mon bureau, 8 heures par jour? Mon boulot me passionne toujours, heureusement, mais j'aimerais être capable de faire la part des choses et travailler "normalement", sans retomber dans des excès. Mais ça c'est une autre histoire.

J'ai donc déjeuné avec les cops. J'ai mangé le meilleur steak tartare de ma vie et les pires frites, je me suis même permise une p'tite bière! Après, j'ai fait la tournée des popotes et bisouté tout le monde. Ah! Cela m'a fait du bien comme c'est pas possible. C'est bon pour le moral et cela m'a regonflé les batteries. Les gens me manquent, les discussions sur les systèmes de santé me manquent, les nouvelles stratégies de remboursement des médicaments me manquent, communiquer mon savoir et m'en servir me manquent. J'ai l'impression de dépendre d'une société qui m'a beaucoup donné et à laquelle je ne rapporte plus. Une vieille paire de godasses qu'on garde par nostalgie.

Il fait super beau depuis une semaine. Oui, c'est vrai que la température s'est un peu rafraichie, on frôle le -5° à tous les jours, mais le ciel est bleu comme de la barbe à papa bleue. Mon prévoyant Mr. X est allé m'acheter des combines (un caleçon long) et un T-shirt en fibres "hautement techniques" qui devrait me tenir au chaud par -30°. Il s'est même fendu d'une paire de "handwarmer" question que mes jolis petits doigts ne gèlent pas sur les rênes. Parce que dans 2 heures très exactement, je serai à cheval pour mon bilan de compétence! J'ai très hâte et un peu la chienne. Mais quoi qu'il arrive, on terminera par des crêpes et du calva.

Demain, juré, je finis la paperasse.

Et zou !

1 commentaire:

France a dit…

Quelle joie de te voir avec un tel sourire sur ton dada. Je me suis fais un immense plaisir à t'accompagner et quelle joie de te voir te dépasser.
Bravo ma grande.