CITATION DU JOUR

"La maladie se supporte mieux quand on est supportée"
Line

vendredi 13 mars 2009

Shoe Shopping !







Atmosphère ! Atmosphère !

La vie de tous les jours quoi !

Je vous ai pas tout raconté, en fait, je vous raconte pas tout … enfin je vous raconte pas tout quand mon ordinateur va à l'hôpital. Heureusement que le service de réparation de HP fonctionne bien !

Je voulais tous vous remercier, ceux qui me lisent, ceux qui me laissent des commentaires, ceux qui m'envoient des courriels, ceux qui prennent des nouvelles par téléphone. Vous ne pouvez pas savoir à quel point vous me faites du bien. Je lis aussi des blogues, des livres de filles (y'a pas beaucoup de gars !) qui sont passées par là et je trouve que j'ai beaucoup de chance finalement. Bien sûr, il y a des périodes qui sont plus difficiles, j'aimerais être capable d'en parler mais je me dis que tous le monde à ses problèmes et que personne n'a besoin d'y rajouter les miens. Bien sûr aussi il y a des jours où je craque parce que j'en ai marre, mais je suis toujours en vie et c'est à moi de me prendre en main et d'en profiter au maximum.

Depuis deux semaines environ je passe beaucoup de temps avec ma mère, au téléphone. Heureusement que j'ai un abonnement "Free" et que je peux me permettre de passer 2 à 3 heures au téléphone avec elle. C'est assez paradoxal, on est très loin géographiquement mais en même temps ses angoisses de veuve et mes angoisses de cancéreuse nous unissent, même si cela nous perturbent. Encore une fois, les épreuves nous rapprochent et je crois que c'est vraiment la leçon à retenir. Faut se serrer les coudes.

Heureusement aussi que j'ai Mr.X., mes amies proches, mes amis loin, mes amies dans la rue, mes coupines de cheval, mes copines du bureau, la famille de Mr.X., les Beaux, je me sens vraiment soutenue et aimée et c'est important pour mon moral. Un grand grand merci à vous tous.

Je devais commencer mes séances de kiné voilà deux semaines, mais infection oblige j'ai dû retourner à l'hôpital. J'apprends à vivre non pas avec la maladie, je n'ai presque plus mal au dos, je ne porte mon corset que monter à cheval (30 minutes depuis janvier) et je prends aussi des antidouleurs. J'ai réussi à reprendre RDV avec le kiné mais pas avant deux semaines … j'espère que je serai bien à ce moment. J'aimerais aussi m'inscrire à un cours de gymnastique douce. Cela me ferait sortir un peu et surtout m'aiderait à me remuscler. Parce que je suis bien consciente que ma merveilleuse perte de poids (j'en suis à 58kg, YES !) n'est pas due simplement à une perte de graisse, mais aussi à une perte musculaire.

Lundi dernier, j'ai fait la prise sang qui permet de connaître l'état de mes globules. La prise de sang comme telle n'est pas grand-chose, en fait c'est surtout l'accumulation de toutes ses mesures qui deviennent lourdes quelquefois, mais j'imagine que c'est le prix à payer. Les résultats de mes analyses ont démontré que j'avais les rouges un peu bas mais les blancs au top, j'ai donc eu droit à mon cocktail taxol-avastin mercredi dernier. Mon rendez-vous était à 11 heures. Les perfusions doivent normalement durer 1heure pour le taxol et 1heure pour l'avastin (1/2 heure les prochaines fois) mais il y a toujours du retard et finalement je suis sortie de l'hôpital de jour vers 15h30. C'est long, je n'avais pas pris de petit déjeuner et j'angoissais, et je devenais désagréable !!!

J'ai donc fait une visite à l'écurie, j'ai vu Stone et toute la gang et là maintenant ça va mieux !

Aujourd'hui ça va, j'ai les globules au top et le système digestif dans les talons puisque j'ai eu ma 3ième chimio ce mercredi. Avec la chimio, je prends ça mollo pour les prochains jours question de ne pas me chopper une autre infection qui me retournerait à l'hôpital. J'apprends à être raisonnable ! En prévention, on m'a prescrit des facteurs de croissance pour la semaine prochaine. Je me dis donc que tout devrais rentrer dans l'ordre dans une semaine. Je trouve ça un peu difficile de faire des projets parce que je ne sais jamais si je vais pouvoir assumer mais je préfère faire comme si la vie continuait et je m'accroche.

Aujourd'hui j'aimerais bien avoir la force, le courage, l'envie, d'aller faire un tour au Bois de Boulogne, il y a un concours de dressage cet après-midi, juste avant d'aller chercher Junior à sa sortie du car, à 17h, à la porte Dauphine.

Aujourd'hui, la force est avec moi …

Et zou !

jeudi 12 mars 2009

Chanel, Dior et compagnie

Les marques …

Oui, oui, LES marques, avec trois points de suspensions … En fait, je devrais dire la tyrannie des marques et du marketing. Ça m'énerve ! Je ne sais pas cela se passe maintenant au Québec, mais « dans mon temps », la seule marque sur laquelle je lorgnais était des jeans "LEVIS", que je n'ai pu me payer que quand je suis devenue autonome financièrement. Merci Maman et Papa de ne pas m'avoir rendue accro ! À la limite, quand une "marque" est une reconnaissance de la qualité, bon, pourquoi pas. Mais payer parce c'est écrit machin truc chose, là, je m'interroge. Surtout dans les cosmétiques.

Mardi de la semaine dernière, j'avais rendez-vous chez le brochologue. Il m'a remplacé mon fil du bas et j'ai maintenant les dents complètement désalignées, j'ai la craque des incisives du haut en plein milieu d'une incisive du bas, mais j'imagine que le gars connaît sa job. En sortant, comme j'étais pas très loin de chez Winnou on a convenu de prendre un petit café. Enfin ! Parce que c'est pas toujours facile à gérer nos nadirs de globules, faut qu'on soit en phase ! À ce propos, j'avais déjà lu quelque part que dans les cloîtres fermés, les cycles menstruels des bonnes sœurs finissaient pas s'accorder et que toutes étaient réglées à peu près au même moment. Bonjour la corvée de couche du temps des grands-mères … Tout ça pour dire, qu'on allait tellement bien toutes les deux qu'on a fini par décider de déjeuner et de profiter de nous, du soleil, de la vie quoi !

Ensuite, qu'est-ce que deux filles font par un bel après-midi au centre ville de Boulogne, entourée de boutiques et de magasins … on a magasiné ! Winnou s'est acheté un beau chapeau, je me suis trouvé des BD et un bouquin sur une fille qui a fait un cancer des os à 27 ans. Ensuite, comme je commence à avoir les ongles d'une consistance bizarre, ils commencent à faire des stries et à jaunir, je me suis dis qu'une femme se doit d'en être une jusqu'à ses bouts, direction les boutiques de cosmétiques. J'évite la première, que je connais moins et préfère une deuxième, dont j'ai la carte de fidélité. On y entre, je demande du vernis à la vendeuse et en retour elle me demande si je veux "de la marque", sur un ton limite vulgaire … Je réponds hésitante, oui, en me disant on verra et là elle me recommande Chanel ou Dior. Dedans ma tête, je me dis bien sûr que les ongles valent bien que je m'occupe d'eux mais à 45€ le 15mL je me dis que c'est un peu too much, je demande donc à la vendeuse si elle n'aurait pas d'autres "marques" genre l'Oréal ou Bourgeois et la conne de m'expliquer que l'Oréal ce n'est pas vraiment une marque ! Allo ? Y'a-tu écris GROSSE CONNE sur mon crâne ? Je lui ai tourné le dos et suis sortie, hautaine, la tête haute … en oubliant ma Winnou (qui heureusement m'a suivi !), désolée ma Winnou.

En fait, j'en ai marre qu'on bourre les gens avec des trucs pas vraiment vrais, pas vraiment faux, surtout dans les cosmétiques. Ayant une formation et un travail scientifiques, ça me fait toujours un peu enrager de voir comment on utilise "la science" et les "tests" pour vendre du vent. J'ai travaillé chez Galderma, une compagnie pharmaceutique spécialisée dans les maladies dermatologiques qui appartient à l'Oréal. J'ai appris quelques petits trucs, genre on utilise les mêmes cuves et le même produit qu'on met ensuite dans des emballages différents, donc des "marques "différentes et qu'on vend à des prix différents pas à cause du produit mais bien de l'emballage ! Puis, quand j'ai travaillé chez 3M et qu'on vendait de l'emballage à Dior, j'ai bien compris que l'emballage valait souvent plus cher que le produit, donc les marques, j'en suis revenue. Et ça c'est sans parler de la fois où je suis allée, à Montréal, dans un grand magasin genre Eaton, où la vendeuse (la conseillère !) voulait me donner un échantillon de crème "non testée" sur les animaux. Et moi, pour ceux qui me connaissent et qui savent bien que j'aime faire "l'épaisse" (la conne), je lui ai demandé sur quoi était testées ses fameuses crèmes ? Devinez sa réponse ? En fait, la crème est tellement bonne qu'elle n'a pas besoin d'être testée ! Comment on peut dire des choses comme ça ? En fait, c'est pas la faute de la madame de chez Eaton, la pauvre, mais de la bêtise humaine où on fait avaler n'importe quoi à n'importe qui. Tous les produits à usage humain doivent être testés avant sur des animaux, du moins en Europe et au Canada, même ceux de "Body Shop". La subtilité ici, c'est que tous les ingrédients servant aux cosmétiques sont testés mais pas nécessairement le produit final, d'où le "non testé sur les animaux". C'est un peu comme les médicaments, c'est quand mieux de les tester chez les animaux avant de les donner aux humains, non ? Encore une fois, comme je travaille à Paris, tout à côté du siège mondial de sanofi-aventis, on a vu les manifestants tagger "génocide" sur les murs. Génocide ? Pas sûre que les Arméniens, les Juifs, les habitants du Darfour apprécieraient la comparaison. Mais le pompon, c'est l'autre fois, au journal de Radio-Canada où on a annoncé qu'une dinde Canadienne était "soupçonnée" d'avoir le virus de la grippe aviaire et qu'on avait du "euthanasier" les dindes de l'élevage. Euthanasier, désolée je croyais que ce terme était destiné aux humains.

Soyons vigilants, à cause de la rectitude politique, les animaux vont bientôt prendre le pouvoir !!!

Et zou !


vendredi 6 mars 2009

Ca va faire !

Bon. Mes plus fidèles lecteurs se sont bien rendu compte qu'il se passait quelque chose. Même Mme Chose s'est inquiétée en ne voyant rien sur le blogue. C'est vrai. Il se passe, il se passait quelque chose. Le problème c'est que je ne savais pas quoi. D'ailleurs, le sais-je aujourd'hui ?

Je crois que j'ai peur. Peur de quoi, je ne le sais pas encore, mais peur. Peur de perdre le contrôle (et pas que sur mes intestins), sur mon agenda, sur mes amis, sur ma vie. Je n'arrive plus à prévoir quoi que ce soit, soit parce que je dois prévoir des toilettes pas trop loin, que je dois arriver à gérer un agenda qui se modifie d'heure en heure, que je dois gérer mes émotions, et ça, c'est probablement le plus difficile. Enfin, je l'avoue, je commence à être un peu déstabilisée avec tout ce qui se passe et j'ai d'la misère à voir le bout du tunnel, à voir où tout cela va me mener.

J'ai l'impression que, encore une fois, décidemment je deviens spécialiste, je fuis. Non que je veuille en faire l'éloge, Laborit l'a fait avant moi, mais la fuite m'a souvent aidée à vivre avec mes problèmes. Bien sûr, l'ignorance tant qu'elle est ignorée est une solution, mais puis-je continuer en faisant semblant ? Comme si dans un CSO, je passais à côté de tous les obstacles. Pas certaine que j'aurais beaucoup de médailles ! Et ces derniers jours de « silence » m'ont peut-être fait comprendre cela.

J'ai un cancer, qui est en train d'être traité, mais tout de même. Je ne peux plus faire semblant, même sans cheveux, que tout va bien. Mon endoderme est là pour me le rappeler. Je ne peux plus faire comme si tout allait bien, même si je me dois de rester positive. Positiver justement, c'est se battre, c'est confronter, c'est affronter et surtout de pas, ne plus fuir. Au moins reprendre en main les choses que je peux faire, comme faire une petite promenade, faire un peu de cuisine, me maquiller, prendre soin de moi et arrêter de culpabiliser si je suis fatiguée. Cette dernière phrase je la dois à ma Winnou. Heureusement que je l'ai celle-là. On passe des heures au téléphone entre nos séances de chimio et nos courses à la postiche et aux faux-cils ! Je suis toujours à me demander, quand je suis à la maison et que je me « repose » si c'est parce que je suis fatiguée ou paresseuse. Je culpabilise sans bon sens. Surtout ces derniers jours, surtout à la tombée du jour, à la brunante comme on dit par chez nous.

J'ai terminé ma dernière séance de rayons le 16 février, reçu mon deuxième cocktail le 18, allée aux urgences en grève de Poissy le 24, transférée en ambulance la même journée au CRH, pluguée puis dépluguée aux antibiotiques depuis. Sans compter que mon traitement à la merveilleuse cortisone, qui me mettait dans une forme olympique, est maintenant réduit des deux tiers. Je pense que je commence à comprendre que je puisse être un peu fatiguée. Et tout ça, encore une fois, pendant les vacances de Junior. Mon pauvre Choupinou d'amour à qui j'impose tout ça. Normal que je culpabilise !

Mais là, ça va faire. J'affronte en positivant. Oui, j'aurai mon troisième cocktail la semaine prochaine, oui j'irai faire mes analyses sanguines deux jours plus tôt, oui je mettrai du vernis à ongles « spécial anti-taxol », oui je ferai mes bains de bouches, oui je ferai gaffe à ne pas me surmener la semaine où j'aurai les globules à terre, oui je vais reprendre rendez-vous avec le kiné et oui je remonte à cheval dimanche prochain.

Oui, j'arrête de niaiser avec le puck !

Et zou !

jeudi 5 mars 2009

Embryologie 101


Tous, autant que nous sommes, avons pour origine deux cellules : un ovocyte et un spermatozoïde. Leurs deux noyaux s'unissent pour former un p'tit zygote et tralala … un poupon arrive neuf mois plus tard si tout va bien. Certains créationnistes vous diront que la moitié féminine de l'humanité serait issue du périoste d'une côte de moelle mais c'est une autre histoire.

Bon, dans la vraie vie c'est un tout petit peu plus compliqué, mais finalement, pas tant que ça. Pour vous la faire courte, notre zygoto qui au départ n'est qu'une cellule qui poursuit son petit bonhomme de chemin dans une trompe de Fallope, gauche ou droite, fini par arriver dans l'utérus, nid douillet par excellence. Pendant ce long voyage de sept jours, le zygoto se segmente, c'est-à-dire que la cellule unique du départ commence à se diviser pour former, non pas une morue, mais une morula, terme plus poétique tout de même, et finalement LE blastocyste, notre ancêtre à tous et le but de cet article.

Blasto, qui pour l'instant est indifférencié, c'est-à-dire que toutes les cellules sont à peu près similaires, change de statut et subit la gastrulation, le début de la différenciation, de la transformation du zygoto en être humain. La gastrulation veut tout simplement dire que les cellules deviennent différentes et forment trois types de "feuillets" avec des noms bizarres : l'ectoblaste, l'endoblaste et le mésoblaste. Et, c'est là le plus merveilleux, ce sont à partir de ces tissus embryonnaires que tous les tissus et les organes du corps vont se développer. Je ne vais pas vous farcir tous les feuillets mais simplement vous parler de celui qui m'intéresse, et c'est le cas de le dire … l'endoblaste, celui du dedans.

Et qu'est-ce qui nous fait notre endoblaste ? Il forme notre système digestif, du début à la fin, de la cavité orale à la cloacale, qui en passant vient du latin égout.

Bon, mon endoblaste va maintenant mieux, je vous promets d'être plus rigolote la prochaine fois quand je vous raconterai la merveilleuse histoire des globules blancs.

Et zou !